DVD Barbier avec Joyce Di Donato

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Leporello84
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Message par Leporello84 » 15 juil. 2010, 09:45

Affaire de goûts, mais je trouve que la version DVD captée à Bastille au printemps 2002, insurmontable. DiDonato y est formidable, le Bartolo de Carlos Chausson un monument, peut-être le meilleur, et le reste du cast très en forme: Saccà en Comte, Jenis en Figaro affublé d'une hélice d'hélicoptère sur la tête, et Sigmundsonn en Basilio,un peu lent, mais très drôle scéniquement. L'action est transposée dans un harem, ce qui vaut des décors formidables.
D'ailleurs, je crois que c'est toujours cette production qui est jouée aujourd'hui... Elle est bien, mais ça commence à faire...

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calbo
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Message par calbo » 06 janv. 2011, 14:31

J'ai eu ce DVD pour noël et je ne le regrette pas une seconde.

Côté décor l'action se situe plus l'action dans les années 50 qu'au XIXe siècle mais ça ne m'a pas choquée plus que ça quant aux costumes il ne faut pas craindre les couleurs flashies. Concernant la mise en scène je ne suis pas certaine qu'elle plaise à tout le monde et pourtant ça fonctionne de bout en bout malgré le fauteuil roulant de la pauvre DiDonato qui réalise une prouesse ahurissante; nul doute qu'elle ferait encore plus fort si elle avait eu l'usage de ses deux jambes. Si l'on excepte la première scène qui se passe en fin de nuit, les chanteurs passent leur temps à bouger et à courir les uns après les autres; on voit bien aussi que la belle Joyce n'a qu'une envie : se lever et casser la baraque au propre comme au figuré.
Concernant les chanteurs, DiDonato n'est pas une des grandes interprètes de Rosina, c'est LA rosina idéale; vocalement c'est impeccable, il n'y a rien à redire; côté scénique la pauvrette est en fauteuil roulant à cause de sa fracture du péronné et du coup elle ne paut pas faire grand chose. Florez incarne un Almaviva vocalement brillant mais il y a quelques coquilles concernant le jeu d'acteur. Corbelli qui est un rossinien remarquable campe un Bartolo irréprochable et génialissime tant vocalement que scéniquement. On a déjà débattu du fait que Rossini n'est pas un compositeur qui, vocalement, va à Furlanetto (Basilio) mais c'est comédien Hors Pair et la calunnia, entre autres, est un moment totalement hilarant. Spagnolli est un Figaro truculent à tous points de vue. Pappano dirige l'orchestre et les choeurs du Royal Opéra House d'une mainière très agréable et pour une fois je trouve qu'il n'en rajoute pas (il y a deux ans environ il avait envoyé Osborn au casse pipe dans un Guillaume Tell pourtant de très belle tenue en adoptant un tempo beaucoup trop rapide et complètement inadapté). Dans cette production il était à l'écoute de ses chanteurs et c'est très bien ainsi. C'est lui qui monte sur scène pour annoncer l'accident de DiDonato et aussi qu'elle a tenu à assurer son engagement jusqu'au bout. C'est un DVD au moins à écouter pour ceux (et celles) qui ne supporteraient pas les choix scéniques de Leiser et Courier ne fusse que pour les voix.
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veniziano
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Message par veniziano » 13 janv. 2011, 13:30

LEPPORELLO84, je suis complètement d'accord avec toi, c'est bien la meilleure en version moderne, malgrè l'absence de Florez, tu as raison d'insister sur CHAUSSON , le meilleur BARTOLO , jamais vu et entendu, la MES de Colline S est bien plus attrayante que celle de LONDRES , J'attends avec impatience sa MANON , l'annee prochaine.

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PlacidoCarrerotti
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Message par PlacidoCarrerotti » 13 janv. 2011, 15:18

@leporello et veneziano.

La mise en scène de Serreau est assez sympa, mais personnellement je ne peux pas considérer comme "meilleure version" un enregistrement sans "Cessa di piu resistere" 8O

En plus, si ma mémoire est bonne (ça remonte qaund même à 2002), Di Donato ne faisait à l'époque pratiquement pas de variations (et peut-être aucunes) alors que ce type de répertoire l'exige et que celles de la version londonnienne sont parfaites.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Message par utania27 » 04 mars 2011, 22:28

