L'Arlesiana à Montpellier

Représentations
Répondre
muriel
Basse
Basse
Messages : 3184
Enregistré le : 17 nov. 2003, 00:00
Localisation : Arles

L'Arlesiana à Montpellier

Message par muriel » 26 janv. 2005, 12:59

Opéra en 3 actes de Francesco Cilea (1866-1950)
Livret de Leopoldo Marenco d'après la pièce L'Arlésienne d'Alphonse Daudet adaptée des Lettres de mon moulin
(le livret est sur ODB)
Opéra Corum de Montpellier, représentation du 25 janvier.
Version de concert.

Orchestre National de Montpellier
Direction musicale : Friedemann Layer
Rosa Mamai : Marianne Cornetti
Frederico : Giuseppe Gipali
Vivetta : Angela Maria Blasi
Baldassare : Stefano Antonucci
Metifio : Michael Chioldi
Marco : Enrico Giuseppe Iori
L'Innocent : Gaëlle Le Roi

Opéra crée au Teatro Lyrico de Milan le 27 nov 1897 , avec un jeune ténor de 24 ans , Enrico Caruso.
Le premier opéra de Cilea Gina fut crée en 1889.
le suivant Tilda en 1892 fut un échec (?)
L'Arlesiana connut un vif succès , puis Adriana Lecouvreur en 1902
Après l'échec de Gloria en 1907 , Cilea devint directeur de conservatoire à Palerme et Naples.

Il connaitra cependant un succès lors de la reprise de Gloria en 1938 à Rome.

L'histoire de l'Arlesiana se passe en Provence. Frederico, fils d'un métayer , est tombé éperdument amoureux d'une Arlésienne. Malgré les conseils de sa mère Rosa et du vieux berger Baldassare, il est décidé à l'épouser. Metifio, un gardian, montre à Rosa des lettres que lui a écrites l'Arlésienne , et qui révèlent son inconduite.
Frederico, désespéré, erre dans la Camargue, jusqu'à ce que vienne le rejoindre la douce et amoureuse Vivetta, que , par gratitude , il accepte d'épouser.
Cependant survient Metifio qui veut reprendre les lettres confiées à Rosa.
A sa vue, à ses paroles , la jalousie et la passion de Frederico s'allument de nouveau, et désespéré, il met fin à ses jours.


Le berger Baldassare , baryton, est à mon avis le rôle principal (avec Rosa), le fil conducteur de l'oeuvre. Stefanio Antonucci remplaçait Ambrogio Maestri, souffrant. Il a été parfait du début à la fin, une voix magnifique, puissante , grave, un beau vibrato. Emouvant dans Io voglio alfin sull'Alpi morire.

Rosa , mezzo, Marianne Cornetti , physique imposant et une voix grandiose (elle chante régulièrement Azucena).
Elle a un rôle très important , avec notamment la prière du 3è acte Esser madre è un inferno, et Tu pur sei figlio, sei sangue mio, elle est terriblement émouvante.

Vivetta, Angela Maria Blasi , soprano, rôle important aussi, une voix puissante d'une très grande musicalité , des aigus un peu forcés . De beaux duos avec Rosa et Frederico.

Frederico, ah Frederico! Giuseppe Gipali , ténor. Je suis terriblement déçue...
D'abord, le rôle n'est pas très important . Ensuite, il a un très beau timbre, il chante très juste, très joliment ...mais un déficit énorme en puissance.
Il est couvert par l'orchestre , par sa voisine Vivetta . Dans le quatuor du dernier acte, Baldassare/Metifio/Vivetta/Frederico , on ne l'entend pas.
Le Lamento E la solita storia del pastore est bien interprété, sans beaucoup de nuances cependant , mais il force sur la puissance , il est tout rouge. Et pourtant, à part le violon solo et la flûte , l'orchestre est très discret. Je ne pensais pas que cet air présentait de grandes difficultés techniques , sauf peut-être le souffle ?
Seul son dernier air de folie Già spunta il di arrive à émouvoir vraiment .
Ténor albanais de 30 ans, au physique bof bof, 2005 semble être une grande année pour lui : après le concert du Nouvel an à la Fenice (Georges Prêtre), le Roi de Lahore à la Fenice, il sera dans Rigoletto à Munich puis Londres, Rondine à Toulouse, Tosca à Marseille puis Medea au Chatelet .
A suivre, donc.

Metifio, Michael Chioldi, baryton très puissant , beau jeune homme , la voix pas toujours bien posée mais une grande voix en devenir.

Marco, Enrico Giuseppe Iori, basse , belle voix, petit rôle.

L'Innocent, Gäelle Le Roi, tout petit rôle pour une petite voix.

La musique de Cilea est magnifique, dès l'ouverture.
Orchestre important , des envolées très romantiques et des élans véristes.
Le 3è acte est très enlevé , très fort, les cordes et les cuivres jouent à fond, c'est tellement beau !



C'était une bien belle soirée. Il manquait une jolie mise en scène pour accentuer l'intensité dramatique de l'oeuvre.

Sinon, il y avait des micros de prise de son.

Avatar du membre
JdeB
Administrateur ODB
Administrateur ODB
Messages : 26499
Enregistré le : 02 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par JdeB » 26 janv. 2005, 14:33

Un enregistrement suivra.

Notons le "Plus Maison" d'ODB où l'on peut lire un compte-rendu d'Arlesiana par une vraie Arlésienne.

Répondre