Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens...)

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Clement
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Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens...)

Message par Clement » 01 sept. 2005, 12:18

J'ai acheté le petit dernier de la série Vivaldi chez Opus 111, orné comme il se doit d'un mannequin à l'air mutin.
Ce disque est constitué d'airs pour diverses tessitures regroupés par Vivaldi dans le recueil connu de nos jours sous le nom Foà 28. La plupart sont attribués à des oeuvres parfois perdues, et sont donc des inédits, ou les seuls extraits d'oeuvres dont seul le nom subsiste dans le long catalogue d'opera du prêtre roux : Medea e Giasone, La Candace... d'autres sont des versions alternatives d'airs appartenant à des opéras qui nous sont entièrement parvenus (Le verità in cimento, Tito Manlio version Mantoue).

Comme toujours la notice de Frédéric Delaméa est parfaitement documentée et précise, indiquant notamment le nom des destinataires de ces airs, noms que l'on retrouve souvent dans les distributions de l'époque.

Ainsi, Paul Agnew affronte des parties écrites pour Antonio Barbieri ou Annibale Fabri, deux des premiers très grands ténors du 18ème. Agnew fait face aux longues coloratures et déploie des accents impérieux, mais se voit parfois gêné par la tessiture grave de ses airs. En effet, faut-il rappeler que les ténors de cette époque sont plutôt ce que l'on appelle baryténors, et réclament une capacité de déclamation et vocalisation sur une très large tessiture. D'ailleurs, plusieurs rôles écrits pour Barbieri (Clistene dans "la Verità in cimento", Bajazet) ou Borosini (Don Chisciotte de Conti, récemment avec Jacobs) ont été confiés à des barytons.

Sandrine Piau affronte des parties mettant avant tout en avant sa virtuosité ou la délicatesse de sa colorature, et offre comme à son habitude des ornements aigus, staccati, etc... toujours aussi efficaces. Ses airs ont été notamment composés pour une certaine Margarita Zani, créatrice cette Candace inédite (avec Barbieri), ou pour la Gualandi, qui créa pour Vivaldi notamment il Teuzzone, ou la bouillonnante magicienne Ersilla dans l'Orlando Finto Pazzo. cantatrice virtuose en diable ! Enfin, un dernier air fut écrit pour la jeune Strada, que Vivaldi fit débuter en bergère (la Silvia) ou princesse frivole (La Verità in cimento) avant qu'elle n'achève sa formation et s'affirme dans les grands rôles haendeliens à Londres.

Ann Hallenberg est toujours une chanteuse de grand talent, virtuose de haut vol allant toujours chercher dans ses da capo les ornements dans l'aigu qui correspondent vraiment à sa tessiture, tandis qu'elle est sensiblement gênée dans ses airs pour contralto (comme dans sa Bradamante vivaldienne). On peut toujours déplorer un certain manque d'affirmation dramatique. à elle échoient les airs pour castrats (peu connus).

Guiiiemette Laurens est discrète et déploie son beau timbre uniquement dasn les ensembles.

L'ensemble Modo Antiquo et Sardelli sont très satisfaisants, même si on a pu entendre des contrastes dramatiques et des couleurs plus marqués dans ce repertoire, récemment (sans aller jusqu'à Spinosi !).
Les airs sont séduisants, sympathiques et bien rendus, certains retiennent plus l'oreille par leur originalité (les effets "rossignolisants" d'Usignoli che piangete, l'air de tempête avec flûte piccolo (!)), d'autre présentent une belle sobriété.
Néanmoins, l'ensemble n'est pas particulièrement saillant, et ne présente pas, me semble-t-il d'immense découverte.
un air a déjà été gravé par la Bartoli : Zeffiretti che sussurrate... ici emballé en 5 minutes par Piau et Sardelli, contre 7'40 dans la lecture du Giardino armonico ! je ne trouve que la version rapide soit convaincante (mais jolis effets d'échos assurés par Ann HAllenberg).

Au bilan, un disque certes pas mémorable mais très agréable, et qui marque l'entrée remarquable de Sandrine Piau dans l'opéra vivaldien.
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Message par bajazet » 01 sept. 2005, 16:52

Merci à toi, Clément, pour ce compte rendu si fouillé et si fin, as usual. :wink:

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par Semolino » 03 sept. 2005, 21:21

Clement a écrit :
Ainsi, Paul Agnew affronte des parties écrites pour Antonio Barbieri ou Annibale Fabri, deux des premiers très grands ténors du 18ème. Agnew fait face aux longues coloratures et déploie des accents impérieux, mais se voit parfois gêné par la tessiture grave de ses airs. En effet, faut-il rappeler que les ténors de cette époque sont plutôt ce que l'on appelle baryténors, et réclament une capacité de déclamation et vocalisation sur une très large tessiture. D'ailleurs, plusieurs rôles écrits pour Barbieri (Clistene dans "la Verità in cimento", Bajazet) ou Borosini (Don Chisciotte de Conti, récemment avec Jacobs) ont été confiés à des barytons.
Paul Agnew c'est du foutage de gueule. C'est une trouvaille baroqueuse, une voix poubelle. Il possède un grave guttural et opaque à la fois, les vocalises les plus élémentaires sont ignoblement aspirées, les vocalises les plus longues et complexes sont réduits à des hoquets ridicules, son simulacre de voix détimbres déjà dans le haut médium et dans les aigus soit il obtient des sons secs et droits soit des chevrotements étranglés et crayeux. Pour arriver à faire passer une telle "chose" pour un chanteur il faut être de sacrés arnaqueurs, mais il faut surtout trouver les "mélomanes" qui se laissent arnaquer.

