Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/2018
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- Ténor
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Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
Peter Mikulas, basse (si ce n’est un homonyme) est plus connu en Europe centrale que Radvanovsky ou Stemme...
Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
Je ne comprends pas très bien cette observation.titoschipa a écrit : ↑28 sept. 2018, 20:17Peter Mikulas, basse (si ce n’est un homonyme) est plus connu en Europe centrale que Radvanovsky ou Stemme...
C'est possible, je n'en sais rien.
-Personnellement je n'en connais aucun ne fréquentant ces théâtres que tous les dix ans environ..si j'ai rencontré un de ces excellents chanteurs je les ai oubliés.
-autre observation anecdotique qui est vraiment hors sujet : Radvanovsky , elle n'est pas vraiment connue non plus chez nous. J'ai pu constater il n'y a pas si longtemps à Monte Carlo et plus proche encore à Paris, au TCE ou à Bastille la quantité de spectateurs qui venaient au spectacle en posant la question : c'est qui cette chanteuse ? À Bastille j'ai entendu " elle est russe "? avec un nom pareil ?
Donc oui , ma cousine est plus connue de ma famille que des usagers du métro parisien.
Ceci dit, bien que n'en sachant fichtre rien, et ne sachant définir les amateurs d'opéra d'Europe centrale , je pense que les wagnerophiles des villes et des campagnes du monde entier doivent à peu près avoir entendu parler de façon équivalente de Stemme , pour tous ceux qui écoutent un peu de Wagner contemporain à la radio ou sur un disque.
Je ne crois pas qu'on connaisse plus Stemme à Orléans qu'à Prague.
Enfin , ce soir Peter Mikulás ne chantait le rôle de Lutobor, il a été remplacé par l'excellent Jirí Sulzenko.
( Je modifie la distribution en début de page)
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
Troisième et dernier acte
C'est l'acte de la concorde d'une part, mais aussi l'acte des prophéties .
L'acte où se concentre la Nation, l'exaltation patriotique , mais aussi l'unité.
Autant vous dire que vont culminer alors dans cette mise en scène qui dès le départ m'a évoqué l' esthétique Riefenstahlienne , le hieratisme des corps, les postures héraldiques , le fondu-enchainé , l'amplification-ralenti .
Les corps sont uniformisés dans une image antique blanc-écru , mi vestale mi druide(esse) où prédomine l'art des plis athéniens et des velums qui exaltent la courbe du geste et lui donnent de la puissance.
Alors quand Smetana fait jouer tantôt les rythmes de la chevauchée des walkyries, tantôt la convocation des vassaux ça y va.
Les hommes en vêtements venus des régions sauvages , peaux de bêtes sur les épaules , les femmes vestales ou villageoises fleuries.
Alors au finale quand en toile de fond le Château de Prague se prend pour le Walhalla , peuvent tomber des cintres un arc de triomphe bardé des couleurs Tchèques et la salle emportée bien avant la fin de la musique soulevée par sa clameur.
Fin de la cérémonie. !
Oulala ! Oulala !
Quelle force, quelle puissance , quelle émotion , Qu'est ce que les cuivres et les gosiers nous ont comblés d'intensité.
Mais là arrive une question vraiment majeure.
Finie la comédie, non ?
Était ce seulement du spectacle ?
Alors oui , dire sur ODB, que ces artistes sont formidables, je le dis bien volontiers, Ils m'ont épaté , Libuše à la voix immense ( Dana Buresová ) , mais aussi l'admirable baryton , chantant Premysl ( Svatopluk Sem).
Les danseurs, l'orchestre , quel talent !
Quel talent aussi le Directeur de Opéra National , le metteur en scène lui même de cet opéra......
Mais où ça va ?
Bernard
Photo du Národní divadlo
C'est l'acte de la concorde d'une part, mais aussi l'acte des prophéties .
L'acte où se concentre la Nation, l'exaltation patriotique , mais aussi l'unité.
Autant vous dire que vont culminer alors dans cette mise en scène qui dès le départ m'a évoqué l' esthétique Riefenstahlienne , le hieratisme des corps, les postures héraldiques , le fondu-enchainé , l'amplification-ralenti .
