Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Mme Hernandez a des moyens vocaux et du tempérament mais elle a visiblement pris modèle sur Maria Caniglia, insupportable chanteuse vériste qui chantait beaucoup en arrière de gorge! Que de coups de glotte ce soir! C'est dommage parce que le timbre est corsé et intéressant! Et puis techniquement la vocalisation n'est pas sa meilleure copine ...
Sartori est solide vocalement mais il fait peine à regarder! Mon dieu le pauvre ... Moi si je suis Odabella, je reste avec Attila!
Sartori est solide vocalement mais il fait peine à regarder! Mon dieu le pauvre ... Moi si je suis Odabella, je reste avec Attila!
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
L'amour est aveugle...
Oui, Hernandez a des moyens vocaux conséquents, mais à chanter tout en force comme ça, ça finit par agacer les oreilles...
Oui, Hernandez a des moyens vocaux conséquents, mais à chanter tout en force comme ça, ça finit par agacer les oreilles...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Les commentaires pendant les saluts devraient être interdits...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
100 % d'accord ; la vocalisation ce n'est pas ça. Le timbre un peu acide à son premier air... La voix ne me plaît pas du tout.jerome a écrit : ↑08 déc. 2018, 00:44Mme Hernandez a des moyens vocaux et du tempérament mais elle a visiblement pris modèle sur Maria Caniglia, insupportable chanteuse vériste qui chantait beaucoup en arrière de gorge! Que de coups de glotte ce soir! C'est dommage parce que le timbre est corsé et intéressant! Et puis techniquement la vocalisation n'est pas sa meilleure copine ...
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Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Vu la retransmission télé sur ARTE, en léger différé.
Globalement très décevant....
La mise en scène décide de faire de ce drame historiquement daté et dont les événements, même romancés, renvoient à une période très particulière de l'histoire de l'Italie, un autre drame historique renvoyant à la résistance (?) pendant la deuxième guerre mondiale. Autant qu'on puisse savoir l'aspect envahisseur "étranger" omniprésent dans Attila, n'a plus aucun sens et on a l'impression d'un choix purement esthétique de reconstruction des années 30-40 avec leur "folklore" habituel (ambiance "Cabaret") et leur lot de cruautés (quelle période n'en a pas ?).
Qu'un metteur en scène rendre un opéra "atemporel" par le choix des décors et des situations, ne me gêne pas. Ce peut être également très réussi de transposer une histoire qui n'a pas de "périodisation" particulière et apparait assez rapidement "universelle" dans sa trame. Mais pour certains opéras, cela complique plutôt la compréhension et rend le propos confus à plusieurs reprises, atténuant la portée du drame.
Pourquoi se donner tant de mal à reconstruire une période précise qui n'est pas la bonne (et loins s'en faut) quand on aurait pu nous proposer la même reconstitution historique de l'invasion d'Attila, sur le passage duquel, dit la légende, l'herbe ne repoussait pas.
Les décors sont soignés (ruines élégantes et fumantes, pont ou cathédrale avec leurs arches qui descendent et remontent sur un fond de ruines) mais la direction d'acteurs est déplorable, les interprètes étant très peu doués, sauf Abradzakov pour faire autre chose que rester raides comme des piquets la main sur le coeur, chantant face au public. La palme revient d'ailleurs tout à la fois à Pétéan et surtout à Sartori qui sont affligeant de raideur sur scène, oubliant manifestement qui ils incarnent...
Mais Hernandez ne vaut qu'à peine mieux, et même les figurants ne semblent pas à l'aise pour un minimum syndical nécessaire si on considère qu'en plus, tout cela est filmé (assez bien) et retransmis un peu partout...
Seul (et contre tous et toutes) Ildar Abradzakov tente de donner vie à son personnage non sans mal.
Question chant, même remarques, hélas. Dès son arrivée sur scène la basse russe, que j'ai déjà entendu dans les airs les plus célèbres d'Attila, attire tous les regards, fier sur son cheval, physique avantageux et caractère impitoyable et bien trempé évident. La voix est belle, large, le timbre corsé magnifique, les couleurs qu'il est le seul à donner à son chant ce soir là, forment une palette complexe, et son engagement est convainquant même si on peut parfois trouver son legato verdien un tout petit peu "raide". Ce rôle lui convient mieux que celui de Philippe l'an dernier dans Don Carlos sans doute parce que son italien est bien plus "souple" que son français.
George Petean a également un très beau chant, même si là aussi un peu de raideur peut apparaitre, son problème est que, mal dirigé, il ne sait rien faire de son corps sur scène et que cela s'en ressent dans toute une interprétation bien monolithique vocalement et sans grand relief.
