Isaac Albéniz : Merlin - Lancelot - Guenièvre

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tuano
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Isaac Albéniz : Merlin - Lancelot - Guenièvre

Message par tuano » 31 juil. 2008, 22:27

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avec David Wilson-Johnson (Merlin); Eva Marton (Morgan); Stuart Skelton (Arthur); Carol Vaness (Nivian); Ángel Ódena (Mordred); Victor García Sierra (King Lot); Ángel Rodriguez (Gawain); Juan Tomás Martínez (Sir Ector); Federico Gallar (Sir Pellinore); Eduardo Santamaría (Kay); Stephen Morscgeck (Archbishop of Canterbury)

La trilogie du Roi Arthur n'aura jamais fait d'ombre à la Tétralogie de Wagner. Pourtant, Merlin, le premier opus, commence comme la première journée du Ring : un fils caché découvre qui il est vraiment en retirant une épée dont personne n'avait réussi à s'emparer.

José de Eusebio est le maître d'oeuvre de la création mondiale scénique de Merlin. Du vivant d'Albeniz, seule une version avec accompagnement pour piano avait été donnée (en 1905), ainsi que l'ouverture en concert.
En 1950, le club de football junior de Barcelone donna des représentations avec orchestre, mais avec des coupures et en espagnol.
Cinquante ans plus tard paraissait une intégrale chez Decca avec C.Alvarez, P.Domingo, J.Henschel et A-M.Martinez.
La soirée filmée est celle du 9 juin 2003.

L'oeuvre est musicalement splendide mais le livret, écrit pas un banquier (Money-Coutts), n'est pas de très bonne qualité. La production de John Dew a de la classe et fait sans doute bien de rester relativement objective (le metteur en scène est beaucoup moins respectueux d'habitude) puisqu'il s'agit d'une création mondiale mais j'espère que l'oeuvre connaîtra d'autres visions capables de contourner le manque d'action et de profondeur des personnages. Le plus surprenant est le manque de confrontation entre les personnages. A chaque fois qu'il pourrait y avoir un duo, le librettiste a écrit un monologue : pas de duo entre Arthur et Guenièvre (qui reste muette durant toute l'oeuvre alors qu'elle est l'héroïne du troisième opéra !), pas de confrontation entre Merlin et Niviane (alors qu'ils s'apprêtent à faire l'amour avant qu'elle ne le prive de ses pouvoirs magiques), pas non plus de duo victorieux entre les deux femmes qui l'ont emporté ensemble à la fin (Niviane chante son air, puis Morgan le sien !).

L'écoute de l'intégrale Decca est finalement plus fascinante que ce très bon spectacle (même si personnellement je suis heureux de voir Eva Marton et Carol Vaness dans l'un de leurs derniers rôles). Il est cependant intéressant d'appréhender l'oeuvre avec ses faiblesses également.
A la question "Merlin est-il un chef d'oeuvre méconnu qui mériterait d'entrer au répertoire ?", je réponds OUI !

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