Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Luc ROGER » 15 mars 2018, 10:38

Les vêpres siciliennes, l'opéra français de Verdi, en livestream gratuit ce dimanche 18 mars sur le site du Bayerische Staatsoper

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Affiche parisienne de 1855

Ce dimanche à partir de 18 heures, l'Opéra d'Etat de Bavière (Bayerische Staatsoper) retransmettra gratuitement sur internet sa nouvelle production Les vêpres siciliennes de Giuseppe Verdi. Verdi avait composé cet opéra chanté en français sur un livret d'Eugène Scribe et de Charles Duveyrier. Il lui avait été commandé pour être joué à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle de 1855. Il fut créé le 13 juin 1855 à l'Opéra de Paris salle Le Peletier.

A Munich, l'opéra, mis en scène par Antú Romero Nunes, sera dirigé par Omer Meir Welber, avec, dans les rôles principaux Rachel Willis-Sørensen (Hélène), Helena Zubanovich (Ninetta), Bryan Hymel (Henri), George Petean (Guy de Monfort) et Erwin Schrott (Procida). A noter que Bryan Hymel, actuellement souffrant, pourrait, s'il ne s'est pas rétabli, être remplacé par Leonardo Caimi. Les chorégraphies sont de Dustin Klein.

Pour voir la retransmission via internet
le 18 mars à 18 H ,cliquer sur https://www.staatsoper.de/tv.html?no_cache=1#c9545

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Erwin Schrott (Procida), ballet du Bayerische Staatsoper (Photo Wilfired Hösl)


Résumé de l'action (1)

L'opéra se déroule à Palerme au 13ème siècle alors que les Siciliens se révoltent contre la domination française de le dynastie d'Anjou sur le pays. Les soldats français auraient été égorgés pendant l'office des vêpres qui donne son titre à l'oeuvre.

Dans une note placée en tête de son libretto, Eugène Scribe semble aller un peu loin quand il affirme que les Vêpres siciliennes n'ont jamais existé, que le massacre des Français à Palerme est une pure fiction historique. Si les chroniques du temps rapportent que les soldats de Charles d'Anjou n'ont pas tous été égorgés le même jour, pendant qu'on chantait vêpres, et que les cloches n'ont pas sonné le signal de la révolte, il est cependant prouvé que le 31 mars 1282, le mardi de Pâques, les soldats du roi de Naples ayant serré d'un peu trop près les belles Palermitaines, qui dansaient sur le versant d'une colline non loin de l'église du Saint-Esprit, celles-ci repoussèrent assez énergiquement ces agressions malséantes ; le peuple murmura ; après les menaces vinrent les coups; les Siciliens s'armèrent de haches, de bâtons et de couteaux, et la lutte commença, lutte désespérée dans laquelle la rage des vaincus de la veille disait assez tout ce qu'ils avaient amassé de haine, de colère et de vengeance contre leurs oppresseurs. Cela eut lieu spontanément, sans apprêts et sans mot d'ordre : le massacre dura un mois, et pas un soldat de la garnison ne fut épargné : Malespina, Néocastro et quelques auteurs contemporains sont d'accord là-dessus.

Un médecin de Palerme, nommé Jean de Procida, joua un rôle important dans cette révolte, mais il en fut plutôt l'instigateur que le chef. Il fit á l'étranger de nombreux prosélytes à la cause de l'indépendance de l'île, et s'assura le concours de Pierre d 'Aragon et du pape Clément IV. Ce Jean de Procida est un des principaux personnages du drame inventé par l'imagination féconde de M. Eugène Scribe: on voit que le célèbre académicien, tout en niant l'histoire, n'a pas la prétention d'avoir glané simplement dans le champ vaste de la fantaisie.

