Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

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Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par HELENE ADAM » 20 avr. 2019, 14:37

Billy Budd

Benjamin Britten

Libretto : E.M. Forster and Eric Crozier
Mise en scène : Deborah Warner
Décors : Michael Levine

Chef d'orchestre : Ivor Bolton

Billy Budd : Jacques Imbrailo
Captain Edward Fairfax Vere : Toby Spence
John Claggart : Brindley Sherratt
Mr Flint : David Soar
Mr Redburn : Thomas Oliemans
Lieutenant Ratcliffe : Peter Kellner

Choeurs du Royal Opera
Orchestre du Royal Opera House

Une nouvelle production (Pour Londres), qui a rencontré un vif succès à Madrid et donné lieu à un DVD, visiblement très attendue puisqu'elle a fait le plein assez rapidement.
J'y serai le 29 Avril.

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par Asvo » 24 avr. 2019, 10:15

Un magnifique spectacle, avec une scénographie ingénieuse, un plateau vocal très homogène, et une direction plutôt bonne avec un orchestre loin d'être parfait. Voilà comment résumer cette soirée.

Là msie en scène de Deborah Warner est en effet excellente : le bateau y est représenté à l'aide de nombreux cordages, cordages qui entourent complètement la scène. Ceux-ci sont complétés par des échelles, sur lesquelles évoluent les personnages. En effet, une partie de la scène, tenue par des cordes, se soulève ensuite pour dévoiler la cale du bateau, les hamacs des marins, etc. (d'où l'utilité des échelles pour circuler entre les niveaux) L'opposition pont/cale, les chefs/les marins, est très réussie. Tout ceci est très impressionnant, très bien utilisé (la scène du tir manqué contre le navire français est impressionnante ; ou encore, la manière dont les marins expriment leur colère après l'exécution de Billy, encerclant et faisant bouger la partie de la scène symbolisant le pont). Les éclairages apportent aussi beaucoup, donnant une lumière blafarde, bleue, à toutes les scènes liées au capitaine, à Claggart, ou à tout ce qui se passe sur le pont, et une lumière jaune, plus chaude, aux épisodes dans la cale. Seul défaut, le bruit de cette machinerie, qui, dans les dernières scènes, se fait trop entendre.
Une scénographie, aussi sophistiquée soit-elle, ne doit pas exister sans direction d'acteurs. Et celle-ci est plutôt très réussie, caractérisant bien les personnages. Deux défauts à mon goût, le monologue de Billy avant son exécution, où celui-ci semble un peu chercher quoi faire pendant son air, et son exécution, où le choix de faire s'en aller Billy par une grande échelle diminue un peu l'impact de la scène.
Signalons aussi le très bon traitement du chœur, très fluide.
En résumé, une mis en scène très impressionnante, bien plus qu'en DVD à mon avis !

Côté chant, on est aussi, à mon vis, un cran au dessus du DVD.
Toby Spence, s'il semblait à ses limites vocales dans l'enregistrement du Teatro Real, est ici remarquablement à l'aise, incarnant avec subtilité et vérité la torture interne du capitaine.
Jacques Imbrailo connaît son Billy sur le bout des doigts. Son ingénuité charismatique trouble autant le public que l'équipage de l'Indomitable, l'incarnation est vraiment parfaite.
En contrepoint de cette pureté, le noir et sombre Claggart de Brindley Sherratt est excellent : son chant et son jeu soulignent la complexité de ce personnage.

De manière générale, la distribution fut vraiment homogène, des seconds rôles principaux que sont Mr Flint, Redburn ou Ratcliffe (tous trois très bons) jusqu'au novice sonore de Sam Furness en passant par le très bon Donald incarné par le barihunk Duncan Rock.

La direction d' Ivor Bolton, si elle s'est améliorée par rapport au dvd de Madrid, manque parfois d'un peu d'énergie. Mais elle est plutôt très satisfaisante, et les pupitres des cordes et des percussions du roh y répondent admirablement bien. En revanche, gros point noir pour les vents, notamment certains cuivres et surtout la flûte solo, qui a raté beaucoup, beaucoup de passages d'une partition qui la sollicite beaucoup. En espérant que les choses s'amélioreront avec le temps.

