Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par HELENE ADAM » 16 déc. 2018, 21:26

Bernard C a écrit :
16 déc. 2018, 15:46
Il est intéressant de rappeler que Mayer à quelques semaines d'intervalle a produit Marnie et cette Traviata....
Oui j'avais complètement oublié en effet. Comme j'ai beaucoup aimé aussi Marnie bien que les deux mises en scène soient très différentes, cela prouve que Mayer a pas mal d'idées et de ressources, tant mieux.
Les décors et leur évolution m'ont fait pensé à plusieurs reprises à des tableaux impressionnistes comme je l'ai écris plus haut.
Plus précisément ce genre là (Monet) lequel savait faire varier le même paysage dans une infinité de couleurs et de lumières en fonction du moment de la journée ou de l'année à laquelle il peignait.

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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par micaela » 16 déc. 2018, 21:33

Pourquoi pas, sauf que l'impressionnisme et l'ambiance bonbonnière 1830 du lieu, ça ne va pas très bien ensemble. Alors autant mettre des costumes correspondant à cette époque. Ca ne serait pas énorme comme décalage. Après tout, même dans les mises en scène les plus classiques, Don Giovanni et Eugène Onéguine ne sont pas toujours situés à l'époque indiquée par le livret (Séville XVIIème siècle pour l'un, Russie fin XVIIIème-peut-être en fait vers 1800 pour l'autre )
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par elisav » 16 déc. 2018, 21:54

Bon alors, je reformule, parce que l'essentiel de ma question est ailleurs :

La petite soeur, jeune et innocente bourgeoise provinciale du 19ème siècle, se promène librement (sous les yeux de son père) dans des maisons de courtisanes parisiennes "grandes horizontales".

Est-ce que cet aspect de la mise-en-scène fait partie des didascalies de l'oeuvre ?
Est-ce que ça respecte l'intention du compositeur et du librettiste ?
Dans le cas contraire, est-ce acceptable de bafouer ces intentions ?

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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par micaela » 16 déc. 2018, 21:56

J'ai répondu en donnant l'explication possible de la présence de la sœur. Pour le reste, ça m'étonne que tu te poses la question. A moins que ce soit la première fois que tu vois la Traviata.
La résidence à l'acte II (première partie) est une "maison de campagne" (sans doute un pavillon situé près de Paris) où Violetta et Alfredo mènent une vie retirée, sans organiser de fêtes.
L'incongruité vient du parti-pris de tout situer dans le même lieu, vu que ce sont des souvenirs/rêves de Violetta.
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par elisav » 16 déc. 2018, 22:01

Je n'ai pas demandé une "explication" de la présence de la soeur.

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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par jerome » 16 déc. 2018, 22:39

elisav a écrit :
16 déc. 2018, 22:01
Je n'ai pas demandé une "explication" de la présence de la soeur.
ah ben quand tu demandes ça:
elisav a écrit :
16 déc. 2018, 21:54
Est-ce que cet aspect de la mise-en-scène fait partie des didascalies de l'oeuvre ?
Est-ce que ça respecte l'intention du compositeur et du librettiste ?
Dans le cas contraire, est-ce acceptable de bafouer ces intentions ?
ça revient au même!
moi je réponds directement: non ça n'est pas dans l'œuvre ni dans ses intentions! Ceci dit, à côté des mises en scène qui transposent à hue et à dia pour faire dire forcément à l'œuvre ce qu'elle ne dit pas en raison de l'abyssal écart spatio-temporel, cette petite entorse (inutile et gratuite) en comparaison n'est qu'une queue de cerise!

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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par Bernard C » 16 déc. 2018, 22:50

Bon alors en gros,

_Dans le théâtre_ :

Ces décors n'ont rien, absolument rien d'une proximité esthétique à l'Impressionnisme .
Il sont proches comme je l'ai souligné des décorations d'arrière plan des peintures indo persanes en vogue dans la bourgeoisie française du XIX.
Aujourd'hui on trouve cette débauche , notamment la vivacité des couleurs des costumes dans le cinéma indien.
Ça donne au spectacle quelque chose d'irrealiste....on est à la fois au temps de l'histoire et dans un représentation onirique , comme cela a été dit l'espace ne bouge pas, quelques éléments de lumières, de reflets, d'ouverture/ fermeture des espaces.
Le mobilier reste en place comme permanence du destin .

Pour le reste une forme éthérée, un corps astral de fille qui traverse l'espace imaginaire..moi je m'en tape , ça ne mange pas de pain.

Ce qui m'a beaucoup plu, c'est la rigueur du jeu dramatique, ce que j'appelle la mise en scène au service du mouvement de l' œuvre verdienne sans rien en dévier du sens.


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Message par HELENE ADAM » 16 déc. 2018, 23:52

Bernard C a écrit :
16 déc. 2018, 22:50
Ces décors n'ont rien, absolument rien d'une proximité esthétique à l'Impressionnisme .
Il sont proches comme je l'ai souligné des décorations d'arrière plan des peintures indo persanes en vogue dans la bourgeoisie française du XIX.
Mais Bernard je ne suis pas une intellectuelle comme toi, je me contente de dire ce à quoi ces décors m'ont fait penser pendant la représentation.
Question de sensibilité artistique. Rien de plus. :wink:
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par Bernard C » 17 déc. 2018, 00:01

HELENE ADAM a écrit :
16 déc. 2018, 23:52
Bernard C a écrit :
16 déc. 2018, 22:50
Ces décors n'ont rien, absolument rien d'une proximité esthétique à l'Impressionnisme .
Il sont proches comme je l'ai souligné des décorations d'arrière plan des peintures indo persanes en vogue dans la bourgeoisie française du XIX.
Mais Bernard je ne suis pas une intellectuelle comme toi, je me contente de dire ce à quoi ces décors m'ont fait penser pendant la représentation.
Question de sensibilité artistique. Rien de plus. :wink:
Et d'ailleurs j'aurais dû ajouter , je comprends bien ton idée ....si on regarde de loin cette vibration des couleurs pouvait y faire penser.

Désolé pour mon écriture rapide :wink:

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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018

Message par PlacidoCarrerotti » 17 déc. 2018, 01:13

micaela a écrit :
16 déc. 2018, 21:33
Pourquoi pas, sauf que l'impressionnisme et l'ambiance bonbonnière 1830 du lieu, ça ne va pas très bien ensemble. Alors autant mettre des costumes correspondant à cette époque. Ca ne serait pas énorme comme décalage. Après tout, même dans les mises en scène les plus classiques, Don Giovanni et Eugène Onéguine ne sont pas toujours situés à l'époque indiquée par le livret (Séville XVIIème siècle pour l'un, Russie fin XVIIIème-peut-être en fait vers pour l'autre )
Cette mise en scène n’est pas plus réaliste que le Boccanegra de Beito. Les fans des costumes Franco de port de Bastille devraient donc se réjouir.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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