HELENE ADAM a écrit : ↑17 sept. 2017, 21:45Bis : 3 SchubertEfemere a écrit : ↑10 juin 2017, 15:43Le programme du récital du 17 septembre 2017 à 20h00 au Palais Garnier :
Baryton | Simon Keenlyside
Piano | Malcolm Martineau
● Jean Sibelius
Kaiutar/Echo Op. 72/4
Illalle/To evening Op. 17/6
Romeo Op.61/4
Im Feld ein Mädchen singt Op. 50/3
Die stille Stadt Op. 50/5
● Franz Schubert
Liebesbotschaft
Kriegers Ahnung
Ständchen
Die Stadt
Der Wanderer (D. 649 Schlegel “Wie deutlich des Mondes Licht”)
Das Fischermädchen
Abschied
● Vaughan Williams
The Vagabond
Youth and Love
The Infinite Shining Heavens
● Arthur Somervell
There Pass the Careless People
● Peter Warlock
My Own Country
Piggesnie
The Night
● Percy Grainger
The Sprig of Thyme
● Francis Poulenc
Tel jour, telle nuit
Bonne journée
Une ruine coquille vide
Le front comme un drapeau perdu
Une roulotte couverte en tuiles
À toutes brides
Une herbe pauvre
Je n’ai envie que de t’aimer
Figure de force brûlante et farouche
Nous avons fait la nuit
Un merveilleux récital avec un Keenlyside en pleine forme vocale, l'un des meilleurs dans l'interprétation subtile et vivante du Lied, superlatif dans Schubert, excellent dans tous les airs en anglais et surprenant dans Poulenc avec un français tout simplement parfait. Un peu plus à la peine (mais tout est relatif) dans le difficile Sibelius qui ouvre la soirée.
Une soirée sympathique et chaleureuse.
Martineau est l'un des meilleurs accompagnateurs qui soit mais ce n'est pas nouveau.
PS : Rencontré Cyrille Dubois et échangé avec lui.
Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
- MariaStuarda
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Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
Suite au récital d'hier à Garnier, je fais un copié-collé de ce qui figure dans le fil artiste :
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Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
J’étais hier soir à Garnier et je ne pouvais pas rater ça car les récitals de Keenslyside (d’autant plus quand ils sont accompagnés par Malcolm Martineau) sont un bonheur heureusement souvent renouvelé.
Je crois néanmoins que je ne l’avais pas entendu dans cet exercice depuis ses problèmes de santé. Et c’est un Simon Keenlyside très en forme que nous avons retrouvé.
C’est vrai, comme le souligne Hélène, que le début a été un peu difficile, que le premier air était un peu vert voire fâché avec la justesse, que lui-même était bien était raide et tout cela pas encourageant pour la suite ; c’est d’ailleurs curieux que Keenlyside commence avec Sibelius alors que commencer par Schubert l’aurait probablement mieux mis en situation et en confiance.
J’ai également eu l’impression qu’il avait le trac en début de représentation et qu’il s’est libéré progressivement. Je me suis rappelé, à l’occasion, que Keenlyside qui semble être un homme plutôt timide a tendance à chanter pour le parquet devant lui avec un visage souvent tourné plus vers le sol que vers le public.
Ceci étant dit, j’ai vite trouvé les Sibelius très beaux ; ne perdons pas de vue que c’est un chant naturellement plus âpre, plus rude, que celui qu’il adopte ensuite avec Schubert dont les morceaux ont été un véritable morceau de bonheur ; c’est clairement avec ce compositeur qu’il est le plus en symbiose ; d’ailleurs, lors des bis (3 Schubert) il a dit « bon maintenant, je retourne à la maison (après Poulenc) avec Schubert ».
Ces 6 morceaux du compositeur allemand, n'ont pas été, comme certains artistes l’interprètent, des morceaux de beauté pure, mais ont montré un chant habité, plus soucieux de vivre les petites histoires racontées que de produire du beau son. C’est un chant sans emphase, sans maniérisme ; du chant brut pour un compositeur qu’il adore et avec lequel il fait corps. Du grand art !
Une autre caractéristique de ce récital a été de le construire autour de compositeurs de 4 nationalités (5 en fait) différentes, de ne pas se limiter à l’allemand traditionnel, de montrer les merveilles existantes aussi chez le Finlandais Sibelius, chez les 3 anglais, l'australien et le français Poulenc. Car ce qui compte aussi chez Keenlyside, c’est l’art de la prononciation ; je ne peux juger de celle de l’allemand, encore moins de celle du finlandais, étant totalement inculte dans ses deux langues ; en revanche, pour l’anglais et bien évidemment le français, j’ai pu libérer mon regard des sous-titres pour apprécier ce souci constant de la langue au service du récit.
