Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

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Bernard C
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Bernard C » 17 déc. 2015, 00:43

Piem67 a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :Qui connait ce film ?

http://www.allocine.fr/video/player_gen ... =2818.html
C'est un très joli film, avec une reprise de "Ainsi parlait Zarathoustra" par Eumir Deodato très très chouette !
Placido veut dire quelque chose ... :mrgreen:

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Efemere » 17 déc. 2015, 00:56

PlacidoCarrerotti a écrit :C'est l'histoire d'un jardinier simple d'esprit qui a été désigné légataire universel d'un milliardaire.

Considérant que ledit milliardaire n'a pu donner sa fortune qu'à un génie ignoré, tout le monde le traite comme un gourou, en interprétant ses phrases les plus triviales comme des traits de sagesse ("En hiver il faut couper les branches mortes". "Quand un rosier donne moins de fleurs celles-ci sont plus belles" etc.).
Et malgré la complète stupidité du jardinier, il se trouve suffisamment de gens intelligents pour expliquer la sagesse cachée derrière ses paroles les plus vaines. Et le plus drôle c'est que ça marche pour ceux qui.prennent à la lettre ses préceptes.

Il s'agit du dernier film de Peter Sellers, mort d'une crise cardiaque peu de temps après.

Je me rappelais tout de même le synopsis ; je croyais que tu pensais à des scènes en particulier.
Bon, je peux/veux bien admettre que certains d'entre nous, les spectateurs, sommes comme ceux dont se moquent le film et le roman, dans notre (vaine ?) tentative de (sur-)analyser, (sur-)interpréter et/ou intellectualiser la production en question – et qui ne vaut p.-ê. pas le coup de se prendre la tête :mrgreen:.
(En tout cas, comme je l'avais fait remarquer précédemment, je ne me refarcirai pas le spectacle et m'en fiche qu'il y ait JK ou BH et Cie ; mais je peux comprendre que certains aient aimé et/ou veulent y retourner.)

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par nouveau venu » 17 déc. 2015, 01:17

post retiré par l'auteur

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Musanne » 17 déc. 2015, 01:22

PlacidoCarrerotti a écrit : Ben non. D’après le conférencier d’hier, le Faust de Goethe est d’abord un scientifique
Je n'ai pas assisté à cette conférence mais à l'époque de Faust il n'y a pas de distinction entre philosophie et science. Le Faust de Goethe embrasse toutes les disciplines de son temps, qu'il énumère dans son monologue initial. C'est le dégoût devant les limites de l'esprit humain qui le pousse au suicide, dont le détourneront les chants de Pâques, non par leur contenu religieux mais parce qu'ils lui rappellent l'innocence perdue de l'enfance.
PlacidoCarrerotti a écrit : Toujours selon le conférencier, Faust 2 est un grand voyageur : il va même jusque dans l’Antiquité rencontrer Hélène de Troie.
Ce n'est pas à l'épisode d'Hélène de Troie que j'ai pensé mais à la fin de Faust 2, quand Faust entreprend de faire élever des digues pour gagner sur la mer des terres à cultiver, ce qui pourrait s'apparenter à la colonisation d'une autre planète. Ce projet est d'ailleurs illusoire puisque quand Faust devenu aveugle croit entendre les ouvriers y travailler, c'est en fait sa propre tombe qu'ils sont en train de creuser. Où on pourrait retrouver l'impression d'illusion et d'échec du projet Mars ressentie par certains à la fin du spectacle.
Je ne sais pas du tout si Hermanis a pensé à cette fin du Faust 2. De toutes façons le Faust de Berlioz ne s'inspire que du Faust 1, et encore, de très loin, en reprenant surtout la traduction par Nerval des chansons (Brander et Mephisto dans la taverne, la ballade du roi de Thulé) mais en transformant beaucoup les personnages de Faust, réduit à une figure romantico-neurasthénique, et de Méphisto qui se présente comme "l'esprit de vie" et non "l'esprit qui toujours nie", en déplaçant le moment et changeant complètement le sens du pacte, qui chez Goethe est un pari (Faust parie que jamais Méphisto ne parviendra à satisfaire son désir, de connaissance, de jouissance, d'action). Le seul élément emprunté par Berlioz au Faust 2 est l'apothéose finale de Marguerite, préfigurée à la fin du Faust 1 par la "voix d'en haut" annonçant qu'elle est "sauvée". Apothéose absente visuellement dans la mise en scène d'Hermanis.
Sur l'interprétation de cette mise en scène beaucoup d'hypothèses ont été avancées ici (brillantes analyses de Val et Wababelooba notamment), beaucoup de critiques émises. On a un peu l'impression d'une auberge espagnole (ou lettonne en l'occurrence) où chacun trouve ce qu'il y apporte ou ce qu'il a envie d'y trouver, en fonction de son expérience, de sa sensibilité, de ses connaisances et de ses goûts.

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par altini » 17 déc. 2015, 07:03

J'ai rarement lu sur ODB autant d'interprétations , de recherches, souvent très intéressantes. ! C'est la preuve que la mise en scène d'Hermanis fait cogiter à défaut de faire l'unanimité. C'est sans doute le but recherché. J'ai hâte de voir cette production le 20.

