Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

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HELENE ADAM
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Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 03 juil. 2019, 15:47

Carmen

Georges Bizet
Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle de Mérimée.
Création : 3 mars 1875 à l’Opéra Comique à Paris.

Retransmission en direct live depuis le Royal Opéra House de Londres, 2 juillet 2019

Direction : Julia Jones
Mise en scène : Barrie Kosky
Carmen : Aigul Akhmetshina
Don José : Bryan Hymel
Escamillo : Luca Pisaroni
Micaëla : Kristina Mkhitaryan
Zuniga Michael Mofidian
Frasquita Jacquelyn Stucker
Mercédès Hongni Wu
Dancaïro Dominic Sedgwick
Remendado Stuart Patterson
Moralès Germán E. Alcántara

(J'ouvre un fil bien que ce soit une retransmission, j'imagine que d'autres Odbiens ont eu l'occasion de voir une de ces représentations depuis la salle à Londres.)

Comment renouveler le genre ? Telle est l’épineuse question que se posent inévitablement tout metteur en scène de Carmen.
La proposition de Barrie Kosky a été immédiatement fortement contestée dès sa création à Londres la saison précédente, un peu moins lors de sa reprise à Francfort cette saison, et paraissait très bien accueillie hier soir à Londres, sachant qu’elle bénéficiait en plus de fameux « Big Screen » (sponsorisé par BP d'où les manifestations "climat" devant les portes du ROH), opération retransmission sur Grand Ecran dans des dizaines de villes du Royaume Uni et d’ailleurs.
En ce qui me concerne, comme souvent avec les metteurs en scène qui ont de vraies idées, elle m’a totalement convaincue.
Le parti pris est évidemment discutable puisque Kosky décide de supprimer les dialogues parlés (de Meilhac et Halévy), et de « créer » une « Carmen » récitante qui, en quelque sorte, présente un spectacle style revue de cabaret hispanisant, à qui l’on confie l’essentiel du contenu de ces fameux dialogues et quelques phrases empruntées à l’ouvrage éponyme de Mérimée. Le décor est unique : un gigantesque escalier très sombre, qui évoque bien sûr les gradins des arènes, se rapproche et s’éloigne selon les situations, et permet surtout grâce à un très astucieux jeu de lumières, de « centrer » la vision du spectateur sur l’action en cours. Un fin faisceau lumineux est parfois le seul à créer un cercle autour du chanteur, laissant le reste dans l’ombre avant d’inverser brutalement la direction et d’éclairer le partenaire (ou adversaire).
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Esthétiquement la réussite est impressionnante de beauté, du point de vue du sens de l’opéra, on suit parfaitement bien (et peut-être mieux encore que d’habitude) le sens immédiat de l’histoire tout comme les raisons qui ont abouti à ces situations. Le côté « narration » met un peu de distance entre le spectateur et le drame mais la beauté et la réussite de l’occupation du plateau créée les intenses émotions requises.
L’autre grand atout de Kosky c’est le choix de traduire une bonne partie des actions par le truchement de la danse. Non pas d’un ballet extérieur à l’opéra mais de danseurs représentants l’entourage des personnages principaux. De ce fait on pourrait même parler d’une gigantesque chorégraphie (de Otto Pischler) qui englobe tout autant les chœurs, glissant littéralement sur les marches de l’escalier pour « happer » Michaela (quelle scène grandiose) ou pour se rapprocher des cigarières qui apparaissent peu à peu par l’intermédiaire de l’éclairage. Les danseurs professionnels qui « mènent le bal » en quelque sorte de ce gigantesque show visuellement excitant, entrainent tout dans le rythme endiablé de leurs formidables pas de deux, de trois, de cinq. On notera par exemple la précision et l’éclairage donné à des scènes qui apparaissent souvent comme secondaires, telles la ritournelles des enfants (qui arrivent en courant avant de s’immobiliser), « les tringles des sistres » réglés au cordeau, « Nous avons en tête une affaire », le fameux Quintet de Carmen ou l’arrivée du Toréador.
