Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/2018

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par muriel » 26 juil. 2018, 19:11

Hiero von Stierkopf a écrit :
25 juil. 2018, 12:25
Ta frustration nous emmerde, sinistre personnage.

Ton discours manichéen est facteur de tensions permanentes sur le forum avec ton obsession à opposer les lyricomanes entre eux : ceux qui vont en salle et ceux qui écoutent les disques, comme s'il s'agissait de deux catégories distinctes et irréconciliables. C'est totalement faux.

Tu ramènes tout au fric, c'est insupportable.
Reste dans ton garage. Tu crois que tu peux continuer à insulter impunément les intervenants du forum qui vont voir le spectacle vivant en les traitant de blindés de fric obsédés par leur tenue de soirée ?
réponse grossière.
oui ça coûte un bras, un SMIC quoi...
je suis en train de regarder pour Salzbourg en juin prochain et c'est dingue.

paco
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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par paco » 26 juil. 2018, 19:55

muriel a écrit :
26 juil. 2018, 19:11
Hiero von Stierkopf a écrit :
25 juil. 2018, 12:25
Ta frustration nous emmerde, sinistre personnage.

Ton discours manichéen est facteur de tensions permanentes sur le forum avec ton obsession à opposer les lyricomanes entre eux : ceux qui vont en salle et ceux qui écoutent les disques, comme s'il s'agissait de deux catégories distinctes et irréconciliables. C'est totalement faux.

Tu ramènes tout au fric, c'est insupportable.
Reste dans ton garage. Tu crois que tu peux continuer à insulter impunément les intervenants du forum qui vont voir le spectacle vivant en les traitant de blindés de fric obsédés par leur tenue de soirée ?
réponse grossière.
oui ça coûte un bras, un SMIC quoi...
je suis en train de regarder pour Salzbourg en juin prochain et c'est dingue.
Le coût de l'escapade munichoise pour la totalité du Ring, tel que calculé par Lucas (et le calcul me semble juste), correspond à 80% d'une année de cigarettes pour quelqu'un qui consomme 1/2 paquet par jour (ce qui est une moyenne assez crédible pour un salarié de bureau fumeur si on en juge par le nombre de fois qu'on en voit certains prendre leur pause cigarette à l'extérieur du bâtiment).

Alors voilà : il y a ceux qui fument, et il y a ceux qui préfèrent ne pas fumer et aller voir le Ring à Munich.

La 1ère question est : pourquoi dépenser cette somme pour aller voir le Ring à Munich insupporte certains, tandis que la même somme dépensée en tabagie ne dérange personne ? (je ne pense pas que Lucas se serait étranglé si Hélène avait dépensé la même somme en cigarettes)

La 2ème question est : pourquoi certains ne peuvent-ils pas supporter cet arbitrage budgétaire là où d'autres, qui ne fument pas et ne peuvent de toute façon pas se payer le voyage munichois, sont quand même fichtrement contents de pouvoir lire les compte-rendus de ces spectacles et ne sont pas atteints de spasmes de jalousie maladive ?

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Il prezzo
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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Il prezzo » 27 juil. 2018, 11:15

paco a écrit :
26 juil. 2018, 19:55
La 2ème question est : pourquoi certains ne peuvent-ils pas supporter cet arbitrage budgétaire là où d'autres, qui ne fument pas et ne peuvent de toute façon pas se payer le voyage munichois, sont quand même fichtrement contents de pouvoir lire les compte-rendus de ces spectacles et ne sont pas atteints de spasmes de jalousie maladive ?
Fichtrement contents, faut pas pousser. Le wagnerolâtre que je suis a lu en diagonale. On en avait déjà causé de ce ring, si je ne m'abuse.
Et puis il n'y a pas que le BSO. Ma tétralogie de Leipzig en avril m'a coûté 90€ d'AR en train et 80€ par soirée à l'orchestre.
Et c'était de TRÈS grande qualité. Scéniquement l'une de mes plus belles Walkyries...😀
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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HELENE ADAM
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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriege Pnburg - BSO Munich - 07/2018

