Rameau - Les Boréades - Minkowski - Lyon 05/2004

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marie
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Rameau - Les Boréades - Minkowski - Lyon 05/2004

Message par marie » 09 mai 2004, 08:19

AUTRE FIL SUR LES BOREADES :
http://site.operadatabase.com.site.hmt- ... topic&t=81


Vu qu'elle est annoncée à la fois dans la première des Boréades à Lyon, et dans un Bal masqué à Reims (avec une rumeur tourangelle de remplacement par Sophie Fournier...)... alors, qu'en est-il rééllement?
Marie

Calisto
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Message par Calisto » 09 mai 2004, 11:40

Effectivement Mireille Delunsch est remplacée par Sophie Fournier au Grand Théâtre de Reims le 9 mai et ce ne sera pas non plus Sylvie Brunet, initialement prévue, mais Hélène Perraguin qui interprétera le rôle d'Ulrica.

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Message par vincent » 09 mai 2004, 19:10

Je confirme que cet après-midi à Reims Amelia était une Sophie Fournier, dont la musicalité ne parvenait pas réellement à compenser l'inadéquation au rôle, et Ulrica une Hélène Perraguin assez catastrophique et d'ailleurs chahutée aux saluts. On a été volés !

djevi
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Message par djevi » 09 mai 2004, 19:52

Effectivement Sophie FOURNIER a limité la casse. Hélène Perraguin, excellente en d'autres lieux (et d'autres temps ?), a quelque peu maltraité la partition d'ULRICA en fausses notes et grossiers essoufflements, ce qu'une petite partie du public a sanctionné par des huées nourris. Elle en a paru étonnée... Seule rayon de soleil, la mignonne Magali de Prelle qui nous a campé un Oscar fort sympathique et bien chanté. Le ténor Jean Luc Viala et le baryton Evgueniy Alexiev ont également été chaleureusement applaudis.
Je reviens au message que j'ai laissé et à l'objet de ces échanges : pourquoi Diable, si Mme Delunsch était prévue de longue date à Lyon, rien n'indiquait son absence à Reims !!! Et quand je dis "rien", c'est rien !

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Message par marie » 09 mai 2004, 20:48

La question avait été soulevée dans l'ancien forum au moment de la parution de la saison de Tours, et Sophie Fournier lors d'un récital en Touraine il y a à peu près deux mois avait annoncé qu'elle reprenait le rôle d'Amélia à Reims...C'est bien à ce niveau que la désinformation a existé...
et sinon, les Boréades, ça donne quoi?

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Message par Nerone » 10 mai 2004, 17:43

Miraculeux, à tel point que je ne sais pas vraiment quoi en dire, trois heures étant passées comme un rêve : une production post-baroque et néo-classicisante aux touches thomaso-pellyennes discrètes avec des costumes à l'élégance époustouflante, jusque dans les délires les plus fous (Borée), un Minkowski donnant tout pour rendre le plus bel hommage qui soit à son père décédé l'avant-veille, à mille lieux de l'édition soporifique de Christie. Une distribution de rêve emmenée par un couple insurpassable, Paul Agnew, d'une distinction héroïque frisant l'absolu, et d'une diction inouie, et Mireille Delunsch, merveilleusement habillée de turquoise, d'une noblesse de port soufflante, vivant chaque note et chaque mot (d'une diction en nets progrès malgré des voyelles très personnelles) donnant "un horizon serein" (air qui avait massacré Barbara Bonney bien plus qu'elle ne l'avait massacré...) bouleversant de couleurs et à la vocalise désespérément incarnée sinon toujours très précise, s'unissant dans un "Que ces moments sont doux !" final extatique. Borilée à Garnier, Stéphane Degout est un Adamas prophétique, tandis que Marcel Boone (à la voix un peu sèche) et Tom Allen, digne élève de Rolfe-Johnson (d'une aisance insolente dans "Jouissons de nos beaux ans" et d'un français qui ne laisse pas soupçonner une seule seconde ses origines) rivalisent de perversité. Belle découverte que celle de François Lis, Borée exceptionnellement plus convaincant que Naouri. Belle prestation du charmant Thomas Dolié, juvénile Apollon ainsi que de Malia Bendi Merad, délicieux Amour. La jolie Magali Léger n'est guère stylée (on croirait entendre Adèle de la Chauve-souris) et sa diction laisse à désirer, mais qu'importe, elle a la fraîcheur d'une nymphe et le dévouement de Sémire.
Seule maison à avoir présenté deux productions du chant du cygne de Rameau, l'Opéra de Lyon porte haut les couleurs du compositeur dijonnais !

