Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Là ... (ô surprise) je n'aime pas du tout, malgré la couleur toujours aussi immédiatement séduisante à mes oreilles. Je trouve que le grain n'est plus du tout le même (c'est assez tardif, je crois) et, pour le coup, ça dégouline dans tous les sens.
Et l'allemand est très laid.
On ne peut pas tout réussir, hein ...
Et l'allemand est très laid.
On ne peut pas tout réussir, hein ...
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Et avec les deux noms les plus controversés d'ODB en même temps:
https://www.youtube.com/watch?v=CgjECJlGIR8
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
ah oui mais à l'époque elle était dans sa forme vocale la plus glorieuse et quant à lui, il restitue toute la tessiture de ce duo et est l'un des rares à faire le contre-mi d'Edgardo.Loïs a écrit : ↑10 juil. 2017, 09:29Et avec les deux noms les plus controversés d'ODB en même temps:
https://www.youtube.com/watch?v=CgjECJlGIR8
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
je ne suis pas spécialement client non plus! Bonisolli n'avait de toutes façons pas besoin de Wagner! Pour le coup, par delà la beauté de la voix, ça n'a aucun intérêt.aroldo a écrit : ↑10 juil. 2017, 09:28Là ... (ô surprise) je n'aime pas du tout, malgré la couleur toujours aussi immédiatement séduisante à mes oreilles. Je trouve que le grain n'est plus du tout le même (c'est assez tardif, je crois) et, pour le coup, ça dégouline dans tous les sens.
Et l'allemand est très laid.
On ne peut pas tout réussir, hein ...
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Jérôme, comme tu dois avoir les deux :
Quid donc de la Tosca Rostropovitch ?
Et question qui n'a rien à voir : le Guillaume Tell Muti/Gedda/Marton (Gala) est-il écoutable ou bien est-ce vraiment un brouillard sonore insupportable ?
Quid donc de la Tosca Rostropovitch ?
Et question qui n'a rien à voir : le Guillaume Tell Muti/Gedda/Marton (Gala) est-il écoutable ou bien est-ce vraiment un brouillard sonore insupportable ?
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Pour le Guglielmo Tell, c'est tout à fait écoutable! Faut juste que tu saches qu'il y a un peu de réverbération.
Pour te faire une idée, écoute ce que ça donne ici:
http://www.allmusic.com/album/rossini-g ... 0001852376
Concernant la Tosca de Rostropovitch, je la trouve passionnante avec tout de même de petits bémols pour Galina Vishnevskaya dont l'aigu est très très très tendu. Bonisolli en pleine forme et très drivé par Rostropovitch et Manuguerra compose un Scarpia très reptilien.
Pour te faire une idée, écoute ce que ça donne ici:
http://www.allmusic.com/album/rossini-g ... 0001852376
Concernant la Tosca de Rostropovitch, je la trouve passionnante avec tout de même de petits bémols pour Galina Vishnevskaya dont l'aigu est très très très tendu. Bonisolli en pleine forme et très drivé par Rostropovitch et Manuguerra compose un Scarpia très reptilien.
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Merci ! Je note pour les deux, j'hésitais pour le Tell, mais je suis en principe assez résistant au brouillard sonore, donc si tu dis que c'est écoutable, je supporterai sans problème.
Merci aussi pour Tosca, dans la mesure où j'ai toujours été très sensible aux aigus difficiles, ça devrait me plaire.
Suite du programme Bonisolli (pendant mon ménage de printemps qui n'a commencé que cet d'été) : le Guillaume Tell, arrivé dans ma petite boite aux lettres avec la divine surprise de découvrir que Birgit Finnilä chante Hedwige/Edwige et que la plus grande partie de son petit rôle figure dans les extraits publiés.
Merci aussi pour Tosca, dans la mesure où j'ai toujours été très sensible aux aigus difficiles, ça devrait me plaire.
Suite du programme Bonisolli (pendant mon ménage de printemps qui n'a commencé que cet d'été) : le Guillaume Tell, arrivé dans ma petite boite aux lettres avec la divine surprise de découvrir que Birgit Finnilä chante Hedwige/Edwige et que la plus grande partie de son petit rôle figure dans les extraits publiés.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
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Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Je rediffuse un de mes vieux posts (11/2004) que j'ai déjà cité plusieurs fois (désolé pour le radotage) :
Je cite l'anecdote pour ce qu'elle vaut.
J'avais discuté à Vérone avec des mamies de Toulon qui avaient vu la première du Trouvère avec Bonisolli.
Elles étaient même venues pour lui.
A la première, le chef Reynald Giovaninetti avait posé sa baguette à la fin de l'acte, refusant de se prêter au "cirque" du bis bonisollien.
Le ténor sicilien avait pris la foule à témoin mais rien n'y faisait.
Bonisolli avait alors rattrapé le chef à l'extrémité du plateau, juste avant qu'il ne quitte l'amphithéâtre, et l'avait ramené au pupitre A LA POINTE DE L'EPEE !
Ce fut, disaient-elles, un délire sans nom !.
Sinon, je me souviens être allé voir Andrea Chénier avec Carreras, Caballé et Bruson, toujours à Vérone. Le lendemain il y avait une Fanciulla del West, pas terrible (à l’exception de Carroli, c’est dire).
