Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
- MariaStuarda
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Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Francesco Cilea
Adrienne Lecouvreur
Chef d'orchestre : Maurizio Benini
Mise en scène : David Livermore
Décors : David Livermore & Gio Forma
Costumes : Gianluca Falaschi
Lumières : Nicolas Bovey
Chorégraphie : Eugénie Andrin
Chef de chœur : Stefano Visconti
Maurizio, Comte de Saxe : Roberto Alagna
Michonnet, régisseur de la Comédie française : Alberto Mastromarino
Adriana Lecouvreur, de la Comédie française : Barbara Fritolli
La Princesse de Bouillon : Marianne Cornetti
Le Prince de Bouillon : Alessandro Spina
L’abbé de Chazeuil : Luca Casalin
Quinault, de la Comédie française : Antoine Garcin
Poisson, de la Comédie française : Enrico Casari
Mlle Jouvenot, de la Comédie française : Diletta Scandiuzzi
Mlle Dangeville, de la Comédie française : Loriana Castellano
crédits : opera de monte-carlo
Représentation du dimanche 26 novembre 2017
2 semaines après la Adrienne de Vienne dominée par la fantastique et presque surnaturelle Anna Netrebko, on retrouvait cet opéra dans un format, sur le papier, dirons nous, à priori plus normal et plus homogène.
La mise en scène de Davide Livermore prend le parti de déplacer l’action pendant la 1ère guerre mondiale pour y côtoyer Sarah Bernhardt et le cinéma muet de Gloria Swanson. Un choix parfois artificiel qui tire délibérément l’histoire vers le noir et impose une ambiance mortifère pas forcément nécessaire pour une œuvre déjà très chargée dramatiquement. Pour autant, cela fonctionne parfaitement tant les scènes sont efficaces et les acteurs impeccables, tant la distribution est idoine et homogène, tant la tension orchestrale ne faiblit jamais, contrastée sans jamais sombrer dans le pompiérisme que nous infligeait Pido à Vienne.
Chez McVicar on était enrobé dans un décor riche et confortable, écrin pour les stars qui s’y distinguent; chez Livermore on est happé dans une mise en scène sûrement plus lisible et finalement tout aussi efficace. On est là pour un drame très théâtral et le jeu très théâtralisé (comme je l’ai dit “façon cinéma muet”) évolue dans un contexte très signifiant dramatiquement.
Maurizio Benini, familier de cet opéra depuis bien longtemps, ménage ses chanteurs, fait admirablement sonner les cuivres du Philharmonique de Monte-Carlo et pleurer ses violons quand il le faut. Il fait résonner la musique de façon “dramatique” et cela colle parfaitement à l’ensemble.
Alberto Mastromarino a une belle voix mais probablement plus bouffe que propice aux déchirements amoureux de Michonnet.
Marianne Cornetti est l’archétype de la Princesse de Bouillon que j’aime, flirtant avec le vulgaire, gueulant dès le début ses contrariétés amoureuses, brutalisant Adrienne et ceux qui sont sur son chemin; un cyclone qui n’a de princesse que le titre. Les graves sont là, le volume est là et peu importe le vibrato, elle déboule, nous secoue comme il faut, peste et maudit, et cette véritable brute “en robe” nous donne bien du plaisir.
Barbara Frittoli est une habituée du rôle; il lui est totalement familier et elle maîtrise les ressorts de la comédienne-chanteuse et notamment les moments parlés combinés à ses explosions lyriques si typiques de Adrienne Lecouvreur. Malgré le temps qui passe, la chanteuse continue à imposer cette interprétation tellement “italienne” qui colle si bien aux traditions des théâtres de la botte. Parfois un peu en retrait par rapport à ses deux compères dans les premières parties, elle prend sa revanche de manière exemplaire dans la scène finale qui vous prend à la gorge.
Enfin, Roberto Alagna compose un Maurizio plus soldat que Comte (mais nous sommes en pleine guerre), plus frustre que noble dans l’attitude mais tellement racé dans cette prononciation et ce chant si clairs, si délicieusement italiens. Par moments, comme on en prend l’habitude avec Roberto, les aigus se detimbrent et s’ouvrent. Peu importe car cet enjôleur, ce charmeur, cet esthète du chant sait nous séduire, surtout lorsqu’il décide, pour notre plaisir, de revisiter un rôle aussi beau que Maurizio.
Au final, bien que tellement différente de celle de Vienne, voilà une représentation qui, en quelques jours, a doublé notre plaisir d’écouter cette si belle partition de Cilea. Que demander de plus ?
