Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

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jean-didier
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par jean-didier » 14 déc. 2015, 16:37

romance a écrit :Ma première fois (le 8 décembre) … alors que je ne crains pas d’être « cascaillée » par une mise en scène, je crains là, de ne pas pouvoir trouver ce qui pourrait me faire changer d’avis sur cette mes.
Pour moi, elle est à côté de la plaque, prétentieuse, ridicule à force de sentences boursouflées, d’embryons d’idées (j’ai pas écrit fœtus, il n’est mm pas arrivé là – j’aurais bien aimé pouvoir discuter ici d’un fœtus d’idée qui se serait développé), un fatras qui distrait l’attention sans apporter l’esquisse d’une piste pour devenir qq chose de cohérent. Une impression de "formatage" aux idées du moment.
J’ai pensé que j’avais peut-être raté qq chose d’important quelque part… Il y a qq années pourtant, je me rappelle être sortie d’une conférence sur la Relativité du temps avec l’impression d’avoir compris, sinon la relativité, au moins de quoi nous parlions. Parce qu’il n’est pas utile de brasser cinquante pseudo idées pour affirmer que la science remplace la philosophie, que Stephen Hawking, du fait de ses capacités intellectuelles (nous ne parlons pas ici de spirituel) est le Faust du XXI° siècle, que la planète Mars etc… etc… en prétendant en avoir une.
J’aurais aimé trouver un véritable écho, une résonance à toute vraie nouvelle idée, mais je n’ai plus envie de chercher ce que j’aurais pu rater. Je n’ai pas aimé. Point. Et si je n’ai pas compris, j’aurais bien aimé trouver quelque piste dans notre forum ou ds ce que j’ai lu depuis, pour me convaincre que j’ai eu tort.
Ce que tu dis est très intéressant, car tu as essayé de jouer le jeu de comprendre la cohérence de la mise en scène avant de la juger et résultat visiblement ça ne t'a pas plus. Quand ça veut pas, ça veut pas ! Après même si intellectuellement on peut trouver une cohérence, une justification à tel ou tel élément, si ça ne parle pas aux sentiments, si ça ne nous enrichit pas, ça me paraît un peu vain. D'autres vont sûrement à l'opéra avec d'autres attentes, mais sur moi ça ne marche pas.

romance
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par romance » 14 déc. 2015, 16:48

Je crains, en effet, d'avoir raté une dimension, par ignorance, ou peut être mal-menée, ce qui revient au même puisque je ne sais pas où je vais, que je n'ai pas de préjugé. Mais comme il n'est pas question, tu t'en doutes, de méconnaître cette Damnation, je suis ouverte à d'autres écoutes pour ne pas m'arrêter en route. Et du prosélytisme comme le tien... J'en redemande...

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par MariaStuarda » 14 déc. 2015, 19:48

Eh ben j'avoues que je n'ai jamais eu 46 pages ODB à affronter avant un spectacle.
j'y vais demain et j'espère pouvoir donner un avis objectif si tant est qu'on puisse donner un avis d'objectif après tout ce qui a été écrit sur la mise en scène ... et sur le metteur en scène (si vous voyez ce que je veux dire LOL)

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Musanne » 14 déc. 2015, 19:51

JdeB a écrit :
jean-didier a écrit : Kaufmann très bien si on arrive à passer sur ses artifices d'émission avec sombrages barytonant (pas trop nombreux heureusement). Les contre-uts dièse sont même amenés de manière très souple et sans détonner. Par contre il a été couvert plusieurs fois par l'orchestre. Pour certaines phrases, on ne pouvait pas identifier à quel moment il quittait le son.
.
tout à fait d'accord par contre, au rang 24 du parterre, il n'a jamais été couvert.
Du 1er balcon (1er rang de côté) il n'a été couvert, plus par les choeurs que par l'orchestre, qu'à 2 reprises : partiellement dans la scène 4 quand il est coincé en sandwich entre le choeur pléthorique, plus tonitruant que pieux, et l'orchestre. Dans la scène 8, quand Faust et Mephisto chantent avec les choeurs des soldats et des étudiants ; sa voix comme celle de Terfel se perdent dans la masse, ce qui importe peu, l'important étant dans la confrontation des 2 choeurs avec leurs 2 tonalités

Par ailleurs, hier la voix de Terfel n'a pas du tout sonné usée à mon oreille

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par houppelande » 14 déc. 2015, 20:29

quetzal a écrit :Il n'y a pas d'embryon dans le film projeté à Bastille...
Dommage, Nerval en avait prévu :
À l’embryon qui vient de naître
Ailes et pattes on joindra ; —
C’est moins qu’un insecte peut-être.....
Mais c’est au moins un opéra.