Beaucoup de symboles sont visuellement forts : ainsi la longue corde que Don José tient du haut de l’escalier et qui emprisonne Carmen au bas de l’escalier avant que leurs places ne s’inversent comme leurs rôles dans le rapport dominant/dominé. Ce « lien » entre les deux amants se retrouvera lors d’un final très épuré et terriblement sensuel au travers d’une longue traine de tissu noir.
Spectacle de cabaret de grand luxe (avec costumes noirs et masques blanc ou noirs), le Carmen mis en scène par Kosky m’a séduit tout au long du déroulé et je n’ai pas été surprise que Carmen après l’issue fatale, se relève et salue.
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Musicalement aussi, cette version nous réserve quelques surprises (plutôt bienvenues), notamment les modifications de la fin de la Habanera ou le rétablissement des couplets de Moralès, et l’affrontement Don José/Escamillo, au complet.
La représentation d’hier bénéficiait en sus d’interprètes particulièrement en phase avec les intentions du metteurs en scène à commencer par l’étonnante Carmen de Aigul Akhmetshina, que je ne connaissais pas mais qui devrait rapidement accéder à la célébrité. Elle a d’ailleurs rejoint la prestigieuse Jette Parker Young Artists du ROH en 2017 et était Mercédès lors de la création de cette production. Clémentine Margaine ayant déclaré forfait pour cette reprise, c’est la mezzo-soprano russe qui a dû endosser le rôle-titre en alternance avec Anaik Morel. Et c’est une découverte….Elle se moule totalement dans les différents déguisements que la mise en scène lui propose : dès sa première apparition, elle est une Carmen habillée en toréador (mais en costume rose), puis, cigarière, alors qu’émerge de l’ombre les protagonistes de la bagarre, elle est une Carmen androgyne qui domine ses camarades, mais se féminise totalement en bohémienne redoutable quand elle séduit Don José pour finir tout de noir vêtue, affublée d’une improbable traine gigantesque, noir comme le deuil, triangulaire comme le symbole du sexe.
La voix est jeune et claire, sans chichi, naturelle, avec un timbre capiteux et des aigus lumineux, elle démontre sa capacité à passer de la jeune bohémienne désinvolte (légèreté du style, facilité et agilité de la voix) à la femme qui affronte crânement son destin (Avec « la mort », le grave apparait comme sombre, solennel et glaçant, et l’ensemble de l’air qui suit les échanges des « cartes » est formidable de maitrise). Oserai-je dire que c’est bien mieux que la Clémentine Margaine entendue très récemment dans le même rôle à Hambourg ? En tous cas, c’est beaucoup plus homogène, d’une diction impressionnante de précision, et d’une force de conviction excellente. Mon bémol concernera le final où elle semble moins engagée que cet écorché vif de Bryan Hymel, et parfois même surprise par son empressement.
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Il faut dire que le ténor, à l’inverse, commence très prudemment sa prestation, on sent qu’il dose l’effort pour être sûr de ses aigus, nous donne du beau chant qui rassure immédiatement sur son état vocal, sans se lâcher entièrement. Mais qui connait le Don José de Bryan Hymel, sait que c’est à partir de la « Fleur » qu’il va vraiment donner la gomme et c’est exactement ce qu’il fait. Encore gauche et emprunté dans la première partie, il se libère alors, et sans en faire de trop, pleure littéralement en chantant. C’est assez inexplicable, il faut l’avoir vu, en général cela agace mais chez lui, c’est à l’inverse, fascinant. Il révèle alors tout son talent d’interprète, tant dans les vifs échanges avec Escamillo (où l’on sent toute l’ardeur bouillante de sa jalousie) que, et surtout, dans le final, qui le place à mon panthéon personnel des Don José en exercice par sa faculté à réussir à rendre presque excusable le geste fatal….
Bref, un vrai retour gagnant salué chaleureusement par une salle qui l’aime beaucoup. Je me souviens encore de l’accueil qui lui fut fait lors de Vêpres mémorables.