A l’époque (je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui), il y avait des places réservés aux invités dans les gradins côté jardin, très près de la scène. Le placement étant libre, mes amis et moi choisissions de nous installer en prima gradinata, à proximité de ces places.
Le soir de FDW, Bonisolli était devant nous, habillé en cow-boy (chemise en jean, chapeau texan, foulard rouge …). Nous le saluons. Il discute sympathiquement avec nous, en français et finit par en venir à : « Vous avez vou Chénier hier soir ? Vous né trouvez pas qu’il faut êtr’oune pétite ténor (signe du pouce et de l’index se rapprochant) pour transposer le rôle ? » (nous : ah, oui, son dernier air ?). « Ma non !!! Il a transposé TOUT lé rôle le pitit José !!! » .
Le lendemain midi, on l'a revu devant l'arène dont il faisait le tour à vélo en poussant des contre-ut
Côté cirque, il avait l'habitude de faire 3-4 contre ut dans la scène des énigmes de Turandot : "No, no, Principessa altera ! Ti voglio arDEN TE A-MORRRR !". Mais (je me répète encore) ce n'était pas particulièrement puissant ni large de timbre.
Je cite l'anecdote pour ce qu'elle vaut.
J'avais discuté à Vérone avec des mamies de Toulon qui avaient vu la première du Trouvère avec Bonisolli.
Elles étaient même venues pour lui.
A la première, le chef Reynald Giovaninetti avait posé sa baguette à la fin de l'acte, refusant de se prêter au "cirque" du bis bonisollien.
Le ténor sicilien avait pris la foule à témoin mais rien n'y faisait.
Bonisolli avait alors rattrapé le chef à l'extrémité du plateau, juste avant qu'il ne quitte l'amphithéâtre, et l'avait ramené au pupitre A LA POINTE DE L'EPEE !
Ce fut, disaient-elles, un délire sans nom !.
Sinon, je me souviens être allé voir Andrea Chénier avec Carreras, Caballé et Bruson, toujours à Vérone. Le lendemain il y avait une Fanciulla del West, pas terrible (à l’exception de Carroli, c’est dire).
A l’époque (je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui), il y avait des places réservés aux invités dans les gradins côté jardin, très près de la scène. Le placement étant libre, mes amis et moi choisissions de nous installer en prima gradinata, à proximité de ces places.
Le soir de FDW, Bonisolli était devant nous, habillé en cow-boy (chemise en jean, chapeau texan, foulard rouge …). Nous le saluons. Il discute sympathiquement avec nous, en français et finit par en venir à : « Vous avez vou Chénier hier soir ? Vous né trouvez pas qu’il faut êtr’oune pétite ténor (signe du pouce et de l’index se rapprochant) pour transposer le rôle ? » (nous : ah, oui, son dernier air ?). « Ma non !!! Il a transposé TOUT lé rôle le pitit José !!! » .
Le lendemain midi, on l'a revu devant l'arène dont il faisait le tour à vélo en poussant des contre-ut
Côté cirque, il avait l'habitude de faire 3-4 contre ut dans la scène des énigmes de Turandot : "No, no, Principessa altera ! Ti voglio arDEN TE A-MORRRR !". Mais (je me répète encore) ce n'était pas particulièrement puissant ni large de timbre.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Et il n'a pas rajouté : "Il mériterait qu'on le livre au bourreu !" ?PlacidoCarrerotti a écrit : ↑10 juil. 2017, 12:35Le soir de FDW, Bonisolli était devant nous, habillé en cow-boy (chemise en jean, chapeau texan, foulard rouge …). Nous le saluons. Il discute sympathiquement avec nous, en français et finit par en venir à : « Vous avez vou Chénier hier soir ? Vous né trouvez pas qu’il faut êtr’oune pétite ténor (signe du pouce et de l’index se rapprochant) pour transposer le rôle ? » (nous : ah, oui, son dernier air ?). « Ma non !!! Il a transposé TOUT lé rôle le pitit José !!! » .
Re: Franco Bonisolli : braillard impénitent ou grand artiste mélancolique ?
Je précise que je n'ai jamais dit que Bonisolli avait la puissance vocale de Mario del Monaco!
C'était tout de même une voix très bien projetée et le timbre avec ses couleurs cuivrées était magnifiquement corsé et, s'il avait persisté dans le Rossini seria, aurait fait de lui le premier vrai barytenore avant Chris Merritt.
Petit PS-clin d'oeil pour Placido: si le raisonnement des contre ut liés vaut pour Bonisolli dans Turandot, ça vaut aussi pour ceux de Pavarotti dans la Fille du régiment ... (MON-ÂME, SA-FLAMME). Voilà, voilà ...
C'était tout de même une voix très bien projetée et le timbre avec ses couleurs cuivrées était magnifiquement corsé et, s'il avait persisté dans le Rossini seria, aurait fait de lui le premier vrai barytenore avant Chris Merritt.
Petit PS-clin d'oeil pour Placido: si le raisonnement des contre ut liés vaut pour Bonisolli dans Turandot, ça vaut aussi pour ceux de Pavarotti dans la Fille du régiment ... (MON-ÂME, SA-FLAMME). Voilà, voilà ...