Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Je tiens à préciser qu'elle n'est pas chauve , elle a une coiffe sur la tête.
- PlacidoCarrerotti
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Tu avais déjà dit ça pour Bartoli et pourtant !
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Je suis parfois capable de faire beaucoup de conneries pour voir Kunde mais il y a quand même des limites.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !
- MariaStuarda
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Moi je le verrai avec Pirozzi; ça sera ... différent.Hiero von Stierkopf a écrit : ↑18 oct. 2017, 13:56Je suis parfois capable de faire beaucoup de conneries pour voir Kunde mais il y a quand même des limites.
Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Et bien le débat est clos sur la Norma chauve puisque, en fait, elle porte tout au long de l'opéra une coiffe.
Signalons la présence de Jessica Pratt dans la salle.
j'essaye de pondre dans l'après-midi
Signalons la présence de Jessica Pratt dans la salle.
j'essaye de pondre dans l'après-midi
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Veux-tu dire qu'après la coiffe, tu as remarqué quelque chose de neuf ?
Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Non après la coiffe elle est venue à un repas dans le foyer de belle humeur après son triomphe et elle avait son allure habituelle
Le civet de marcassin était très bon mais je n'ai peut être pas bien compris ta question. ..
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Je viens de publier ma critique de la première en tête de ce fil.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Bellini - Norma - Zanetti/Garattini Raimondi - Liège/Charleroi - 10-11/2017
Représentation du 22 octobre
C'est une très belle après-midi de bel canto que nous a offert l'ORW.
Évacuons rapidement la production de Davide Garattini Raimondi : le spectacle offre une esthétique kitsch à souhait, avec force rochers de carton-pâte, éclairages flashy et fumigènes. Les costumes sont comme souvent à Liège d'inspiration science-fiction des années 80, avec des couleurs criardes.
L'idée de diviser la scène en plusieurs étages est l'une des rares bonnes trouvailles du spectacle, le premier plan étant réservé aux scènes privées, les niveaux supérieurs voyant se dérouler les scènes de groupe.
Le véritable point noir du spectacle est l'utilisation incessante de danseurs, exécutant des chorégraphies plus ridicules les unes que les autres, le sommet étant le "sacrifice des vierges gauloises par les soldats romains" pendant le sublime duo "O rimembrenza", censé représenter avec une finesse colossale la faute commise par les deux femmes lorsqu'elles ont cédé aux charmes de l'ennemi...
Ces gesticulations incessantes et actions parallèles inutiles (les enfants de Norma qui espionnent Adalgisa et Pollione pendant leur duo, les cordages tombant des cintres pendant le deuxième duo des deux femmes, les éléments d'architecture romaine prenant place sur scène pendant les mesures finales de l'opéra) sont autant de distractions qui perturbent l'écoute, et sont surtout d'une rare lourdeur symbolique.
La distribution réunie, même si elle n'est pas totalement idoine, procure cependant de grandes joies vocales.
Oui, Patrizia Ciofi n'a pas "la voix du rôle", elle manque de largeur, le médium appauvri ôte de l'impact aux passages les plus exposés, et elle n'a pas la stature de tragédienne à laquelle on est habitué pour ce personnage.
Cependant, elle a l'intelligence de chanter ce rôle à sa manière, sans forcer, avec une science belcantiste rare, un talent de diseuse et de coloriste qui font que l'émotion est toujours présente dans ce chant à fleur de lèvre, aux mille nuances.
Sa compréhension du rôle, qu'elle chante pourtant pour la première fois, est d'une grande profondeur et l'accueil triomphal que lui réserve le public aux saluts la fait fondre en larmes.
Sa voix aux claires couleurs lunaires se marie à merveille avec celle plus sombre et corsée de Jose Maria Lo Monaco, qui est une Adalgisa de rêve. Nonobstant un extrême aigu parfois métallique, la mezzo signe ici une remarquable composition, d'un chant à la fois passionné et élégant qui sait traduire à merveille les affres de la jeune prêtresse.
Leurs duos sont de purs moments de grâce, ornés de variations délicates et d'un goût toujours impeccable.
Face à ces deux fines musiciennes, le Pollione claironnant de Gregory Kunde apparaît moins raffiné, ce qui colle parfaitement à son personnage de Romain orgueilleux. On admire une fois de plus l'éclat de ce chant viril, rompu aux exigences de virtuosité (avec une reprise variée de sa cabalette d'entrée) et qui impressionne par son impact.
Le jeu n'est pas toujours des plus fins, mais on ne peut qu'applaudir cette superbe démonstration vocale, qui répond parfaitement aux exigences de Bellini.