Paul Fourier
Adrienne Lecouvreur
Chef d'orchestre : Maurizio Benini
Mise en scène : David Livermore
Décors : David Livermore & Gio Forma
Costumes : Gianluca Falaschi
Lumières : Nicolas Bovey
Chorégraphie : Eugénie Andrin
Chef de chœur : Stefano Visconti
Maurizio, Comte de Saxe : Roberto Alagna
Michonnet, régisseur de la Comédie française : Alberto Mastromarino
Adriana Lecouvreur, de la Comédie française : Barbara Fritolli
La Princesse de Bouillon : Marianne Cornetti
Le Prince de Bouillon : Alessandro Spina
L’abbé de Chazeuil : Luca Casalin
Quinault, de la Comédie française : Antoine Garcin
Poisson, de la Comédie française : Enrico Casari
Mlle Jouvenot, de la Comédie française : Diletta Scandiuzzi
Mlle Dangeville, de la Comédie française : Loriana Castellano
crédits : opera de monte-carlo
Représentation du dimanche 26 novembre 2017
2 semaines après la Adrienne de Vienne dominée par la fantastique et presque surnaturelle Anna Netrebko, on retrouvait cet opéra dans un format, sur le papier, dirons nous, à priori plus normal et plus homogène.
La mise en scène de Davide Livermore prend le parti de déplacer l’action pendant la 1ère guerre mondiale pour y côtoyer Sarah Bernhardt et le cinéma muet de Gloria Swanson. Un choix parfois artificiel qui tire délibérément l’histoire vers le noir et impose une ambiance mortifère pas forcément nécessaire pour une œuvre déjà très chargée dramatiquement. Pour autant, cela fonctionne parfaitement tant les scènes sont efficaces et les acteurs impeccables, tant la distribution est idoine et homogène, tant la tension orchestrale ne faiblit jamais, contrastée sans jamais sombrer dans le pompiérisme que nous infligeait Pido à Vienne.
Chez McVicar on était enrobé dans un décor riche et confortable, écrin pour les stars qui s’y distinguent; chez Livermore on est happé dans une mise en scène sûrement plus lisible et finalement tout aussi efficace. On est là pour un drame très théâtral et le jeu très théâtralisé (comme je l’ai dit “façon cinéma muet”) évolue dans un contexte très signifiant dramatiquement.
Maurizio Benini, familier de cet opéra depuis bien longtemps, ménage ses chanteurs, fait admirablement sonner les cuivres du Philharmonique de Monte-Carlo et pleurer ses violons quand il le faut. Il fait résonner la musique de façon “dramatique” et cela colle parfaitement à l’ensemble.
Alberto Mastromarino a une belle voix mais probablement plus bouffe que propice aux déchirements amoureux de Michonnet.
Marianne Cornetti est l’archétype de la Princesse de Bouillon que j’aime, flirtant avec le vulgaire, gueulant dès le début ses contrariétés amoureuses, brutalisant Adrienne et ceux qui sont sur son chemin; un cyclone qui n’a de princesse que le titre. Les graves sont là, le volume est là et peu importe le vibrato, elle déboule, nous secoue comme il faut, peste et maudit, et cette véritable brute “en robe” nous donne bien du plaisir.
Barbara Frittoli est une habituée du rôle; il lui est totalement familier et elle maîtrise les ressorts de la comédienne-chanteuse et notamment les moments parlés combinés à ses explosions lyriques si typiques de Adrienne Lecouvreur. Malgré le temps qui passe, la chanteuse continue à imposer cette interprétation tellement “italienne” qui colle si bien aux traditions des théâtres de la botte. Parfois un peu en retrait par rapport à ses deux compères dans les premières parties, elle prend sa revanche de manière exemplaire dans la scène finale qui vous prend à la gorge.
Enfin, Roberto Alagna compose un Maurizio plus soldat que Comte (mais nous sommes en pleine guerre), plus frustre que noble dans l’attitude mais tellement racé dans cette prononciation et ce chant si clairs, si délicieusement italiens. Par moments, comme on en prend l’habitude avec Roberto, les aigus se detimbrent et s’ouvrent. Peu importe car cet enjôleur, ce charmeur, cet esthète du chant sait nous séduire, surtout lorsqu’il décide, pour notre plaisir, de revisiter un rôle aussi beau que Maurizio.
Au final, bien que tellement différente de celle de Vienne, voilà une représentation qui, en quelques jours, a doublé notre plaisir d’écouter cette si belle partition de Cilea. Que demander de plus ?
Paul Fourier
- MariaStuarda
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
- Christopher
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Moi aussi je serai là
- MariaStuarda
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Alors tous au bar à l’entracte !!!
- MariaStuarda
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Très belle Adrienne Lecouvreur ! CR à suivre
Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Quel investissement ! Vite, ton CR !
- PlacidoCarrerotti
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
J'ai lu que Roberto était malade ?!?
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
- MariaStuarda
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Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
Un malade plutôt bien portant !
Re: Cilea - Adriana Lecouvreur - Benini/Livermore – Monte-Carlo - 11/2017
J’ai entendu hier qu’il avait eu des pbm mais je ne sais pas à quelle représentation. Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est qu’il n’en avait pas.
— édité
Il aurait eu une trachéite.
— édité
Il aurait eu une trachéite.