Message par HELENE ADAM » 27 juil. 2018, 11:27

Je ne suis pas intervenue sur cette histoire de dépense parce qu'en fait c'est beaucoup plus compliqué. Muriel parle de Sazlbourg (qui est infiniment plus cher que Munich en à peu près tout), d'autres parlent de Londres (où le prix de l'hôtellerie n'a strictement rien à avoir avec les prix pratiqués à Munich etc etc
Si l'on s'y prend à l'avance et qu'on ne court pas forcément après les places de catégorie 1, 2 ou même 3 à Munich (où l'acoustique est globalement excellente et la visibilité assez correcte en général), cette partie du budget "billets d'opéra" n'est pas au niveau indiqué par Lucas mais en dessous. Question de choix, on peut même prendre des places debout bien centrées, pour des opéras pas trop longs cela ne pose aucun problème (11 euros la place). En plus, ce budget est dépensé pour moi en février, puis étalé sur plusieurs mois pour les billets complémentaires (les Vêpres ou Orlando pris très récemment à des prix bas).
Ensuite vient la réservation d'hôtel ou d'hébergement. Cela se pré-réserve plutot à l'avance pour avoir de bons prix et ne se paye que le jour du début du séjour. Trouvé pour 700 euros, 8 nuits, pour deux, près de la gare. Impossible à Londres.
Enfin, des billets de train non échangeables non remboursables sont régulièrement en vente sur le site de la DB.
A des prix défiant toute concurrence...
Le train ce n'est pas compliqué, c'est confortable, cela arrive à l'heure et en centre ville (départ de Paris est à 6h40, arrivée à Munich à 12h30, parfait pour un premier opéra le soir...)
Voilà, pour le plaisir d'un Ring étalé sur 7 jours avec cette distribution et ce chef et dans l'un des opéras les plus agréables, oui je revendique ce choix de vacances. D'autres préfèrent les destinations lointaines et exotiques mais bon, un budget vacances n'est pas le tout venant en général.
Et le paiement comme je l'ai montré, est étalé.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriege Pnburg - BSO Munich - 07/2018

Message par kirby » 27 juil. 2018, 21:44

HELENE ADAM a écrit :
27 juil. 2018, 11:27
Je ne suis pas intervenue sur cette histoire de dépense parce qu'en fait c'est beaucoup plus compliqué. Muriel parle de Sazlbourg (qui est infiniment plus cher que Munich en à peu près tout), d'autres parlent de Londres (où le prix de l'hôtellerie n'a strictement rien à avoir avec les prix pratiqués à Munich etc etc
Si l'on s'y prend à l'avance et qu'on ne court pas forcément après les places de catégorie 1, 2 ou même 3 à Munich (où l'acoustique est globalement excellente et la visibilité assez correcte en général), cette partie du budget "billets d'opéra" n'est pas au niveau indiqué par Lucas mais en dessous. Question de choix, on peut même prendre des places debout bien centrées, pour des opéras pas trop longs cela ne pose aucun problème (11 euros la place). En plus, ce budget est dépensé pour moi en février, puis étalé sur plusieurs mois pour les billets complémentaires (les Vêpres ou Orlando pris très récemment à des prix bas).
Ensuite vient la réservation d'hôtel ou d'hébergement. Cela se pré-réserve plutot à l'avance pour avoir de bons prix et ne se paye que le jour du début du séjour. Trouvé pour 700 euros, 8 nuits, pour deux, près de la gare. Impossible à Londres.
Enfin, des billets de train non échangeables non remboursables sont régulièrement en vente sur le site de la DB.
A des prix défiant toute concurrence...
Le train ce n'est pas compliqué, c'est confortable, cela arrive à l'heure et en centre ville (départ de Paris est à 6h40, arrivée à Munich à 12h30, parfait pour un premier opéra le soir...)
Voilà, pour le plaisir d'un Ring étalé sur 7 jours avec cette distribution et ce chef et dans l'un des opéras les plus agréables, oui je revendique ce choix de vacances. D'autres préfèrent les destinations lointaines et exotiques mais bon, un budget vacances n'est pas le tout venant en général.
Et le paiement comme je l'ai montré, est étalé.
CQFD
Et chacun est libre de ses choix de vacances !!

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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriege Pnburg - BSO Munich - 07/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 28 juil. 2018, 10:43

Nina Stemme, Nina Stemme, Nina Stemme !

Apothéose pour ce Ring avec standing ovation pour Nina Stemme.
Nous avons applaudi inlassablement les chanteurs et Petrenko pendant 30 minutes.