Bonjour!
Me promenant sur le forum où je suis nouvelle, je tombe sur cet échange concernant le DVD du Barbier de Séville au ROH 2009. Je partage vos avis: ce DVD est génial! Les Londoniens, et certains d'entre vous à ce que je vois, ont eu bien de la chance d'assister à ces représentations: on sent bien qu'il y avait ce "petit plus" qui rend certaines soirées d'opéra particulièrement mémorables! L'accident dont fut malheureusement victime JDD y est évidemment pour quelque chose. De l'énergie, il en faut pour réussir cet opéra, et il faut bien dire que celle dont elle témoigne a dû galvaniser tout le monde. Déambuler en fauteuil roulant ne l'empêche pas, bien au contraire, d'être Rosine de manière idéale : l'énergie, la détermination et le courage dont elle fit preuve, sont bien ceux qui animent Rosine, une Rosine, certes enfermée et réduite à l'impuissance, mais finalement bien armée pour pouvoir au moment opportun conquérir sa liberté.
Vocalement c'est une splendeur, outre la qualité intrinsèque de la voix, les vocalises sont éxécutées avec une facilité, un naturel, une grâce incomparables, et toujours, ce que j'adore chez elle, avec infiniment de goût, sans jamais forcer le trait ("una voce poco fa" est un régal, sans fioritures appuyées voire outrancières comme on l'entend parfois). Cette sobriété et en même temps cette force dans la caractérisation me rappellent une autre Rosine... celle de Callas! Bref, c'est la grande classe.
On peut dire la même chose de Juan Diego Florez, qui se joue lui aussi, avec quel charme vocal et scénique, de toutes les difficultés, incluant comme l'on pouvait s'y attendre l'air final ("cessa di più resistere").
Les seconds rôles sont de premier plan, à commencer par l'excellent Figaro de Pietro Spagnoli, plein d'abattage et de présence.
Parfait Bartolo, sobre mais fin et très drôle, d'Alessandro Corbelli.
Savoureux Basilio de Ferrucio Furlanetto! J'aime beaucoup le grain de folie qui semble l'habiter, et son allure dégingandée inénarrable!
Les décors sont assez minimalistes, mais ils participent astucieusement à l'action, et permettent de se concentrer sur le jeu de scène et la musique.
J'aime également beaucoup la direction d'Antonio Pappano, fine et dynamique , il entraine tout ce monde dans un tourbillon de folie jubilatoire vraiment propres à cet opéra. :D
A bientôt je l'espère, sur ce forum très sympa !

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calbo
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Message par calbo » 10 mars 2011, 15:27

utania27 a écrit :Bonjour!
Me promenant sur le forum où je suis nouvelle, je tombe sur cet échange concernant le DVD du Barbier de Séville au ROH 2009. Je partage vos avis: ce DVD est génial! Les Londoniens, et certains d'entre vous à ce que je vois, ont eu bien de la chance d'assister à ces représentations: on sent bien qu'il y avait ce "petit plus" qui rend certaines soirées d'opéra particulièrement mémorables! L'accident dont fut malheureusement victime JDD y est évidemment pour quelque chose. De l'énergie, il en faut pour réussir cet opéra, et il faut bien dire que celle dont elle témoigne a dû galvaniser tout le monde. Déambuler en fauteuil roulant ne l'empêche pas, bien au contraire, d'être Rosine de manière idéale : l'énergie, la détermination et le courage dont elle fit preuve, sont bien ceux qui animent Rosine, une Rosine, certes enfermée et réduite à l'impuissance, mais finalement bien armée pour pouvoir au moment opportun conquérir sa liberté.
Vocalement c'est une splendeur, outre la qualité intrinsèque de la voix, les vocalises sont éxécutées avec une facilité, un naturel, une grâce incomparables, et toujours, ce que j'adore chez elle, avec infiniment de goût, sans jamais forcer le trait ("una voce poco fa" est un régal, sans fioritures appuyées voire outrancières comme on l'entend parfois). Cette sobriété et en même temps cette force dans la caractérisation me rappellent une autre Rosine... celle de Callas! Bref, c'est la grande classe.
On peut dire la même chose de Juan Diego Florez, qui se joue lui aussi, avec quel charme vocal et scénique, de toutes les difficultés, incluant comme l'on pouvait s'y attendre l'air final ("cessa di più resistere").
Les seconds rôles sont de premier plan, à commencer par l'excellent Figaro de Pietro Spagnoli, plein d'abattage et de présence. Parfait Bartolo, sobre mais fin et très drôle, d'Alessandro Corbelli.
Savoureux Basilio de Ferrucio Furlanetto! J'aime beaucoup le grain de folie qui semble l'habiter, et son allure dégingandée inénarrable!
Les décors sont assez minimalistes, mais ils participent astucieusement à l'action, et permettent de se concentrer sur le jeu de scène et la musique.
J'aime également beaucoup la direction d'Antonio Pappano, fine et dynamique , il entraine tout ce monde dans un tourbillon de folie jubilatoire vraiment propres à cet opéra. :D
A bientôt je l'espère, sur ce forum très sympa !
Hum, considérer Figaro comme un rôle secondaire c'est quelque peu étonnant voire même carrément inadéquate surtout qu'il s'agit quand même du rôle titre, sinon je suis complètement d'accord Spagnoli est excellent. Les rôles secondaires, les vrais (Berta, Fiorillo, Ambrogio, l'Officier et le notaire), sont effectivement très bien tenus
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Message par iledgardo » 10 mars 2011, 15:49

Au fur et à mesure que le barbier est joué, le rôle du comte et de Rosine, se fut eux les premiers rôles bien que Figaro soit le vrai rôle titre. Se fut inconcevable au temps ou rossini était vivant. Le fait que les plus grandes mezzo (voir soprano) et les plus grands ténors rossiniens aient chanté Almaviva et Rosine n'ont rien arrangé. Je pense même que c'est Depuis que Callas ai repris le rôle (Mais se n'est qu'une suposition... Je me trompe peut être).

