Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Triomphe pour YNS et l'orchestre.
Je crois bien que c'est la première fois que j'assiste au MET à l'invitation par le chef à ce que tout l'orchestre vienne saluer sur scène.
Bernard
Je crois bien que c'est la première fois que j'assiste au MET à l'invitation par le chef à ce que tout l'orchestre vienne saluer sur scène.
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Magnifique représentation scéniquement, vocalement, musicalement!
Superbe production: décors, costumes, direction d'acteurs, tout fonctionne à merveille! Enfin libérés de la production précédente! Formidable direction orchestrale de Nézet-Seguin, toute en relief et d'une puissance dramatique idéalement calée sur la production scénique.
Damrau livre à mon sens la meilleure de ses Violetta: la voix a pris du corps mais un peu au détriment de l'aigu: le contre-ut un peu tiré me laissait deviner que nous n'aurions pas le contre-mi bémol! Bingo! Le registre suraigu semble définitivement compromis. Je comprends mieux pourquoi elle ne pouvait pas être des Huguenots parisiens! En revanche, elle tient son personnage musicalement comme interprétativement parlant! Je redoutais force minauderies, il n'y en a pas eu! Elle dresse un portrait sensible et émouvant et elle m'a arraché plusieurs fois les larmes. Seul petit bémol: trop de toux surajoutées dans l'Addio del passato ...Florez chante très bien avec goût et style mais il lui manque tout de même une épaisseur vocale pour être pleinement Alfredo. Il reste un talentueux tenorino rossinien mais chez Verdi il faut un peu plus. Scéniquement rien à redire, il est le personnage. Kelsey compose avec sa voix de bronze un très beau Germont, très nuancé.
En espérant que ça fera l'objet d'un DVD!
Superbe production: décors, costumes, direction d'acteurs, tout fonctionne à merveille! Enfin libérés de la production précédente! Formidable direction orchestrale de Nézet-Seguin, toute en relief et d'une puissance dramatique idéalement calée sur la production scénique.
Damrau livre à mon sens la meilleure de ses Violetta: la voix a pris du corps mais un peu au détriment de l'aigu: le contre-ut un peu tiré me laissait deviner que nous n'aurions pas le contre-mi bémol! Bingo! Le registre suraigu semble définitivement compromis. Je comprends mieux pourquoi elle ne pouvait pas être des Huguenots parisiens! En revanche, elle tient son personnage musicalement comme interprétativement parlant! Je redoutais force minauderies, il n'y en a pas eu! Elle dresse un portrait sensible et émouvant et elle m'a arraché plusieurs fois les larmes. Seul petit bémol: trop de toux surajoutées dans l'Addio del passato ...Florez chante très bien avec goût et style mais il lui manque tout de même une épaisseur vocale pour être pleinement Alfredo. Il reste un talentueux tenorino rossinien mais chez Verdi il faut un peu plus. Scéniquement rien à redire, il est le personnage. Kelsey compose avec sa voix de bronze un très beau Germont, très nuancé.
En espérant que ça fera l'objet d'un DVD!
- PlacidoCarrerotti
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Ce qui est étonnant avec JDF c’est que la voix est presque toujours perceptible, notamment dans la scène chez Flora (moins avec les chœurs et l’orchestre fortissimo). Il a une projection mini laser et un timbre très clair qui fait qu’on sait où il est sur scène quand on ferme les yeux, même tout en haut.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Globalement d'accord (à partir de la retransmission cinéma), avec quelques nuances ou rajouts :jerome a écrit : ↑16 déc. 2018, 01:21Magnifique représentation scéniquement, vocalement, musicalement!
Superbe production: décors, costumes, direction d'acteurs, tout fonctionne à merveille! Enfin libérés de la production précédente! Formidable direction orchestrale de Nézet-Seguin, toute en relief et d'une puissance dramatique idéalement calée sur la production scénique.
Damrau livre à mon sens la meilleure de ses Violetta: la voix a pris du corps mais un peu au détriment de l'aigu: le contre-ut un peu tiré me laissait deviner que nous n'aurions pas le contre-mi bémol! Bingo! Le registre suraigu semble définitivement compromis. Je comprends mieux pourquoi elle ne pouvait pas être des Huguenots parisiens! En revanche, elle tient son personnage musicalement comme interprétativement parlant! Je redoutais force minauderies, il n'y en a pas eu! Elle dresse un portrait sensible et émouvant et elle m'a arraché plusieurs fois les larmes. Seul petit bémol: trop de toux surajoutées dans l'Addio del passato ...Florez chante très bien avec goût et style mais il lui manque tout de même une épaisseur vocale pour être pleinement Alfredo. Il reste un talentueux tenorino rossinien mais chez Verdi il faut un peu plus. Scéniquement rien à redire, il est le personnage. Kelsey compose avec sa voix de bronze un très beau Germont, très nuancé.
En espérant que ça fera l'objet d'un DVD!
