Les fans de ténors : vers une masculinisation ?

Sujets inclassables !

palamede

Message par palamede » 27 févr. 2007, 22:27

JdeB a écrit : Ce que mon sociologue appelle "fan de", c'est quelqu'un qui organise son planning en fonction de celui de "son" artiste, se prive pour le voir le plus possible, collectionne tout ce qui se rapporte à lui, se pose mille questions sur lui, s'illumine lorsqu'il l'aperçoit, etc donc qui entretient un rapport affectif très fort avec quelqu'un qu'il ne voit que dans le cadre des maisons d'opéra.
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Message par Batone » 28 févr. 2007, 08:48

Ced a écrit :Je pense aussi que, depuis quelques années, on assiste à ce que je qualifierais, si je n'avais pas peur d'exagérer, de déferlante de ténors: d'abord Alagna, puis sont arrivés les Cura, Alvarez, Florez, Villazon, Calleja, .... Il me semble que c'est sur ce type de voix que s'est focalisée l'attention des médias et majors du disque... Le ténor est à la mode!
Ces dames doivent se contenter de la portion congrue. En effet, les chanteuses -stars sont moins nombreuses, du moins me semble-t-il (Bartoli, Gheorghiu, Netrebko, Garanca...).
Ce n'est pas un phénomène nouveau. Ca fait bien depuis au moins le début du XIXème siècle que le ténor est le chouchou du public, et qu'avant Assurancetourix on a eu Domingo, Carreras, Pavarotti, Aragall, Kraus, Bergonzi, Corelli, Di Stefano, Gigli, Caruso, Nourrit, Rubini et tant d'autres "divi". Souvenez-vous de l'histoire arrivée à Leonce Escalaïs à l'Opéra de Marseille. Il chantait lGuillaume Tell et dans le trio patriotique, ne se sentant pas en pleine forme ce soir-là, il renonça au contre-ut optionnel. Du coup, une voix se fait entendre dans le public : "Oh, Leon ! Et la grosse note tu l'oublies ?". Et Escalaïs d'arrêter l'orchestre et de dire "on recommence". Reprise du trio (on n'a pas demandé leur avis ni au baryton qui chantait pourtant le rôle titre, ni encore moins à la basse) et cette fois délire total dans la salle après le contre-ut que cette fois le ténor n'a pas oublié. Je ne pense pas qu'aujourd'hui un chanteur aurait un tel pouvoir par rapport au chef d'orchestre ou au metteur en scène...

Et n'oublions pas que pour beaucoup de gens ignares en matière d'opéra, chanteur d'opéra = ténor, et beaucoup ne savent pas ce qu'est un baryton ou une basse. C'est ainsi que dans un journal local auvergnat, j'ai appris que j'avais fait entendre ma belle voix de ténor dans l'air de la Calomnie ou encore qu'à la Radio Suisse Romande, le rôle de Don Giovanni serait chanté par le ténor José van Dam...
Ora tocca a me il sorbetto...

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