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par pingpangpong » 14 déc. 2015, 20:58

MariaStuarda a écrit :Eh ben j'avoues que je n'ai jamais eu 46 pages ODB à affronter avant un spectacle.
j'y vais demain et j'espère pouvoir donner un avis objectif si tant est qu'on puisse donner un avis d'objectif après tout ce qui a été écrit sur la mise en scène ... et sur le metteur en scène (si vous voyez ce que je veux dire LOL)
Peut-être suffira-t-il de t'imaginer assister aux élucubrations/fantasmes/rêves d'un homme tel que S.Hawking, cloué à vie dans un fauteuil roulant, qui l'espace d'un instant fantasmé devient un très bel homme, incarné par J.Kaufman, nouvel Adam, se voyant peupler Mars (mais cela pourrait être tout simplement un nouveau Monde) après avoir choisi son Eve idéale, laquelle saurait aussi l'aimer tel qu'il est (scène dite "des escargots" rebaptisée "scène sans escargots" ), osant se voir lui-même débarrassé des lois si pesantes de l'apesanteur, enfin libéré de sa prison intérieure, de ce corps qui n'en est pas un, dans un final beau à pleurer, pathétique et cruel.
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Bernard C » 14 déc. 2015, 21:59

pingpangpong a écrit :
MariaStuarda a écrit :Eh ben j'avoues que je n'ai jamais eu 46 pages ODB à affronter avant un spectacle.
j'y vais demain et j'espère pouvoir donner un avis objectif si tant est qu'on puisse donner un avis d'objectif après tout ce qui a été écrit sur la mise en scène ... et sur le metteur en scène (si vous voyez ce que je veux dire LOL)
Peut-être suffira-t-il de t'imaginer assister aux élucubrations/fantasmes/rêves d'un homme tel que S.Hawking, cloué à vie dans un fauteuil roulant, qui l'espace d'un instant fantasmé devient un très bel homme, incarné par J.Kaufman, nouvel Adam, se voyant peupler Mars (mais cela pourrait être tout simplement un nouveau Monde) après avoir choisi son Eve idéale, laquelle saurait aussi l'aimer tel qu'il est (scène dite "des escargots" rebaptisée "scène sans escargots" ), osant se voir lui-même débarrassé des lois si pesantes de l'apesanteur, enfin libéré de sa prison intérieure, de ce corps qui n'en est pas un, dans un final beau à pleurer, pathétique et cruel.

C'est une excellente façon d'aller à l'essentiel.

Bernard
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par Bernard C » 14 déc. 2015, 22:00

houppelande a écrit :
quetzal a écrit :Il n'y a pas d'embryon dans le film projeté à Bastille...
Dommage, Nerval en avait prévu :
À l’embryon qui vient de naître
Ailes et pattes on joindra ; —
C’est moins qu’un insecte peut-être.....
Mais c’est au moins un opéra.
Joli, merci :bowdown:

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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015

Message par JdeB » 14 déc. 2015, 22:53

la critique de l'ami Bruno Serrou à laquelle j’adhère:

http://brunoserrou.blogspot.fr/2015/12/ ... hyxie.html
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Message par JdeB » 14 déc. 2015, 23:11

pingpangpong a écrit :Puisqu'on a fait référence au cinéma à plusieurs reprises dans ce fil, je ne saurais trop vous conseiller si ce n'est fait, de voir le très beau et original Interstellar de C.Nollan (diffusé encore sur Canal Plus Cinéma cette semaine). La production de ce DdF ne vous en paraîtra que plus limpide et pertinente, et vous en ressortirez sans doute, comme moi, ébloui et ému, ne serait-ce que par ce magnifique hommage à S.Hawkin qui devrait tirer les larmes à plus d'un.
D'autre part, je pense que la captation TV peut apporter un plus grâce à un resserrement des images qui compenserait le trop vaste plateau de Bastille.
Un mot de S.Koch : ce dimanche, l'intonation était bien fluctuante, la voix tremblant comme si elle était terrifiée par cette pression qu'on imagine peser sur ses épaules. Heureusement, à chaque tentative les huées ont été bien vite éteintes, et j'ose espérer que le pseudo-scandale sera vite oublié car ce spectacle est remarquable.
Je trouve aussi JK bien sombre de voix ce qui nuit à l'intelligibilité du texte; mais sa présence d'acteur est préférable sans doute à celle d'un Alagna, que j'aurais pourtant aimé entendre.
Totalement en désaccord sur tout, sauf sur le fait qu'on aurait aimé entendre RA dans ce rôle. Il a donné un magnifique "Nature immense" en concert à Pleyel en mai 1999, juste avant son déclin.

oui, cette mise en scène est très simple à comprendre, très cohérente dans sa vacuité, mais très ennuyeuse, très bête, très basique, très encombrée de gesticulations, très plombante pour les solistes et notre imagination, très loin de l'esprit berliozien, très anecdotique finalement, très prétentieuse
Évidemment, si on n'a jamais vu de sa vie une fourmi, un champ de coquelicots, une baleine, une goutte de rosée, un volcan, c'est éblouissant et une véritable révélation.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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