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par pingpangpong » 17 déc. 2015, 07:35

HELENE ADAM a écrit :
pingpangpong a écrit :et moi je vous dis que JK n'est pas le double de SH mais son rêve incarné devant nos yeux éblouis !
C'est le rêve de Stephen Hawking retrouvant sa jeunesse tout simplement, avant qu'il ne soit affecté par la maladie neurodégénérative qui l'a cloué dans un fauteuil et réduit au silence, tout en gardant intacte sa faculté de penser et son génie de savant. Dans sa jeunesse à Cambridge, quand il commençait à développer ses théories sur les origines de l'univers, il portait des grosses lunettes noires et épaisses, exactement celles que Faust-JK porte. Il a la même allure volontairement. (et SH adorait écouter Wagner et était athée). :mrgreen:
IL me semble que quand Faust-JK -, à la fin, s'assoit dans le fauteuil, il a perdu, il est revenu à sa condition de handicapé total (il s'assoit plusieurs fois à l'arrière du fauteuil pendant la représentation, toujours en se prenant la tête, comme s'il hésitait à se convaincre qu'il avait bien réussi à revivre sa jeunesse, celle d'avant le fauteuil)

Et effectivement on tourne en rond : l'histoire de SH est passionnante, l'expérience de Mars One (ou toute autre fiction du même genre) est intéressante. Mais ces deux histoires ne se marient déjà pas si facilement entre elles et ne correspondent pas au mythe de Faust. Sauf de manière tellement artificielle que le public ne peut pas marcher.
Encore une fois, aussi, rien de scandaleux non plus. :mrgreen:


Stephen Hawking à 20 ans

Image
CQFD ... et photo à l'appui !
Merci Hélène.
Et comme tu dis, rien de scandaleux. J'ai l'impression que les "contre" sont divisés en deux camps: d'une part, ceux qui n'ont absolument rien pu mettre derrière la mise en scène et se sont ennuyés à mourir (cf notamment R.Martet et R.Bachelot sur F.M, impuissants à dégager quelque théorie que ce soit dans l'émission de L.Esparza); d'autre part, ceux qui n'adhèrent pas à cette interprétation du mythe, y voyant un contresens au mieux, au pire une provocation, ne collant pas, de surcroît, avec le texte chanté.
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par JdeB » 17 déc. 2015, 08:56

Moi je ne me suis pas ennuyé du tout, j'ai eu mille idées qui me passaient par la tête suscitées par ce grand magma ou par bien d'autres choses, mais je n'ai pas éprouvé d'émotions autres que musicales, car cette msc manque non pas de cohérence, mais de poésie, de fraîcheur, de transcendance, de beauté, d'originalité.
Sans les gesticulations des éphèbes, sans le lourd didactisme des citations, sans les cages de verre vues mille fois, sans ces vidéos pour cours de biologie d'école primaire, qui sait ?

oui, bien sûr, que fidèle au mythe, SH rêve de retrouver la sève et l'élan de sa jeunesse. avant son handicap, oui, il retourne à son point de départ in fine mais dans le leurre du départ en apesanteur

ce fil établit un record pour l'ONP !
Je rappelle l'ancien palmarès:

Lucia (2013) = 51
Mireille (2009) = 48
Forza (2011) = 45
Aïda= 40
Puritani= 40

Le record absolu est toujours détenu par Turandot à Orange (2012) avec ...82 pages ! Ce record tombera-t-il ?
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par PlacidoCarrerotti » 17 déc. 2015, 09:24

nouveau venu a écrit :
Efemere a écrit : (En tout cas, comme je l'avais fait remarquer précédemment, je ne me refarcirai pas le spectacle et m'en fiche qu'il y ait JK ou BH et Cie ; mais je peux comprendre que certains aient aimé et/ou veulent y retourner.)
Des carottes ou des lapins alors qui vont y retourner ?
Des pigeons assurément !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par HELENE ADAM » 17 déc. 2015, 09:42

JdeB a écrit : Le record absolu est toujours détenu par Turandot à Orange (2012) avec ...82 pages ! Ce record tombera-t-il ?
A cause de la mise en scène ?
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par JdeB » 17 déc. 2015, 09:44

HELENE ADAM a écrit :
JdeB a écrit : Le record absolu est toujours détenu par Turandot à Orange (2012) avec ...82 pages ! Ce record tombera-t-il ?
A cause de la mise en scène ?
Bien sûr que non, à cause du débat acharné entre les pro et les anti Rototo.
Pour Mireille, le débat a porté aussi sur la qualité intrinsèque de l"œuvre
Pour Aïda, il a été bien sûr question de la msc de Py

Sinon, je pense que l'intérêt portait sur la rareté de l'ouvrage à Paris (Aïda, Forza, Puritani) et pour Lucia 2013 sur l'alternance Ciofi / Yoncheva + un nouveau débat sur la msc de Serban (déjà bien connue puisque montée en 1995)
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