Des 4 parties, je serai donc en peine de dire ce que j’ai préféré tant chacune montrait une facette du lied aux 4 coins de l’Europe si je puis dire (et même d’Australie puisque Grainger est né aux antipodes quoi que je pense que le morceau concerné a dû être composé aux Etats-Unis).
Bien sûr, la partie consacrée à Poulenc a été un bonheur.
Enfin, avec Malcolm Martineau, on a non seulement un pianiste d’un talent immense dans l’art du lied mais, on sent, également, la belle complicité qui unit les deux artistes et qui fait aussi de ce récital, une entreprise fraternelle entre deux artistes qui peuvent, sans hypocrisie, se tenir par la main à la fin de la soirée car ce travail est bien le fruit de leur partage.
Voilà ! S’il fallait donner un conseil pour finir, le Palais Garnier était loin d’être plein et la prochaine fois plutôt de se scruter avidement le futur passage de telle ou telle star, filez voir le Simon K., il est toujours l’un des grands barytons, professionnel, exigeant, avec ce chant intériorisé, parfois sans concession mais toujours généreux.
Je crois néanmoins que je ne l’avais pas entendu dans cet exercice depuis ses problèmes de santé. Et c’est un Simon Keenlyside très en forme que nous avons retrouvé.
C’est vrai, comme le souligne Hélène, que le début a été un peu difficile, que le premier air était un peu vert voire fâché avec la justesse, que lui-même était bien était raide et tout cela pas encourageant pour la suite ; c’est d’ailleurs curieux que Keenlyside commence avec Sibelius alors que commencer par Schubert l’aurait probablement mieux mis en situation et en confiance.
J’ai également eu l’impression qu’il avait le trac en début de représentation et qu’il s’est libéré progressivement. Je me suis rappelé, à l’occasion, que Keenlyside qui semble être un homme plutôt timide a tendance à chanter pour le parquet devant lui avec un visage souvent tourné plus vers le sol que vers le public.
Ceci étant dit, j’ai vite trouvé les Sibelius très beaux ; ne perdons pas de vue que c’est un chant naturellement plus âpre, plus rude, que celui qu’il adopte ensuite avec Schubert dont les morceaux ont été un véritable morceau de bonheur ; c’est clairement avec ce compositeur qu’il est le plus en symbiose ; d’ailleurs, lors des bis (3 Schubert) il a dit « bon maintenant, je retourne à la maison (après Poulenc) avec Schubert ».
Ces 6 morceaux du compositeur allemand, n'ont pas été, comme certains artistes l’interprètent, des morceaux de beauté pure, mais ont montré un chant habité, plus soucieux de vivre les petites histoires racontées que de produire du beau son. C’est un chant sans emphase, sans maniérisme ; du chant brut pour un compositeur qu’il adore et avec lequel il fait corps. Du grand art !
Une autre caractéristique de ce récital a été de le construire autour de compositeurs de 4 nationalités (5 en fait) différentes, de ne pas se limiter à l’allemand traditionnel, de montrer les merveilles existantes aussi chez le Finlandais Sibelius, chez les 3 anglais, l'australien et le français Poulenc. Car ce qui compte aussi chez Keenlyside, c’est l’art de la prononciation ; je ne peux juger de celle de l’allemand, encore moins de celle du finlandais, étant totalement inculte dans ses deux langues ; en revanche, pour l’anglais et bien évidemment le français, j’ai pu libérer mon regard des sous-titres pour apprécier ce souci constant de la langue au service du récit.
Des 4 parties, je serai donc en peine de dire ce que j’ai préféré tant chacune montrait une facette du lied aux 4 coins de l’Europe si je puis dire (et même d’Australie puisque Grainger est né aux antipodes quoi que je pense que le morceau concerné a dû être composé aux Etats-Unis).
Bien sûr, la partie consacrée à Poulenc a été un bonheur.
Enfin, avec Malcolm Martineau, on a non seulement un pianiste d’un talent immense dans l’art du lied mais, on sent, également, la belle complicité qui unit les deux artistes et qui fait aussi de ce récital, une entreprise fraternelle entre deux artistes qui peuvent, sans hypocrisie, se tenir par la main à la fin de la soirée car ce travail est bien le fruit de leur partage.
