L'opéra : un art pour les jeunes ?
- David-Opera
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tuano a écrit :Moi non mais je trouve que ces musiques ont justement en commun le renoncement à la mélodie et l'acceptation des dissonances permanentes.
Le R'n'B' et le rap, ça me flegon !
Je ne suis pas experte en la question mais je ne crois pas que le rap et le R'n'B soient des musiques franchement "dissonantes" ... ce qui ne les empêche nullement de nous flegonner (hihi!), effectivement !
Re: L'opéra : un art pour les jeunes ?
J'ai été surpris cet été à Helsinki pour une représentation du crépuscule des dieux de voir énormément de jeunes (<20ans); il y avait même devant moi, non pas une femme à chapeau, mais deux jeunes enfants d'environ 6 et 8 ans! A l'entracte, j'en ai même vu de plus jeunes encore. Et pour ce que j'ai pu voir ils ne se sont même pas endormis (la mise en scène pourtant s'y prétait..... ). Autre culture autres moeurs.Lily a écrit : j'ai constaté que 95 % (au moins !) des personnes présentes dans la salle avaient au moins 75 ans, à vue de nez.
L'opéra n'est probablement pas particulièrement un truc de vieux, mais comme ça demande un minimum d'investissement culturel et que ça ne passe pas en boucle à la télé et à la radio, ce n'est pas instinctif de s'y mettre.
Ma conviction reste que si des bons chanteurs acceptaient bénévolement de faire régulièrement des concerts de mélodies françaises bien choisies par exemple dans des MJC de banlieue ou autres lieux qui restent encore très fréquentés par les jeunes, il serait plus aisé de redorer l'image de l'art lyrique.
Re: L'opéra : un art pour les jeunes ?
Des mélodies françaises ?paul a écrit :
Ma conviction reste que si des bons chanteurs acceptaient bénévolement de faire régulièrement des concerts de mélodies françaises bien choisies par exemple dans des MJC de banlieue ou autres lieux qui restent encore très fréquentés par les jeunes, il serait plus aisé de redorer l'image de l'art lyrique.
Hmmm, je me demnade si c'est ça, LA solution. Certaines me semblent être assez difficile d'accès et demander un travail en amont de l'écoute. En revanche, certains airs d'opéras ou d'opérettes bien choisis et bien interprétés par des chanteurs à l'aise, bons comédiens et convaincus de "l'utilité" de leur mission peuvent bien marcher. A mon avis.
Je pense que par exemple l'humour, intelligent bien sûr, peut être un bon moyen d'accès au domaine lyrique...
Oh oui, quel ennui, la mélodie française !
Je suis d'accord avec toi : un air d'opéra italien accompagné au piano toucherait davantage qu'une géniale mélodie de Duparc ou de Debussy. Mais qui ira à ce concert en MJC ?
Lorsque je suis allé à l'un des quelques concerts proposés par la salle Pablo Neruda de Bobigny l'année dernière, j'ai trouvé assez désespérant que les seuls habitants du coin qui avaient fait le déplacement étaient ceux qui étaient d'origine portugaise (c'était un concert de Cristina Branco). Pourtant, les places n'étaient vraiment pas chères (peut-être 13 euros en tarif plein et quelques euros en tarif réduit).
J'avais vu un reportage sur le Royal Opera House de Londres qui était très intéressant. Des danseurs se produisaient dans une galerie commerciale de la banlieue londonienne pour faire la pub d'un ballet à Covent Garden et il était possible d'acheter des places à tarif très réduit (du genre 1 livre sterling) pour voir des spectacles.
Je suis d'accord avec toi : un air d'opéra italien accompagné au piano toucherait davantage qu'une géniale mélodie de Duparc ou de Debussy. Mais qui ira à ce concert en MJC ?
Lorsque je suis allé à l'un des quelques concerts proposés par la salle Pablo Neruda de Bobigny l'année dernière, j'ai trouvé assez désespérant que les seuls habitants du coin qui avaient fait le déplacement étaient ceux qui étaient d'origine portugaise (c'était un concert de Cristina Branco). Pourtant, les places n'étaient vraiment pas chères (peut-être 13 euros en tarif plein et quelques euros en tarif réduit).
J'avais vu un reportage sur le Royal Opera House de Londres qui était très intéressant. Des danseurs se produisaient dans une galerie commerciale de la banlieue londonienne pour faire la pub d'un ballet à Covent Garden et il était possible d'acheter des places à tarif très réduit (du genre 1 livre sterling) pour voir des spectacles.
tuano a écrit :Oh oui, quel ennui, la mélodie française !
Hééééééééééééé ! C'est pas du tout ça que j'ai dit !!! J'ai dit que c'était difficile d'accès, c'est tout ! D'après mon expérience personnelle : malgré mon amour pour la langue et la musique françaises, malgré toute ma bonne volonté, j'ai parfois besoin de temps pour apprivoiser certaines mélodies. C'est tout ! Mais certaines finissent pas m'enthousiasmer au plus haut point !
Ce qu'il faut pour la mélodie, c'est du temps pour arriver à les appréhender...et c'est la problème. Dès que ce n'est plus immédiatement immédiat, ça pose problème pour beaucoup de jeunes (...et moins jeunes aussi, d'ailleurs )
Qui comprendra un air d'opéra italien chanté en italien sans sous-titre?tuano a écrit :Oh oui, quel ennui, la mélodie française !
Je suis d'accord avec toi : un air d'opéra italien accompagné au piano toucherait davantage qu'une géniale mélodie de Duparc ou de Debussy. Mais qui ira à ce concert en MJC ?
Alors que des mélodies dont les textes (Hugo, Beaudelaire et autres) sont souvent connues sont probablement beaucoup plus accessibles (entre autres aux scolaires).
Je pense que pour attirer les jeunes, il ne faut pas les assomer avec des prouesses vocales auquelles ils ne sont pas préparés et donc peu sensibles. Le contre-ut de fin d'air resterait dans la mémoire de beaucoup comme le moment où le gros monsieur se raidit pendant 20 secondes et devient tout rouge: faut-il appeler le SAMU?
Je pense qu'il faut oublier un temps la musique proprement dite et contourner la difficulté en misant sur les textes ou le côté théatral (mais là, c'est plus dur avec peu de moyens de faire quelquechose de cohérent et de non ridicule, c'est pour ça que je pense que la mélodie est peut-être un bon moyen)
Oui, certes...mais encore faut-il que le texte soit compréhensible !!! Et je ne suis pas entièrement convaincue que les poésies de Victor Hugo sont plus familières à certains ados que certains airs d'opéras.paul a écrit : Je pense qu'il faut oublier un temps la musique proprement dite et contourner la difficulté en misant sur les textes ou le côté théatral (mais là, c'est plus dur avec peu de moyens de faire quelquechose de cohérent et de non ridicule, c'est pour ça que je pense que la mélodie est peut-être un bon moyen)
Enfin, je ne pensais pas forcément à de grands airs avec contre-ut final. Mais pourquoi pas quelques passages d'Offenbach par exemple, si on prend 30 secondes pour rappeler le contexte et l'histoire ?