- la mise en scène comporte effectivement une remarquable direction d'acteurs et organise force de mouvements et de va et vient très bien millimétrés qui rendent cette Traviata incroyablement lisible dans chacun de ses détails en retransmission cinéma. Une très grande réussite de ce point de vue. Je n'ai pas été totalement convaincue par l'apparition de la "soeur" qui doit, à mon sens, rester le personnage invisible, symbole de la "bienséance" qui sera fatale aux amours de Violetta et de Alfredo, sans qu'elle en soit ni responsable ni même intormée... le fait de commencer par la fin (Violetta mourante) pendant la superbe ouverture (ah YNS vaut mille Chichon...), n'est pas une idée nouvelle mais là, elle fonctionne plutôt bien et permet une entrée en matière dans ce décor unique qui n'évolue tout au long de l'opéra que dans ses couleurs et quelques détails.
- j'aimais beaucoup la production de Decker dans laquelle j'ai vu la première Violetta de Diana Damrau et ma foi, dans la balance, j'aurais tendance à dire que les deux se défendent dans des partis pris esthétiques opposés. J'aime Picasso et Velasquez donc cela ne me dérange pas d'avoir ce Mayer d'hier qui fait preuve de pas mal d'inventivité dans un style plus classique, qui fait songer d'ailleurs plutôt aux tableaux impressionnistes si on reste dans la peinture.
- Sur Florez tu as bien résumé la caractéristique. C'était une très belle prestation dans le style "Florez" (très soigné, très bien chantant, très ardent mais pas tout à fait verdien). mais comme on manque de bons Alfredo, j'étais très contente d'en entendre un aussi en phase avec le personnage.
- Sur Damrau, je partage aussi ton point de vue. Sur les toux de l'addio del passato, j'ai été surprise qu'elle parvienne à tousser autant tout en chantant d'une voix très pure ensuite. Chapeau la technique...
et sur Kelsey itou.
Mais je pense que l'ensemble est dominé et emmené de main de maitre par le nouveau directeur musical du MET qui fait une entrée très remarquée dans son nouveau job. Epoustouflant... et pourtant la Traviata on en a entendu pas mal...
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Si Jerome a aimé, je ne comprends plus rien, notamment concernant Damrau, malgré ses quelques réserves.
L'impression au cinéma pouvait peut-être être différente, tout comme dans la salle (cf Bernard).
L'impression au cinéma pouvait peut-être être différente, tout comme dans la salle (cf Bernard).
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
L'idée de montrer la sœur , c'est peut-être au départ parce que , dans cette production, Violetta revit (en rêve?) des épisodes de sa vie, jusqu'à "imaginer" la présence de la sœur (dont Violetta ignorait auparavant l'existence, puisqu'elle est surprise quand Germont père lui parle de ses deux enfants).
Je ne commenterai pas l'interprétation (pas vu la retransmission). C'est marrant de voir comme les avis divergent sur Damrau.
Pour l'orchestre sur scène, c'est sympa. Reste à voir si Nézet-Seguin en fera une habitude, comme Barenboïm à Berlin.
Je ne commenterai pas l'interprétation (pas vu la retransmission). C'est marrant de voir comme les avis divergent sur Damrau.
Pour l'orchestre sur scène, c'est sympa. Reste à voir si Nézet-Seguin en fera une habitude, comme Barenboïm à Berlin.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
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Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
Avec ce que j’ai entendu hier (à la radio), difficile d’imaginer Damrau dans Ophélie prochainement (Liceu)....
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
effectivement !!!! non sens !Bellizetti a écrit : ↑16 déc. 2018, 11:21Avec ce que j’ai entendu hier (à la radio), difficile d’imaginer Damrau dans Ophélie prochainement (Liceu)....
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
J'adore ce chef: il réunit toutes les immenses qualités que j'aime chez mes autres chefs de prédilection: la lisibilité impeccable, le sens du style et le soutien des voix d'un Bonynge, la dramaturgie et le relief d'un Solti et d'un Pritchard, le lyrisme et le souffle d'un Levine et d'un Muti. Et le son magnifique de l'orchestre du Metropolitan Opera lui convient à merveille. C'est certainement la plus belle direction orchestrale qui m'ait été donné d'entendre dans Traviata depuis 25 ans.HELENE ADAM a écrit : ↑16 déc. 2018, 10:01Mais je pense que l'ensemble est dominé et emmené de main de maitre par le nouveau directeur musical du MET qui fait une entrée très remarquée dans son nouveau job. Epoustouflant... et pourtant la Traviata on en a entendu pas mal...
Re: Verdi-La Traviata-Nézet-Séguin/Mayer - New York MET 12/2018
J'ai deux petites questions pour les spécialistes :
1) Comment se fait-il que la soeur si jeune et pure est présente et se promène librement (sous les yeux de son père) parmi les fêtards dans un bordel ? Ceci, qui plus est, dans la société si cloisonnée du 19ème siècle ! Est-ce conforme aux didascalies de l'oeuvre ?
2) Est-ce que la bourgeoisie parisienne du 19ème siècle s'habillait vraiment avec un si mauvais goût ?
1) Comment se fait-il que la soeur si jeune et pure est présente et se promène librement (sous les yeux de son père) parmi les fêtards dans un bordel ? Ceci, qui plus est, dans la société si cloisonnée du 19ème siècle ! Est-ce conforme aux didascalies de l'oeuvre ?
2) Est-ce que la bourgeoisie parisienne du 19ème siècle s'habillait vraiment avec un si mauvais goût ?