Tout à fait d'accord! C'est bien ce qui est si difficile à maitriser quand on ne parle pas une langue, les coachs n'y feront rien, car on n'a pas" l'esprit" de la langue, la vraie pulsation intérieure qui va faire reconnaitre et comprendre tout la phrase à un mot mis en évidence.Tom a écrit :Je suis persuadé que la comprehension du texte à l'opéra ne tient pas uniquement à l'articulation. Si on lit un texte, en articulant parfaitement mais en débitant toutes les syllabes de manière mécanique et régulière, on ne comprend rien. La compréhension requiert certes une articulation "minimum", mais demande surtout de doser accentuation, poids, allègement, variation du débit, suspensions, le tout en accord avec la ligne musicale et l'interprétation théatrale.
C'est valable dans toutes les langues et pour tous les types de voix. C'est l'absence de cette "conscience du texte" plus que la mollesse de diction qui me gène profondement chez Sutherland, par exemple.
C'est ce que fait naturellement Alagna qui ne surarticule jamais. Chez les chanteurs étrangers, je suis admiratif de ce que fait Anne-Sofie von Otter dans ce domaine, ses Nuits d'été, sa Carmen ou son Orfée...
Christa Ludwig disait qu'on reconnaissait les étrangers à ce qu'ils articulaient trop tout. Par contre un ami allemand me dit qu'il ne comprend rien à ce que dit Schwarzkopf quand elle chante...Je pense que cela tient à ses sons sublimés, et "non-naturels", couverts... Elle le dit elle même, il y a des sons de la langue parlée qu'elle aurait trouvé très laid de chanter tels quels. Surtout que pour obtenir du legato à partir de l'allemand il faut le vouloir.