En résumé, une très bonne soirée, avec des saluts assez expédiés mais enthousiastes (c'était ma première fois au roh, j'ai été surpris par la brièveté des saluts !)

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par JdeB » 24 avr. 2019, 10:21

le spectacle que Paris ne verra finalement pas ?
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par Asvo » 24 avr. 2019, 10:24

JdeB a écrit :
24 avr. 2019, 10:21
le spectacle que Paris ne verra finalement pas ?
Celui-là même, c'est bien dommage ! La mise en scène siérait parfaitement à Bastille d'ailleurs !

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par HELENE ADAM » 24 avr. 2019, 11:39

Asvo a écrit :
24 avr. 2019, 10:24
JdeB a écrit :
24 avr. 2019, 10:21
le spectacle que Paris ne verra finalement pas ?
Celui-là même, c'est bien dommage ! La mise en scène siérait parfaitement à Bastille d'ailleurs !
Oui hélas trois fois hélas, déjà qu'on ne donne que rarissimement du Britten :cry:
C'est pour cela que je vais à Londres :wink: (les curieux pourront aussi le voir au cinéma le même jour 29 avril).
Merci de ton CR, Nicolas ! :D
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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par Hermangarde » 24 avr. 2019, 11:58

J'ai l'impression que ce n'est pas retransmis à Paris. Le prochain opéra diffusé du roh est Faust.

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par HELENE ADAM » 24 avr. 2019, 16:19

Hermangarde a écrit :
24 avr. 2019, 11:58
J'ai l'impression que ce n'est pas retransmis à Paris. Le prochain opéra diffusé du roh est Faust.
oui tu as raison, erreur de ma part (je vais aussi voir Faust au ROH... ).
Il faudra guetter une probable retransmission radio sur BBC3
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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par paco » 24 avr. 2019, 22:06

Asvo a écrit :
24 avr. 2019, 10:15
En résumé, une très bonne soirée, avec des saluts assez expédiés mais enthousiastes (c'était ma première fois au roh, j'ai été surpris par la brièveté des saluts !)
C'est toujours comme cela en Angleterre : un seul salut et au revoir, au théâtre comme à l'opéra (et quasiment jamais de bis pour les concerto en concert symphonique, en revanche en récital il y en a). L'exception ce sont les ballets classiques, où le salut unique est suivi de saluts individuels devant rideau. C'est très codifié, une tradition qui remonte à l'époque où il fallait conclure toute représentation par God Save the Queen, donc le plus vite possible après la fin de l'oeuvre sinon tout le monde s'en allait.

En tous cas merci pour le CR :D J'ai hâte !

Et cet orchestre est décidément une énigme : cette saison il aura été magnifique dans une soirée de Ring sur 2, calamiteux pour les autres soirées de Ring, scandaleusement ignoblement catastrophique pour la Bayadère mais splendide pour Casse-Noisette, magnifique pour la Forza, superbe pour le ballet Roméo et Juliette, et visiblement il redevient catastrophique pour ce Billy Budd. A n'y rien comprendre ...

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par titoschipa » 26 avr. 2019, 14:26

La médiocrité de l'orchestre n'a fait que s'aggraver sous le règne de Pappano, chef honteusement surestimé.

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Re: Britten - Billy Budd - Bolton/Warner - ROH - 04/05/2019

Message par paco » 26 avr. 2019, 18:08

titoschipa a écrit :
26 avr. 2019, 14:26
La médiocrité de l'orchestre n'a fait que s'aggraver sous le règne de Pappano, chef honteusement surestimé.
Bah.. des Forza, Barbiere, Aida, Guillaume Tell, Tosca, Traviata etc. aussi "honteusement surestimés", moi j'en veux bien des dizaines et des dizaines d'autres !! :lol:

Il y a surtout à l'Orchestre du ROH un gros problème de poids des syndicats (eh oui, c'est pire qu'à Paris, qui l'aurait cru ?...), comme en témoigne le procès pour lésion auditive et le fait que les candidats à la succession de Pappano aient tous jeté l'éponge : impossible de "faire le ménage" dans les pupitres qui présentent des faiblesses récurrentes.

L'ONP, à la fin des années 80, avait connu le même problème.

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