Cela dit, une version sans ''Cessa Di Piu Resistere'' est inconcevable pour moi... C'est le bouquet final, le champagne de tout l'opéra! La raison de plus de deux heures d'attentes! :) Enfin, ça, c'est un avis personnel. J'adorerais aborder Almaviva d'ici quelques mois. Il ne manque rien.. La sérénades, les airs, la colorature et les aigus! Exquis pour un ténor lyrique léger! :)
J'écris opéras au pluriel, malgré la décision contraire, parce qu'il me semble que la dernière syllabe de ce mot est longue au pluriel.

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Message par calbo » 10 mars 2011, 17:53

iledgardo a écrit :Au fur et à mesure que le barbier est joué, le rôle du comte et de Rosine, se fut eux les premiers rôles bien que Figaro soit le vrai rôle titre. Se fut inconcevable au temps ou rossini était vivant. Le fait que les plus grandes mezzo (voir soprano) et les plus grands ténors rossiniens aient chanté Almaviva et Rosine n'ont rien arrangé. Je pense même que c'est Depuis que Callas ai repris le rôle (Mais se n'est qu'une suposition... Je me trompe peut être).

Cela dit, une version sans ''Cessa Di Piu Resistere'' est inconcevable pour moi... C'est le bouquet final, le champagne de tout l'opéra! La raison de plus de deux heures d'attentes! :) Enfin, ça, c'est un avis personnel. J'adorerais aborder Almaviva d'ici quelques mois. Il ne manque rien.. La sérénades, les airs, la colorature et les aigus! Exquis pour un ténor lyrique léger! :)
La Callas a fait beaucoup pour le Bel Canto, je ne le nie pas, mais je doute quand même fortement qu'elle ait eu une influence aussi déterminante que ça
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PlacidoCarrerotti
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Message par PlacidoCarrerotti » 10 mars 2011, 18:04

calbo a écrit :
iledgardo a écrit :Au fur et à mesure que le barbier est joué, le rôle du comte et de Rosine, se fut eux les premiers rôles bien que Figaro soit le vrai rôle titre. Se fut inconcevable au temps ou rossini était vivant. Le fait que les plus grandes mezzo (voir soprano) et les plus grands ténors rossiniens aient chanté Almaviva et Rosine n'ont rien arrangé. Je pense même que c'est Depuis que Callas ai repris le rôle (Mais se n'est qu'une suposition... Je me trompe peut être).

Cela dit, une version sans ''Cessa Di Piu Resistere'' est inconcevable pour moi... C'est le bouquet final, le champagne de tout l'opéra! La raison de plus de deux heures d'attentes! :) Enfin, ça, c'est un avis personnel. J'adorerais aborder Almaviva d'ici quelques mois. Il ne manque rien.. La sérénades, les airs, la colorature et les aigus! Exquis pour un ténor lyrique léger! :)
La Callas a fait beaucoup pour le Bel Canto, je ne le nie pas, mais je doute quand même fortement qu'elle ait eu une influence aussi déterminante que ça
Quand on lit la presse parisienne à l'époque du Théâtre Italien, on parle de Malibran et de Garcia, quasiment jamais de l'interprète de Figaro.
Ca ne date donc pas d'hier !
Sans être un rôle secondaire, Figaro n'est quand même pas le rôle principal de l'ouvrage (malgré le titre) d'autant qu'il est plus facile à distribuer.
On pourrait faire la même remarque pour les Noces de Figaro ou ... le Château de Barbe-Bleue !
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Message par utania27 » 10 mars 2011, 18:49

Désolée pour l'emploi un peu maladroit du terme "rôle secondaire" en ce qui concerne Figaro ! Bien sûr, il est le moteur de l'action. A ce titre il s'inscrit complètement dans le ressort théatral de l'oeuvre, tout comme Bartolo et Basilio, alors que le ressort poétique est l'apanage d'Almaviva et de Rosine. Peut-être aussi est-ce comme le suggère Iledgardo une déformation du public, auquel j'appartiens (je l'avoue bien humblement!), qui veut que même si l'on se régale de tout dans cette oeuvre et que l'on apprécie tous les rôles, on a un petit faible pour le couple vedette (personnages et interprètes, quand ceux-çi sont à la hauteur). Par ailleurs, "secondaire"n'a rien de péjoratif, je ne vois dans l'histoire de l'opéra aucun compositeur qui ai négligé le moindre rôle sur le plan musical.

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