Verdi - Don Carlo - Tebar/Marelli - Valence - 12/2017
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Verdi - Don Carlo - Tebar/Marelli - Valence - 12/2017
Rodrigo
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Elisabetta di Valois
María José Siri (9, 15, 21)
María Katzarava (12, 18)
Don Carlo
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Filippo II
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Il Grande Inquisitore
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Un frate
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Tebaldo
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Voce dal cielo
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Arturo Espinosa *
Il Conte di Lerma / Un araldo reale
Matheus Pompeu *
Direcció musical
Ramón Tebar
Direcció d’escena, escenografia i il·luminació
Marco Arturo Marelli
Vestuari
Dagmar Niefind
Producció
Deutsche Oper de Berlín
Cor de la Generalitat
Francesc Perales, director
Orquestra de la Comunitat Valenciana
Cela fait plusieurs années que les prestations de Domingo sont devenues très irrégulières. Je me rappelle avoir vu la dernière d’un Macbeth à Berlin et mes voisins extatiques clamaient que c’était la meilleure de la série, alors que c’était une catastrophe. Son Germont à Bastille était émouvant parce que c’était lui, parce qu’il y avait de beaux moments, mais les difficultés étaient palpables. C’est donc un peu à reculons, mais encouragé par un ami fiable que je suis allé l’entendre en Posa. C’était franchement remarquable. Le rôle est plutôt legato, il y a peu de passages rapides ou agitato, et ça lui convenait à merveille. On a même eu droit aux trilles dans son air (enfin, à peu près). La mort était superbe, dans la lignée de ses Otello. Bien sûr, on entend un ténor et non un baryton, mais c’est le jeu. Physiquement, j’ai noté qu’il marchait vite, mais sans aisance, un peu comme ses personnes âgées qui essaient de faire bonne figure (il ne s’écroule mort qu’au dernier moment d’ailleurs). La différence d’âge marchait bien : Posa était un peu le père affectueux que Carlo n’aura jamais eu.
Un peu déçu par Caré, justement. Toutes les notes sont là, bien projetées, il y a de l’engagement, mais tous les aigus / le haut médium sont un peu pincés, en arrière, sauf quand la note est destinée à être tenue (mais de ce point de vue-là le rôle est difficile). Siri campe une bonne Elisabetta, un peu générique tout de même, avec un long aigu au finale. Urmana a dépassé la date de consommation : les aigus sont une épreuve et elle manque de souffle. Belle surprise avec Alexánder Vinagradov, basse assez jeune (41 je pense) : une voix d’une belle projection et d’une homogénéité rare sur l’ensemble de la tessiture. Bon acteur, mais manquant un peu de prestance. Manque d’italianita également, mais ça se travaille. En tous cas, je pense qu’il y a là un vrai potentiel.
Direction très élégante (et donc manquant de passion et de tripes !) de Ramón Tebar, à la tête d’un orchestre impeccable.
La mise en scène fourmille d’idées, généralement bizarres ou mal venues. La chanson du voile est interrompue par l’arrivée de la reine. Pendant l’autodafé, le peuple s’adresse à Carlo alors qu’il chante les louanges du roi, comme s’ils étaient brimés par une horrible dictature (c’est bien pire : ils se réjouissent du bûcher). Il y a des escadrons de cardinaux qui fouillent tout le monde pour choper les livres interdits et donner ensuite des coups de genoux dans les précieuses pas si ridicules que ça. La voix du ciel est bien réelle et finit par se faire tabasser par les cardinaux, son bébé lui étant arraché (Verdi indiquait qu’il fallait que personne ne prête attention à la voix). Le Grand Inquisiteur est invité à s’asseoir sur le lit Ikea du roi. Il y a souvent une personne de plus que prévu (voire plus) : la cours masculine est présente au début de la scène des jardins. Posa assiste au début de l’entrevue entre Carlo et Eboli, le « Don fatale » est chanté devant la reine, etc. Tout ça n’est pas follement gênant, mais bon. Tout le début du III est superbement travaillé. Une belle surprise, donc.