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par Semolino » 03 sept. 2005, 21:22

Clement a écrit : Guiiiemette Laurens est discrète et déploie son beau timbre uniquement dasn les ensembles.
c'est mieux! comme-ça on remarque moins sa misère vocale!

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par Zelenka » 04 sept. 2005, 06:46

c'est mieux! comme-ça on remarque moins sa misère vocale![/quote]
Pas du tout d'accord avec de commentaire acide. Guillemette Laurens a une voix qui me touche beaucoup ; elle sait admirablement donner à une phrase musicale son poids dramatique.

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par Semolino » 04 sept. 2005, 07:10

Zelenka a écrit :Pas du tout d'accord avec de commentaire acide. Guillemette Laurens a une voix qui me touche beaucoup ; elle sait admirablement donner à une phrase musicale son poids dramatique.
Une bonne comédienne aussi sait donner à une phrase son poids dramatique , mais une comédienne ne chante pas! Dans l'opéra il faut être bon chnteur et bon comédien et Guillemette Laurens n'est que comédienne.

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Message par Zelenka » 04 sept. 2005, 07:14

Pas d'accord du tout. Bien sûr, le timbre d'une voix, c'est question de goût, mais pour moi Guillemette Laurens est une chanteuse formidable dans tout un large répertoire baroque.

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par thierry » 04 sept. 2005, 11:49

Werther a écrit :
Clement a écrit :
Ainsi, Paul Agnew affronte des parties écrites pour Antonio Barbieri ou Annibale Fabri, deux des premiers très grands ténors du 18ème. Agnew fait face aux longues coloratures et déploie des accents impérieux, mais se voit parfois gêné par la tessiture grave de ses airs. En effet, faut-il rappeler que les ténors de cette époque sont plutôt ce que l'on appelle baryténors, et réclament une capacité de déclamation et vocalisation sur une très large tessiture. D'ailleurs, plusieurs rôles écrits pour Barbieri (Clistene dans "la Verità in cimento", Bajazet) ou Borosini (Don Chisciotte de Conti, récemment avec Jacobs) ont été confiés à des barytons.
Paul Agnew c'est du foutage de gueule. C'est une trouvaille baroqueuse, une voix poubelle. Il possède un grave guttural et opaque à la fois, les vocalises les plus élémentaires sont ignoblement aspirées, les vocalises les plus longues et complexes sont réduits à des hoquets ridicules, son simulacre de voix détimbres déjà dans le haut médium et dans les aigus soit il obtient des sons secs et droits soit des chevrotements étranglés et crayeux. Pour arriver à faire passer une telle "chose" pour un chanteur il faut être de sacrés arnaqueurs, mais il faut surtout trouver les "mélomanes" qui se laissent arnaquer.
c le rôle d'un ingénieur du son de faire passer un baudet pour un pur sang arabe....

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Message par Semolino » 04 sept. 2005, 11:54

Zelenka a écrit :Pas d'accord du tout. Bien sûr, le timbre d'une voix, c'est question de goût, mais pour moi Guillemette Laurens est une chanteuse formidable dans tout un large répertoire baroque.
:lol: :lol: :lol:
Une chanteuse formidable ne sort pas de tels sons de sa gorge. Certes le "baroque"!...........effectivement elle chante à la baroqueuse, c'est à dire avec une phonation fantasque par laquelle on n'obtient qu' une émission de traviole!
Tu l'apprécies? Tant mieux pour toi, de toute façon de nos jours, avec cette histoire sans queue ni tête du présumé "chant baroque", le milieu musical est littéralement pollué par ces "voix" :pooh:.

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Re: Vivaldi - Arie d'opera (Piau, Hallenberg, Agnew, Laurens

Message par DavidLeMarrec » 04 sept. 2005, 15:48

Werther a écrit :Paul Agnew c'est du foutage de gueule. C'est une trouvaille baroqueuse, une voix poubelle. Il possède un grave guttural et opaque à la fois, les vocalises les plus élémentaires sont ignoblement aspirées, les vocalises les plus longues et complexes sont réduits à des hoquets ridicules, son simulacre de voix détimbres déjà dans le haut médium et dans les aigus soit il obtient des sons secs et droits soit des chevrotements étranglés et crayeux. Pour arriver à faire passer une telle "chose" pour un chanteur il faut être de sacrés arnaqueurs, mais il faut surtout trouver les "mélomanes" qui se laissent arnaquer.
Werther, tu devrais relire ton (Richard) Kant, sur l'illusion d'universalité du goût personnel. Ca t'évitera de t'époumoner en vain.

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