Inge Borkh (1917-2018).
Inge Borkh (1917-2018).
La grande soprano suisse nous a quittés (à 101 ans !)
Elle a débuté à Lucerne en 1940 puis sa carrière a pris un essor international dans les années 1950. Elle débute à Paris en 1951 dans Salomé et 7 ans plus tard au Met dans le même rôle puis, toujours en Salomé, à Londres en 1959.
Elle a beaucoup chanté aussi la Teinturière, Elektra, Léonore, Lady Macbeth d'une voix très dramatique et puissante avec une grande présence d'actrice
Elle a débuté à Lucerne en 1940 puis sa carrière a pris un essor international dans les années 1950. Elle débute à Paris en 1951 dans Salomé et 7 ans plus tard au Met dans le même rôle puis, toujours en Salomé, à Londres en 1959.
Elle a beaucoup chanté aussi la Teinturière, Elektra, Léonore, Lady Macbeth d'une voix très dramatique et puissante avec une grande présence d'actrice
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Inge Borkh (1917-2018).
J'ai eu la chance il y a fort longtemps de l'entendre dans Elektra au théâtre de Fourvière.
Sa scène finale où elle danse était anthologique. Le jeune lyricomane que j'étais avait été "scotché" par son incarnation et sa présence théâtrale.
Sa scène finale où elle danse était anthologique. Le jeune lyricomane que j'étais avait été "scotché" par son incarnation et sa présence théâtrale.
Re: Inge Borkh (1917-2018).
Pour moi la meilleure Elektra , la meilleure de toutes , toutes celles qui ont existé.
Écoutez l'enregistrement de 1961 au MET dirigé par Rosenstock.*
Adieu , Madame.
( sa meilleure héritière dans le style c'est Theorin)
Bernard
*Le frémissement inouï de son "Vater" donne le ton d'une interprétation incomparable qui vous transperse instantanément d'un effroi mythologique, on est aussitôt transporté à Mycènes.
Écoutez l'enregistrement de 1961 au MET dirigé par Rosenstock.*
Adieu , Madame.
( sa meilleure héritière dans le style c'est Theorin)
Bernard
*Le frémissement inouï de son "Vater" donne le ton d'une interprétation incomparable qui vous transperse instantanément d'un effroi mythologique, on est aussitôt transporté à Mycènes.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Inge Borkh (1917-2018).
2 et 5 juillet 1963, Grand Théâtre romain,
Elektra de Richard Strauss
Richard Kraus / Louis Erlo.
Inge Borkh : Élektra Martha Moedl : Clytemnestre Liane Synek : Chrysothémis Wilhelm Ernest ; Aegiste Toni Blankenheim : Oreste
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Inge Borkh (1917-2018).
J'ai quelque part dans mon fouillis un enregistrement de Rheingold avec Heinz Rehffuss en Wotan et Borkh qui chante.....Fricka !!!!
Re: Inge Borkh (1917-2018).
Elle avait d'incroyables graves.marcelin duclos a écrit : ↑26 août 2018, 17:11J'ai quelque part dans mon fouillis un enregistrement de Rheingold avec Heinz Rehffuss en Wotan et Borkh qui chante.....Fricka !!!!
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Inge Borkh (1917-2018).
Je n'ai à ce jour pas entendu son Elektra en entier alors qu'elle fut une des titulaires majeurs de ce rôle.
En revanche, très grande Teinturière en live avec Keilberth à la direction orchestrale, juste derrière Ludwig dans mes préférences, parmi les interprètes que je connais dans le rôle.
J'avais entendu aussi une grande partie d'un live de Salome, pas le plus connu parmi les lives qui existent. Il faudrait que j'écoute le live dirigé par Keilberth notamment.
Elle aura bien vécu.
En revanche, très grande Teinturière en live avec Keilberth à la direction orchestrale, juste derrière Ludwig dans mes préférences, parmi les interprètes que je connais dans le rôle.
J'avais entendu aussi une grande partie d'un live de Salome, pas le plus connu parmi les lives qui existent. Il faudrait que j'écoute le live dirigé par Keilberth notamment.
Elle aura bien vécu.
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Re: Inge Borkh (1917-2018).
Un long article retraçant sa carrière (extraits ci dessous)
Exilée avec sa famille dès 1933 de Mannheim à Genève en raison de ses origines juives, elle a commencé par des cours de théâtre. Elle est passée très vite de Pamina et de la comtesse des Noces, aux rôles plus dramatiques : Senta, Tosca, les deux Leonora. Elle chante ensuite à Berne, Salomé et Turandot avant d'atteindre une notoriété internationale avec la Première du Consul à Bâle puis à Berlin en 1951. Elle s'est d'ailleurs illustrée dans plusieurs créations d'opéras contemporains.
Elle incarne alors l'idéal de la chanteuse-actrice.
Elle quitte le chant en 1973 mais pas la scène.
Deux ouvrages ont été réalisés suite aux interviews de Thomas Voigt : "Ich komm’ vom Theater nicht los", autobiographie sortie en 1996 et "Nicht nur Salome und Elektra" dix ans plus tard.
Une de ses dernières apparitions publiques fut un déjeuner avec Yvonne Kalman, Thomas Voigt et Jonas Kaufmann, à l'occasion de ses 95 ans à Munich alors qu'elle était venue voir les Meistersinger (2016).
https://www.nzz.ch/feuilleton/nachruf-i ... ld.1315965
Exilée avec sa famille dès 1933 de Mannheim à Genève en raison de ses origines juives, elle a commencé par des cours de théâtre. Elle est passée très vite de Pamina et de la comtesse des Noces, aux rôles plus dramatiques : Senta, Tosca, les deux Leonora. Elle chante ensuite à Berne, Salomé et Turandot avant d'atteindre une notoriété internationale avec la Première du Consul à Bâle puis à Berlin en 1951. Elle s'est d'ailleurs illustrée dans plusieurs créations d'opéras contemporains.
