Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

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JdeB
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Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par JdeB » 18 juin 2019, 06:36

Offenbach – Madame Favart (1878)
Opéra-comique en trois actes sur un livret d’Alfred Duru et Henri Chivot

Madame Favart – Marion Lebègue
Charles-Simon Favart – Christian Helmer
Suzanne – Anne-Catherine Gillet
Hector de Boispréau – François Rougier
Major Cotignac – Franck Leguérinel
Marquis de Pontsablé – Éric Huchet
Biscotin – Lionel Peintre
Sergent Larose – Raphaël Brémard
Babeth – Agnes de Butler (membre du chœur de l'Opéra de Limoges)
Jeanneton – Aurélie Pes (membre du chœur de l'Opéra de Limoges)
Enfant Solal Dages-Des-Houx (20,22,30 juin) / Colin Renoir-Buisson (24,26,28 juin), Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique

Anne Kessler, sociétaire de la Comédie Française – mise en scène
Guy Zilberstein – dramaturgie
Andrew D. Edwards – scénographie
Bernadette Villard – costumes
Glyslein Lefever – chorégraphie
Arnaud Jung – lumières

Chœur de l’Opéra de Limoges (direction, Edward Ananian-Cooper et la collaboration de Stéphane Trébuchet)

Orchestre de Chambre de Paris
Laurent Campellone – direction musicale

Coproduction Bru Zane, Opéra de Limoges, Théâtre de Caen
Dans le cadre du 7° festival Palazzetto - Bru Zane Paris

Opéra Comique, le 20 juin 2019.


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Au petit point.

Pour Offenbach, « Justine Favart, […] c’était l’incarnation de la chanson française. Un tel sujet ne pouvait qu’inspirer une comédie à ariettes, agrandies, développées. » Et des ariettes (et des duos, trios, quatuors, etc…), on n’en manque pas dans cet opéra-comique tardif d’Offenbach. On y retrouve une veine mélodique séduisante et des ensembles délicatement festonnés sur un livret dynamique se prêtant à mille métamorphoses et clins d’œil musicaux. Ce retour à l’opéra-comique, annoncé et revendiqué par le compositeur, ne pouvait être mieux porté que par un rôle-titre aussi emblématique du succès de l’opéra-comique que Marie Justine Duronceray (1727-1772), épouse de Charles-Simon Favart (1710-792). Si sa grâce scénique, son intelligence et sa vie privée défrayèrent la chronique, c’est bien sur ces deux premières qualités que se fonde le livret de cette Madame Favart qui se tailla un beau succès à sa création aux Folies-Dramatiques en 1878.

Inspiré par un épisode authentique de l’existence mouvementée de cette chanteuse et actrice emblématique, les librettistes ont donné à son avatar de fiction une vertu conjugale que l’original ne possédait pas. Si on ne la voit toutefois pas interpréter La Chercheuse d’esprit, l’un de ses grand succès, elle se travestit ici en chanteuse des rues et joueuse de vièle, en épouse supposée de son ami Hector, en camériste, en vieille comtesse, en Tyrolienne. Pourchassée par le Maréchal de Saxe qui veut en faire sa maîtresse, Justine Favart a été enfermée dans un convent tandis que son époux en fuite se dissimule chez le cabaretier Biscotin à Arras. Ayant rejoint Favart sous un déguisement, c’est grâce à un autre qu’elle obtient pour son ami d’enfance Hector de Boispréau la lieutenance de police de Douai ; condition pour obtenir la main de Suzanne refusée jusque-là par son père. Mais le gouverneur de Pontsablé, qui lui a attribué cette charge, a été emberlificoté par Justine Favart qui s’est fait passer pour l’épouse supposé d’Hector. Il les rejoint à Douai, bien décidé à pousser sa pointe auprès de Madame de Boispréau, à la grande alarme de Justine, réfugiée avec son mari sous les habits de domestiques des Boispréau. C’est le départ de travestissements en série et de quiproquos divers, qui mènent, au troisième acte, au camp de Fontenoy auprès du Maréchal de Saxe… Mais c’est Suzanne, prise pour la comédienne, qui a été capturée et est sommée de se produire. In fine, Madame Favart remontera sur scène devant le roi, et gagnera le pardon royal, la défaveur de Pontsablé et l’attribution de la direction de l’Opéra Comique pour son mari.

