Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

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pingpangpong
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Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par pingpangpong » 27 sept. 2019, 07:23

Rossini Le Barbier de Séville, opéra en 2 actes
Livret de Cesare Sterbini d’après Beaumarchais
Créé le 20 février 1816 au Teatro Argentino de Rome

Direction musicale Antonello Allemandi
Mise en scène, scénographie, costumes Pierre-Emmanuel Rousseau
Assistante mise en scène Pénélope Bergeret
Assistante scénographie Guillemine Burin des Roziers
Lumières Gilles Gentner

Almaviva Xabier Anduaga
Figaro Joshua Hopkins
Rosine Lea Desandre
Bartolo Riccardo Novaro
Basilio Mirco Palazzi
Fiorello Antoine Foulon
Berta Julie Pasturaud
Chef assistant / Chef de chant Frédéric Rouillon
Chef de chœur Chloé Dufresne
Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
Chœur accentus / Opéra de Rouen Normandie

Coproduction Opéra National du Rhin, Opéra de Rouen Normandie


Retour donc à Rouen du chef-d'œuvre de Rossini, qui, outre une version abrégée participative en 2017, fut donné la dernière fois dans son intégralité dans le cadre d'une trilogie Beaumarchais entre décembre 2009 et avril 2010 qui avait vu la création de la Mère Coupable de Thierry Pécou.
Grâce à une collaboration avec France 3 et la Région, le cru 2019 sera retransmis le 5 octobre en différé sur la chaîne nationale, mais aussi en direct à 18h sur 17 écrans de plein air ou en salle de cinéma à travers la Normandie, de Bagnoles de l'Orne à Dieppe en passant par Lisieux ou Conches-en-Ouche.
Donné la saison dernière à Strasbourg puis à St Etienne – voir critiques ci-contre: http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... rasbourg et http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... en#p360439- ce Barbier a déjà rencontré, comme le laissaient entendre Jérôme et pierre, un beau succès dû, tout d'abord, à la vision pétillante qu'en donne le metteur en scène Pierre-Emmanuel Rousseau, lequel nous avait gratifié d'un Comte Ory de belle facture ici-même en janvier dernier.
Ainsi retrouve-t-on son goût pour la haute couture dans des costumes colorés trouvant leur inspiration aussi bien au XVIIIème qu'au XIX ème siècle. La “chaquetilla“ portée par Figaro est d'ailleurs un clin d'œil à John Galiano en même temps qu'un symbole sévillan incontournable au même titre que la vierge parée d'or, ou que les azulejos qui ornent les hauts murs de cette maison-prison aux grilles infranchissables. Les bicornes et capes colorées des donneurs de sérénades à l'acte I font référence à ceux que portent les matadors lors des corridas dites “goyesques“ telles que données encore de nos jours à Ronda, Madrid ou Arles entre autres.
De même peut-on apprécier ce sens du rythme sans hystérie, qui s'accorde bien avec la mécanique rossinienne. On eût cependant aimé que les portes claquent moins systématiquement au second acte, et que les acteurs soient mieux dirigés dans le délicat final du I. Les personnages sont bien campés, juvénile et alerte couple d'amoureux, vieillis et aigris leurs tyrans.

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(Les photos sont celles de Klara Beck pour la production strasbourgeoise)

Figaro va pieds nus, ayant perdu, dans cette reprise, ses espadrilles rouges, ce qui accentue son aspect sauvage et assez inquiétant, toujours prêt à voler ou trucider si besoin, crasseux et ivrogne de surcroît, libre, mais toujours prêt à décamper, sac sur l'épaule.
Le canadien Joshua Hopkins qui l'incarne avec tout ce qu'il faut d'aplomb et de désinvolture, est un baryton à la voix bien timbrée, que les tutti orchestraux ont tendance à couvrir dans un “Largo al factotum“ fort bien détaillé.
La puissance est également ce qui fait défaut au grincheux Bartolo de Riccardo Novaro, dont la voix bien projetée peine toutefois dans les graves et le débit syllabique qui ponctuent son “ A un dottor della mia sorte “.

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(Photo Klara Beck)

Chez Mirco Palazzi, Basilio vampiresque, ce sont les aigus qui montrent les limites d'une voix aux graves ronds mais peu impressionnants.
Son air de la calomnie aurait nécessité un sens du crescendo plus poussé, le chef Antonello Allemandi en ayant également sa part de responsabilité, la dynamique orchestrale variant peu au long de la soirée, entre mezzo-forte et fortissimo, mais avec un louable souci des détails et du rythme.
Ce sur quoi l'omniprésente et impayable Berta de Julie Pasturaud peut compter, pour le seul air qui lui soit dévolu, et plus encore une Rosina toute de joliesse, délicate et raffinée, rôle dans lequel Lea Desandre se coule, pour la toute première fois, avec une certaine crânerie. Sa voix de mezzo fait merveille sur tout l'ambitus, et si le volume est restreint, la conduite souple, les aigus brillants et agiles font mouche dans les vocalises de “Contra un cor“ et dans sa célèbre cavatine de l'acte I trop souvent démonstration pyrotechnique, ici chantée avec classe.

