Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège - 01-02/2018
Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège - 01-02/2018
Opéra Royal de Wallonie-Liège
Direction musicale : Speranza Scappucci (A), Pierre Dumoussaud (B)
Mise en scène : Henning Brockhaus
Chef des chœurs : Pierre Iodice
Décors : Margherita Palli
Costumes : Giancarlo Colis
Carmen : Nino Surguladze (C), Gala El Hadidi (D)
Don José : Marc Laho (C), Florian Laconi (D)
Micaëla : Silvia Dalla Benetta
Escamillo : Lionel Lhote (C), Laurent Kubla (D)
Frasquita : Alexia Saffery
Mercédès : Alexise Yerna
Le Dancaïre : Patrick Delcour
Le Remendado : Papuna Tchuradze
Zuniga : Roger Joakim
Moralès/Andres : Alexei Gorbatchev
A : 26, 27, 28, 30 janvier, 1er, 3 février
B : 2, 4, 9 février
C : 26, 28, 30 janvier, 1er, 3 février
D : 27 janvier, 2, 4, 9 février
La représentation du 30 janvier à 20h sera retransmise en direct sur CultureBox.
Le spectacle est également capté pour Musiq'3 et filmé pour Mezzo.
La représentation du vendredi 9 février à 20h sera donnée au Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
Durée : 3h20
Direction musicale : Speranza Scappucci (A), Pierre Dumoussaud (B)
Mise en scène : Henning Brockhaus
Chef des chœurs : Pierre Iodice
Décors : Margherita Palli
Costumes : Giancarlo Colis
Carmen : Nino Surguladze (C), Gala El Hadidi (D)
Don José : Marc Laho (C), Florian Laconi (D)
Micaëla : Silvia Dalla Benetta
Escamillo : Lionel Lhote (C), Laurent Kubla (D)
Frasquita : Alexia Saffery
Mercédès : Alexise Yerna
Le Dancaïre : Patrick Delcour
Le Remendado : Papuna Tchuradze
Zuniga : Roger Joakim
Moralès/Andres : Alexei Gorbatchev
A : 26, 27, 28, 30 janvier, 1er, 3 février
B : 2, 4, 9 février
C : 26, 28, 30 janvier, 1er, 3 février
D : 27 janvier, 2, 4, 9 février
La représentation du 30 janvier à 20h sera retransmise en direct sur CultureBox.
Le spectacle est également capté pour Musiq'3 et filmé pour Mezzo.
La représentation du vendredi 9 février à 20h sera donnée au Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
Durée : 3h20
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - ORW - 1/2/2018
Représentation du 26 janvier 2018
Première de Carmen ce vendredi à Liège. Carmen n'avait pas été donnée à Liège depuis 2010, et la salle est ce soir archicomble, l'ambiance effervescente, d'autant plus que… tapis rouge, caméras… le Roi Albert et la Reine Paola s'installent discrètement (!) au premier balcon… toute la salle se lève…
Le rideau s'ouvre, la célèbre ouverture ne retentit pas tout de suite, elle est précédée d'un ballet sans musique de type flamenco. Si les danseurs portent bien des tenues qui font penser au flamenco, leur danse est plus proche des claquettes, très bruyantes, les danseurs tapant du pied avec ardeur.
Le décor unique représente une piste qui servira alternativement, suivant les besoins, de piste de cirque et d'arènes de corrida, et de tribunes, qui seront utilisées notamment par les chœurs, lors des scènes de rue.
De brefs numéros de cirque seront insérés dans le spectacle, surtout pendant les passages orchestraux. Les numéros de cascade très spectaculaires seront appréciés, mais les scènes de chien savant fortement critiquées. Renseignements pris auprès du metteur en scène, il s'agissait de symboliser la sagesse et l'obéissance nécessaires dans un couple, et le chien savant apparaîtra en même temps que Micaëla. Pourquoi pas…
Les cigarières sont remplacées par des danseuses (genre Moulin Rouge). L'ensemble est très coloré, beau, parfois splendide, parfois… moins.
La direction d'acteurs n'a pas été négligée, et toute la gestuelle, très étudiée sera toujours dynamique et inventive.
Le chœur d'enfant s'octroiera un beau succès en chantant son premier air dans la salle, avant de remonter sur scène pour la suite.
Globalement, la mise en scène est plutôt classique, malgré les épisodes de cirque, les soldats sont en tenue militaire et arrivent en Jeep (électrique) couleur kaki, Don José apparaît sur un scooter (kaki lui aussi, et électrique). Et les didascalies sont à peu près respectées.