Vinke inégal mais émouvant au III.
Orchestre sublime et Nina Stemme énorme.
Je suis marqué à vie par sa Brünnhilde.

Si je ne devais retenir qu’un seul moment de ce Ring, ce serait le III de Siegfried et le réveil de Brünnhilde en particulier. Jamais ressenti une telle émotion dans ma vie de lyricomane.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriege Pnburg - BSO Munich - 07/2018

Message par HELENE ADAM » 28 juil. 2018, 12:41

En ce qui me concerne, l'acte 1 de la Walküre, le réveil de Brünnhilde dans l'acte 3 de Siegfried, l'acte 3 de Götterdämerung, resteront comme les plus belles pièces de ce Ring globalement magnifique et qui tient toutes ses promesses, tant au travers de la beauté, de lisibilité, de l'intelligence de la mise en scène que de la magnificience de l'orchestre et de l'ensemble des solistes, le tout mené avec le génie modeste et inoui de ce chef qui a d'ailleurs fait monter l'ensemble de l'orchestre sur la scène à l'issue du Ring, s'effaçant au milieu de ses musiciens, derrière ses chanteurs.
C'est du Wagner sculpté thème après thème, on entend et on voit tous ces passages du Crépuscule qui annonce la fin d'un monde, les leitmotivs qui s'entremêlent, déformés mais reconnaissables, qui semblent parfois vouloir s'échapper de la masse orchestrale mais en restent prisonniers. Il faut un esthète comme Petrenko, un vrai chef d'opéra qui donne le signal à chacun de ses chanteurs et a le geste qui leur indique l'élan à prendre, le tempo à adopter, tout en dirigeant de l'autre main ses musiciens...pour atteindre à chaque instant le sublime.
Fascinant de sens et de beauté, l'émotion vous submerge en permanence au delà des grands moments cités plus haut.
Et puis pour cette dernière journée de l'anneau, chapeau bas à la seule Brünnhilde capable de garder tous ses fabuleux moyens à la fin d'un acte épuisant, et nous servir des nuances pour finir en beauté... Nina Stemme construit son personnage, de la petite Walküre, fifille à son papa, primesautière de la première journée, à la femme blessée, meurtrie et qui salue la fin d'un monde qui se détruit entièrement sous nos yeux, son hommage à Siegfried est sublime, et le retour à l'harmonie, la naissance d'un nouveau monde peut alors apparaitre quand nos jeunes gens du début du Prologue reviennent nager dans Rhin où les filles ont repris l'or volé, cause de tous les malheurs...

Saluts, dernier jour du Ring, photos du site du BSO

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Alors on exulte, on applaudit pendant d'interminables minutes et puis on se retrouve, un peu mélancolique, parce que c'est fini, avec plein de sonorités dans la tête, plein d'images dans les yeux et l'ensemble du Ring qui redéfile : les filles du Rhin, les sarcasmes du grinçant Loge, les géants impressionnants et majestueux (et Huntig), le maléfique Alberich, le sombre et magnifique Siegmund et sa si incandescente Sieglinde, Wotan aux prises avec ses contradictions, Siegfried et son souffre douleur, le génial Mime, d'abord jeune impétueux avant d'être un héros trahi et malmené, Gunther (et Donner), les nornes, les Walkyries, et enfin, surtout bien sûr Brünnhilde...for ever.

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PS : je reviendrai sur les détails de ce Crépuscule qui a été magnifiquement servi par tous les chanteurs, deux petites réserves cependant sur les personnages de Hagen et de Gutrune (à suivre)...Je n'ai aucune réserve par contre sur le Siegfried du Crépuscule, beaucoup plus heldentenor que celui de Siegfried et qui correspond mieux aux qualités vocales de Vinke (son jeu restant parfait).
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 28 juil. 2018, 15:42

Assommé comme beaucoup par Götterdämerung et plus largement par cet extraordinaire Ring de la BSO.
Tellement assommé que j'en ai oublié l’éclipse en sortant !

Okka von der Damerau que je n'avais pas appréciée en Erda était superbe en Waltraute.
Duo avec Stemme absolument magnifique, grand moment avec ces deux voix immenses.

