Avec Wilson, on est plutôt au bout du Roulleau...
Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
- PlacidoCarrerotti
- Hall of Fame
- Messages : 17210
- Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
- Contact :
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
C'est en effet la fameuse mise en scène de Bob Wilson que je n'avais jamais vue qui m'a incité à aller voir cette reprise.Loïs a écrit : ↑30 oct. 2019, 15:12C'est un peu comme la Carmen de Roulleau ou le Faust de Lavelli: une destination touristique
J'ai découvert à cette occasion qu'en fait j'aimais cette œuvre... (surtout si bien dirigée par Sagripanti).
Malheureusement Ana-Maria Martinez chantait...
- PlacidoCarrerotti
- Hall of Fame
- Messages : 17210
- Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
- Contact :
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
- HELENE ADAM
- Hall of Fame
- Messages : 19899
- Enregistré le : 26 sept. 2014, 18:27
- Localisation : Paris
- Contact :
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
Un billet refilé par un ami naufragé du train m'a permis de voir ma cinquième Butterfly dans la vision poétique et épurée de Wilson, qui a fait ses débuts à l'ONP en novembre 93. Une telle longévité est impressionnante pour une mise en scène aussi typée et dont l'auteur revendique l'originalité et dont reconnait dès qu'on entre dans la salle, le design unique et ses lumières de fond de scène rouge, puis bleue, puis blanc, puis noir avant que l'ouverture ne soit jouée.
Je ne sais pas si c'est ma Butterfly préférée mais elle m'a toujours impressionné par son adéquation minutieuse, gestuelle, couleurs, lumières, à la musique de Puccini et la sinistre histoire de Gio-Cio-San qui croyait les hommes forts et honnêtes et l'occident, terre de liberté. Y compris pour les femmes. Fatale erreur.
L'une des plus belles réussites de Wilson au-delà de ces lenteurs et langueurs gracieuses traduites par les mouvements des personnages qui se figent souvent, comme des marionnettes qu'on guide, est d'avoir construit ses stéréotypes immuables, personnages identiques quel que soit ceux qui les incarnent, longs vêtements blancs, beige ou noirs qui drapent les corps et les dissimulent, et innocence de l'enfant à demi-nu qui exécute durant une bonne partie de l'acte 2 et de l'acte 3, une danse impressionnante de justesse.
Musicalement je trouve Sagripanti en phase avec Puccini comme avec Wilson, sachant garder sa part de mystère à une musique parfois jouée de manière trop tonitruante, valorisant justement cette lenteur évanescente, derrière laquelle se cache la pire des descentes aux enfers, celle d'une jeune fille de 15 ans. Et ses accélérations en crescendo jusqu'au fortissimo (cuivres et percussions parfaits) sont suffisamment rares et bien amenés pour produire leurs effets dramatiques sans en rajouter.
La plus belle des interprètes que j'ai vu dans cette mise en scène est Ermonella Jaho, sans doute parce qu'elle a la puissance de voix nécessaire pour faire face à une partition puccinienne qui nécessite d'aiguiser ses aigus tout en laissant apparaitre cette fragilité qui la conduira à la mort.
Ana María Martínez possède cette fragilité et son personnage est touchant dans sa candeur infinie mais la voix ne suit pas vraiment, les aigus sont souvent accompagnés d'un vibrato et pas toujours tenus très longtemps et surtout le timbre a une stridence désagréable qui m'a fait penser plusieurs fois à la Butterfly de Kristine Opolais. Bref tout cela manquait d'ampleur et ne m'a pas vraiment touchée. Elle a été très applaudie.
Le Pinkerton de Dmytro Popov (qui avait chanté la veille avec l'autre distribution) est plutôt sympathique, très crédible scéniquement et c'est bien chanté même si certains passages m'ont paru amenés un peu trop précautionneusement mais compte tenu de sa double soirée, sa prudence était sans doute de mise et quand il ose, il a une superbe ligne musicale, de beaux aigus, des decrescendos bien maitrisés, bref une grande coloration et une grande expressivité dans son chant. J'aimerais l'entendre ailleurs qu'à Bastille pour profiter davantage de ce que je devine être un très beau timbre allié à une belle technique.
Le Sharpless de Laurent Naouri m'a paru manquer un peu d'éclat mais globalement c'est un consul rempli d'humanité et de pitié, dont la voix, quand elle enfle, domine assez rapidement ses partenaires. Très beau trio de l'acte 3 entre lui, Popov et Lemieux, l'un des plus émouvants moments de la représentation.
Marie-Nicole Lemieux est toute en discrétion et élégance, épousant totalement le personnage de Susuki, sa révolte silencieuse et impuissante, sa générosité à fleur de peau, bref, une belle composition.
Superbe choeur à bouches fermées mais bon...
Globalement tout cela manque quand même un peu de coffre et de couleurs, mais j'étais très mal placée (ce n'est pas une raison ).