Une partie des récitatifs a été conservée, ce qui donne une continuité de narration, et l'on se prend à penser que leur suppression totale donne une légère sensation d'incohérence…
Nino Surguladze est une Carmen épatante : belle, sensuelle, elle joue à merveille la bohémienne fatale, avec une voix corsée, bien projetée, au timbre agréable, et interprète avec fougue les airs bien connus de tous (certains spectateurs se laisseront aller à fredonner…) : l'Amour est enfant de Bohème, les tringles des sistres tintaient, etc.
Marc Laho est très convaincant en Don José avec sa voix claire et puissante, et l'air de la fleur sera particulièrement bien réussi, avec un aigu en voix mixte bien timbré.
Lionel Lhote, un peu enrobé pour un torero (ainsi que Don José, d'ailleurs) interprète l'air du Toréador avec énergie et une très belle voix très sonore qui convient parfaitement à cet air. Il sera fort apprécié à chacune de ses interventions.
Silvia Dalla Benetta est une Micaëla séduisante, mais si la voix est agréable et bien projetée dans le médium, elle devient dure dans les aigus claironnés, dommage.
Speranza Scappucci est un chef merveilleux (une cheffe merveilleuse ?) : précision, dynamisme, sachant donner de l'allant et de l'enthousiasme sans jamais alourdir. Le résultat est splendide : une musique aérienne, claire, qui donne envie de chanter…
Une belle soirée, grâce surtout à Speranza Scappucci...
Jean Yves Courtiau
Photos :© Lorraine Wauters – Opéra Royal de Wallonie-Liège
Première de Carmen ce vendredi à Liège. Carmen n'avait pas été donnée à Liège depuis 2010, et la salle est ce soir archicomble, l'ambiance effervescente, d'autant plus que… tapis rouge, caméras… le Roi Albert et la Reine Paola s'installent discrètement (!) au premier balcon… toute la salle se lève…
Le rideau s'ouvre, la célèbre ouverture ne retentit pas tout de suite, elle est précédée d'un ballet sans musique de type flamenco. Si les danseurs portent bien des tenues qui font penser au flamenco, leur danse est plus proche des claquettes, très bruyantes, les danseurs tapant du pied avec ardeur.
Le décor unique représente une piste qui servira alternativement, suivant les besoins, de piste de cirque et d'arènes de corrida, et de tribunes, qui seront utilisées notamment par les chœurs, lors des scènes de rue.
De brefs numéros de cirque seront insérés dans le spectacle, surtout pendant les passages orchestraux. Les numéros de cascade très spectaculaires seront appréciés, mais les scènes de chien savant fortement critiquées. Renseignements pris auprès du metteur en scène, il s'agissait de symboliser la sagesse et l'obéissance nécessaires dans un couple, et le chien savant apparaîtra en même temps que Micaëla. Pourquoi pas…
Les cigarières sont remplacées par des danseuses (genre Moulin Rouge). L'ensemble est très coloré, beau, parfois splendide, parfois… moins.
La direction d'acteurs n'a pas été négligée, et toute la gestuelle, très étudiée sera toujours dynamique et inventive.
Le chœur d'enfant s'octroiera un beau succès en chantant son premier air dans la salle, avant de remonter sur scène pour la suite.
Globalement, la mise en scène est plutôt classique, malgré les épisodes de cirque, les soldats sont en tenue militaire et arrivent en Jeep (électrique) couleur kaki, Don José apparaît sur un scooter (kaki lui aussi, et électrique). Et les didascalies sont à peu près respectées.
Une partie des récitatifs a été conservée, ce qui donne une continuité de narration, et l'on se prend à penser que leur suppression totale donne une légère sensation d'incohérence…
Nino Surguladze est une Carmen épatante : belle, sensuelle, elle joue à merveille la bohémienne fatale, avec une voix corsée, bien projetée, au timbre agréable, et interprète avec fougue les airs bien connus de tous (certains spectateurs se laisseront aller à fredonner…) : l'Amour est enfant de Bohème, les tringles des sistres tintaient, etc.
Marc Laho est très convaincant en Don José avec sa voix claire et puissante, et l'air de la fleur sera particulièrement bien réussi, avec un aigu en voix mixte bien timbré.
Lionel Lhote, un peu enrobé pour un torero (ainsi que Don José, d'ailleurs) interprète l'air du Toréador avec énergie et une très belle voix très sonore qui convient parfaitement à cet air. Il sera fort apprécié à chacune de ses interventions.
Silvia Dalla Benetta est une Micaëla séduisante, mais si la voix est agréable et bien projetée dans le médium, elle devient dure dans les aigus claironnés, dommage.