L'Oroveso d'Andrea Concetti est plus effacé face à ce trio survolté mais s'acquitte honorablement de sa tâche.
La réussite de cette représentation doit également beaucoup à la baguette de Massimo Zanetti. Il est rare d'avoir dans ce répertoire un chef qui offre une aussi bonne compréhension du style et du rythme, tout en gardant une attention sans faille sur les chanteurs, qu'il couve et soutient amoureusement. Si l'orchestre affiche quelques faiblesses du côté des cuivres, et si l'on regrette une banda très mal sonorisée depuis les coulisses (et carrément inaudible lors du final de l'acte I), on se réjouit de cette belle réussite musicale.
Salle comble et très enthousiaste mais public dominical bruyant et catarrheux en diable...
C'est une très belle après-midi de bel canto que nous a offert l'ORW.
Évacuons rapidement la production de Davide Garattini Raimondi : le spectacle offre une esthétique kitsch à souhait, avec force rochers de carton-pâte, éclairages flashy et fumigènes. Les costumes sont comme souvent à Liège d'inspiration science-fiction des années 80, avec des couleurs criardes.
L'idée de diviser la scène en plusieurs étages est l'une des rares bonnes trouvailles du spectacle, le premier plan étant réservé aux scènes privées, les niveaux supérieurs voyant se dérouler les scènes de groupe.
Le véritable point noir du spectacle est l'utilisation incessante de danseurs, exécutant des chorégraphies plus ridicules les unes que les autres, le sommet étant le "sacrifice des vierges gauloises par les soldats romains" pendant le sublime duo "O rimembrenza", censé représenter avec une finesse colossale la faute commise par les deux femmes lorsqu'elles ont cédé aux charmes de l'ennemi...
Ces gesticulations incessantes et actions parallèles inutiles (les enfants de Norma qui espionnent Adalgisa et Pollione pendant leur duo, les cordages tombant des cintres pendant le deuxième duo des deux femmes, les éléments d'architecture romaine prenant place sur scène pendant les mesures finales de l'opéra) sont autant de distractions qui perturbent l'écoute, et sont surtout d'une rare lourdeur symbolique.
La distribution réunie, même si elle n'est pas totalement idoine, procure cependant de grandes joies vocales.
Oui, Patrizia Ciofi n'a pas "la voix du rôle", elle manque de largeur, le médium appauvri ôte de l'impact aux passages les plus exposés, et elle n'a pas la stature de tragédienne à laquelle on est habitué pour ce personnage.
Cependant, elle a l'intelligence de chanter ce rôle à sa manière, sans forcer, avec une science belcantiste rare, un talent de diseuse et de coloriste qui font que l'émotion est toujours présente dans ce chant à fleur de lèvre, aux mille nuances.
Sa compréhension du rôle, qu'elle chante pourtant pour la première fois, est d'une grande profondeur et l'accueil triomphal que lui réserve le public aux saluts la fait fondre en larmes.
Sa voix aux claires couleurs lunaires se marie à merveille avec celle plus sombre et corsée de Jose Maria Lo Monaco, qui est une Adalgisa de rêve. Nonobstant un extrême aigu parfois métallique, la mezzo signe ici une remarquable composition, d'un chant à la fois passionné et élégant qui sait traduire à merveille les affres de la jeune prêtresse.
Leurs duos sont de purs moments de grâce, ornés de variations délicates et d'un goût toujours impeccable.
Face à ces deux fines musiciennes, le Pollione claironnant de Gregory Kunde apparaît moins raffiné, ce qui colle parfaitement à son personnage de Romain orgueilleux. On admire une fois de plus l'éclat de ce chant viril, rompu aux exigences de virtuosité (avec une reprise variée de sa cabalette d'entrée) et qui impressionne par son impact.
Le jeu n'est pas toujours des plus fins, mais on ne peut qu'applaudir cette superbe démonstration vocale, qui répond parfaitement aux exigences de Bellini.
L'Oroveso d'Andrea Concetti est plus effacé face à ce trio survolté mais s'acquitte honorablement de sa tâche.
La réussite de cette représentation doit également beaucoup à la baguette de Massimo Zanetti. Il est rare d'avoir dans ce répertoire un chef qui offre une aussi bonne compréhension du style et du rythme, tout en gardant une attention sans faille sur les chanteurs, qu'il couve et soutient amoureusement. Si l'orchestre affiche quelques faiblesses du côté des cuivres, et si l'on regrette une banda très mal sonorisée depuis les coulisses (et carrément inaudible lors du final de l'acte I), on se réjouit de cette belle réussite musicale.
Salle comble et très enthousiaste mais public dominical bruyant et catarrheux en diable...
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)