Je découvrais Saioa Hernandez et je n'ai pas du tout aimé. Le rôle est difficile dès l'air d'entrée, mais elle n'est de toute façon pas taillée pour. Outre un jeu sommaire et souvent ridicule, elle a un timbre très laid, des aigus extrêmement raides et à la limite du strident, la note pas toujours tout à fait juste, un vibrato parfois envahissant et peu de vocalises la partition lui demandant des acrobaties qui ne sont pas dans ses cordes. Très grosse déception.
On ne sait plus quoi dire à propos de Fabio Sartori... il ne sait pas ce qu'il chante (le seul Italien du plateau pourtant), n'incarne personne, déclame comme du temps où il était au conservatoire (et il en est sorti il y a un moment...), est en permanence totalement ridicule, ignore toute nuance écrite sur sa partition, chante tout de la même manière etc etc...Il est si loin des "canons" actuels d'art du chant et d'art dramatique des artistes lyriques que les bras nous en tombent de voir qu'il fait encore les beaux jours de l'ouverture de la saison d'une des maisons les plus prestigieuses.
Je n'ai pas été emballée par la direction Riccardo Chailly, qui, si elle respecte l'oeuvre (et ses reprises, mais avec des interprètes aussi moyens...bof), est assez routinière pour une oeuvre qui n'a pas la richesse instrumentale et vocale d'autres compositions de Verdi (appréciation personnelle) et peut devenir assez rapidement soporifique quand elle est interprétée sans passion...
Bref, comme on est loin, loin, loin, de l'Otello de dimanche dernier....
Photos du site de la Scala.
Globalement très décevant....
La mise en scène décide de faire de ce drame historiquement daté et dont les événements, même romancés, renvoient à une période très particulière de l'histoire de l'Italie, un autre drame historique renvoyant à la résistance (?) pendant la deuxième guerre mondiale. Autant qu'on puisse savoir l'aspect envahisseur "étranger" omniprésent dans Attila, n'a plus aucun sens et on a l'impression d'un choix purement esthétique de reconstruction des années 30-40 avec leur "folklore" habituel (ambiance "Cabaret") et leur lot de cruautés (quelle période n'en a pas ?).
Qu'un metteur en scène rendre un opéra "atemporel" par le choix des décors et des situations, ne me gêne pas. Ce peut être également très réussi de transposer une histoire qui n'a pas de "périodisation" particulière et apparait assez rapidement "universelle" dans sa trame. Mais pour certains opéras, cela complique plutôt la compréhension et rend le propos confus à plusieurs reprises, atténuant la portée du drame.
Pourquoi se donner tant de mal à reconstruire une période précise qui n'est pas la bonne (et loins s'en faut) quand on aurait pu nous proposer la même reconstitution historique de l'invasion d'Attila, sur le passage duquel, dit la légende, l'herbe ne repoussait pas.
Les décors sont soignés (ruines élégantes et fumantes, pont ou cathédrale avec leurs arches qui descendent et remontent sur un fond de ruines) mais la direction d'acteurs est déplorable, les interprètes étant très peu doués, sauf Abradzakov pour faire autre chose que rester raides comme des piquets la main sur le coeur, chantant face au public. La palme revient d'ailleurs tout à la fois à Pétéan et surtout à Sartori qui sont affligeant de raideur sur scène, oubliant manifestement qui ils incarnent...
Mais Hernandez ne vaut qu'à peine mieux, et même les figurants ne semblent pas à l'aise pour un minimum syndical nécessaire si on considère qu'en plus, tout cela est filmé (assez bien) et retransmis un peu partout...
Seul (et contre tous et toutes) Ildar Abradzakov tente de donner vie à son personnage non sans mal.
Question chant, même remarques, hélas. Dès son arrivée sur scène la basse russe, que j'ai déjà entendu dans les airs les plus célèbres d'Attila, attire tous les regards, fier sur son cheval, physique avantageux et caractère impitoyable et bien trempé évident. La voix est belle, large, le timbre corsé magnifique, les couleurs qu'il est le seul à donner à son chant ce soir là, forment une palette complexe, et son engagement est convainquant même si on peut parfois trouver son legato verdien un tout petit peu "raide". Ce rôle lui convient mieux que celui de Philippe l'an dernier dans Don Carlos sans doute parce que son italien est bien plus "souple" que son français.
George Petean a également un très beau chant, même si là aussi un peu de raideur peut apparaitre, son problème est que, mal dirigé, il ne sait rien faire de son corps sur scène et que cela s'en ressent dans toute une interprétation bien monolithique vocalement et sans grand relief.