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Message par Rameau » 10 mai 2004, 18:32

Miraculeux, oui, du point de vue de la musique (après Bonney, ça fait un choc d'entendre Delunsch... avec Bonney, on avait l'impression d'une Américaine tentant de chanter du Mozart en tchèque en croyant que c'est du Berg...); je suis malheureusement très sceptique sur la mise en scène de Pelly, très vide, nous refusant radicalement les plaisirs du baroque (après Hermann et Carsen, on croirait que les Boréades attirent les mises en scène post-modernes!), alors que sa Platée les exaltait au contraire... Bien sûr, il y a mille fois pire, mais à force de ne pas vouloir refaire ce qui lui a réussi, Pelly risque de ne plu réussir ce qu'il fait. Au moins, il ne gâchait pas le plaisir musical, évidemment immense quand une telle équipe s'attaque à un des phares de l'opéra, toutes périodes confondues. Que quelques-uns ne soient pas tout à fait à la hauteur (Apollon et le choeur notamment) ne fait que nous ramener une fois de temps en temps sur terre, ce qui n'est pas uniquement un mal...

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Message par nina » 10 mai 2004, 20:55

1: le récital Mireille Delunsch au Chatelet s'était avéré être un récital Jaël Azzaretti. (1ère déception)

2: Je n'irai pas voir les Boréades à Lyon (2ème déception) :( :(

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Xavier
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Message par Xavier » 10 mai 2004, 21:09

djevi a écrit :Effectivement Sophie FOURNIER a limité la casse. Hélène Perraguin, excellente en d'autres lieux (et d'autres temps ?), a quelque peu maltraité la partition d'ULRICA en fausses notes et grossiers essoufflements, ce qu'une petite partie du public a sanctionné par des huées nourris. Elle en a paru étonnée... Seule rayon de soleil, la mignonne Magali de Prelle qui nous a campé un Oscar fort sympathique et bien chanté. Le ténor Jean Luc Viala et le baryton Evgueniy Alexiev ont également été chaleureusement applaudis.
Je reviens au message que j'ai laissé et à l'objet de ces échanges : pourquoi Diable, si Mme Delunsch était prévue de longue date à Lyon, rien n'indiquait son absence à Reims !!! Et quand je dis "rien", c'est rien !
Moralité :

1. Il vaut mieux se déplacer pour une oeuvre que pour un chanteur. En effet, depuis Birgit Nilsson qui avait fait déprogrammer La force du destin parce qu'elle préférait chanter Tosca, on a rarement vu un opéra changer de spectacle pour garder la même distribution. En revanche, l'inverse arrive très (trop !) souvent.

2. Maintenant que par la grâce de Gérard Mortier essentiellement, Mireille Delunsch est devenue une star internationale (enfin... elle doit chanter régulièrement à l'Opéra de Paris qui est une maison "internationale"), elle, son agent et les directeurs de théâtre se comportent avec le public des provinces comme les vraies stars internationales avec le public parisien : on l'affiche et elle ne vient pas. Ce qui s'appele progresser dans sa carrière...

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Message par Rameau » 10 mai 2004, 21:22

Pour être moins désagréable avec Mme Delunsch et ses agents, je me rappelle avoir lu Marc Minkowski se plaindre qu'on l'avait indiqué comme dirigeant une reprise de L'Enlèvement aixois alors qu'il n'était même pas prévenu (et ne l'a d'ailleurs fort logiquement pas dirigée...). L'affaire "Bal masqué" ne serait-elle pas de la même eau? Je vois mal Mireille Delunsch signer deux contrats pour un même jour... C'est plutôt l'incurie de certains directeurs qui affichent des noms célèbres (et, en l'occurrence, n'en déplaise à certains, une vraie grande chanteuse) sans scrupule...

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