Procida, de retour de ses voyages diplomatiques, trouva un auxiliaire intrépide et dévoué dans Henri, le propre fils du gouvèrneur de la Sicile, Guy de Monfort. Henri ignore, bien entendu, le secret de sa naissance sa mère lui a confié qu'elle avait été séduite par un seigneur français, mais la belle Sicilienne n'a pas nommé l'auteur de ce lâche attentat. Henri a été élevé à la cour du duc Frédéric d'Autriche, qui vient d'être mis à mort par l'ordre de Guy de Monfort. La duchesse Hélène pleure son frère et a juré de le venger : Henri met son bras au service de la duchesse, et par la même occasion lui fait l'aveu de son amour, aveu qui est parfaitement accueilli. Monfort sera poignardé au milieu d'un bal qu'il donne à ses hien-aimés Siciliens. Malheureusement, dans l'intervalle, le gouverneur sent remuer en lui la fibre paternelle, et l'idée lui vient de se faire reconnaître de son fils. Aussi au moment où Procida et Hélène, le visage masqué, s'avancent pour frapper Monfort, ils trouvent entre lui et leurs poignards la poitrine de Henri. Les assassins sont jetés en prison : Henri est libre et comblé d'honneurs. Il demande la permission d'aller visiter ses anciens complices, et Monfort n'a rien à lui refuser ; on se figure l'accueil qu'Henri reçoit de sa maîtresse : elle l'appelle traître et parjure. Henri parvient à se justifier, et il jure de mourir plutôt que d'appeler Monfort son père. On fait les apprêts du supplice : les conspirateurs sont amenés dans la salle du conseil, où le gouverneur siége sur un trône de velours cramoisi ; le bourreau attend ses victimes; les moines chantent le De Profundis. "Reconnais que je suis ton père, dit Monfort tout bas à Henri, et je fais grâce aux coupables." - "Jamais !" répond celui-ci. Mais au moment où la hache se lève sur la tète de la jeune fille, Henri, éperdu, se jette aux pieds du gouverneur et s'écrie avec l'accent du désespoir : "Grâce, mon père!" Et Monfort s'adressant à tous :

Oui, grâce ! et plus encor
Pour réconcilier la Sicile et la France,
D'Hélène et de mon fils j'ordonne l'alliance.

Hélène veut repousser une pareille union ; Procida lui souffle à l'oreille que ce mariage est nécessaire à ses projets, et, docile aux ordres du chef de la conspiration, la duchesse met sa main dans celle d'Henri.

Voici quel a été le raisonnement de Procida ; si le mariage n'a pas lieu, les cloches ne sonneront pas, et j'ai besoin des cloches pour faire donner le signal du massacre.

Au commencement du cinquième acte, Hélène est en proie à de violents remords. Décidément elle ne consentira jamais à épouser le fils du meurtrier de son frère ; et d'ailleurs, une fois le peuple soulevé par le carillon, pourra-t-elle soustraire son époux à la vengeance des Siciliens? Tout est prêt pour la cérémonie ; les invités vont se mettre en marche; Monfort prend la tête du cortège; le prêtre attend les fiancés à l'autel. Hélène s'avance vers le gouverneur pour déclarer que "cet hymen ne s'accomplira pas." Mais Procida a deviné le mouvement de la jeune fille, et avant qu'elle n'ait prononcé une -syllabe, il s'écrie : "Cloches, retentissez !" Les Siciliens arrivent de tous côtés, traînant après eux l'incendie et la mort ; Hélène implore la clémence de Procida, non pour elle, mais pour Henri. A la fois médecin et conspirateur, Procida a un cœur de bronze ; au lieu d'arrêter l'élan du peuple, il l'excite de la voix et du geste, et, sans même écouter la prière d'Hélène, il dit aux Siciliens : "Frappez-les tous, Dieu choisira les siens!", mot historique heureusement emprunté par M. Scribe (qui connaît l'histoire) à la guerre des Albigeois. L'époque à laquelle se passe l'entretien ne permet pas d'entendre les coups de fusil, qui font un si bon effet dans le cinquième acte des Huguenots : c'est à peine si le son des cloches donne un peu de relief au léger cliquetis des haches et des poignards; du reste, le peuple ne s'est pas plutôt répandu sur la scène que la toile baisse.

(1) Résumé emprunté à la Revue française de 1855, avec quelques modifications. Le critique de la Revue française avait assisté à la deuxième représentation parisienne.

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par HELENE ADAM » 16 mars 2018, 14:17

Luc ROGER a écrit :
14 mars 2018, 21:34
Leonardo Caimi chantera demain soir également, Bryan Himel étant toujours souffrant.
Et il chantera aussi dimanche 18 mars pour la retransmission et c'est bien dommage pour Bryan Hymel et pour nous car ce dernier est un excellent Henri.(je me consolerai cet été, d'ici là Hymel devrait être remis...)
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Luc ROGER » 16 mars 2018, 14:35

Des Vêpres siciliennes hallucinées à l'Opéra de Munich

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Erwin Schrott (Procida). Toutes les photos sont de Wilfried Hösl.

