Récital B. Terfel/A. Thwaite- Bordeaux- 20/03/2019

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Récital B. Terfel/A. Thwaite- Bordeaux- 20/03/2019

Message par JdeB » 18 mars 2019, 09:29

John Ireland
Sea Fever
Vagabond
The bells of San Marie

Franz Schubert
Liebesbtoschaft D.957
Das Fischermädchen D.957 No 10
Litanei auf das Fest Aller Seelen D.343
Auf dem wasser zu singen Op.72

Jacques Ibert
Chansons de Don Quichotte
Chanson du départ de Don Quichotte
Chanson à Dulcinée
Chanson du Duc
Chanson de la mort de Don Quichotte

Traditionnel, arr. Chris Hazell
Songs from The Celtic Isles
Ye banks and braes
Little Welsh Home
Sul y Blodau
Passing By

Songs about the Animal Kingdom
Franco Leoni
Tally-Ho!
Manna Zucca
The Big Brown Bear
John Charles Thomas
The Green Eyed Dragon

Arrigo Boito
Son lo spirito che nega - Mefistofele

Kurt Weill
Moritat von Mackie Messer - Die Dreigroschenoper

Charles Gounod
Le Veau d’or - Faust

Bis
Jerry BOCK ;: « If I Were a Rich Man” (Un violon sur le toit)
Air d'une comédie musicale tiré de Kaamelott

Sir Bryn Terfel, baryton-basse
Annabel Thwaite, piano

Bordeaux, Grand-Théâtre le 20 mars 2019


Cadre absolument idéal pour le récital et le concert lyrique, le Grand Théâtre de Bordeaux accueille depuis des lustres les plus éminents artistes, le plus souvent dans le cadre du Mai musical: R. Crespin (1955, 1973, 1974) ; N. Gedda (1957), E. Schwarzkopf avec l’Orchestre de Cleveland dirigé par G. Szell (1957) puis avec piano en mai 1976, G. Vichnevskaïa avec M. Rostropovitch (en remplacement de R. Tebaldi) en 1975, M. Caballé (1976 et 1987), T. Berganza (1979), J. Norman (1980), K. Ricciarelli avec L. Valentini-Terrani (1981), R. Raimondi (1983), F. Von Stade (1997), P. Domingo avec les lauréats de son concours en mai 1997 quelques jours avant un récital de Susan Graham, C. Bartoli à trois reprises (2003, 2008, 2010), Jonas Kaufmann (2007 et 2018), E. Garanca en juin dernier, … Mais jamais sans doute la saison de récitals, concoctée par Julien Benhamou, n’a été aussi riche et brillante d'étoiles de première grandeur : Kaufmann, Spyres, Radvanovsky, Sierra, Fleming, Dessay ! Tout laisse à penser que la saison prochaine sera tout aussi éblouissante avec notamment M. Devia et A. Netrebko. Mais n’anticipons pas…

Depuis 26 ans et ses débuts en France, le 9 juin 1993 en Figaro de Mozart au Châtelet sous la direction de Gardiner, Bryn Terfel s’est fort peu produit dans nos provinces. On ne relève que trois exceptions en 2017 : Orange, Aix (dans la saison d’hiver et non point au festival) et Lyon, toujours avec orchestre. Sauf erreur de ma part, il donne ce soir son premier récital avec piano dans l’hexagone ! L’événement est de taille et rarement a-t-on vu autant d’artistes dans une salle depuis le légendaire récital de W. Horowitz avenue Montaigne de l’automne 1985 (où l’illustre pianiste faisait son grand retour, 53 ans après sa dernière apparition à Paris !): Marc Minkowski, Stanislas de Barbeyrac, Benjamin Bernheim, Alexandre Duhamel, Amina Edris (qui chantera Manon le 12 avril), Julie Pasturaud (qui a eu le même professeur de chant intraitable), et Jean-Pierre de Beaumarchais sont donc venus applaudir l’immense baryton-basse qui rayonnait d'une forme superlative.

A vrai dire, depuis des années que je le suis, je ne l’ai jamais entendu aussi généreux de nuances (du grave chtonien à l’aigu en voix de tête), aussi probe, aussi raffiné, aussi heureux d’être là, aussi irréprochable de musicalité, aussi complice avec son public auquel il s’adresse régulièrement, en anglais, pour présenter le cycle suivant et narrer, avec un humour ravageur, force anecdotes. Quelle revanche après le concert en roue libre à Orange sauvé par les seuls adieux de Wotan, grandioses il est vrai !
Bien sûr, comme à Orange, ses extraits de Boïto et de Gounod sont débridés au possible et émaillés de fautes de goût, surtout à la fin du Veau d’or mais tout le reste de ce sublime récital, si profus d’émotions contrastées, du rire aux larmes, emporte l’enthousiasme d’autant que son émission est stabilisée, tout vibrato éteint, et sa diction limpide dans toutes les langues.
Son talent de bête de scène incomparable fait toujours merveille. On se souviendra longtemps de son Don Quichotte d’Ibert qui serre la gorge et qu’il finit lui-même très ému, les mains prises de frisson montre-t-il à la salle…

Lors d’un entretien accordé à France Musique le 21 septembre 2014, Sir Bryn se définissait lui-même comme « un mélange de cépages, comme un vin de Bordeaux ». Au Grand Théâtre mercredi soir, sa patrie de cœur l’a sacré citoyen d’honneur par acclamations populaires !

Et, cerise sur le gâteau, les happy few réunis pour une réception au Salon blanc ont eu droit à une master class de sifflet tonitruant par un fils de berger exceptionnel qu’on aurait dit, dans l’ordre de l’art, petit-fils d’Orson Wells et de Tex Avery.

Bref, tout cela porte un nom : le bonheur.

Jérôme Pesqué
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Récital B. Terfel/A. Thwaite- Bordeaux- 20/03/2019

Message par JdeB » 22 mars 2019, 08:53

Je viens de publier ma critique en tête de ce fil.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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