Tout pareil. Tous étaient formidables (une petite mention pour Efimov, très émouvant en Innocent). J'ai beaucoup aimé cette version (même si celle de 1872 est peut-être un peu supérieure au niveau du livret), et je ne me suis pas ennuyée une seconde.
Ce n'était pas une version de concert stricto sensu , plutôt une version sans décors ni accessoires, les solistes jouant leur rôle comme d'habitude (ou presque) en ce qui concerne le jeu de scène (et il me semble avec les costumes prévus par la production). Quelqu'un qui aurait vu ça sans être au courant aurait pu se dire "c'est super, cette mise en scène minimaliste"...
J'avais une place au second balcon, mais on nous a permis de nous replacer au parterre, et j'ai finalement "atterri" au rang 15 du parterre.
Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Re: Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Micaela a pleinement raison.
Ce ne fut pas une version concert .
Une scène sombre et nue sous la lumière blafarde des cintres.
Alors les chœurs innombrables dans leur longue tenue noire, de hieratiques , dans l'enveloppe envoûtante de cet orchestre sublime conduit avec un génie des couleurs de Russie fascinant d'emblée, deviennent peuple , et comme le dit Moussorgski, de peuple deviennent foule.
Le drame est là.
Le théâtre est là immédiat, dans une dynamique qui doit tout à cette condensation qui va opérer pendant deux heures dix minutes sans nous lâcher.
Tous les chanteurs vont donner, ainsi, dédoublés entièrement dans leur personnage par ce qu'on appelle l'incarnation ( c'est à dire donner chair) , vont donner épaisseur d'imaginaire, faire exister le rôle par l'unique art du chant à travers le corps livré à la musique.
Être le tsar de toutes les Russies dans ses appartements d'un Kremlin éternel en veste noire chemise blanche torturé par ses culpabilités mortiferes... Nul besoin de décor, de costume, et moins encore d'intention étrangère.
Tout l'art d'un Abdrazakov nous y conduit vertigineusement.
Et tous ainsi se livrent sans qu'on puisse dire qu'un seul de ces artistes ce soir n'a atteint l'excellence de sa partie.
Après ses déboires dans son récent Wotan, comment ne pas souligner l'extraordinaire chanson de Kazan de Evgeny Nikitin.
Incroyable !
Bravo au Chef et à l'orchestre
Bravo aux chœurs et à la maîtrise
Bravo à l'Opéra ; redonnez nous de ces sortes de Représentations de grève où les artistes se transcendent.
Et emportent notre émotion au plus loin.
Bernard
Ce ne fut pas une version concert .
Une scène sombre et nue sous la lumière blafarde des cintres.
Alors les chœurs innombrables dans leur longue tenue noire, de hieratiques , dans l'enveloppe envoûtante de cet orchestre sublime conduit avec un génie des couleurs de Russie fascinant d'emblée, deviennent peuple , et comme le dit Moussorgski, de peuple deviennent foule.
Le drame est là.
Le théâtre est là immédiat, dans une dynamique qui doit tout à cette condensation qui va opérer pendant deux heures dix minutes sans nous lâcher.
Tous les chanteurs vont donner, ainsi, dédoublés entièrement dans leur personnage par ce qu'on appelle l'incarnation ( c'est à dire donner chair) , vont donner épaisseur d'imaginaire, faire exister le rôle par l'unique art du chant à travers le corps livré à la musique.
Être le tsar de toutes les Russies dans ses appartements d'un Kremlin éternel en veste noire chemise blanche torturé par ses culpabilités mortiferes... Nul besoin de décor, de costume, et moins encore d'intention étrangère.
Tout l'art d'un Abdrazakov nous y conduit vertigineusement.
Et tous ainsi se livrent sans qu'on puisse dire qu'un seul de ces artistes ce soir n'a atteint l'excellence de sa partie.
Après ses déboires dans son récent Wotan, comment ne pas souligner l'extraordinaire chanson de Kazan de Evgeny Nikitin.
Incroyable !
Bravo au Chef et à l'orchestre
Bravo aux chœurs et à la maîtrise
Bravo à l'Opéra ; redonnez nous de ces sortes de Représentations de grève où les artistes se transcendent.
Et emportent notre émotion au plus loin.
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Evocation, hommages, ovations.
Bernard
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Re: Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Je ne sais pas si c'était moins bien qu'en version concert puisque c'est la deuxième fois que je vois la version scénique et que j'ai plutot apprécié, les deux fois, la mise en scène sobre, imagée et évocatrice de Van Hove, mais ce soir c'était très intense à nouveau.
Je ne reviens pas sur ce que j'ai écrit pour la séance précédente vue le 13 juin dernier avec Alexander Tsymbalyuk. J'y suis retournée notamment pour entendre Ildar Abdrazakov dans ce rôle. Je crois qu'il est plus intense encore que son collègue tout en ayant un timbre un poil moins beau. Mais, bon dans l'ensemble, on a un plateau vocal de haut niveau (j'ai retrouvé les qualités détaillées que j'avais noté pour chaque chanteur, je ne répète pas). Choeurs excellents, orchestre très en forme grâce à Jurowski manifestement. Ils l'ont remercié par une standing ovation très appuyée.
Parterre bien rempli pour une fois (le reste ?) et très belle soirée, très applaudie.
Je remets le lien avec mon premier CR parce que c'était page 15, après un très très long débat sur Moussorgski et ses versions de Boris...
viewtopic.php?f=6&t=20461&start=140#p348066
Je ne reviens pas sur ce que j'ai écrit pour la séance précédente vue le 13 juin dernier avec Alexander Tsymbalyuk. J'y suis retournée notamment pour entendre Ildar Abdrazakov dans ce rôle. Je crois qu'il est plus intense encore que son collègue tout en ayant un timbre un poil moins beau. Mais, bon dans l'ensemble, on a un plateau vocal de haut niveau (j'ai retrouvé les qualités détaillées que j'avais noté pour chaque chanteur, je ne répète pas). Choeurs excellents, orchestre très en forme grâce à Jurowski manifestement. Ils l'ont remercié par une standing ovation très appuyée.
Parterre bien rempli pour une fois (le reste ?) et très belle soirée, très applaudie.
Je remets le lien avec mon premier CR parce que c'était page 15, après un très très long débat sur Moussorgski et ses versions de Boris...
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Moussorgski - Boris Godounov - Jurowski/Van Hove - ONP - 06/07 - 2018
Hier soir la représentation a eu du mal à remplir les 2700 places de Bastille et je me suis placé au 1 er rang de l orchestre en plein milieu! J ai été complètement envoûté par cette mise en scène puissante et parfaitement lisible avec un usage de la vidéo soulignant avec bonheur l émotion de ce qui ce jouait sur un plateau assez simple dans sa scénographie. La distribution entière est à saluer dès plus petits rôles à l ‘ immense Ildar Abdrazakov . Quant à l orchestre , en grande forme et très concentré , il ne semble pas avoir souffert du départ de Vladimir Jurowski, son successeur Damian Iorio assurant une direction maîtrisée et dramatiquement puissante. Le chœur se surpasse , donnant des frissons d émotion et se jouant une place de soliste tant la direction d’ Ivo van Hove est réglée au couteau.Une de mes plus belles soirees à l ´ ONP cette saison. Public donc restreint mais manifestant longtemps son enthousiasme.