Parsifal pour les (presque) nuls
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Le vrai sujet de Parsifal, c'est le triomphe de la pureté (Badiou).
la mélodie est immorale
Nietzsche
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Ben oui, justement, ce concept même de "pureté" me fait froid dans le dos, il y a eu des précédents dans ce domaine (pas qu'en Allemagne d'ailleurs). D'où le fait que je déteste profondément Parsifal, malgré sa partition sublime.
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Il y a aussi cette utilisation hypocrite du folklore chrétien (jusqu'à l'interdiction d'applaudir )...paco a écrit : ↑26 avr. 2018, 10:28
En revanche j'ai toujours eu du mal avec l'esprit général de l'oeuvre, que je trouve malsain -d'où le fait que j'aie adoré la production de Warli, car justement elle appuyait sur le côté glauque de l'oeuvre et surlignait la réalité crue de ce qu'est Parsifal : une apologie de la secte-.
J'avais bien aimé Warli, moi z'aussi.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Et un hybride des deux ? Sotern !!
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Bravo Loïs pour ce récit désopilant.
Je l'avoue sans honte. Je n'ai jamais rien compris à Parsifal ; je trouve l'opéra - que je n'ai jamais vu en live, seulement écouté ou vu sur des chaines musicales - d'une longueur mortelle et ce ne sont pas seulement les logorrhées de tel ou tel personnage qui m'ennuient, mais l'ensemble. Certaines scènes vues me paraissent même ridicules. Et je remercie Loïs de m'avoir (un peu) déculpabilisé. Je suis loin d'être allergique à Wagner, j'aime beaucoup Lohengrin, Tannhäuser, L'Or du Rhin, Rienzi... . Mais Parsifal , je ne peux pas, ou pas encore. J'attends l'illumination !
Je l'avoue sans honte. Je n'ai jamais rien compris à Parsifal ; je trouve l'opéra - que je n'ai jamais vu en live, seulement écouté ou vu sur des chaines musicales - d'une longueur mortelle et ce ne sont pas seulement les logorrhées de tel ou tel personnage qui m'ennuient, mais l'ensemble. Certaines scènes vues me paraissent même ridicules. Et je remercie Loïs de m'avoir (un peu) déculpabilisé. Je suis loin d'être allergique à Wagner, j'aime beaucoup Lohengrin, Tannhäuser, L'Or du Rhin, Rienzi... . Mais Parsifal , je ne peux pas, ou pas encore. J'attends l'illumination !
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Parsifal a été seulement le deuxième opéra de Wagner que j'ai écouté en entier (diffusion TV d'un spectacle de Bayreuth du début des années 80), après Le vaisseau fantôme (moitié moins long et au sujet plus facile pour les non-initiés). J'ai adoré. Peut-être mon goût pour la légende arthurienne et ce qui tourne autour (quête du Graal, par exemple) m'a aidée à entrer dans l'œuvre ?
Je ne trouve aucune scène ridicule (dans des versions visionnées ultérieurement, parfois, à cause de la mise en scène).
La quête de la pureté est d'ailleurs dans toutes les légendes autour du Graal : c'est d'aileurs à cause de cette recherche de pureté (plus morale qu'autre chose) que, dans les légendes, Galaad sera le seul à atteindre le Graal (qui n'est pas forcément la coupe du Christ pendant la Cène).Cet aspect-là ne me gêne pas.
Je ne trouve aucune scène ridicule (dans des versions visionnées ultérieurement, parfois, à cause de la mise en scène).
La quête de la pureté est d'ailleurs dans toutes les légendes autour du Graal : c'est d'aileurs à cause de cette recherche de pureté (plus morale qu'autre chose) que, dans les légendes, Galaad sera le seul à atteindre le Graal (qui n'est pas forcément la coupe du Christ pendant la Cène).Cet aspect-là ne me gêne pas.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Quel récit! Bien meilleur que l'original. On n'y comprend toujours rien mais on se marre.
J'avoue avoir vraiment apprécié Parsifal grâce au surtitrage et au génie de Kurt Moll. ( à Bastille).
J'avoue avoir vraiment apprécié Parsifal grâce au surtitrage et au génie de Kurt Moll. ( à Bastille).
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Disons qu'en ce qui me concerne je suis en voie de contamination (mais mon amour pour Tristan ne s'est pas fait en un jour non plus) et que mon parcours découverte n'est pas achevé. Les deux scènes du Graal m'ont toujours fasciné (et j'ai fini en larmes l'an dernier à Vienne parce que l'adjectif sublime si souvent galvaudé avait toute sa force lors du final par la musique et par la symbolique). Stemme et Ventris qui correspondait exactement aux personnages par la voix et l'interprétation m'ont révélé le duo. Il ne me reste plus qu'un Gurnemanz d'anthologie ne lève le voile sur l'ultime Vérité.jeantoulouse a écrit : ↑26 avr. 2018, 17:01Bravo Loïs pour ce récit désopilant.