Speranza Scappucci est un chef merveilleux (une cheffe merveilleuse ?) : précision, dynamisme, sachant donner de l'allant et de l'enthousiasme sans jamais alourdir. Le résultat est splendide : une musique aérienne, claire, qui donne envie de chanter…
Une belle soirée, grâce surtout à Speranza Scappucci...
Jean Yves Courtiau
Photos :© Lorraine Wauters – Opéra Royal de Wallonie-Liège
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - ORW - 1/2/2018
La conférence Un soir avec ... Carmen ayant eu lieu le mercredi 17 janvier, serait-ce un privilège de ton accréditation que d'avoir pu rencontrer le metteur en scène .Oylandoy a écrit : ↑27 janv. 2018, 23:31Représentation du 26 janvier 2018
... Les numéros de cascade très spectaculaires seront appréciés, mais les scènes de chien savant fortement critiquées. Renseignements pris auprès du metteur en scène, il s'agissait de symboliser la sagesse et l'obéissance nécessaires dans un couple, et le chien savant apparaîtra en même temps que Micaëla. Pourquoi pas…
Jean-Yves Courtiau
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège- 01-02/2018
J'ai été invité au buffet d'après spectacle et j'ai donc pu rencontrer les artistes. Très sympa...
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège- 01-02/2018
Une très belle soirée, pour moi la meilleure depuis le début de saison ... assez décevant, surtout côté mise en scène.
Le décor "cirque" n'apporte rien en soi mais il ne dérange pas l'action avec une mise en scène assez classique et de bonne tenue.
Chacun est à sa place, sait ce qu'il doit faire et le fait bien du plus jeune à l'aîné, que l'on soit soliste ou membre du choeur (j'ai été impressionnée par la bagarre des cigarettières, plus vraie que nature).
On aurait effectivement pu éviter le chien pendant le duo Don José/Michaela ou l'éléphant en papier mâché, menaçant à tout moment de se gameler mais pour une fois, c'est assez furtif.
J'ai aussi beaucoup aimé les dialogues parlés, très bien interprétés par la plupart.
Côté voix, c'est également d'un très bon niveau.
Je n'avais guère aimé Nino Surguladze dans sa Marguerite de la 'Damnation' de Faust, il y a un an. Ici elle interprète une très belle Carmen, parfois un peu caricaturale côté voix mais fantastique côté interprétation du personnage. Superbe 'air de la fleur' de Marc Laho tandis que son combat avec Lionel Lhote donne des frissons (tout cet acte d'ailleurs).
S'il fallait discerner un 1er prix, je l'offrirais volontiers à Speranza Scappucci ! J'ai mis du temps à m'habituer à ce nouveau chef mais j'apprécie de plus en plus sa direction.
Le décor "cirque" n'apporte rien en soi mais il ne dérange pas l'action avec une mise en scène assez classique et de bonne tenue.
Chacun est à sa place, sait ce qu'il doit faire et le fait bien du plus jeune à l'aîné, que l'on soit soliste ou membre du choeur (j'ai été impressionnée par la bagarre des cigarettières, plus vraie que nature).
On aurait effectivement pu éviter le chien pendant le duo Don José/Michaela ou l'éléphant en papier mâché, menaçant à tout moment de se gameler mais pour une fois, c'est assez furtif.
J'ai aussi beaucoup aimé les dialogues parlés, très bien interprétés par la plupart.
Côté voix, c'est également d'un très bon niveau.
Je n'avais guère aimé Nino Surguladze dans sa Marguerite de la 'Damnation' de Faust, il y a un an. Ici elle interprète une très belle Carmen, parfois un peu caricaturale côté voix mais fantastique côté interprétation du personnage. Superbe 'air de la fleur' de Marc Laho tandis que son combat avec Lionel Lhote donne des frissons (tout cet acte d'ailleurs).
S'il fallait discerner un 1er prix, je l'offrirais volontiers à Speranza Scappucci ! J'ai mis du temps à m'habituer à ce nouveau chef mais j'apprécie de plus en plus sa direction.
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège - 01-02/2018
L'air de la fleur était splendide. Mais je me dis que la fin de l'opéra est quand même casse-gueule pour un ténor lyrique.
- PlacidoCarrerotti
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Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - ORW - 1/2/2018
Il a grossi Alagna !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
- Franz Muzzano
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Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - ORW - 1/2/2018
Non, pas "une cheffe merveilleuse", pitié !!!!!
Nous n'avons pas besoin d'artistes, nous avons besoin de gens qui ont besoin d'artistes...
Re: Bizet - Carmen - Scappucci/Brockhaus - Liège - 01-02/2018
Eh bah si .
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
— Shakespeare, Macbeth