Elle incarne alors l'idéal de la chanteuse-actrice.
Elle quitte le chant en 1973 mais pas la scène.
Deux ouvrages ont été réalisés suite aux interviews de Thomas Voigt : "Ich komm’ vom Theater nicht los", autobiographie sortie en 1996 et "Nicht nur Salome und Elektra" dix ans plus tard.
Une de ses dernières apparitions publiques fut un déjeuner avec Yvonne Kalman, Thomas Voigt et Jonas Kaufmann, à l'occasion de ses 95 ans à Munich alors qu'elle était venue voir les Meistersinger (2016).
https://www.nzz.ch/feuilleton/nachruf-i ... ld.1315965
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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- beckmesser
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Re: Inge Borkh (1917-2018).
Elle a été ma première Teinturière dans la Femme sans Ombre à Bruxelles en 1972.
Elle remplaçait une collègue malade.
Un très grand souvenir.
Elle remplaçait une collègue malade.
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-
- Ténor
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Re: Inge Borkh (1917-2018).
Et une chanteuse très versatile... Surprenante même... Je découvre sur YT deux videos de Borkh : La mamma morta et l'air de Russalka. Avec une délicatesse de chant, des nuances, des pianissimos ! Si on ne connaissait son nom, on serait très loin de penser qu'elle a chanté Wagner, Salomé et Elektra ! (et pas quelques fois seulement ! En tout cas c'est surprenant !
Sur YT il y a une chaîne où on peut en tendre de nombreux chanteurs, surtout du répertoire allemand, être interviewé par August Everding. J'ai regardé celui d'Inge Borkh. En fond d'écran il y a sur un grand tableau de nombreuses photos de l'artiste dans ses grands rôles. Elle était superbe avec un visage faisant penser à une Madeleine Robinson allemande et parfois avec quelques expressions de Romy ! Elle a chanté Fidelio, Lady Macbeth (Verdi mais aussi celle de Bloch...) Elektra bien sûr. Et à ce moment là on voit sur l'écran de nombreuses images d'elle en Elektra. Stupéfiant : souvent jeune, très jeune puis ensuite vieille, belle ou parfois enlaidie.
La video est en allemand (mais on peut mettre des sous titres.) Et toute la série Da Capo est formidable avec Nilsson, Behrens, Lucia Popp, et il y même Ljuba Welitsch !
Borkh avait débuté comme danseuse et actrice... Quand elle a abandonné la scène lyrique, elle est revenue au théâtre dramatique.
Elle a aussi chanté le Consul et la Monna Lisa de Schillings.
A propos de ce dernier une anecdote étonnante que j'ai lu dans Opera à propos d'Inge Borkh en Elektra à Nice en 64 (elle était face à Martha Mödl et Gré Brouwenstijn).
Le critique cite Samazeuilh : "La performance sensationnelle qui souleva l'enthousiasmedu public du Théâtre des Nations à Paris en mai 1960 aurait valu à Inge Borkh de recevoir de Strauss la demande redoutable qu'il fit à Barbara Kemp, cantatrice de grand éclat, femme de son fidèle ami, le compositeur Max Schillings, alors directeur du Théâtre de Berlin, d'être le même soir Salomé et Elektra !"
Et le critique de conclure : "Qui sait ? Peut-être sa vaillance l'eût - elle acceté !"
Sur YT il y a une chaîne où on peut en tendre de nombreux chanteurs, surtout du répertoire allemand, être interviewé par August Everding. J'ai regardé celui d'Inge Borkh. En fond d'écran il y a sur un grand tableau de nombreuses photos de l'artiste dans ses grands rôles. Elle était superbe avec un visage faisant penser à une Madeleine Robinson allemande et parfois avec quelques expressions de Romy ! Elle a chanté Fidelio, Lady Macbeth (Verdi mais aussi celle de Bloch...) Elektra bien sûr. Et à ce moment là on voit sur l'écran de nombreuses images d'elle en Elektra. Stupéfiant : souvent jeune, très jeune puis ensuite vieille, belle ou parfois enlaidie.
La video est en allemand (mais on peut mettre des sous titres.) Et toute la série Da Capo est formidable avec Nilsson, Behrens, Lucia Popp, et il y même Ljuba Welitsch !
Borkh avait débuté comme danseuse et actrice... Quand elle a abandonné la scène lyrique, elle est revenue au théâtre dramatique.
Elle a aussi chanté le Consul et la Monna Lisa de Schillings.
A propos de ce dernier une anecdote étonnante que j'ai lu dans Opera à propos d'Inge Borkh en Elektra à Nice en 64 (elle était face à Martha Mödl et Gré Brouwenstijn).
Le critique cite Samazeuilh : "La performance sensationnelle qui souleva l'enthousiasmedu public du Théâtre des Nations à Paris en mai 1960 aurait valu à Inge Borkh de recevoir de Strauss la demande redoutable qu'il fit à Barbara Kemp, cantatrice de grand éclat, femme de son fidèle ami, le compositeur Max Schillings, alors directeur du Théâtre de Berlin, d'être le même soir Salomé et Elektra !"
Et le critique de conclure : "Qui sait ? Peut-être sa vaillance l'eût - elle acceté !"