Danza! Dumestre-Reinhold- Rouen 09/10/2018

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pingpangpong
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Danza! Dumestre-Reinhold- Rouen 09/10/2018

Message par pingpangpong » 11 oct. 2018, 16:25

Luis de Briceño
Españoleta ; Andalo çaravanda ; El caballo del Marques ; Que tenga yo a mi mujer ; Canario ; Folia ; Serrana, si vuestros ojos ; Di me de que te quexas
Anonyme
“Lloren, lloren mis ojos”, (extrait du Libro de tonos humanos) 
“No soy yo” (extrait du Cancionero de Uppsala)
Antonio Martin y Coll
Diferencias sobre la gayta
Pedro Calderón de la Barca
Monologue de Segismundo (La vida es sueño)
Henry Le Bailly
Pasacalle de la Locura
Étienne Moulinié
El bajel esta en la playa
Francisco Berxes
Ay, que mal

Le Poème Harmonique
Théorbe, guitare et direction Vincent Dumestre
Mezzo-soprano Anna Reinhold
Violon Evgeny Sviridov
Viole de gambe Lucas Peres
Contrebasse Simon Guidicelli
Percussions Joël Grare


Vincent Dumestre
et quatre des musiciens du Poème Harmonique se réunissaient ce soir autour d'Anna Reinhold pour un programme partiellement enregistré en 2011 pour Alpha et intitulé Luis de Briceño : El fenix de Paris. C'est Claire Lefilliâtre qui en assurait alors les parties chantées.
Semblant naître du silence, la musique capte d'emblée l'auditeur : expressif et aérien, le violon seul est rejoint bientôt par la vihuela, puis la viole et la contrebasse, pour une mise en bouche en forme d'ostinato.
Pièces instrumentales et airs aux allures de chansons se succèdent, permettant de goûter les charmes d'une voix sensuelle, agréablement timbrée, projetée haut et clair sous les voûtes de la Chapelle Corneille.
Anna Reinhold est issue du désormais bien connu Jardin des Voix de William Christie, véritable pépinière pourvoyeuse de talents à suivre.
Si le chant baroque n'a aucun secret pour elle, la mezzo-soprano a également effectué quelques incursions chez Wagner (Wesendonck lieder), Mahler (Lieder eines fahrenden Gesellen) Debussy (Mélisande) ou Janacek (Journal d’un disparu) ainsi que dans Le mystère de l'écureuil bleu de M.O. Dupin.
Colorée et typée, sa voix convient parfaitement à ce répertoire espagnol, importé notamment, nous précise Vincent Dumestre, par Luis de Briceño dans la première moitié du XVII ème Siècle, l'union de Louis XIII avec Anne d'Autriche en 1615, provoquant un intérêt soudain pour l'Espagne jusqu'alors méprisée.
L'insouciance et la légèreté que l'on trouve dans des airs tels que Andalo çaravanda, ou El Caballo del Marques, dont la partie instrumentale imite le galop accéléré du cheval, requérant virtuosité et vélocité ; le côté dansant du virevoltant El Baxel esta en la playa ; le caractère décidé, marqué par les castagnettes, de Serrana si vuestros ojos ; le chaloupé de Di me que te quexas, alternent avec la gravité du très poignant, et hélas anonyme, Lloren mis ojos, longue plainte accompagnée de la viole et de la guitare, ou le sérieux des “Eso si, Eso no “ répétés avec chaque fois plus de poids de l'obsédante passacaille Que tenga yo a mi mujer ; Ay que mal , ay que tormento de Francisco Berxes comme un cri lancé à pleine voix, dont on peut admirer la tenue des graves comme la pureté des aigus, entourée par la fine fleur du Poème Harmonique.

La Danza donc, comme expression des vicissitudes de la vie ; le public en redemande et obtient deux bis, un air séfarade aux couleurs bien sûr orientales, et un air portugais.

E.Gibert
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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