Y-t-til encore des contraltos (contralti!)?
Y-t-til encore des contraltos (contralti!)?
J'ai l'impression qu'aujourd'hui il ne reste que deux tessitures pour les chanteuses : l'aigüe (soprano) et la grave (mezzo).
Y a-t-il des chanteuses qui se disent contraltos et des rôles spécifiques de contralto que des mezzo ne peuvent chanter ou pensez-vous que la division est amenée à tomber en désuétude?
Y a-t-il des chanteuses qui se disent contraltos et des rôles spécifiques de contralto que des mezzo ne peuvent chanter ou pensez-vous que la division est amenée à tomber en désuétude?
Valentini-Terrani a chanté la partie d'alto et pourtant on la dit mezzo...
c'est vrrai que c'est une tessiture superbe et attirante parce que c'est la plus rare.
sur le pli de sa jupe assise,
ce soir, ce sera cendrillon
causant près du feu qu'elle attise
avec son ami le grillon
demain le valeureux arsace
à son courroux donnant l'essor,
ou tancrède avec sa cuirrasse,
son épée et son casque d'or ;
desdemona chantant le saule,
zerline bernant mazetto,
ou malcolm le plaid sur l'épaule ;
c'est toi que j'aime, ô contralto !
Th. Gautier
c'est vrrai que c'est une tessiture superbe et attirante parce que c'est la plus rare.
sur le pli de sa jupe assise,
ce soir, ce sera cendrillon
causant près du feu qu'elle attise
avec son ami le grillon
demain le valeureux arsace
à son courroux donnant l'essor,
ou tancrède avec sa cuirrasse,
son épée et son casque d'or ;
desdemona chantant le saule,
zerline bernant mazetto,
ou malcolm le plaid sur l'épaule ;
c'est toi que j'aime, ô contralto !
Th. Gautier
C'est charmant !Gioachino a écrit :
sur le pli de sa jupe assise,
ce soir, ce sera cendrillon
causant près du feu qu'elle attise
avec son ami le grillon
demain le valeureux arsace
à son courroux donnant l'essor,
ou tancrède avec sa cuirrasse,
son épée et son casque d'or ;
desdemona chantant le saule,
zerline bernant mazetto,
ou malcolm le plaid sur l'épaule ;
c'est toi que j'aime, ô contralto !
Th. Gautier
- EdeB
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- Localisation : Ubi est JdeB ...
Et c'est dans Emaux et Camées...doudou a écrit : C'est charmant !
texte complet sur : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/gautier/33.html
Théophile Gautier a été proche de Carlotta (danseuse) Grisi et sa soeur Ernestina (cantatrice)...
Sur Gautier et la musique : http://www.musimem.com/gautier.htm
E, Théophile fervente depuis ses 10 ans. (Lisez Mlle de Maupin et Le Capitaine Fracasse : Chef d'oeuvres !!)
Tout à fait, le poème s'appelle "contralto". Ce n'est pas d'une puissance considérable mais c'est très joli, très bien tourné.
La femme de Théophile était contralto il me semble.
"Les nuits d'été" de Berlioz sont écrites sur des poèmes de Th. Gautier mais je ne sais plus de quel recueil il font partie (pas de Emaux et Camées).
La femme de Théophile était contralto il me semble.
"Les nuits d'été" de Berlioz sont écrites sur des poèmes de Th. Gautier mais je ne sais plus de quel recueil il font partie (pas de Emaux et Camées).
- Xavier
- Rainbow Maker
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Je connais Giulia Grisi, soprano, star du Théâtre des italiens, alias la première Adalgisa (et la seconde Norma), le première Elvira des Puritains et Norina de Don Pasquale.EdeB a écrit :Théophile Gautier a été proche de Carlotta (danseuse) Grisi et sa soeur Ernestina (cantatrice)...
Je connais Giuditta Grisi, mezzo soprano, égérie de Bellini, alias la première Romeo, alias La Signora De Candia ou Mme Mario.
Je connais Carlotta, alias la première Giselle.
Mais je ne connaissais pas Ernestina, qui plus est chanteuse d'opéra !!!
C'est pire que les Garcia cette famille !
X
PS : on en apprend des choses ici
Pour en rester à la poésie, il existe également ce magnifique poème d'Yves Bonnefoy, A la voix de Kathleen Ferrier :
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s?était voilée.
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s?est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
Ô lumière et néant de lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l?angoisse ou l?espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l?irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !
Il semble que tu connaisses les deux rives,
L?extrême joie et l?extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l?éternel.
J'aime bien le jeu des oppositions créé par Bonnefoy ; je trouve que cela correspond à merveille au timbre de contralto qu'on a si peu l'occasion d'entendre !
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s?était voilée.
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s?est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
Ô lumière et néant de lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l?angoisse ou l?espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l?irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !
Il semble que tu connaisses les deux rives,
L?extrême joie et l?extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l?éternel.
J'aime bien le jeu des oppositions créé par Bonnefoy ; je trouve que cela correspond à merveille au timbre de contralto qu'on a si peu l'occasion d'entendre !