OK avec l'essentiel de ce que tu dis (et corrige donc...). Je notais une question de priorité dans les qualités verdiennes pour le Requiem : pas d'abord "un timbre ensoleillé" (parce que c'est l'argument bateau qui me fatigue et qui est sans cesse invoqué pour justifier les glissements des ténors du bel canto vers Verdi alors que pour moi, ça ne colle pas, même ici - même sans aller jusqu'à Alvaro ou Otello ). D'abord une voix capable d'exprimer le tragique et le drame (et notamment dans l'Ingemisco), pas de faire penser à un numéro d'exercice lyrique pour ténor Italien....jerome a écrit : ↑08 juin 2018, 10:17Alors ça, c'est profondément discutable car Pavarotti, qui reste à ce jour la grande référence dans cette oeuvre, avait justement un timbre magnifique et solaire mais il y avait dans son interprétation tout ce que nécessitait sa partie. Une voix solaire n'est pas un problème dans ce Requiem; ce qui compte c'est ce que l'artiste en fait. En revanche il faut que cette voix soit assez large pour s'imposer face aux effectifs choraux et orchestraux. Je ne suis pas spécialement étonné que Barbera, chanteur formidable au demeurant, ait paru sous-dimensionné car il faut bien le rappeler, il n'a pas la moitié des moyens vocaux d'un Pavarotti.HELENE ADAM a écrit : ↑08 juin 2018, 06:45Quant à Barbera, que j'aime énormément dans le bel canto, il s'égare totalement dans Verdi pour lequel il n'a aucune des qualités vocales. Le Requiem (comme d'autres rôles verdiens dramatiques d'Otello à Alvaro) ne requiert pas d'abord un "beau timbre ensoleillé" mais d'abord une voix profonde et tragique qui domine un orchestre parfois torrentiel et des choeurs massifs. La plupart du temps on le devinait plutôt qu'on l'entendait, petite voix beaucoup trop légère pour cette partition. Son Ingemisco était lyrique au lieu d'être dramatique, et même si, là, on l'entendait au moins dans la première partie où l'orchestre se fait très doux, aucune émotion ne "passait". Il ne se risque pas au crescendo attendu sur les dernières mesures et l'orchestre l'étouffe littéralement et impitoyablement sur ce qui doit être l'une des grandes émotions de ce requiem...
Quant à l'Ingemisco, on peut le faire lyrique et rester très émouvant. On n'y attend pas un Otello.
Evidemment Pavarotti alliait les deux avantages mais bon, c'est aussi ce qui fait son caractère exceptionnel et assez peu reproductible...