Rossini - Tancredi - Carella - vc - Marseille - 10/2017

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Rossini - Tancredi - Carella - vc - Marseille - 10/2017

Message par jpb30 » 23 oct. 2017, 22:05

Mélodrame héroïque en 2 actes
Livret de Gaetano ROSSI
d’après la tragédie de Voltaire, Tancrède
Création à Venise, Teatro La Fenice, le 6 février 1813
Dernière représentation à l’Opéra de Marseille, le 23 juin 2001
VERSION CONCERTANTE
Direction musicale : Giuliano CARELLA
Tancredi : Daniela Barcellona
Amenaïde : Annick Massis
Isaura : Victoria Yarovaya
Roggiero : Ahlima Mhamdi
Argirio : Shi Yijie
Orbazzano : Patrick Bolleire

Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille


Extrait du programme :
« C’est la jeunesse, le génie dans toute sa naïveté… » disait Stendhal de cet opéra qui fit de Rossini une célébrité mondiale et permet encore aujourd’hui à de rares cantatrices virtuoses de s’y illustrer.

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Re: Rossini - Tancredi - Carella - vc - Marseille - 10/2017

Message par jpb30 » 25 oct. 2017, 20:28

Inspiré de la tragédie de Voltaire mais avec un dénouement moins cruel cet opéra nous dévoile que Rossini âgé de 21 ans aborde une grande carrière. On y découvre déjà son style si personnel avec en particulier ces quintuors ou sextuors où les voix s’enchevêtrent dans des rythmes endiablés mêlant vocalises et voix « pizzicatées ».
Est-ce Rossini ou Annick Massis qui ont attiré plus des spectateurs dans cette version concertante que dans la Favorite donnée également en version concertante la semaine passée ? On ne sait ! mais ces deux opéras furent deux grands moments vécus à Marseille.
Malgré quelques incertitudes dans la direction de Giuliano Carella, l’orchestre a su exprimer le drame de l’œuvre où le déchirement intellectuel de tous les participants ne laisse que rarement place à la joie et au bonheur. Les chœurs tantôt soldats tantôt foule ont un sens précis de la nuance.
Le plateau des solistes est très homogène. L’annonce faite en début de spectacle précisant qu’Annick Massis souffrante tenait à assurer son engagement a plongé dans l’incertitude ses fans mais si elle n’a pas donné à sa voix toute la puissance que requiert son rôle elle a par sa technicité largement su emporter l’enthousiasme du public, sa voix fruitée, ses vocalises légères, sa modulation étaient intacts. Dans l’air célèbre « di tanti palpiti », contrairement à son habitude, le public marseillais a attendu l’extinction de la dernière note pour lancer des « Brava » tonitruants. Son père (Argirio) Yijie Shi (au demeurant bien plus jeune qu’elle !) roi de Syracuse, rôle généralement dévolu à une basse, doit par son timbre de ténor affirmer sa puissance. En tant que roi, il sait lâcher ses notes avec limpidité et fermeté pour condamner sa fille, il sait aussi en tant que père exprimer la douleur qu’il ressent en la perdant. Sa puissance vocale jamais forcée va de pair avec une projection très maitrisée. Rarement entendu en France, ce fut un plaisir de le découvrir. Le rôle bref de Roggiero était interprété par Ahlima Mhamdi qui nous a enchanté dans son aria du dernier acte. Plus discrète Victoria Yarovaya assume sa partition avec élégance. Habitué du plateau marseillais Patrick Bollière lance toujours avec chaleur sa voix séduisante de basse même lorsqu’il condamne à mort celle qui lui est promise. A tout seigneur tout honneur : Daniela Barcellona interprète le drame vécu par Tancrède avec puissance et intelligence. Elle connaît parfaitement ce personnage puisqu’elle fut accueillie déjà à Marseille en 2001 et qu’elle a tenu ce rôle à Pesaro, Madrid, Tokyo etc. Le duo vibrant du 2me tableau « L’aura che intorno spiri » avec Aménaïde, le solo poignant au 4me tableau dans le montagne « Ah que scordar non so » ne sont que deux exemples du plaisir offert à son public. Elle passe des graves aux aigus avec aisance, ses vocalises sont parfaites, sa puissance est impressionnante. Chaque phrase chantée reflète la pertinence de l’instant. Citons Stendhal : « Avant Rossini il y avait bien souvent de la longueur et de la lenteur dans les opéras… Rossini… entreprit la besogne de porter la vie dans l’opéra seria » C’est toute l’impression qui se dégage de ce Tancredi marseillais.
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Re: Rossini - Tancredi - Carella - vc - Marseille - 10/2017

Message par raph13 » 25 oct. 2017, 22:22

L'air "Di tanti palpiti" est chanté par Tancredi, pas Amenaide.
Signalons que Barcellona et Massis chantaient toutes deux dans la dernière production de cet opéra à Marseille en 2001.
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Re: Rossini - Tancredi - Carella - vc - Marseille - 10/2017

Message par wababelooba » 25 oct. 2017, 22:46

Et Argirio est bien définitivement un ténor.

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