Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/18-01/2019

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HELENE ADAM
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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par HELENE ADAM » 16 déc. 2018, 09:43

Bernard C a écrit :
15 déc. 2018, 16:40
D'une part l'idée que Dudamel serait "très rare à conduire des opéras " comme le déclare péremptoire Hélène est fausse .
Mais peu importe .(le monde ne s'arrête pas aux frontières de nos territoires.)
Il faut sortir des fables. Dudamel est un grand chef d'opéra.
(Je le préfère à Petrenko qui traite tout de la même façon.)
Quant à Levine oui on doit regretter

Reste qu'entre Dudamel , Nezet Séguin et Papano on a là mes "dieux" de la baguette d'aujourd'hui à l'Opéra ( je rajouterai Runiccles pour Wagner).
De manière normale et nullement péremptoire, je pense qu'il faut classer tout autrement les "chefs" et leurs inclinaisons premières. Pappano est de toute évidence dans ta liste, celui qui est le plus "chef d'opéra" (même si contrairement à d'autres, ce n'est pas du tout exclusif), alors que Dudamel est celui qui l'est le moins, jusqu'à présent. Et il est tout aussi évident que ces constats concernent pour l'essentiel, pour les uns comme pour les autres, des prestations faites hors de nos frontières , tous ces chefs n'ayant guère dirigé d'opéras en France.
Donc tu es franchement mal parti dans ta démonstration.
Dudamel est un chef aux multiples talents, beaucoup plus remarquables à mon sens dans la symphonie (etc) que dans l'opéra pour le moment : je n'ai pas entendu cet Otello, je ne porte donc aucun jugement à son propos, je me fie à la direction de la Bohème que j'ai entendu à Paris et qui m'a beaucoup moins impressionnée que ses oeuvres symphoniques (entendues elles fort souvent à la PP où il donne beaucoup de concerts que je ne rate jamais). Son expérience est encore limitée à l'opéra et je l'y attends avec beaucoup d'intérêt et de curiosité, donc on verra mais je ne suis pas surprise par l'appréciation de Placido.
A l'inverse, Pappano, YNS ET Petrenko (Kiril) sont parmi les chefs qui dirigent beaucoup (j'hésite sur le "essentiellement", n'ayant pas compté) d'opéras et qui, surtout, sont à la direction musicale des plus grandes maisons d'opéras actuelles : le ROH, le MET et Munich.
Ce qui les mets en position de mettre en oeuvre des projets "complets" avec "leur" orchestre, et souvent "leurs" chanteurs.
Il y a évidemment beaucoup d'autres chefs intéressants (mais pas Runiccles pour moi... :cry: ) dans l'opéra, mais ces trois-là sont pour le moment les plus inventifs et les plus passionnants à mon avis.
Et ces trois chefs ont bien des points communs AMHA dont le minutieux et remarquable travail fait avec les instruments comme avec les chanteurs. Rien d'étonnant à ce que YNS (qui a merveilleusement bien dirigé la Traviata hier) ait fait monter "son" orchestre (parce que de fait, maintenant c'est le sien et il prend l'affaire à coeur) sur la scène. Petrenko avait fait de même cet été pour Parsifal et c'était un de ces grands moments où l'on perçoit une fusion totale entre tous les protagonistes quelque soit leur rôle dans l'entreprise.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par paco » 16 déc. 2018, 10:43

HELENE ADAM a écrit :
16 déc. 2018, 09:43
Rien d'étonnant à ce que YNS (qui a merveilleusement bien dirigé la Traviata hier) ait fait monter "son" orchestre (parce que de fait, maintenant c'est le sien et il prend l'affaire à coeur) sur la scène. Petrenko avait fait de même cet été pour Parsifal et c'était un de ces grands moments où l'on perçoit une fusion totale entre tous les protagonistes quelque soit leur rôle dans l'entreprise.
Pappano l'a fait aussi pour le Ring mais là, euh... à la place des cuivres je serais resté caché en fosse... :cry:

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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par aurele » 16 déc. 2018, 11:00

Yannick est aussi un très bon chef dans le répertoire symphonique pour les quelques enregistrements que j'ai pu entendre et il attire énormément la sympathie, ce qui ne doit pas entrer en ligne de compte. Son homme lui avait fait une magnifique surprise il y a peu.

Sa "Traviata", faudrait comparer avec une bande de celle de 2013 avec la même Damrau mais je suis ravi qu'il soit à la tête de l'orchestre du Met. C'est autre chose qu'un Armiliato je trouve dans le répertoire opératique et je le préfère même à Pappano. Je rejoins Hélène pour avoir entendu Petrenko dans Parsifal et Otello, je trouve que c'est un grand chef et ceux qui ont l'opportunité d'aller à Munich l'entendre tant qu'il y est, grand bien leur fasse, je suis ravi pour eux.

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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par micaela » 16 déc. 2018, 11:01

Barenboïm le fait régulièrement (si ce n'est pas toujours) à Berlin.
.
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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par Bernard C » 11 janv. 2019, 01:07

Représentation du 10 janvier 2019 (dernière)

Si Skelton est bien présent ce soir , en cette nuit glaciale sur NY , Sonya Yoncheva est malade.

Elle est remplacée par Jennifer Check.
( Entendue récemment notamment dans Elena - Mefistofele )
Voyons la maturation de la direction de Dudamel depuis la première et où en est Skelton dans Otello.

Bernard
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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par Bernard C » 11 janv. 2019, 02:56

Actes I & II

Un Otello qui tire à hue et à dia .
Une Desdemona émouvante

Un Dudamel génial, enfin pleinement theatral qui tient la tension tout au long.

Et surtout un Lucič qui a sorti le grand jeu....qui se donne la peine de faire moirer son timbre dans les camaïeux sombres et porte à une intensité inédite.

Tout ça est assez électrique.

Les imperfections n'empêchent une soirée bien plus captivante que la première.
Souvent Otello fonctionne bien comme ça .....si le momentum émotionnel est là.

Bernard
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Re: Verdi-Otello-Dudamel/Sher- New York MET 12/2018

Message par Bernard C » 11 janv. 2019, 05:31

Stuart Skelton ne tient pas le coup dans Otello.

Les aigus ne passent pas et l'énergie quand il en faut reste dans la gorge.

Le timbre est toujours beau et quelques belles phrases nous font regretter un Otello qu'il n'est pas.

Check s'en sort fort bien de son saule , elle n'est pas Yoncheva mais elle fait passer une vraie émotion et le chant est soigné et les moyens conséquents.
Le timbre dans les parties dramatiques tend à se durcir .


La soirée malgré toutes ces insuffisances est plus que sauvée par un Dudamel bien meilleur qu'à la première.
L'orchestre et ses couleurs sont toujours aussi spectaculaires , mais il y met plus intensément de théâtre, l'orchestre discourt avec la scène et il enveloppe chaque chanteur d'un soin particulier.

La dynamique globale y gagne considérablement.

Bonne soirée d'opéra.
Ceci dit depuis Kunde*, d'Otello......point .Antonenko y fut fort prenant il y a des années... aujourd'hui...
Je n'ai pas entendu JK , mais il faudrait vraiment qu'il s'arrache pour me plaire dans ce rôle.

Bernard

*Le seul à vrai dire depuis les Vickers et Domingo de mon passé.
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