Ce contexte typiquement XVIIIème siècle, si prisé à l’époque de la création, ne se reflète pourtant pas dans la scénographie. En une mise en abyme convoquant l’univers théâtral, le décor reproduit un atelier de couture, avec machines à coudre, rouleaux de tissus et mannequins, et dont l’espace de travail se fait estrade improvisée. Si ce contexte étranger à l’intrigue agace lors d’un premier acte supposé se tenir dans une auberge, on finit par passer outre ce décalage finalement peu approfondi si ce n’est le « jeu de rôle » des petites mains couturières. Le second acte offre ainsi une aire de jeu resserrée par des miroirs, plus propice à l’intrigue. Ce théâtre dans le théâtre, accentué par la descente des cintres d’un décor temporaire évoquant le foyer de l’Opéra Comique, joue sur les allusions au déroulement final de l’intrigue, mais ne se borne qu’à un décor sans profondeur dramatique. On apprécie cependant divers détails cocasses ou drolatiques, détournements du texte ou illustration poétique des airs (comme ce jardin superbement allusif qui voit la cour naissance des futurs époux.)

Image

C’est la direction d’acteur fine et énergique d’Anne Kessler qui donne sa logique interne à une intrigue transposée et passablement alambiquée, sautant d’un travestissement à un autre. Le plaisir du jeu prime, le livret vaudevillesque étant un prétexte pour dérouler la palette d’Offenbach, d’air « pâtissier » en parodie délicate. La réussite de la soirée repose également sur Marion Lebègue, dont l’abattage fait merveille dans le rôle-titre, bien qu’elle soit assez en retrait lors du premier acte ; elle ne prend qu’ensuite sa pleine mesure, dans un feu d’artifice tant scénique que vocal. Parmi ses travestissements, c’est en Madame de Boispréau et en tante douairière acariâtre (avec roquet indocile) qu’elle étincelle, bien que le duo tyrolien soit applaudi à la mesure de sa virtuosité.

Contrastant avec cette femme puissante, Anne-Catherine Gillet confère à Suzanne grâce, élégance et ingénuité, dont le soprano fruité au charme un peu suranné est parfaitement en situation.
Qu’il soit ardent amoureux, nouveau notable dépassé par les évènements ou Tyrolien malgré lui à l’aigu bien amené, François Rougier endosse, par contagion avec son amie Favart, des rôles dans lesquels il entre facilement, quoique sans nuances excessives.
Pour sa part, Christian Helmer donne beaucoup d’assise et de légèreté au mari épris et inspiré par son actrice d’épouse, malgré une émission parfois un peu engorgée. Il séduit pourtant par cet équilibre d’élégie et de gouaille. Eric Huchet, superbe de fatuité et sublime de vacuité est un absolument irrésistible Pontsablé dont le ramage équivaut le plumage, héraut de cette si belle tradition d’opéra-comique qu’on aimerait entendre plus souvent sur nos scènes.
Frank Leguérinel, beau-père récalcitrant, se découvre Père Fouettard plus rugissant que tonnant, vite mené par le bout du nez par une fille mutine.
Lionel Peintre et Raphaël Brémard confèrent une épaisseur réjouissante à leurs silhouettes trop rapides. Quant à Agnes de Butler et Aurélie Pes, sorties du chœur, elles composent de brèves silhouettes bien typées, tout comme leurs collègues des chœurs de l’Opéra de Limoges, très affairés et très bien chantant, malgré un ou deux décalages (le trac de la première ?)

Laurent Campellone dirige avec énergie et souplesse cette partition protéiforme et entraîne les personnages et leurs masques dans cette ronde (à moins que ce ne soit une polka) endiablée célébrant les éclats de l’artifice.

Emmanuelle Pesqué
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par houppelande » 21 juin 2019, 08:11

