Mendelssohn – Le songe d’une nuit d’été - Slatkin/Carroll - Lyon - 11/2015

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dge
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Mendelssohn – Le songe d’une nuit d’été - Slatkin/Carroll - Lyon - 11/2015

Message par dge » 12 nov. 2015, 14:51

Shakespeare / Mendelssohn – Le songe d’une nuit d’été.

Orchestre National de Lyon – direction Leonard Slatkin
Spirito : Chœur et Solistes de Lyon (dir. Bernard Tétu) – Chœur Britten (dir.Nicole Corti)
Norma Nahoun, soprano – Catherine Trottmann, mezzo-soprano
Compagnie The Factory – Tim Carrol, mise en en scène


Auditorium Maurice Ravel - 5 novembre 2015



La programmation de la saison 2015 / 2016 de l’Orchestre National de Lyon fait une bonne place à Shakespeare dont 2016 marque le 400eme anniversaire de la mort. Plusieurs œuvres sont programmées - voire crées - en relation avec l’œuvre du poète anglais mais le point culminant est sans doute cette représentation de son Songe d’une nuit d’été sous forme de larges extraits avec la musique de scène de Mendelssohn.

C’est en 1826, alors qu’il n’a que 17 ans, que Mendelssohn compose une ouverture inspirée par la comédie de Shakespeare, œuvre brillante, une des plus inspirées de son auteur et qui révèle une étonnante maturité. En 1843 le roi Frédéric Guillaume IV de Prusse lui commande une musique de scène pour la reprise du Songe à Berlin. Le musicien ajoute à son ouverture treize nouveaux numéros pour deux voix de femmes, chœur et orchestre. Malgré l’écart de composition de 17 ans, on ne peut qu’admirer l’homogénéité du style et de l’inspiration. Cette musique de scène est très rarement donnée intégralement, certains passages brefs ne se prêtant pas au concert. La plupart du temps il en est donné l’ouverture et quelques morceaux dont la célébrissime marche nuptiale.

L’ordonnateur du spectacle, le metteur en scène Tim Carroll de la Compagnie londonienne de théâtre The Factory, fait preuve d’une grande fidélité et d’une grande humilité vis-à-vis de l’œuvre de Mendelssohn. Dans sa note d’intention il écrit « il m’est apparu clairement que c’était l’orchestre lui-même qui formait le monde dans lequel évolue la pièce. L’action n’a besoin d’aucune scénographie, d’aucune précision de lieu : tout est présent dans la musique. »
La pièce est donnée sous forme de larges extraits en Anglais avec surtitage et les éléments de la musique de scène sont intercalés à la place prévue par le compositeur. Les acteurs de la pièce, habillés comme les musiciens ont pris place dans l’orchestre dès l’ouverture, faisant même semblant de jouer. Toute la pièce se déroulera au milieu des musiciens, avec leur complicité et celle participative de leur chef. Les accessoires scéniques proviennent de l’orchestre, ainsi les épées sont remplacées par des archets, Bottom est un âne affublé de deux cors de chasse sur la tête. Si la première partie est plus exigeante pour l’auditeur parce que l’attention au texte anglais malgré les surtitres y est plus importante et qu’elle offre moins d’action, la seconde qui voit la répétition de la pièce de théâtre par les six artisans a souvent provoqué des rires dans la salle, tant la verve comique était exploitée avec une grande efficacité malgré l’économie de moyens. Cette compagnie a vraiment beaucoup de talent.

Musicalement l’ Orchestre National de Lyon rend toute la légèreté mais aussi toute la profondeur de la partition de Mendelssohn, sous la direction d’un Leonard Slatkin qui ne cache pas son plaisir de participer lui-même à l’action théâtrale en s’appropriant quelques répliques. Tous les pupitres sont à louer, les cordes pour leur bruissement dans l’ouverture, les bois mais aussi les cors si importants pour restituer l’atmosphère nocturne.
Le chœur des elfes est rendu avec beaucoup de poésie par l’ensemble Spirito, Norma Nahoun et Catherine Trottman.

L’exécution de l’orchestre et l’excellence des comédiens font de ce spectacle original et intelligemment conçu une belle réussite saluée par le public.

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