Excellent Gunther de Markus Eiche, voix belle et puissante laissant présager un gros potentiel dans ce répertoire.
J'ai beaucoup aimé la Gutrune de Anna Gabler. Voix certes peu puissante, ça ne projette clairement pas des masses dans la salle mais j'ai adoré son interprétation : la cruche de service superficielle et un peu salope qui arrive à nous émouvoir sur la fin par son désespoir. J'ai trouvé ça très beau.

J'ai eu quelques réserves sur le Hagen de Hans Peter König, voix un peu fatiguée, pas toujours très à l'aise dans les aigus. Mais ça reste puissant et noir. Très beau monologue et l'appel des vassaux de Gunther avait belle allure.
Je n'ai toutefois pas trouvé son interprétation très fouillée de ce personnage si complexe

Courte apparition de l'excellent John Lundgren. J'ai hâte de le voir en Wotan.
Un Albérich de grand luxe, avec une dimension que je n'avais jamais vue auparavant.

Stefan Vinke très bon scéniquement dans son Siegfried en décalage avec le reste du plateau, c'est très convaincant et efficace. Je l'ai trouvé plus à l'aise dans ce registre que dans Siegried. Ca projetait superbement bien.
C'est parti parfois un peu en sucette au III mais je l'ai trouvé très émouvant dans sa mort et dans la scène qui la précède (récit sur le motif de l'oiseau).

Enfin, il reste la plus grande, Nina Stemme. Je n'ai pas de mots pour décrire une performance qui, si on ajoute ce qu'elle nous a transmis comme émotion depuis la Walküre, est absolument énorme. C'est phénoménal, je suis en admiration totale.
Il y a la puissance, la beauté de ce timbre, toute la palette d'expressions dramatiques et d'émotions qu'elle arrive décliner et à faire passer par son chant. Et que final grandiose.
Elle est le personnage central, elle illumine le plateau par sa présence du début à la fin. Mon Dieu !!!
Je l'ai vue passer par tous les stades depuis la Walküre en passant par Siegfried et le réveil jusqu'à la Brünnhilde du Crépuscule, c'est proprement hallucinant.
Ce que j'ai vécu au III de Siegfried est inoubliable.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/2018

Message par Wim » 28 juil. 2018, 23:00

Le meilleur Ring de ma vie, surtout dû au magicien Petrenko et à la phénoménale Stemme. Inoubliable. Quelle présence sur scène, quelle voix la Stemme. Avec ou sans contre-ut, elle domine la scène à chaque apparition.

Un orchestre merveilleux, un plateau de chanteurs de très bons à excellents, malgré quelques faiblesses inévitables (p ex Vinke au début du III de Götterdämmerung qui semble s'enliser complètement et doit forcer pour immédiatement après délivrer un monologue impressionnant), une mes qui suit raisonnablement le livret et ne choque pas. Quelques belles découvertes (Lundgren et Anger). Un public en délire.

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Philippes
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Re: [Attention avalanche de superlatifs] Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/2018

Message par Philippes » 29 juil. 2018, 09:03

Cette année, je n'ai vu à l'arrache que le Crépuscule, et comme tous les spectateurs (au vu de la standing ovation spontanée dès son apparition aux saluts), j'ai été ébloui par Nina Stemme (que j'ai pourtant déjà vue dans ce rôle plusieurs fois) : quelle incarnation, quelle voix, quelle présence sur scène ! Qui peut chanter aujourd'hui (et hier) la scène de l'immolation d'une façon aussi bouleversante, et avec une voix d'une fraicheur incroyable, après s'être aussi peu économisé pendant les deux actes précédents ?
Ce qui fait le prix de cette représentation c'est aussi la direction de Petrenko (qui a sa part dans la performance de Nina Stemme) : cet orchestre n'accompagne pas les chanteurs, il ne les submerge pas, il ne joue pas sa partie sans se préoccuper de la scène (ou l'inverse) (chacun mettra un nom de chef derrière cela) : il est en constant dialogue avec les personnages, il est un acteur du drame. On ne voit pas dans la scène de l'immolation une soliste et un orchestre, mais un duo ; on ne voit pas au début du II, une scène entre un père et son fils, mais un trio avec le troisième personnage de l'orchestre.
Ce qui sort de cette fosse est tout bonnement inouï ("Ruhe, Ruhe, du Gott" : c'est à tomber à la renverse...)

Malheureusement, je crains que l'on ait aucune trace de tout cela (heureusement, il y a les bandes de Bayreuth)

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