Une question sur les ténors
Ce que je trouve dommage aujourd'hui chez les ténors, c'est qu'ils ne fassent plus comme leurs ainés qui, lorsqu'ils rataient un aigu dans un de leurs airs, faisaient reprendre le chef et l'orchestre avant cet aigu, et ce jusqu'à réussite. Ou alors, comme Bonisolli en 83 à Barcelone qui rate son contre-ut de "Di quella pira" et qui, après cette scène, vient saluer à l'avant-scène sous les applaudissements modérés du public, et en profite pour couvrir les applaudissements avec un deuxième contre-ut (a cappella), parfait celui-ci, ce qui fait délirer la salle comme rarement.
Dommage que les ténors ne fassent plus cela aujourd'hui...
Dommage que les ténors ne fassent plus cela aujourd'hui...
- Dapertutto
- Baryton
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OUI!!!
J'ai entendu ce contre ut raté et refait magnifiquement à capella par le grand Franco Bonisolli. Y en a qui en 83 ont été chanceux entre ce Trouvère au liceu et surtout le concert de Bonisolli. J'attend toujours de voir une programmation d'un ténor en concert de la même qualité. (Hep monsieur Alagna vous qui êtes le "meilleur" ténor du moment pourquoi vous ne faites pas le même programme?)
Voici ce programme en détail
-Turandot: "Nessun dorma"
-La Favorite: "Una vergine, un angel di dio"
-L'Arlesianna: Lamento di Federico
-Rigoletto: "La donna e mobile"
-Andrea Chenier: "Un di all'azzurro spazio"
-Les Pêcheurs de Perles: "Je crois entendre encore"
-Otello: "Dio mi potevi scagliar"
-Guglielmo Tell: "O muto asil del pianto"
-Guglielmo Tell: "Corriam, corriam"
-"O sole mio"
-"Granada"
Avec tout ce qu'il a donné ce soir là inutile de vous décrire comment était le public barcelonais. Ca c'était un ténor qui ne faisait pas le glaçon sur scène, et qui en donnait au public sans marcher sur les mains.
J'ai entendu ce contre ut raté et refait magnifiquement à capella par le grand Franco Bonisolli. Y en a qui en 83 ont été chanceux entre ce Trouvère au liceu et surtout le concert de Bonisolli. J'attend toujours de voir une programmation d'un ténor en concert de la même qualité. (Hep monsieur Alagna vous qui êtes le "meilleur" ténor du moment pourquoi vous ne faites pas le même programme?)
Voici ce programme en détail
-Turandot: "Nessun dorma"
-La Favorite: "Una vergine, un angel di dio"
-L'Arlesianna: Lamento di Federico
-Rigoletto: "La donna e mobile"
-Andrea Chenier: "Un di all'azzurro spazio"
-Les Pêcheurs de Perles: "Je crois entendre encore"
-Otello: "Dio mi potevi scagliar"
-Guglielmo Tell: "O muto asil del pianto"
-Guglielmo Tell: "Corriam, corriam"
-"O sole mio"
-"Granada"
Avec tout ce qu'il a donné ce soir là inutile de vous décrire comment était le public barcelonais. Ca c'était un ténor qui ne faisait pas le glaçon sur scène, et qui en donnait au public sans marcher sur les mains.
"Dis papa! Tu peux mettre la poupée qui chante?"
A Salzbourg, en 2002,ayant "raté" le contre-ut du 3 ème acte au cours de la version concert de "Roméo et Juliette", Roberto ALAGNA est revenu ensuite de la coulisse pour le réémettre impécablement - et il s'est fait "descendre" pour cela par le critique du "Figaro" qui l'a taxé de "cabotinage"!; Lui-même expliquant plus tard l'avoir fait "par respect du public".Par contre,j'ai entendu Franco BONISOLLI rater son contre-ut du "Di quelle pira" sans le reprendre (mais c'est vrai qu'il était,je crois me rappeler, souffrant ce jour-là).
Ceci dit, pour moi non plus,le "contre-ut" n'est pas le plus important chez le ténor,je suis en cela tout à fait d'accord avec Jospin:la musicalité,le legato,le timbre,les nuances,les couleurs,l'expressivité,l'émotion transmise... me semblent beaucoup plus importants - c'est pour moi tout ce qui fait la valeur de Roberto ALAGNA - avec en plus une "impression" de naturel dans le chant et dans le jeu assez unique et qui va à l'encontre de la remarque de Calbo ("faire le singe en scène"):dans "l'elisir d'amore" de Lyon, toutes ses prestations "clownesques" s'intégraient parfaitement au personnage,à la mise en scène et à la musique, et n'empêchaient pas la sensibilité et l'émotion d'être présentes aussi.
Plus généralement, je n'ai jamais eu l'impression que Roberto ALAGNA "mettaient les oeuvres à son service plutôt que le contraire": peux-tu me donner des exemples? Comme tous les grands interprètes,sa personnalité rejaillit sur ses interprétations (qui ne m'ont jamais semblé ne pas respecter musicalement et dans le style,les oeuvres),mais c'est justement cela qui fait la richesse de l'opéra: je ne peux souhaiter un art lyrique où un même rôle serait toujours chanté de la même manière et c'est aussi ce que je reproche aux conceptions actuelles qui cataloguent un peu trop facilement les chanteurs dans certains emplois.