Dans une lettre adressée le 9 septembre 1854 à son ami Cesarino De Sanctis, Giuseppe Verdi écrivait cette phrase restée célèbre: "Un'opera all'Opéra è fatica da ammazzare un toro" ("Faire un opéra pour l'Opéra [de Paris], c'est un travail à tuer un taureau"). C'est à l'occasion de la deuxième Exposition universelle de Paris de 1855, Verdi avait reçu commande des Vêpres siciliennes, un sujet plutôt épineux puisque il s'agissait de représenter, dans la forme du grand opéra à la française, le massacre des Français par les Siciliens à l'époque de la domination angevine sur la Sicile, et qui plus est, en français, ce qui était une première pour le compositeur. En soi, les sujets de la révolte contre l'occupant et du patriotisme italien ne pouvaient que ravir le compositeur de Nabucco, mais le livret de Scribe et Duveyrier faisait question, prenant des libertés avec la vérité historique, embrouillé et peu crédible, fort éloigné des drames verdiens à la conception beaucoup plus claire et beaucoup plus authentique.

Verdi avait bien essayé à plusieurs reprises d'y faire apporter des modifications, mais sans succès. Début janvier 1855, il avait à ce propos écrit un lettre au directeur de l'Opéra de Paris dans laquelle il se plaignait de l'attitude hautaine de Scribe qui se refusait à tout changement au livret, et décrivait très précisément les problèmes que posait le manque de pathos tout au long de l'opéra, et en particulier dans le cinquième acte dénué de "morceaux émouvants qui arrachent les larmes." Plus avant dans la lettre, Verdi se montrait outré de tout ce qui entache l'honneur des Italiens.

Un siècle et demi plus tard, le problème de ce lamentable et invraisemblable livret reste entier: Scribe et Duveyrier ont plaqué du mauvais Corneille sur un épisode sanglant de l'histoire italienne. Trois protagonistes se voient placés devant des choix cornéliens inextricables: Henri entre d'une part son amour pour Hélène et son patriotisme et de l'autre le devoir filial pour son père retrouvé, Montfort entre les devoirs de sa fonction et son amour paternel, Hélène enfin entre l'amour de la patrie et l'amour de son aimé, qu'elle ne peut considérer que comme traître à sa partie. Verdi, qui termine sa lettre en proposant la "résiliation de l'engagement" sauve la mise par sa magnifique ouverture, les beautés de la ligne mélodique et quelques grands airs comme "Et toi Palerme" le somptueux grand air de Procida à l'acte II, ou "Merci, jeunes amies", le grand air virtuose d'Hélène à l'acte V. Si l'opéra a connu un grand succès au moment de sa création, avec plus de cinquante représentations, il est par la suite resté plutôt marginal et les maisons d'opéra hésitent à s'y attaquer, même s'il connaît actuellement un revival (comme par exemple, à l'occasion du bicentenaire de 2013 à Covent Garden ou à Francfort)

Cette saison, le Bayerische Staatsoper s'est attaqué à la périlleuse entreprise de monter les Vêpres pour la première fois de son histoire, en s'assurant le solide filet d'une prestigieuse équipe: un excellent chef d'orchestre, Omer Meir Wellber, un jeune metteur en scène innovateur et percutant, Antú João Romero Nunes et, heureuse habitude de l'Opéra de Munich, un plateau exceptionnel.

Comme son nom ne l'indique pas, Antú Romero Nunes (35 ans) est allemand et fait depuis 2009 une carrière aussi fulgurante que remarquée dans le domaine théâtral en Allemagne comme au Chili. C'est le Bayerische Staatsoper qui lui a donné l'occasion de faire ses armes à l'opéra en lui confiant la mise en scène de Guillaume Tell en 2014, puis, cette saison. celle des Vêpres siciliennes. Pour les ballets Nunes s'est adjoint la collaboration de Dustin Klein, talentueux danseur demi solo au Bayerisches Staatsballett et qui s'est fait récemment remarquer par ses chorégraphies innovantes. Antonio Romero Nunes revisite l'oeuvre en la rendant fantasmagorique par une mise en scène extrêmement plastique qui privilégie l'art du tableau, qu'il souligne par une utilisation très pointue des lumières et une expression théâtrale appuyée renforcée par les costumes hallucinés de Victoria Behr, et par l'utilisation de masques et des maquillages prononcés. Ses coups d'audace, très heureusement venus, vont jusqu'à prendre la liberté de l'introduction d'interférences musicales techno dans la deuxième partie, dues à Nick & Clemens Prokop, dont la spécialité est l'interaction entre musique classique et technologie moderne. Antú Romero Nunes a relevé le défi de ce livret impossible en offrant un concept d'ensemble visionnaire cohérent qui tient de la représentation d'un rêve cauchemardesque éloigné d'une réalité historique avec laquelle Scribe et Duveyrier avaient de toutes façons déjà pris des libertés. Le ballet techno de la deuxième partie apporte un fantastique à la Dali et ce pathos que le livret ne contient que trop peu, comme si, 160 ans plus tard, la lettre de Verdi avait enfin reçu la réponse attendue.

