Je dois dire que j'ai trouvé ses (sur)aigus plutôt laids, très tendus, sonnant fragiles. De plus, je l'ai déjà dit, mais j'ai été gêné par la manière dont elle ne les achevait pas, comme tu l'évoques (pas de fini) : ça ne s'arrêtait pas net, ça dégoulinait au bout tout mollement. Je crois que je préfère encore quand on hurle un aigu et que c'est incisif, comme une lame qu'on passe, nette.
Mais sinon, les vocalises et tout le tintouin, oui, c'était très bien.
Sur le timbre, je me répète, mais je le trouve très beau et maîtrisé dans le registre aigu, mais très quelconque et « éparpillé » dans le médium (ne connaissant pas par coeur Lucia, je me suis demandé si ce n'était pas la comprimaria qui commençait à chanter lors de la première apparition de Lucia et de sa suivante...).
Je l'ai trouvé par moment touchante, mais si j'en viens à disséquer si froidement ce qu'elle a fait, c'est que je n'ai pas été globalement convaincu par son interprétation du rôle...
Ça n'intéresse sans doute que très peu de personne, mais je rêve pour approcher l'oeuvre d'une version Scotto/Vickers/Muti ou bien Zampieri/Fisichella/Sinopoli, ou bien encore Gruberova(2005)/Osborn/Currentzis, quelque chose comme ça. Mais si Rustioni donne ça un jour, il faudra s'y précipiter .