Grande affluence hier, très masculine, pour la première de Madame Favart. Les trois actes sont séparés, après le premier, par un entracte ; en glanant quelques conservations autour du bar, il y avait pas mal de déception alors qu’on espérait monts et merveilles de cette résurrection. La faute n’en incombait certes pas aux chanteurs dont, d’emblée, on a pu juger qu’ils étaient tout à fait à la hauteur de leur mission. Alors, à qui la faute ? Probablement à l’œuvre elle-même dont le premier acte, où doivent se faire toutes les expositions, est comme à l’accoutumée le plus laborieux. Aussi un peu au choix curieux de décor, reconstituant – et de très belle manière – l’atelier de couture d’un opéra, mais en permanent décalage avec le texte. Et puis pour une pièce « historique » dont tous les noms (le Maréchal de Saxe, la victoire de Fontenoy, le Roi, Favart) sont si familiers pour qu’ils évoquent immédiatement des décors Louis XV, la transposition en costumes du XXe siècle est un peu étrange. Notons quand même l’excellente prestation d’acteur de Lionel Peintre, dans le rôle de Biscotin, qui fait, entre autres, un numéro très réussi de cheval hennissant lors du final.
Mais comme souvent, il ne faut pas désespérer et dès le second acte, la pièce prend enfin son envol, grâce à l’intrigue qui se noue, et à l’arrivée sur scène du marquis de Pontsablé, joué par Eric Huchet, dont la voix chantée et la voix parlée sont excellentes, et qui est un remarquable comédien. Les applaudissements après quelques airs arrivent enfin, notamment après celui chanté par Madame Favart déguisée en vieille comtesse ; son air met en valeur les très belles qualités vocales de Marion Lebègue, dont j’avais pu un peu douter dans le premier acte où sa voix était souvent peu perceptible quand elle n’était pas seule.
Egalement bien applaudi le numéro de tyrolienne, un passage obligé du genre, brillamment exécuté par Madame Favart et surtout Hector, joué par un très bon François Rougier, peut-être un peu réservé scéniquement, mais à la bien jolie voix dans l’ensemble, et se jouant de terribles aigus dans la tyrolienne.
La voix d’Anne-Catherine Gillet est parfaite pour Suzanne, toujours claire et précise. Elle nous gratifie d’un grand écart non nécessaire mais qui est, semble-t-il son amusante signature. Franck Leguérinel en major Cotignac est aussi parfait, aussi bien pour le chant que pour le jeu.
Le rôle de Favart est tenu par Christian Helmer, diplômé de Supelec ! Je ne dirais pas qu’il a une voix électrisante, mais curieuse. Puissante, un peu engorgée, paraissant parfois manquer de naturel, demandant un peu d’accoutumance, mais finalement attachante.
Donc un excellent spectacle, tout à fait dans les poncifs du genre, avec ce qu’il faut d’airs guillerets, de couplets entraînants, de chansons à boire, de tendres romances, et même encore un rantanplan pour ceux à qui les rantanplans des Huguenots ou de la Force du Destin n’auraient pas suffi. Les chœurs de Limoges étaient bien présents et je dois dire que c’est toujours un plaisir d’entendre Offenbach avec un bon orchestre et dans une bonne salle. Les accompagnements maigrelets qui, pour des raisons bien compréhensibles d’économie, sont le lot de pas mal de pièces ressuscitées ne donnent pas la juste mesure du genre et laissent parfois sur une impression de grande pauvreté musicale qu’Offenbach ne mérite pas (toujours).

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par paco » 21 juin 2019, 08:20

Merci pour le CR !
A vrai dire, le teaser sur le site de l'OC ne donne pas envie d'y aller, on a l'impression d'une partition bourrée de poncifs et très maniérée (l'extrait de l'air que chante Marion Lebègue est de ce point de vue insupportable de clichés, on a l'impression d'un exercice de composition d'un conservatoire, à qui on demande à l'élève d'écrire "dans le style d'Offenbach", cela sonne terriblement artificiel et maniéré). Tes impressions de la seconde partie de l'oeuvre indiquent qu'il y a tout de même de bons moments dans cette oeuvre ...

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par JdeB » 22 juin 2019, 09:42

Je viens de publier la critique d’Emmanuelle en tête de ce fil
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par micaela » 22 juin 2019, 17:04

Une "ronde endiablée" sans doute. Bonne définition. C'est un peu le cas de ce type d'œuvres : entraîner ses personnages dans cette "ronde". Après, polka, mazurka, valse, cancan ou ce qu'on veut, ça dépend...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 25 juin 2019, 10:46

Peu séduit par ce spectacle, plutôt bien interprété pourtant (Rougier avec quelques suraigus peu projetés mais impressionnants tout de même, Gillet qui a gagné en largeur me semble-t-il, Huchet dont le métier domine le plateau et surtour Campelone que j'ai trouvé vif et nerveux à souhait).

Lourd décors qui a dû coûter cher et ne sert à rien à part prendre de la place. Transposition dans un atelier de couture oubliée sitôt exposée. Direction d’acteurs ratée : il faudrait que ça pète, que ça s’enchaîne avec rapidité, et ici, c’est pesant, peu efficace. Il y a même des moments avec des trous de mémoire où les répliques se font attendre. Tout ça est bien laborieux. J’avoue toutefois que le gag du petit chien m’a fait sourire.

Musicalement, pas grand-chose : c’est mieux que Mam’zelle Nitouche, mais pas de beaucoup. Deux rengaines, reprises au finale, l’amusant duo des tyroliens : ça fait pas beaucoup.

Chœur un peu léger (au début j’ai cru à un trou acoustique à ma place de Paradis).