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le ballet surréaliste de la Sol Dance Company

Le décor minimaliste de Matthias Koch architecture la scène noire et nue d'un grand voile de plastique gris sombre qui se meut, rideau de scène à l'allemande pendant l'ouverture, plus loin immense linceul qui recevra les corps des Siciliens agonisants ou morts. Pas de mobilier si ce n'est à un moment un bloc sombre qui s'ouvre comme une châsse sur une cage de verre contenant le corps d'un saint christique avec une auréole électrique, démultiplié par un jeu des miroirs. Toujours des scènes composées en tableaux avec des images fortes et visionnaires: un choeur d'anachroniques Français en uniformes de la garde nationale révolutionnaire bleus et blancs avec des revers et des manchettes rouges opposés aux Siciliens porteurs de masques de têtes de morts, peuple à l'agonie de morts à peine vivants; un ballet de femmes en robes de mariées bientôt violées par des soldats que Procida a incité à le faire, espérant susciter la révolte des siens, un ballet encore d'êtres imaginaires aux formes surréalistes, dansé par la Sol Dance Company, des filins descendant des cintres porteurs de cadavres de pendus, par le col et par les pieds, mais dont certains se mettent à se mouvoir pour un ballet aérien, puis le choeur porteur de grands miroirs rectangulaires qui viennent se réunir en un mur en front de scène, reflétant les lumières de l'orchestre, et qui s'ouvre ici et là pour laisser passer un des protagonistes perdu dans ce jeu de miroirs comme dans une galerie des glaces; Hélène en robe de mariée entourée de longs voiles blancs qui descendent des cintres et que l'on vient accrocher à sa taille, jeu des formes et de lumières.

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Rachel Willis-Sørensen (Hélène)

Omar Meir Wellber participe de cette vision. Il travaille l'ouverture avec un soin attentif, avec le chant du délicieux motif du violoncelle qui reparaît bientôt appuyé par les autres instruments et finit par éclater sur tout l'orchestre avec un crescendo magnifique. Pour reprendre les mots de Berlioz qui a si bien décrit Les vêpres, le chef israélien fait rendre à l'orchestre "l’intensité pénétrante de l’expression mélodique, la variété somptueuse, la sobriété savante de l’instrumentation, l’ampleur, la poétique sonorité des morceaux d’ensemble, le chaud coloris qu’on voit partout briller, et cette force passionnée mais lente à se déployer, qui forme l’un des traits caractéristiques du génie de Verdi." Et Wellber y excelle avec une sensibilité élégiaque, tout en faisant preuve de souplesse au moment de la surprise de l'interférence techno pour laquelle le maestro se coiffe d'écouteurs. La soprano américaine Rachel Willis-Sørensen fait des débuts très applaudis à l'opéra de Munich avec une interprétation fulgurante d'Hélène, déployant toute sa puissance d'expression dramatique dans "Au sein des mers et battu par l’orage" avec de belles oppositions de clair-obscur, de la nuance, un beau phrasé, et offrant la chaleur et la fluidité de son soprano dans les hauteurs de "Merci, jeunes amies", avec un brio et une agilité rares. George Petean, moins émotionnel mais avec une forte assise scénique, prête son baryton puissant au personnage complexe et schizophrène de Montfort, partagé entre son avidité meurtrière pour le pouvoir et sa paternité retrouvée. Costumé en roi soleil, dominant toute la production, Erwin Schrott, ce chanteur à la voix et au charisme énormes, enveloppe le public dans les chaleurs de son baryton-basse sonore, dans le rôle plus monolithique de Procida, le seul personnage que les affres du doute ne saisissent pas. Erwin Schrott donne un "Et toi Palerme" d'anthologie! Bryan Hymel, souffrant, n'a pu interpréter Henri dans lequel il était très attendu, la rumeur de son triomphe londonien dans ce rôle ayant précédé sa venue. C'est Leonardo Caimi, qui avait chanté en coulisses le cinquième acte lors de la première suite à la perte de voix de Hymel, qui a assuré la deuxième représentation de manière honorable, quoique monocorde et sans éclat, sans parvenir à rendre la complexité du personnage. Les choeurs, entraînés par Stellario Fagone, donnaient certes un chant aux fort beaux accents mais au français malheureusement incompréhensible, et il fallait soit connaître le livret soit lire les surtitres en anglais et en allemand.