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(Photo Klara Beck)

Son Almaviva est en harmonie, jeune noble bien sympathique, ni cynique ni désabusé comme le décrit pourtant le metteur en scène dans le programme de salle et c'est tant mieux. A l'aise scéniquement et très drôle dans les moments de comédie, le ténor basque de seulement vingt-quatre ans, Xabier Anduaga, vainqueur du concours Operalia 2019, brille par une fraîcheur de ton et une voix qui met la salle à ses pieds. Puissante et chatoyante, au legato onctueux elle passe la rampe sans effort apparent, offrant un touchant “Ecco ridente“ au I, et, cerise sur le gâteau, un virtuose “Cessa di più resistere“ en tous points musical, phrasé et coloré, avec des passages en voix de tête ou en mezza-voce parfaitement justes et timbrés.
Cette prise de rôle laisse de quoi augurer du meilleur dans ce même Barbier début 2020 à l'ONP.

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(photos Jean Pouget pour la production de Rouen)

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Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
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Re: Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par enrico75 » 27 sept. 2019, 07:54

Xabier Anduaga, récent lauréat Operalia 2019 ne devrait pas décevoir!

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Message par JdeB » 28 sept. 2019, 08:05

j'ai beaucoup aimé cette production créée l'an dernier en Alsace avec une tout autre distribution

viewtopic.php?f=6&t=20793&p=353868&hili ... au#p353868
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re:Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par pingpangpong » 29 sept. 2019, 11:29

JdeB a écrit :
28 sept. 2019, 08:05
j'ai beaucoup aimé cette production créée l'an dernier en Alsace avec une tout autre distribution

viewtopic.php?f=6&t=20793&p=353868&hili ... au#p353868
Oui j'ai bien aimé aussi même si j'ai trouvé certains gags répétitifs ou mal exploités comme le passage quasi obligé des protagonistes dans le bassin du patio.
Le public, dont beaucoup de lycéens, n'a pas ménagé son enthousiasme au final.
Je viens de publier ma critique.
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
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Re: Re:Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par jerome » 29 sept. 2019, 11:39

pingpangpong a écrit :
29 sept. 2019, 11:29
Le public, dont beaucoup de lycéens, n'a pas ménagé son enthousiasme au final.
Comme quoi une esthétique classique fonctionne à merveille et montre qu'il n'est nul besoin de transposer à notre époque pour séduire le public d'aujourd'hui, jeunes compris! :clapping:

paco
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Re: Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par paco » 29 sept. 2019, 11:50

Merci pour le CR ! Je me demandais ce que valait Joshua Hopkings, dont j'avais entendu dire le plus grand bien, je comprends à ton CR qu'il est bien mais manque de puissance. Je ne connais pas l'Opéra de Rouen : est-ce une acoustique difficile ?

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Re: Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par pingpangpong » 29 sept. 2019, 11:54

Non, c'est à taille “humaine“ si tant est que les chanteurs d'opéras soient des êtres humains. La jauge est de 1350 places et l'acoustique est bonne.
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
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Re: Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par pingpangpong » 30 sept. 2019, 11:45

Je viens d'ajouter 2 photos de la production de Rouen.
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Re: Rossini – Il Barbiere di Siviglia – Allemandi/Rousseau – Rouen – 09 & 10/2019

Message par Efemere » 03 oct. 2019, 15:50

pingpangpong a écrit :
27 sept. 2019, 07:23
(...)
Grâce à une collaboration avec France 3 et la Région, le cru 2019 sera retransmis le 5 octobre en différé sur la chaîne nationale, mais aussi en direct à 18h sur 17 écrans de plein air ou en salle de cinéma à travers la Normandie, de Bagnoles de l'Orne à Dieppe en passant par Lisieux ou Conches-en-Ouche.
(...)
Avant la diffusion en différé le dimanche 6 oct. à partir de 00:19 dans l'émission « Appassionata » sur France 3, il y aura aussi une retransmission en direct le samedi 5 octobre à 18:00 sur le site Internet et la page Facebook de France 3 Normandie.

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Re: Rossini-Il Barbiere di Siviglia-Allemandi/Rousseau-Rouen-09 & 10/2019

Message par pingpangpong » 03 oct. 2019, 16:20

Merci pour ces précisions.
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