Salle presque remplie en effet, j'ai croisé beaucoup d'amis mais pas des mêmes cercles que ceux que j'ai croisés pour Don Carlo.
Je ne sais pas si c'est ma Butterfly préférée mais elle m'a toujours impressionné par son adéquation minutieuse, gestuelle, couleurs, lumières, à la musique de Puccini et la sinistre histoire de Gio-Cio-San qui croyait les hommes forts et honnêtes et l'occident, terre de liberté. Y compris pour les femmes. Fatale erreur.
L'une des plus belles réussites de Wilson au-delà de ces lenteurs et langueurs gracieuses traduites par les mouvements des personnages qui se figent souvent, comme des marionnettes qu'on guide, est d'avoir construit ses stéréotypes immuables, personnages identiques quel que soit ceux qui les incarnent, longs vêtements blancs, beige ou noirs qui drapent les corps et les dissimulent, et innocence de l'enfant à demi-nu qui exécute durant une bonne partie de l'acte 2 et de l'acte 3, une danse impressionnante de justesse.
Musicalement je trouve Sagripanti en phase avec Puccini comme avec Wilson, sachant garder sa part de mystère à une musique parfois jouée de manière trop tonitruante, valorisant justement cette lenteur évanescente, derrière laquelle se cache la pire des descentes aux enfers, celle d'une jeune fille de 15 ans. Et ses accélérations en crescendo jusqu'au fortissimo (cuivres et percussions parfaits) sont suffisamment rares et bien amenés pour produire leurs effets dramatiques sans en rajouter.
La plus belle des interprètes que j'ai vu dans cette mise en scène est Ermonella Jaho, sans doute parce qu'elle a la puissance de voix nécessaire pour faire face à une partition puccinienne qui nécessite d'aiguiser ses aigus tout en laissant apparaitre cette fragilité qui la conduira à la mort.
Ana María Martínez possède cette fragilité et son personnage est touchant dans sa candeur infinie mais la voix ne suit pas vraiment, les aigus sont souvent accompagnés d'un vibrato et pas toujours tenus très longtemps et surtout le timbre a une stridence désagréable qui m'a fait penser plusieurs fois à la Butterfly de Kristine Opolais. Bref tout cela manquait d'ampleur et ne m'a pas vraiment touchée. Elle a été très applaudie.
Le Pinkerton de Dmytro Popov (qui avait chanté la veille avec l'autre distribution) est plutôt sympathique, très crédible scéniquement et c'est bien chanté même si certains passages m'ont paru amenés un peu trop précautionneusement mais compte tenu de sa double soirée, sa prudence était sans doute de mise et quand il ose, il a une superbe ligne musicale, de beaux aigus, des decrescendos bien maitrisés, bref une grande coloration et une grande expressivité dans son chant. J'aimerais l'entendre ailleurs qu'à Bastille pour profiter davantage de ce que je devine être un très beau timbre allié à une belle technique.
Le Sharpless de Laurent Naouri m'a paru manquer un peu d'éclat mais globalement c'est un consul rempli d'humanité et de pitié, dont la voix, quand elle enfle, domine assez rapidement ses partenaires. Très beau trio de l'acte 3 entre lui, Popov et Lemieux, l'un des plus émouvants moments de la représentation.
Marie-Nicole Lemieux est toute en discrétion et élégance, épousant totalement le personnage de Susuki, sa révolte silencieuse et impuissante, sa générosité à fleur de peau, bref, une belle composition.
Superbe choeur à bouches fermées mais bon...
Globalement tout cela manque quand même un peu de coffre et de couleurs, mais j'étais très mal placée (ce n'est pas une raison ).
Salle presque remplie en effet, j'ai croisé beaucoup d'amis mais pas des mêmes cercles que ceux que j'ai croisés pour Don Carlo.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
Même quand tu essayes de ne pas voir une production de l'ONP, le sort s'en mêle et tu la vois !HELENE ADAM a écrit : ↑30 oct. 2019, 23:55Un billet refilé par un ami naufragé du train m'a permis de voir ma cinquième Butterfly dans la vision poétique et épurée de Wilson, qui a fait ses débuts à l'ONP en novembre 93.
c'est çà l'étoile des hyper spectateurs
Nul n'échappe à son destin
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
C'est Raymond Rouleau avec un seul L
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra
- PlacidoCarrerotti
- Hall of Fame
- Messages : 17210
- Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
- Contact :
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
Il était du Midi et roulait les "L"....JdeB a écrit : ↑31 oct. 2019, 08:06C'est Raymond Rouleau avec un seul L
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Puccini- Madama Butterfly- Sagripanti/Wilson- ONP-10&11/2019
sans compter que pour voler un papillon a besoin de deux LPlacidoCarrerotti a écrit : ↑31 oct. 2019, 09:18Il était du Midi et roulait les "L"....JdeB a écrit : ↑31 oct. 2019, 08:06C'est Raymond Rouleau avec un seul L