La Michaela de Kristina Mkhitaryan a elle aussi, une bien jolie voix et son côté « jeune pousse innocente, robe blanche et chaussettes blanches » est fort sympathique tout comme d’ailleurs ses jeunes et timides élans vers le très sensuel Don José de Bryan Hymel. Oie blanche parfaite, elle se sort plutôt bien du redoutable air de « je dis que rien ne m’épouvante » avec un timbre très homogène sur toute la tessiture (ce qui est assez rare…) malgré les écarts de notes difficiles de la mélodie.

Luca Pisaroni en Escamillo c’est un peu du luxe pour le grand basse-baryton habitué aux Don Giovanni et aux Leporello des grandes maisons. Mais il s’amuse, il nous amuse, il est plaisant et fort bien « tourné » pour faire un torero mince et nerveux face au puissant Don José. Dragueur parfait, flatteur crédible, bref, c’est une réussite et c’est tant mieux.

Les rôles secondaires sont tous très bons, en particulier les Frasquita de Jacquelyn Stucker et Mercédès de Hongni Wu (très drôles et très élégantes, parfaitement assorties à Carmen), ou encore les contrebandiers, le Dancaïro de Dominic Sedgwick et le Remendado de Stuart Patterson sans oublier le brigadier Moralès de Germán E. Alcántara.
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Et d’une manière générale, le français n’est pas mal du tout.
Il faut aussi évidemment, saluer la performance (très applaudie d’ailleurs) de Julia Jones à la tête de l’orchestre. Elle sait passer du léger au dramatique, valoriser les chanteurs et les chœurs et, menant le tout à un rythme plutôt vif qui sied à Bizet, elle nous donne à entendre une bien belle interprétation d’une partition archi-connue (mais avec quelques nouveautés…).
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par micaela » 04 juil. 2019, 00:34

Contrairement à toi, je n'ai pas été convaincue par le projet. J'ai même eu un peu de mal à aller jusqu'au bout. En particulier,j'ai été gênée non pas par la suppression des passages parlés (largement coupés à Bastille, surtout dans l'acte I), mais par cette récitante (contrairement à des commentaires lus ailleurs, tout n'est pas de Mérimée, évidemment, pour coller au livret). Et par les chorégraphies, parfois à la limite de l'absurde (et parfois même du ridicule). Heureusement, l'histoire en elle-même n'a pas été chamboulée (même si on a eu droit à une version alternative de la Habanera, qui serait celle des premières représentations). La poursuite (le faisceau lumineux qui éclaire les solistes, laissant le reste de la scène dans le noir) est un procédé très utilisé dans les spectacles de variété. Le tout donne l'impression, non pas d'assister à l'opéra, mais à une revue de Broadway sur le thème de Carmen
On notera tout de même une remarquable direction d'acteurs, et des danseurs excellents. Je ne commenterai pas plus le visuel, j'ai finalement plus écouté que regardé.
Côté interprétation rien à redire. Akhmetshina (23 ans seulement) s'en tire très bien. Et que Hymel (qui à mon avis avait la meilleure prononciation française) ait retrouvé ses moyens vocaux est une excellente nouvelle
PS Disponible sur YT pendant 30 jours à partir de la diffusion en direct.
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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par enrico75 » 04 juil. 2019, 06:58

Représentation vidéo seulement:j'ai adoré ce spectacle d'un grande sobriété,l'ation n'étant que soulignée et renforcée par les danseurs dans l'esprit habituel de Barrie Kosky dont je suis inconditionnel..,la direction d'acteur est phénoménale et se concentre sur l’essentiel des rouages psychologiques sans espagnolades superflues .
Brian Hymmel semble avoir retrouvé tous ses moyens vocaux et en particulier ses aigus tranchants.Il campe un Don José trés touchant mème si on le sent encore un peu précautionneux .
La Carmen de Akhmetshina est une découverte ,belle voix de mezzo S. corsée aux aigus assurés mais apparemment un peu paralysée par le tract ce soir la,à suivre.Julia Jones épatante à la tête du ROH orchestra sans trop de couacs.
aimerais bien avoir l'avis des gens qui étaient dans la salle...