Les corps sont uniformisés dans une image antique blanc-écru , mi vestale mi druide(esse) où prédomine l'art des plis athéniens et des velums qui exaltent la courbe du geste et lui donnent de la puissance.
Alors quand Smetana fait jouer tantôt les rythmes de la chevauchée des walkyries, tantôt la convocation des vassaux ça y va.
Les hommes en vêtements venus des régions sauvages , peaux de bêtes sur les épaules , les femmes vestales ou villageoises fleuries.
Alors au finale quand en toile de fond le Château de Prague se prend pour le Walhalla , peuvent tomber des cintres un arc de triomphe bardé des couleurs Tchèques et la salle emportée bien avant la fin de la musique soulevée par sa clameur.
Fin de la cérémonie. !
Oulala ! Oulala !
Quelle force, quelle puissance , quelle émotion , Qu'est ce que les cuivres et les gosiers nous ont comblés d'intensité.
Mais là arrive une question vraiment majeure.
Finie la comédie, non ?
Était ce seulement du spectacle ?
Alors oui , dire sur ODB, que ces artistes sont formidables, je le dis bien volontiers, Ils m'ont épaté , Libuše à la voix immense ( Dana Buresová ) , mais aussi l'admirable baryton , chantant Premysl ( Svatopluk Sem).
Les danseurs, l'orchestre , quel talent !
Quel talent aussi le Directeur de Opéra National , le metteur en scène lui même de cet opéra......
Mais où ça va ?
Bernard
Photo du Národní divadlo
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
Une petite photo des saluts.Pour une idée des costumes ,ici à forte valeur symbolique
Bernard
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Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
C'est très bien vu, Bernard et c'est pourquoi Libuše est certainement l'opéra le moins accessible de Smetana.Bernard C a écrit : ↑28 sept. 2018, 18:22fin second acte, second entracte
Si Smetana nous offre d'admirables pages mélodiques dans une orchestration d'une magnifique originalité , quelles influences musicales germaniques dans cette œuvre nationaliste !
Le beau monologue du tilleul de Premysl n'est rien moins que le murmure de la forêt , le duo Krasvana -Chrudos nous renvoie directement à la fin du I de Tristan , l'écho du cor de Premysl avec les paysans, c'est Siegfried et l'oiseau...et le tout à l'avenant pour ne pas parler au I de la magnifique Brünnhilde/Libūse interprétée par la formidable Dana Buresová.
Bernard
Pour une première approche, Dalibor est plus immédiatement mélodieux.
Sans oublier "les deux veuves" (où l'on sent là l'influence de Cosi fan Tutte), "le baiser" ou "la fiancée vendue" (que j'ai toujours moins aimée) qui puisent davantage dans le folklore tchèque.
Mais pour moi, le sommet absolu de l’œuvre de Smetana, c'est "Ma vlast" et, plus encore, le premier quatuor dont le mouvement lent est déchirant.
Sinon, merci pour ce beau compte-rendu.
Enfin, ce serait une bonne idée de faire l'inventaire des grandes voix d'Europe centrale qui ne percent pas chez nous et vice-versa. Mais encore faudrait-il connaître quelqu'un qui vit là-bas.
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Re: Smetana-Libuše -Kyzlink /Burian - Opera National Prague 09/18
Cette saison, deux productions en Allemagne, une a Francfort (avec le livret original en allemand de Josef Wenzig) et Augsburg (avec le livret allemand de Josef Wenzig traduit en tchèque par Ervín Špindler et retraduit en allemand par Kurt Honolka), et une in loco.Snobinart a écrit : ↑19 sept. 2018, 05:28Juste une précision Bernard, Libuse est effectivement une rareté, sauf si tu passes par Prague où l’œuvre se retrouve à l'affiche du Théâtre national presque chaque année (je ne sais jamais lequel est lequel sauf pour le Théâtre deS EtatS qui est celui de Momo). Dalibor se fait plus rare déjà, même in loco.
Cela dit, c'est une exception: la dernière représentation en Allemagne, pays plutôt favorable à l'opera tchèque, date de la saison 2004-2005 (Sarrebruck), et auparavant, d'après ce qu'on peut lire, rien pendant des decennies.