On pourra voir ou revoir avec plaisir cette belle production ce dimanche 18 maus 2018 à partir de 18 heures sur la Staatsoper.TV.

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 16 mars 2018, 15:45

Merci Luc.

L'absence de Hymel me semble tout à fait problématique.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par HELENE ADAM » 16 mars 2018, 15:58

Hiero von Stierkopf a écrit :
16 mars 2018, 15:45
Merci Luc.

L'absence de Hymel me semble tout à fait problématique.
+1 ( :cry: )
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par HELENE ADAM » 18 mars 2018, 21:55

J'ai vu avec plaisir la retransmission ce soir (merci à Luc pour tous ces pré-requis précieux :wink: et ces explications sur la mise en scène dans son CR ci-dessus.)
C'est une belle production puissante, fort bien illustrée musicalement et scéniquement (mis à part cette incursion de musique techno que j'ai trouvée peu convaincante malgré un ballet de toute beauté et qui a été copieusement hué-sifflé etc).
Bonne direction d'orchestre, choeurs tout en nuances (mais à la diction aussi déplorable que ceux du Prophète à Berlin), Schrott supersonique, avec un "Palerme" à pleurer, Rachel Willis-Sørensen est une Hélène à la hauteur, qui joue et chante bien un rôle assez hybride et pas forcément facile, Georges Pétéan pas suffisamment combatif et complexe, c'est dommage, mais avec de très grands moments et puis... malgré les applaudissements, un Henri (Leonardo Caimi) très en deçà de l'ensemble de la distribution et on ressent cruellement l'absence de Bryan Hymel (qu'on voit pendant l'entracte en répétition...) qui habite littéralement le personnage ce que jamais son remplaçant ne parvient à faire quand il ne chante pas, parfois, carrément faux.

Or les Vêpres (musicalement très jouissif sur un livret pas terrible) sont un opéra à quatre. Il faut quatre artistes exceptionnels pour que tous les duos, ensemble, solos, ressortent correctement dans l'équilibre général de l'oeuvre.

Bon je me consolerai cet été. :wink:
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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 18 mars 2018, 21:56

Le ballet techno à la fin du IV est une véritable saloperie.
Dommage, car j'ai trouvé la distribution relativement bonne à l'exception notable du ténor.
Schrott, comme à Covent Garden, remplit et illumine la salle de sa voix somptueuse.
Très bonne surprise de Rachel Willis-Sorensen qui a campé une Hélène tout à fait correcte.
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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 18 mars 2018, 22:10

J'ajoute que le ténor qui ne s'est pas particulièrement illustré par son courage (cavatine du IV, duo au V, notamment) a le charisme scénique d'une huître et un français déplorable. Aussi le plus petit volume du plateau.

Quel immense gâchis d'avoir perdu Hymel.
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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 07/2018

Message par HELENE ADAM » 26 juil. 2018, 14:35

Hiero von Stierkopf a écrit :
18 mars 2018, 22:10
Quel immense gâchis d'avoir perdu Hymel.
Pour ce soir 26 juillet, sauf surprise de dernière minute, on a retrouvé Hymel (et tous les autres !), j'ai vérifié en passant voir l'affiche à l'opéra...

Rappel de la distribution
Direction musicale : Omer Meir Wellber
Mise en scène : Antú Romero

Hélène : Rachel Willis-Sørensen
Ninetta : Helena Zubanovich
Henri : Bryan Hymel
Guy de Montfort : George Petean
Procida : Erwin Schrott
Danieli : Matthew Grills
Mainfroid : Galeano Salas
Robert : Callum Thorpe
Thibaut : Long Long
Le Comte de Vaudemont : Johannes Kammler
Le Sire de Béthune : Alexander Milev

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Re: Verdi- Les Vêpres siciliennes- Meier Wellber / Romero Nunes- Munich- 03/2018

Message par Hiero von Stierkopf » 26 juil. 2018, 14:55

Je trouve que Hymel est un excellent Henri. Il m'avait fait forte impression à Covent Garden cette saison.
J'espère qu'il est en forme.
Il faudra subir l'infâme instant techno juste avant le boléro mais pour le reste, la distribution est très bonne.
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