Je découvrais Saioa Hernandez et je n'ai pas du tout aimé. Le rôle est difficile dès l'air d'entrée, mais elle n'est de toute façon pas taillée pour. Outre un jeu sommaire et souvent ridicule, elle a un timbre très laid, des aigus extrêmement raides et à la limite du strident, la note pas toujours tout à fait juste, un vibrato parfois envahissant et peu de vocalises la partition lui demandant des acrobaties qui ne sont pas dans ses cordes. Très grosse déception.
On ne sait plus quoi dire à propos de Fabio Sartori... il ne sait pas ce qu'il chante (le seul Italien du plateau pourtant), n'incarne personne, déclame comme du temps où il était au conservatoire (et il en est sorti il y a un moment...), est en permanence totalement ridicule, ignore toute nuance écrite sur sa partition, chante tout de la même manière etc etc...Il est si loin des "canons" actuels d'art du chant et d'art dramatique des artistes lyriques que les bras nous en tombent de voir qu'il fait encore les beaux jours de l'ouverture de la saison d'une des maisons les plus prestigieuses.
Je n'ai pas été emballée par la direction Riccardo Chailly, qui, si elle respecte l'oeuvre (et ses reprises, mais avec des interprètes aussi moyens...bof), est assez routinière pour une oeuvre qui n'a pas la richesse instrumentale et vocale d'autres compositions de Verdi (appréciation personnelle) et peut devenir assez rapidement soporifique quand elle est interprétée sans passion...
Bref, comme on est loin, loin, loin, de l'Otello de dimanche dernier....
Photos du site de la Scala.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
C est vrai que cette chanteuse a une voix assez laide, mais une puissance appréciable. Je ne chargerais pas trop Chailly, <Attila n étant semble,t’il, pas l’œuvre la plus passionnante de Verdi du moins en ce qui concerne l’orchetsre.
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- Baryton
- Messages : 1045
- Enregistré le : 27 mai 2012, 23:00
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Excellente analyse, à mes yeux, d'Hélène. J'ai été comme elle séduit par les décors des ruines fumantes et l'architecture de l'ensemble. La transposition ne m'a aucunement gêné. Mais que de chanteurs empotés, godiches, figés, la palme en effet revenant à Sartori, aussi à l'aise sur un plateau que primaire dans son interprétation vocale. Déception pour MMe Hernandez, vaillante à coup sur, déterminée, mais dont la technique pose de redoutables problèmes, même si le rôle est très difficile. Abradzakov, royal ou impérial comme on veut, créant un personnage, imposant sa voix noble. Je suis plus nuancé sur la direction de Chailly que je trouve allante et lyrique.
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
La transposition ne m'a pas particulièrement gênée (visuellement, c'était très réussi), malgré quelques fausses bonnes idées, comme l'ambiance Cabaret/Portier de Nuit pour le banquet . La reconstitution restait stylisée, malgré le réalisme des costumes (à part les drapeaux italiens, on ne voyait guère de symboles d'époque et/ou évoquant des nationalités précises, tels que par exemple des croix gammées sur les uniformes ennemis).
Côté direction d'acteurs, c'était en effet le néant. Abdrazakov s'en est tiré parce que c'est un vraie bête de scène, ce qui n'est absolument pas le cas de Petean (heureusement, il a été une des deux satisfactions côté chant). On notera quand même quelques beaux plans d'ensemble. Dommage d'avoir autant soigné le visuel, et négligé le jeu d'acteur des interprètes.
C'était effectivement bien filmé, mais j'ai trouvé les vues en plongée pas très utiles (sauf peut-être à un peu atténuer l'effet du manque de jeu de scène des interprètes).
PS Les rôles de Uldino et Leone étaient (si je me fie aux patronymes) tenus par des Italiens.
Côté direction d'acteurs, c'était en effet le néant. Abdrazakov s'en est tiré parce que c'est un vraie bête de scène, ce qui n'est absolument pas le cas de Petean (heureusement, il a été une des deux satisfactions côté chant). On notera quand même quelques beaux plans d'ensemble. Dommage d'avoir autant soigné le visuel, et négligé le jeu d'acteur des interprètes.
C'était effectivement bien filmé, mais j'ai trouvé les vues en plongée pas très utiles (sauf peut-être à un peu atténuer l'effet du manque de jeu de scène des interprètes).
PS Les rôles de Uldino et Leone étaient (si je me fie aux patronymes) tenus par des Italiens.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)