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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par paco » 04 juil. 2019, 23:18

HELENE ADAM a écrit :
03 juil. 2019, 15:47
Le parti pris est évidemment discutable puisque Kosky décide de supprimer les dialogues parlés (de Meilhac et Halévy), et de « créer » une « Carmen » récitante qui, en quelque sorte, présente un spectacle style revue de cabaret hispanisant, à qui l’on confie l’essentiel du contenu de ces fameux dialogues et quelques phrases empruntées à l’ouvrage éponyme de Mérimée.
Personnellement, ce type de procédé (qui est souvent utilisé depuis deux décennies pour les Singspiel de Mozart) ne m'a jamais convaincu : il tue l'essentiel : le théâtre !!!
HELENE ADAM a écrit :
03 juil. 2019, 15:47
Le côté « narration » met un peu de distance entre le spectateur et le drame
Bah oui, mais c'est justement là tout le problème de cette production : Carmen est, comme les Puccini, typiquement l'opéra où il faut du drame, du souffle, de la tension, de la passion, où le spectateur doit se sentir au coeur de l'action. L'aseptiser ainsi est un contresens absolu qui finit par rendre l'oeuvre ennuyeuse (je n'ai pas vu la reprise cette année, mais l'an dernier les spectateurs partaient par grappes après l'entracte puis pendant toute la seconde partie ...).
HELENE ADAM a écrit :
03 juil. 2019, 15:47
L’autre grand atout de Kosky c’est le choix de traduire une bonne partie des actions par le truchement de la danse. Non pas d’un ballet extérieur à l’opéra mais de danseurs représentants l’entourage des personnages principaux.
Là encore, procédé souvent utilisé depuis des décennies (déjà dans une production de la Monnaie au Cirque Royal dans les années 70), qui est rarement convaincant car il finit par rendre le drame anecdotique et transformer l'opéra en une sorte de Musical de Broadway, un pur divertissement. Or, Carmen n'est PAS un divertissement, c'est un drame !!!
HELENE ADAM a écrit :
03 juil. 2019, 15:47
Spectacle de cabaret de grand luxe
Bah oui, mais Carmen ce n'est pas du cabaret ...
HELENE ADAM a écrit :
03 juil. 2019, 15:47
le Carmen mis en scène par Kosky m’a séduit tout au long du déroulé et je n’ai pas été surprise que Carmen après l’issue fatale, se relève et salue.
On l'aura compris : nous n'avons pas eu le même ressenti de cette production ;-)

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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par micaela » 05 juil. 2019, 00:21

Même ressenti que toi. En particulier un certain ennui (je comprends ceux qui sont partis avant la fin).
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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 05 juil. 2019, 09:06

Rapidement : le choix d'un metteur en scène "qui a des idées" comme le grand Barrie Kosky (dont je suis comme Enrico, une inconditionnelle) est forcément sujet à controverse. Mais ce qui me surprend le plus dans vos critiques est cette notion "d'ennui". A l'inverse, j'ai trouvé terriblement imaginatif et propre à renouveler un opéra que la plupart d'entre nous connait par coeur (à force...). J'avais vu à Londres la mise en scène de Zambello, plutôt classique et qui a fait les beaux jours de Carmen avec toute sorte de prestigieux interprètes (et donné lieu à deux DVD d'ailleurs, l'un avec JK et Antonacci et l'autre avec Hymel et Rice), je pense qu'il était indispensable de proposer tout à fait autre chose comme Bieito l'avait fait en son temps.
Kosky reste totalement fidèle à l'oeuvre (les modifications du final de la "Habanera" sont des variantes de Bizet et le choix de regrouper les dialogues parlés pour les faire dire par une récitante est plus fidèle que le choix courant de les couper carrément), une fois admis le parti pris du "spectacle" et son style. Et visuellement cette immense chorégraphie (on songe bien sûr aussi au Carmen, Ballet de Carlos Gardel) est fort réussie AMHA avec des numéros impressionnants qui évoquent parfaitement le déroulé de l'histoire, et, pour moi, en valorisant tous les passages et pas seulement les plus connus.
(et puis direction musicale et interprétation vocale et scénique étaient franchement à la hauteur du défi... et méritaient les ovations d'un public qui n'a pas donné l'impression de s'ennuyer, même son ressenti s'entend dans les retransmissions audio ou vidéo)
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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par paco » 05 juil. 2019, 09:16

