David-Opera a écrit : ↑08 févr. 2019, 11:57
L’Opéra de Paris part à la conquête de nouveaux espaces
https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html
.. le rideau vient de tomber sur la nouvelle version des Troyens, ... Dans la salle comble, huées virulentes (nombreuses) et applaudissements (plus discrets), bravos et sifflets accompagnent les saluts pour l’une des partitions les mieux rodées des soirées de première... d’un côté, ceux que cette relecture radicale ulcère – après la chute de Troie, Didon et Enée se reconstruisent dans un centre de soins post-traumatiques pour victimes de guerre –, de l’autre, ceux que le retour en majesté de l’opéra qui inaugura Bastille, dans un décorum moderne, ravit...
...
Stéphane Lissner avait d’ailleurs ironisé sur ces spectateurs, qualifiés de « spécialistes de la spécialité ». Il ajoutait : « Quitte à vous choquer, je pense en effet que le spectateur d’opéra est en moyenne assez conservateur, tout en étant épris de nouveautés et de découvertes dans le même registre, c’est-à-dire sans trop de surprises qui pourraient le faire sursauter, voire le choquer. » ...
Chers amis, le fil en est à quarante neuf pages, je ne vais pas tout lire en tout cas pas tout de suite. Je vais donc donner mon avis inépendamment de ce qui a été déjà écrit. Nul doute que d'autres auront déjà dit ce que je vais dire et sans doute mieux que moi.
Quand j'ai vu les Troyens mis en scène par Tcherniakov je n'ai pas bien ompris. Je m'attendais au pire de ce point de vue je n'ai pas été déçu j'ai trouvé ça horrible et puis j'ai écouté le soir même l'émission classic club et j'ai appris que c'était une
thérapie de groupe. Une thérapie de groupe! Mais c'est bien sûr et ça a déjà été fait plusieurs fois. Christian Merlin a dit ce qu'il avait ressenti: <<
ah non, il ne va pas nous refaire le coup de la thérapir de groupe ! >>. Donc il s'agit d'une thérapie de groupe dans un établissement de rééducation. En gros une conversation dans la bonne humeur sans enjeu dramatique aucun. L'aplatissement complet d'une action dramatique. Pour le spectateur qui s'attendait à voir Les Troyens de Berlioz une catastrophe, il est floué c'est un un bousillage complet. Quel intérêt y a-t-il à une pareille transposition? C'est tuer Homère, Virgile et Berlioz à la fois et gaspiller des centaines de milliers d'euros. L'héroïsme les grands sentiments, les ressorts de la tragédie antique, la nuit d'amour et d'extase infinie au clair de lune le conflit déchirant entre l'amour et le devoir le désespoir de la femme abandonnée tout cela passe à l'as, . C'est vraiment répréhensible et c'est désastreux. Ce serait concevable à titre expérimental dans une petite salle avec un petit budget mais consacrer des centaines de milliers d'euros pour un projet aussi aberrant et philistin définitivement non !
Je vois que Stéphane Lissner distille son chantage habituel. Vous n'aimez pas? Ah bon vous êtes conservateur et pas à la pointe. Donc vous n'êtes pas un spectateur intéressant. Une petite dose de moraline dont on se passerait bien.
J'opposerais à Stéphane Lissner les paroles très sages de Peter Gelb, que j'ai lues dans Opéra magazine octobre 2017:
Un directeur ne doit évidemment pas programmer uniquement en fonction des goûts de son public mais il est quand même obligé d'en tenir compte. Son rôle est certes d'innover de stimuler mais également de faire plaisir et quand le déplaisir est manifeste autant en tirer les conséquences.
Depuis qu'il est directeur le plaisir il fallait le chercher ailleurs que dans l'établissement que Stéphane Lissner dirige.
Faustin