Plácido Domingo
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Cela fait plusieurs années que les prestations de Domingo sont devenues très irrégulières. Je me rappelle avoir vu la dernière d’un Macbeth à Berlin et mes voisins extatiques clamaient que c’était la meilleure de la série, alors que c’était une catastrophe. Son Germont à Bastille était émouvant parce que c’était lui, parce qu’il y avait de beaux moments, mais les difficultés étaient palpables. C’est donc un peu à reculons, mais encouragé par un ami fiable que je suis allé l’entendre en Posa. C’était franchement remarquable. Le rôle est plutôt legato, il y a peu de passages rapides ou agitato, et ça lui convenait à merveille. On a même eu droit aux trilles dans son air (enfin, à peu près). La mort était superbe, dans la lignée de ses Otello. Bien sûr, on entend un ténor et non un baryton, mais c’est le jeu. Physiquement, j’ai noté qu’il marchait vite, mais sans aisance, un peu comme ses personnes âgées qui essaient de faire bonne figure (il ne s’écroule mort qu’au dernier moment d’ailleurs). La différence d’âge marchait bien : Posa était un peu le père affectueux que Carlo n’aura jamais eu.
Un peu déçu par Caré, justement. Toutes les notes sont là, bien projetées, il y a de l’engagement, mais tous les aigus / le haut médium sont un peu pincés, en arrière, sauf quand la note est destinée à être tenue (mais de ce point de vue-là le rôle est difficile). Siri campe une bonne Elisabetta, un peu générique tout de même, avec un long aigu au finale. Urmana a dépassé la date de consommation : les aigus sont une épreuve et elle manque de souffle. Belle surprise avec Alexánder Vinagradov, basse assez jeune (41 je pense) : une voix d’une belle projection et d’une homogénéité rare sur l’ensemble de la tessiture. Bon acteur, mais manquant un peu de prestance. Manque d’italianita également, mais ça se travaille. En tous cas, je pense qu’il y a là un vrai potentiel.
Direction très élégante (et donc manquant de passion et de tripes !) de Ramón Tebar, à la tête d’un orchestre impeccable.
La mise en scène fourmille d’idées, généralement bizarres ou mal venues. La chanson du voile est interrompue par l’arrivée de la reine. Pendant l’autodafé, le peuple s’adresse à Carlo alors qu’il chante les louanges du roi, comme s’ils étaient brimés par une horrible dictature (c’est bien pire : ils se réjouissent du bûcher). Il y a des escadrons de cardinaux qui fouillent tout le monde pour choper les livres interdits et donner ensuite des coups de genoux dans les précieuses pas si ridicules que ça. La voix du ciel est bien réelle et finit par se faire tabasser par les cardinaux, son bébé lui étant arraché (Verdi indiquait qu’il fallait que personne ne prête attention à la voix). Le Grand Inquisiteur est invité à s’asseoir sur le lit Ikea du roi. Il y a souvent une personne de plus que prévu (voire plus) : la cours masculine est présente au début de la scène des jardins. Posa assiste au début de l’entrevue entre Carlo et Eboli, le « Don fatale » est chanté devant la reine, etc. Tout ça n’est pas follement gênant, mais bon. Tout le début du III est superbement travaillé. Une belle surprise, donc.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
merciPlacidoCarrerotti a écrit : ↑18 déc. 2017, 15:34
Belle surprise avec Alexánder Vinagradov, basse assez jeune (41 je pense) : une voix d’une belle projection et d’une homogénéité rare sur l’ensemble de la tessiture. Bon acteur, mais manquant un peu de prestance. Manque d’italianita également, mais ça se travaille. En tous cas, je pense qu’il y a là un vrai potentiel. Direction très élégante (et donc manquant de passion et de tripes !) de Ramón Tebar, à la tête d’un orchestre impeccable.
Vinogradov a un fil ici depuis qu'il m'a scotchée dans Babi Yar
viewtopic.php?f=21&t=16789&hilit=Alexandre+vinogradov
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
Ah Vinogradov (entendu dans les vêpres à Valence), quel plaisir !
Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
Déjà 41 ans Vinogradov ? Mais il n'a même pas encore chanté de rôles de premier plan (du moins en Occident). Au ROH ces dernières saisons il n'a fait que de la figuration (un petit rôle dans Guillaume Tell, quelques Escamillo). Au secours, il y a urgence là... !!
Concernant Andrea Caré, ce que tu décris (le haut medium en arrière) ne m'avait jamais frappé chez lui. Comment cela peut-il s'expliquer techniquement ? Est-ce que cela peut provenir d'une usure des moyens ? (déjà....)
Concernant Andrea Caré, ce que tu décris (le haut medium en arrière) ne m'avait jamais frappé chez lui. Comment cela peut-il s'expliquer techniquement ? Est-ce que cela peut provenir d'une usure des moyens ? (déjà....)
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
Paco, je sais que tu es souvent dans la perfide Albion, mais Valence, c'est l'occident !
Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
(et en plus c'est une de mes villes préférées en Europe du Sud !). Mais ce Filippo II est son vrai grand premier rôle en Occident justement, c'est pour cela que je découvre avec stupéfaction dans le CR de Placido qu'il a déjà 41 ans (Alexander, pas PlacidoMariaStuarda a écrit : ↑18 déc. 2017, 16:08Paco, je sais que tu es souvent dans la perfide Albion, mais Valence, c'est l'occident !
(en plus, Vinogradov a un physique un peu "baby face" qui le donne plutôt trentenaire que quadra...)
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
à Valence, il avait chanté Procida qui est également un très beau rôle.paco a écrit : ↑18 déc. 2017, 16:09(et en plus c'est une de mes villes préférées en Europe du Sud !). Mais ce Filippo II est son vrai grand premier rôle en Occident justement, c'est pour cela que je découvre avec stupéfaction dans le CR de Placido qu'il a déjà 41 ans (Alexander, pas PlacidoMariaStuarda a écrit : ↑18 déc. 2017, 16:08Paco, je sais que tu es souvent dans la perfide Albion, mais Valence, c'est l'occident !
(en plus, Vinogradov a un physique un peu "baby face" qui le donne plutôt trentenaire que quadra...)
http://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6& ... vinogradov
En effet, que font nos autres directeurs d'opéras ? (ou l'art de passer à côté de grands artistes)
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar / Marelli - Valence - 15/12/17
D'accord avec son sous-emploi. Il sera Walter dans Luisa Miller et Bidebent dans Lucia, les deux de suite au MET. Son physique est effectivement celui d'un jeune premier ce qui est rarement le personnage des Basses....paco a écrit : ↑18 déc. 2017, 16:09(et en plus c'est une de mes villes préférées en Europe du Sud !). Mais ce Filippo II est son vrai grand premier rôle en Occident justement, c'est pour cela que je découvre avec stupéfaction dans le CR de Placido qu'il a déjà 41 ans (Alexander, pas PlacidoMariaStuarda a écrit : ↑18 déc. 2017, 16:08Paco, je sais que tu es souvent dans la perfide Albion, mais Valence, c'est l'occident !
(en plus, Vinogradov a un physique un peu "baby face" qui le donne plutôt trentenaire que quadra...)
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
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Re: Verdi - Don Carlo - Tebar/Marelli - Valence - 12/2017
j'avais oublié cette photo : en fait elle date beaucoup, il devait être en tout début de carrière là, il n'a plus tout à fait le même physique aujourd'hui (normal, il a mûri)
Re: Verdi - Don Carlo - Tebar/Marelli - Valence - 12/2017
Alexander Vinogradov a, quand même, chanté Don Ruy Gomez de Silva dans le Ernani de Verdi donné à Monte-Carlo en avril 2014.
Ce spectacle a, d'abord été télédiffusé, et est, depuis peu, disponible sur DVD (Arthaus Musik 109344).
fomalhaut
Ce spectacle a, d'abord été télédiffusé, et est, depuis peu, disponible sur DVD (Arthaus Musik 109344).
fomalhaut