Après, je dois avouer être saturé de ces "Carmen cabaret" ... Cela fait des décennies qu'on y a droit, surtout dans le ballet : la Carmen de Roland Petit, celle de Mats Ek (reprise actuellement au Palais Garnier), sans compter diverses productions d'opéra çà et là. Ok, une fois, deux fois, c'est bon, l'approche séduit, mais cela devient systématique et, tout de même, Carmen c'est autre chose que du cabaret non ?? Pour le coup je trouve que, pour cette oeuvre, Kosky manque totalement d'imagination et ne fait que plaquer "l'air ambiant".

Musicalement, tu as raison de dire qu'il ne modifie pas Bizet. Mais dramatiquement, alors là il touche profondément Bizet-Meilhac-Halévy, il diminue fortement l'impact dramatique de l'oeuvre. Et tout de même, un opéra me semble bien l'assemblage entre compositeur et librettiste, si on supprime le librettiste il manque un pied à la chaise ...

Quant à la production de Zambello, personnellement je ne l'ai jamais beaucoup aimée non plus : pour le coup là on était vraiment dans le carton pâte de grand-papa et Carmen c'est autre chose que ça (sans compter qu'elle touchait à la partition en supprimant une large partie des choeurs de l'acte 4).

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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 05 juil. 2019, 09:17

HELENE ADAM a écrit :
05 juil. 2019, 09:06
Rapidement : le choix d'un metteur en scène "qui a des idées" comme le grand Barrie Kosky (dont je suis comme Enrico, une inconditionnelle) est forcément sujet à controverse.
Mais non ! Même Zeffirelli suscitait la controverse. Sauf que ce n'était pas chez les mêmes :lol:
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 05 juil. 2019, 09:19

PlacidoCarrerotti a écrit :
05 juil. 2019, 09:17
HELENE ADAM a écrit :
05 juil. 2019, 09:06
Rapidement : le choix d'un metteur en scène "qui a des idées" comme le grand Barrie Kosky (dont je suis comme Enrico, une inconditionnelle) est forcément sujet à controverse.
Mais non ! Même Zeffirelli suscitait la controverse. Sauf que ce n'était pas chez les mêmes :lol:
C'est vrai que Zeffirelli n'avait pas trop d'idées :mrgreen: ( :wink: )
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Bizet - Carmen - Jones/Kosky - ROH - 07/2019

Message par Bernard C » 05 juil. 2019, 09:44

paco a écrit :
05 juil. 2019, 09:16
Quant à la production de Zambello, personnellement je ne l'ai jamais beaucoup aimée non plus : pour le coup là on était vraiment dans le carton pâte de grand-papa et Carmen c'est autre chose que ça (sans compter qu'elle touchait à la partition en supprimant une large partie des choeurs de l'acte 4).
Carton pâte ?

Pas vraiment, tout est en dur. ( Probablement plus dur que ce que je vois régulièrement ici ou là dans les décors actuels )
Va voir notamment la photo de backstage de la production que j'ai publiée il y a 15 jours à SF.

C'est du costaud. Je t'assure !
:lol:

Et en plus ça résiste au temps....

Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v

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