Content d’avoir découvert cette œuvre mais on peut refermer le couvercle pour quelques décennies.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par micaela » 26 juin 2019, 22:52

Je te trouve très sévère avec cette œuvre, pas inoubliable , mais très plaisante. Si ce n'est pas du grand Offenbach, on retrouve tout de même de sa "patte" dans la musique. Les dialogues sont sympa, le problème c'est le scenario, quelque peu embrouillé, et à l'exposition assez longue.
Côté mise en scène, la transposition dans un atelier de couture n'amène rien. Elle est d'ailleurs vite oubliée. Heureusement, c'est joli à voir (id pour les costumes). Très belle direction d'acteurs. Les interprètes se révèlent tous d'excellents comédiens. C'était plus rythmé que tu ne laisses entendre, et sans trous de mémoire ...
Côté chant, mention à Marion Lebègue dans le rôle titre et à Anne-Catherine Gillet.
PS Très chouette numéro des Tyroliens, avec une gestuelle le faisant un peu ressembler à un numéro de comédie musicale. Et, oui, le gag du petit chien, c'était très drôle.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 27 juin 2019, 08:20

micaela a écrit :
26 juin 2019, 22:52
Je te trouve très sévère avec cette œuvre, pas inoubliable , mais très plaisante. Si ce n'est pas du grand Offenbach, on retrouve tout de même de sa "patte" dans la musique. Les dialogues sont sympa, le problème c'est le scenario, quelque peu embrouillé, et à l'exposition assez longue.
Côté mise en scène, la transposition dans un atelier de couture n'amène rien. Elle est d'ailleurs vite oubliée. Heureusement, c'est joli à voir (id pour les costumes). Très belle direction d'acteurs. Les interprètes se révèlent tous d'excellents comédiens. C'était plus rythmé que tu ne laisses entendre, et sans trous de mémoire ...
Côté chant, mention à Marion Lebègue dans le rôle titre et à Anne-Catherine Gillet.
PS Très chouette numéro des Tyroliens, avec une gestuelle le faisant un peu ressembler à un numéro de comédie musicale. Et, oui, le gag du petit chien, c'était très drôle.
Si tu veux apprécier une direction d'acteur au cordeau, je ne peux que te conseiller de faire un détour par la Comédie-française où l'on donne L'Hôtel du Libre-échange. C'est une mécanique parfaite, sans temps mort : exactement ce qu’il faut dans Feydeau.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par kirby » 27 juin 2019, 08:49

PlacidoCarrerotti a écrit :
27 juin 2019, 08:20
micaela a écrit :
26 juin 2019, 22:52
Je te trouve très sévère avec cette œuvre, pas inoubliable , mais très plaisante. Si ce n'est pas du grand Offenbach, on retrouve tout de même de sa "patte" dans la musique. Les dialogues sont sympa, le problème c'est le scenario, quelque peu embrouillé, et à l'exposition assez longue.
Côté mise en scène, la transposition dans un atelier de couture n'amène rien. Elle est d'ailleurs vite oubliée. Heureusement, c'est joli à voir (id pour les costumes). Très belle direction d'acteurs. Les interprètes se révèlent tous d'excellents comédiens. C'était plus rythmé que tu ne laisses entendre, et sans trous de mémoire ...
Côté chant, mention à Marion Lebègue dans le rôle titre et à Anne-Catherine Gillet.
PS Très chouette numéro des Tyroliens, avec une gestuelle le faisant un peu ressembler à un numéro de comédie musicale. Et, oui, le gag du petit chien, c'était très drôle.
Si tu veux apprécier une direction d'acteur au cordeau, je ne peux que te conseiller de faire un détour par la Comédie-française où l'on donne L'Hôtel du Libre-échange. C'est une mécanique parfaite, sans temps mort : exactement ce qu’il faut dans Feydeau.
Je souscris à ces remarques. Ce n’est pas LE Offenbach mais cette production fait vraiment honneur à cette maison. C’était hier soir très professionnel, de l’orchestre aux chanteurs et au choeur en passant par la mise en scènes avec un vrai respect de l’oeuvre et sans aucune paresse professionnelle.

Le problèmes c’est le livret évidemment puis la partition qui hormis des pépites (l’ouverture, 2 ou 3 airs) paraît parfois routinière. Cette impression est accentuée par la platitude de certaines répliques qui rabaissent la musique....
Les ensembles sont aussi 3 niveaux en dessous des airs hormis le duo tyrolien.

Bref, je me suis quand même surpris à sortir en chantonnant le dernier air (!!) et on ne regrette pas sa soirée.

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Re: Offenbach- Madame Favart- Campellone/Kessler- OC- 06/2019

Message par MezzoPower » 27 juin 2019, 08:50

PlacidoCarrerotti a écrit :
27 juin 2019, 08:20
Si tu veux apprécier une direction d'acteur au cordeau, je ne peux que te conseiller de faire un détour par la Comédie-française où l'on donne L'Hôtel du Libre-échange. C'est une mécanique parfaite, sans temps mort : exactement ce qu’il faut dans Feydeau.
+ 1000 !!!!

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