Rossini «Largo al factotum della cita» air extrait de Il Barbiere di Siviglia (A. Séguin)
Donizetti «Prendi, per me sei libera», air extrait de L’Elisir d’Amore (H. Carpentier)
Puccini «E lucevan le stelle», air extrait de Tosca (F. Laconi)
Verdi «Gualtier Maldè... Caro nome...», air extrait de Rigoletto (C. Jestaedt)
Rossini «Dunque io son», duo extrait de Il Barbiere di Siviglia (K. Deshayes - A. Séguin)
Dvorák Ode à la lune, extrait de Russalka (N. Manfrino)
Bizet «Parle-moi de ma mère», duo extrait de Carmen (H. Carpentier - F. Laconi)
Donizetti «Si vuol di Francia il Rege», air extrait de Maria Stuarda (K. Deshayes)
Massenet «Il est doux, il est bon» (N. Manfrino), « Ne pouvant réprimer les élans de la foi» (F. Laconi), airs extraits de Hérodiade (N. Manfrino)
Gounod Mireille, ouverture
Ballade du Roi de Thulé et Air des bijoux, extraits de Faust (H. Carpentier)
Gounod «O ma lyre immortelle» ,air extrait de Sapho (K. Deshayes)
Massenet «Pardonnez-moi, Dieux de toute puissance...», duo extrait de Manon (N. Manfrino - F. Laconi)
Donizetti «Pronta io son», duo extrait de Don Pasquale (C. Jestaedt - A. Séguin)
Verdi «Brindisi», air extrait de La Traviata (tutti)
Hélène Carpentier soprano (lauréate 2018)
Caroline Jestaedt soprano (lauréate 2018)
Anas Séguin baryton (lauréat 2018)
Et avec la participation de
Nathalie Manfrino soprano (lauréate 2002)
Karine Deshayes mezzo-soprano (lauréate 2002)
Florian Laconi ténor (lauréat 2002
Orchestre Colonne
Jean-Yves Ossonce direction
Paris, Théâtre des Champs-Élysées, le 24 septembre 2018.
Anas Séguin ouvre la soirée avec le fameux « Largo al factotum » où son physique ravageur et sa prestance scénique masquent un timbre paraissant de prime abord peu marquant, une projection pas toujours à la hauteur de son impétueux et clinquant personnage, un manque de vélocité vocale et un texte mal mis en valeur. Il gagne en assurance dans le duo Rosina / Figaro et triomphe enfin dans le duo de Don Pasquale où il retrouve toute sa palette de couleurs, la profondeur prenante de son timbre et un abattage confondant.
Après un air d’Adina trop extérieur au personnage et au timbre sans galbe puis un duo Don José / Micaela qu’elle aborde de manière un peu trop old school, avec une diction un tantinet relâchée et une couleur trop uniforme, Hélène Carpentier charme surtout dans la grande scène de Marguerite, toute d’élan candide et de coquetterie frivole où le trac passé et la voix enfin chauffée, elle confirme tous les grands espoirs placés en elle.
Caroline Jestaedt, soprano légère au timbre particulièrement pur et au physique alla Dombasle, ne chante que deux airs mais avec une sensibilité exquise, une diction admirable et beaucoup de naturel, aussi à l’aise dans la tendresse lunaire du « Gualtier Maldè… Caro nome... » que dans la vivacité délurée du duo de Don Pasquale !
Avec un agenda de moins en moins rempli, Nathalie Manfrino conserve quelques notes superbement laiteuses et argentées et fait, comme toujours, montre d’un engagement total mais peine à maîtriser son vibrato et, par instants, sa ligne de chant. Elle incarne néanmoins une Manon parfaitement crédible et émouvante.
Pilier des dernières décennies Duffaut à Avignon et à Orange, Florian Laconi vit une période de transition dans sa carrière comme dans son évolution artistique : en effet sa voix s’est beaucoup épaissie avec certaines notes indurées, gagnant en puissance et en largueur ce qu’elle a perdu en fraîcheur et en souplesse. Après un « E lucevan le stelle » sans raffinement, il se montre beaucoup plus convaincant dans le duo Don José Micaela et surtout dans l’air de Jean « Ne pouvant réprimer les élans de la foi » où il fait montre d’une diction nette, d’aigus forte impressionnants et d’une belle intensité inspirée avant de chanter le duo de Saint Sulpice qui ne correspond plus vraiment à sa vocalité.
Dominant de très haut le plateau, Karine Deshayes, elle aussi en pleine reconversion de répertoire, triomphe de l’aria d’Elisabetta « Si vuol Di Francia il Rege » avec un aplomb rare où elle fait valoir un médium riche et rond, un registre grave moins épanoui que naguère et un éclatant contre-ré conclusif avant de donner sa pleine mesure dans le suicide de Sapho où sa probité stylistique, l’ampleur inédite de son instrument, la fermeté de sa ligne de chant et son sens tragique marquent d’un impact terrible.
Jean-Yves Ossonce déploie un métier très sûr, surtout dans le répertorie français, et un vrai talent de coloriste à la tête d’un Orchestre Colonne dont il tire le meilleur parti possible.
Signalons la présence dans la salle de nombreux artistes et personnalités : C. Albanel, A. Jaoui, B. Uria-Monzon, JP Fouchécourt, E. Vidal, …et de nombreux jeunes collègues des lauréats 2018 dont Clara Guillon qui vient de remporter le concours de Marmande.
Jérôme Pesqué
Concert des Voix Nouvelles- TCE- 24/09/2018
Concert des Voix Nouvelles- TCE- 24/09/2018
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Concert des Voix Nouvelles- TCE- 24/09/2018
Très beau concert, notamment grâce à la direction superbe de Jean-Yves Ossonce, qui réussit à tirer le meilleur des musiciens de l'Orchestre Colonne, rien à voir avec leur prestation à la finale du concours Salle Favart. En entendant le résultat, j'ai pensé à cette phrase que j'avais lue au sujet de Karajan dans un ASO, disant que le chef autrichien considérait que la marque d'un grand chef consistait à parvenir à faire sonner un orchestre de troisième classe comme un orchestre de seconde.
Moment fort de la soirée, l'Elisabetta de Deshayes, décidément soprano, avec une cadence finale électrisante, couronnée par le contre-ré le plus facile du monde.
Moment fort de la soirée, l'Elisabetta de Deshayes, décidément soprano, avec une cadence finale électrisante, couronnée par le contre-ré le plus facile du monde.
Re: Concert des Voix Nouvelles- TCE- 24/09/2018
Où en est Ossonce avec ses petits problèmes juridico-moralo-jenesaisquoi ?
R.
R.
"Qu'on parle de vous, c'est affreux. Mais il y a pire : c'est qu'on n'en parle pas !" Oscar Wilde
Re: Concert des Voix Nouvelles- TCE- 24/09/2018
je viens de publier ma critique en tête de ce fil.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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