Ceci dit, pour moi non plus,le "contre-ut" n'est pas le plus important chez le ténor,je suis en cela tout à fait d'accord avec Jospin:la musicalité,le legato,le timbre,les nuances,les couleurs,l'expressivité,l'émotion transmise... me semblent beaucoup plus importants - c'est pour moi tout ce qui fait la valeur de Roberto ALAGNA - avec en plus une "impression" de naturel dans le chant et dans le jeu assez unique et qui va à l'encontre de la remarque de Calbo ("faire le singe en scène"):dans "l'elisir d'amore" de Lyon, toutes ses prestations "clownesques" s'intégraient parfaitement au personnage,à la mise en scène et à la musique, et n'empêchaient pas la sensibilité et l'émotion d'être présentes aussi.
Plus généralement, je n'ai jamais eu l'impression que Roberto ALAGNA "mettaient les oeuvres à son service plutôt que le contraire": peux-tu me donner des exemples? Comme tous les grands interprètes,sa personnalité rejaillit sur ses interprétations (qui ne m'ont jamais semblé ne pas respecter musicalement et dans le style,les oeuvres),mais c'est justement cela qui fait la richesse de l'opéra: je ne peux souhaiter un art lyrique où un même rôle serait toujours chanté de la même manière et c'est aussi ce que je reproche aux conceptions actuelles qui cataloguent un peu trop facilement les chanteurs dans certains emplois.
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Merci. Je suis 100% d'accord.Leila a écrit :A Salzbourg, en 2002,ayant "raté" le contre-ut du 3 ème acte au cours de la version concert de "Roméo et Juliette", Roberto ALAGNA est revenu ensuite de la coulisse pour le réémettre impécablement - et il s'est fait "descendre" pour cela par le critique du "Figaro" qui l'a taxé de "cabotinage"!; Lui-même expliquant plus tard l'avoir fait "par respect du public".Par contre,j'ai entendu Franco BONISOLLI rater son contre-ut du "Di quelle pira" sans le reprendre (mais c'est vrai qu'il était,je crois me rappeler, souffrant ce jour-là).
Ceci dit, pour moi non plus,le "contre-ut" n'est pas le plus important chez le ténor,je suis en cela tout à fait d'accord avec Jospin:la musicalité,le legato,le timbre,les nuances,les couleurs,l'expressivité,l'émotion transmise... me semblent beaucoup plus importants - c'est pour moi tout ce qui fait la valeur de Roberto ALAGNA - avec en plus une "impression" de naturel dans le chant et dans le jeu assez unique et qui va à l'encontre de la remarque de Calbo ("faire le singe en scène"):dans "l'elisir d'amore" de Lyon, toutes ses prestations "clownesques" s'intégraient parfaitement au personnage,à la mise en scène et à la musique, et n'empêchaient pas la sensibilité et l'émotion d'être présentes aussi.
Plus généralement, je n'ai jamais eu l'impression que Roberto ALAGNA "mettaient les oeuvres à son service plutôt que le contraire": peux-tu me donner des exemples? Comme tous les grands interprètes,sa personnalité rejaillit sur ses interprétations (qui ne m'ont jamais semblé ne pas respecter musicalement et dans le style,les oeuvres),mais c'est justement cela qui fait la richesse de l'opéra: je ne peux souhaiter un art lyrique où un même rôle serait toujours chanté de la même manière et c'est aussi ce que je reproche aux conceptions actuelles qui cataloguent un peu trop facilement les chanteurs dans certains emplois.
C'est effectivement pas de très bon goût mais un peu de spontanéité dans un concert classique, c'est assez sympathique, je trouve.
Je suppose que les places au parterre étaient à 600 euros alors il fallait que le public en ait pour son argent !
Cela aurait été mieux si Alagna avait rechanté l'air en entier plutôt que le do.
Je suppose que les places au parterre étaient à 600 euros alors il fallait que le public en ait pour son argent !
Cela aurait été mieux si Alagna avait rechanté l'air en entier plutôt que le do.
C'était le final de l'acte 3. Il aurait fallu faire reprendre le Duc et le choeur.ziad a écrit :C'est effectivement pas de très bon goût mais un peu de spontanéité dans un concert classique, c'est assez sympathique, je trouve.
Je suppose que les places au parterre étaient à 600 euros alors il fallait que le public en ait pour son argent !
Cela aurait été mieux si Alagna avait rechanté l'air en entier plutôt que le do.
Il a donc repris : "Je mourai mais je veux la revoiRRRR !" avec un ut dièse (précision donné dans un entretien paru dans Classica).
Martine
Je suis assez d'accord . le bon gout tue l'Opéra depuis bien longtemps!! Un chanteur aujourd'hui ne bisse plus, et bien sur ne s'autorise pas les fantaisies de mrs Bonissoli ou Alagna . Le bon gout c'est l'antidote du plaisir .ziad a écrit :C'est effectivement pas de très bon goût mais un peu de spontanéité dans un concert classique, c'est assez sympathique, je trouve.
Je suppose que les places au parterre étaient à 600 euros alors il fallait que le public en ait pour son argent !
Cela aurait été mieux si Alagna avait rechanté l'air en entier plutôt que le do.