Voilà ! S’il fallait donner un conseil pour finir, le Palais Garnier était loin d’être plein et la prochaine fois plutôt de se scruter avidement le futur passage de telle ou telle star, filez voir le Simon K., il est toujours l’un des grands barytons, professionnel, exigeant, avec ce chant intériorisé, parfois sans concession mais toujours généreux.
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Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
Je souscris entièrement au CR de MariaStuarda que je ne reprends pas.MariaStuarda a écrit : ↑18 sept. 2017, 12:04Voilà ! S’il fallait donner un conseil pour finir, le Palais Garnier était loin d’être plein et la prochaine fois plutôt de se scruter avidement le futur passage de telle ou telle star, filez voir le Simon K., il est toujours l’un des grands barytons, professionnel, exigeant, avec ce chant intériorisé, parfois sans concession mais toujours généreux.
Pour moi Simon K. est une star depuis longtemps.
C'est un surdoué de l'interprétation de tous les points de vue. Et comme tous les grands chanteurs (pour moi) il pratique admirablement l'art du Lied.
PS : à noter que Gérald Finley a enregistré un CD entier de chants de Sibelius (in the stream of life) dont je pense avoir dit deux mots enthousiastes dans la rubrique CD.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
+1
Mon meilleur Macbeth des 10 dernières années, et aussi mon meilleur Hamlet
Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
Que Simon Keenlyside soit un grand chanteur, c'est incontestable
Qu''il soit une star, il est évident que non. Du moins à Paris car on n'a que très rarement autant bradé à Garnier (20 euros en catégorie 2 !!!)
Franchement, je n'ai pas le souvenir de tels rabais pour cette salle...
Il y avait un repas de presse 2 jours après et aucun des 12 collègues réunis n'y étaient allés et très peu savaient qu'il avait donné ce récital à Garnier...
Qu''il soit une star, il est évident que non. Du moins à Paris car on n'a que très rarement autant bradé à Garnier (20 euros en catégorie 2 !!!)
Franchement, je n'ai pas le souvenir de tels rabais pour cette salle...
Il y avait un repas de presse 2 jours après et aucun des 12 collègues réunis n'y étaient allés et très peu savaient qu'il avait donné ce récital à Garnier...
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra
Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
Oui bien sûr, je ne parlais pas de "star" au sens de la définition que l'on en a donné sur un autre fil (consacré justement à la définition du mot "star"). je voulais dire un très grand.
Pour ce qui est du remplissage, de toute façon les tarifs de l'ONP pour ce type de "Liederabend" sont absolument absurdes ! Le même concert, on pouvait le voir pour 60% moins cher à Londres et j'imagine que pour le reste de la tournée en Europe c'est pareil.
Pour ce qui est du remplissage, de toute façon les tarifs de l'ONP pour ce type de "Liederabend" sont absolument absurdes ! Le même concert, on pouvait le voir pour 60% moins cher à Londres et j'imagine que pour le reste de la tournée en Europe c'est pareil.
Re: Récital S.Keenlyside/M.Martineau - ONP - 17/09/2017
La braderie à 20€ a été très courte et réservée à des happy fews. Par ailleurs le site web de l'ONP n'a jamais mis en valeur ce récital. Pourquoi ne pas le mettre sur la page d'accueil du site durant le week-end où le récital avait lieu ? Ce n'est pas étonnant que personne ne soit au courant s'il faut fouiller dans les limbes du site pour trouver l'info ! On remarquera que les mêmes récitals de la série ne se vendent pas non plus (même pas celui d'Angela Gheorghiu : est-elle une star ?).
La première saison, presque tout (Fleming, Dessay...) avait été vendu en abonnement. Dès la saison suivante, l'ONP a cru sentir le bon filon et les places ont presque doublé de prix : 120€ pour de mauvaises places trop proches, c'est de l'arnaque. 25€ pour un strapontin au dernier étage, c'est exagéré aussi. 40€ pour un second rang de loge en hauteur, ça ne donne pas envie non plus.
La première saison, presque tout (Fleming, Dessay...) avait été vendu en abonnement. Dès la saison suivante, l'ONP a cru sentir le bon filon et les places ont presque doublé de prix : 120€ pour de mauvaises places trop proches, c'est de l'arnaque. 25€ pour un strapontin au dernier étage, c'est exagéré aussi. 40€ pour un second rang de loge en hauteur, ça ne donne pas envie non plus.