Bononcini/Haendel - Te deum/Anthem - G. Prandi - Ambronay 06/10/2019

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Bononcini/Haendel - Te deum/Anthem - G. Prandi - Ambronay 06/10/2019

Message par perrine » 13 oct. 2019, 18:01

HYMNES ET TE DEUM
CONCERT DE CLÔTURE

Giovanni Bononcini (1670-1747)
Te Deum (première mondiale)
(Édition de la partition : Giovanni Andrea Sechi.)
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Coronation Anthems (extraits)
« My Heart Is Inditing » (HWV 261)
« Zadok the Priest » (HWV 258)
« The King Shall Rejoice » (HWV 260)

INTERPRÈTES
Rachel Redmond soprano
Marta Fumagalli alto
Raffaelle Giordani tenor
Matteo Bellotto basse

CORO E ORCHESTRA GHISLIE
Giulio Prandi direction


Ambronay, le dimanche 6 octobre

Le concert de clôture du 40ième festival d’Ambronay met en relief 2 compositeurs qui furent contemporains et dont les routes se sont croisées à Londres. Haendel était déjà solidement installé à la tête de la Royal Academy of Music lorsque Giovanni Bononcini y fut invité (1720). Ses débuts y étaient prometteurs et commencèrent même à reléguer Haendel au second plan. Mais il fit une erreur politique en acceptant commande du Duc de Buckingam qui soutenait les Stuarts. Protestant contre catholique … famille royale contre Stuart : Il fut discrédité et évincé de la Royal Academy.
Après un bref passage à Paris en 1730, il revint à Londres soutenu par la duchesse de Marlbrough. Mais une sombre histoire de plagiat finit par jeter l’anathème sur lui en 1731 et l’obligea à quitter définitivement Londres. Haendel repris alors toute sa suprématie au sein des institutions anglaises.
Même s’il a laissé une œuvre considérable, c’est surtout le nom d’Haendel que la postérité a retenu.

Le programme du soir met en parallèle deux œuvres que tout oppose. Un Te Deum de Bononcini écrit en 1741 sur une commande de l’impératrice Marie-Thérèse, et 3 anthems commandés à Haendel en 1727 pour le couronnement du roi Georges II.
Le premier est tombé aux oubliettes jusqu’à sa recréation ce soir ; le second est encore joué à chaque couronnement des monarques britanniques.
Le premier est sobre et solennel, le second est vif et éclatant.

Le jeune chef Giulio Prandi dirige d’une main élégante son chœur et orchestre Ghislieri. Nul doute que cet ensemble italien a su se faire une place méritée dans le microcosme du baroque, capable de jouer sur des nuances, de faire ressortir de belles sonorités aux cordes, et de mener les trompettes naturelles sur la voie de la perfection.
Bien que les deux œuvres du soir soient aux antipodes l’une de l’autre, il arrive à insuffler une énergie contenue ou éclatante.

Le Te deum, dont l’écriture enchaîne chœurs et arias garde une ligne directrice faite de sons qui restent en suspens dans l’abbatiale avec des solistes sobres et élégants. La douceur cuivrée et lumineuse de Rachel Redmond, la fluidité de la mezzo Marta Fumagalli, le chant racé de Raffaelle Giordani et le solide basse Matteo Bellotto accompagnent un chœur très présent et dont les intentions sont au plus proche du texte, tel le miserere posé et déchirant.
En deuxième partant, des extraits pour chœur de trois des quatre Coronation Anthems font comprendre pourquoi c’est surtout le nom d’Haendel qui a été retenu : loin de la contre réforme, le style musical est l’exact opposé du Te Deum : la musique est éclatante, les chœurs sont brillants. L’enthousiasme est bien présent. Chaque anthem permet de mettre en avant des sensibilités différentes. Musique réjouissante mais jamais tonitruante, c’est un feu d’artifice d’ambiances différentes qui emplissent l’abbatiale.

En bis, un chœur amateur se joint à l’ensemble pour donner un extrait du Dixit Dominus de Baldassare Galuppi. Le Centre Culturel de Rencontres d’Ambronay réaffirme par là son soutien à la pratique en amateur tout au long de l’année. Les 40 choristes ont été admirablement préparés par Pierre-Louis Rétat et Cécilia Knudsen et ont offert un morceau parfaitement ciselé et précis.
Un dernier bis avec Zadok the Priest finit d’emporter l’adhésion d’un public fredonnant « God save the king » alors que les portes du festival se referment jusqu’à l’année prochaine.

Perrine

Nota : ce concert est disponible à la réécoute sur CultureBox
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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