Je l'avoue sans honte. Je n'ai jamais rien compris à Parsifal ; je trouve l'opéra - que je n'ai jamais vu en live, seulement écouté ou vu sur des chaines musicales - d'une longueur mortelle et ce ne sont pas seulement les logorrhées de tel ou tel personnage qui m'ennuient, mais l'ensemble. Certaines scènes vues me paraissent même ridicules. Et je remercie Loïs de m'avoir (un peu) déculpabilisé. Je suis loin d'être allergique à Wagner, j'aime beaucoup Lohengrin, Tannhäuser, L'Or du Rhin, Rienzi... . Mais Parsifal , je ne peux pas, ou pas encore. J'attends l'illumination !
Avec du temps (et une sacrée culture), il serait amusant de s'amuser avec tout le fatras symbolique que Wagner a pillé chez les Chrétiens, les Juifs et les Rosicruciens pour les détourner de leurs sens et les asservir à un autre but magalomane. En fait Wagner était un Dan Brown avant l'heure
Re: Parsifal pour les (presque) nuls
Comme je vous envie, wagnériens touchés par le Graal.
Car pour moi, les statistiques (selon mes tablettes) parlent d’elles-mêmes : 88 représentations scéniques du Maitre (concerts et scéniques) en 38 ans… parmi lesquelles seuls 3 Parsifal : concert TCE de 1982 (Janowski, Weikl, Moll, Jerusalem, Rysanek ), production Conlon/Vick de 2003 à Bastille (dont je ne me souviens que du très beau cygne, ainsi que d’être parti après le 2ème acte), et concert Nagano de la Staatsoper de Munich au TCE en 2011 (parti également après l'acte de Kundry).
C’est peu, très peu même, pour une œuvre dont j’entends si souvent dire que c’est la plus belle et la plus aboutie du grand Richard (un bon ami la place au panthéon de ses préférences lyriques, avec Pelleas !).
Comme seul l’acte 2 me séduit en fait, j’imagine que c’est l’absence totale de tension dramatique des deux autres qui me maintient aussi éloigné de cette œuvre, alors que je cours systématiquement à toute nouvelle Walkyrie et tout nouveau Tristan. Leurs interminables longueurs me pèsent, m’insupportent même, et ne sont pas compensées par les sublimes pages musicales qu’ils sont réputés contenir. J’en faisais d’ailleurs encore l’expérience récemment, à l’écoute de la transcription lisztienne de la Marche vers le Saint Graal, sur le piano de Bertrand Chamayou (le lourd « pom, pause, pompom » évoqué par Lois), qui m’ennuya pendant toute son exécution, alors que les larmes me vinrent immédiatement pendant la Mort d’Isolde qui suivait.
Et ce n’est pas le récit extraordinairement précis, et drôle, de cette très ésotérique histoire dû à l'immense talent de Lois, qui m’incitera plus, je crois, à aller goûter de nouveau à la coupe sacrée.
Si quelqu’un a un truc, pour sauver le pauvre et culpabilisant wagnérien, je suis preneur
Car pour moi, les statistiques (selon mes tablettes) parlent d’elles-mêmes : 88 représentations scéniques du Maitre (concerts et scéniques) en 38 ans… parmi lesquelles seuls 3 Parsifal : concert TCE de 1982 (Janowski, Weikl, Moll, Jerusalem, Rysanek ), production Conlon/Vick de 2003 à Bastille (dont je ne me souviens que du très beau cygne, ainsi que d’être parti après le 2ème acte), et concert Nagano de la Staatsoper de Munich au TCE en 2011 (parti également après l'acte de Kundry).
C’est peu, très peu même, pour une œuvre dont j’entends si souvent dire que c’est la plus belle et la plus aboutie du grand Richard (un bon ami la place au panthéon de ses préférences lyriques, avec Pelleas !).
Comme seul l’acte 2 me séduit en fait, j’imagine que c’est l’absence totale de tension dramatique des deux autres qui me maintient aussi éloigné de cette œuvre, alors que je cours systématiquement à toute nouvelle Walkyrie et tout nouveau Tristan. Leurs interminables longueurs me pèsent, m’insupportent même, et ne sont pas compensées par les sublimes pages musicales qu’ils sont réputés contenir. J’en faisais d’ailleurs encore l’expérience récemment, à l’écoute de la transcription lisztienne de la Marche vers le Saint Graal, sur le piano de Bertrand Chamayou (le lourd « pom, pause, pompom » évoqué par Lois), qui m’ennuya pendant toute son exécution, alors que les larmes me vinrent immédiatement pendant la Mort d’Isolde qui suivait.
Et ce n’est pas le récit extraordinairement précis, et drôle, de cette très ésotérique histoire dû à l'immense talent de Lois, qui m’incitera plus, je crois, à aller goûter de nouveau à la coupe sacrée.
Si quelqu’un a un truc, pour sauver le pauvre et culpabilisant wagnérien, je suis preneur
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.
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Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.