Francesca da Rimini
Points de repère
Emmanuelle Bousquet : Argument
Emmanuelle Bousquet : Introduction et Guide d’écoute
Tito Ricordi / Gabriele D’Annunzio : Livret intégral
Yseult Pelloso : Nouvelle traduction française
Regards sur l’œuvre
Hélène Cao : Riccardo Zandonai entre deux siècles
Louis Bilodeau : Dante et Francesca, un parcours spirituel
Dante Alighieri : La Divine Comédie. L’Enfer(extrait)
Boccaccio : Esposizioni sopra la Comedia di Dante
Emmanuelle Bousquet: L’Italie au cœur. Un opéra-patrie ?
Jean Cabourg : Une vocalité à rebours du vérisme
André Lischke : Trois visions dantesques : Liszt, Tchaïkovski, Rachmaninov
Ecouter, voir, lire
Sandro Cometta : Discographie
Sandro Cometta : Vidéographie
Elisabetta Soldini : L’œuvre à l’affiche
Calendrier des premières représentations
Francesca da Rimini en Italie (1915-2004)
Francesca da Rimini à travers le monde (1915-2010)
Elisabetta Soldini, Chantal Cazaux : Bibliographie
Sélection CD et DVD
L’Avant-Scène Opéra - N° 259, Novembre 2010 – 25 €
A l’occasion de l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris, le 31 janvier prochain, de la Francesca da Rimini de Zandonai, l’Avant-Scène Opéra consacre à cet ouvrage méconnu son dernier numéro. Pour le moment la carrière française de l’ouvrage en langue originale se résumait à une version de concert à Radio-France en 1976 et à une production nancéenne en 1988. Mais l’on sait que Nicolas Joel, à l’inverse de ses prédécesseurs à la tête de l’Opéra de Paris, désire exhumer ce répertoire italien du premier quart de siècle.
Riccardo Zandonai (1883-1944) aurait certainement pu être surnommé à l’instar de Rossini, Il Tedeschino tant ses admirations et ses inspirations musicales le portaient vers la musique allemande (Beethoven, Schumann, Wagner et Strauss). Sa naissance dans le sud du Trentin, région rattachée à l’empire austro-hongrois jusqu’en 1919, le situait d’emblée à cheval sur une double culture italo-germanique qui sous-tendra toute son œuvre, Francesca da Rimini (1914) au premier chef. En effet, cet opéra se réfère explicitement au grand modèle de Tristan und Isolde et, dès sa première scène, nous présente un ménestrel chantant le récit de ces amours mythiques, comme une mise en abyme du drame qui se noue. L’influence de ses compositeurs de prédilection s’y fait jour ainsi que celle de l’avant-garde française de l’époque, Debussy et Ravel en tête. C’est surtout vrai d’ailleurs dans l’orchestration plus que dans l’écriture des parties vocales. Pour autant le livret de l’opéra s’inscrit dans le plus beau lignage de la culture italienne et associe les génies de Dante, de Boccace et de d’Annunzio. La pièce éponyme de ce dernier, un drame-fleuve de plus de six heures créé par sa maîtresse et mécène, la Duse, en décembre 1901, se plaçait déjà sous l’influence de Wagner en aspirant à un idéal de théâtre total. Avec ce décadentisme fleuri qui n’est qu’à lui. A propos de d’Annunzio on aurait aimé lire une contribution relative à sa fortune artistique à l’opéra, et, à défaut, voir cité dans la bibliographie l’article de base sur le sujet : “Gabriele D'Annunzio and the Italian Opera-Composers” par Guido M. Gatti & Theodore Baker, The Musical Quarterly, Vol. 10, No. 2 (Avril 1924), pp. 263-288
Résumons l’intrigue. Francesca est issue d’une noble famille qui régna sur Ravenne de 1275 à 1444 : les Polenta. Elle a été mariée contre son cœur à Giovanni Malatesta, seigneur de Rimini. Elle soupire pour son beau-frère, Paolo, un jeune homme aussi séduisant que son mari est laid. Elle devient sa maîtresse. Le mari grâce au perfide Malatestino dall’ochio apprend cet adultère, surprend les deux amants et leur donne la mort. On retrouve ici le schéma structurel de l’hypotexte tristanien.
Ce nouveau numéro de l’Avant-Scène Opéra éclaire cette rareté lyrique avec brio. On a beaucoup apprécié la vaste contribution d’Emmanuelle Bousquet et le très bel article de Jean Cabourg sur la « vocalité à rebours du vérisme » des grands chanteurs qui ont servi cet ouvrage. Par contre on est déçu par le côté lacunaire de la recension chronologique à laquelle on peut ajouter, au moins, les représentations suivantes :
1920, Trieste
décembre 1922, Rome, Costanzi, sous la direction du compositeur avec Gilda della Rizza et F. Michele
1922, Milan, Teatro Dal Verme
1923, Bruxelles, La Monnaie (en français) avec Mme Soyer (Francesca) et M. Razavet (Paolo)
mai 1929, Budapest, dir Serge Falloni (c’est un fiasco)
1932, Rome
1935, Carlo Felice de Gênes
été 1935, Teramo, avec Iva Pacetti, Permeggiani, Noto, Mattioli sous la direction du compositeur
Avril 1937, Le Reale de Rome reprend la Fransesca da Rimini de Zandonai, avec Gilda Dalla Rizza et Galliano Massani. Au pupitre le maestro Vinzenzo Bellezza.
1937, Stockholm, avec Mme Köhler, Sigurd Bjorling, Einar Beyron, Set Svanholm. Dir : Nils Grevillius
1938, Crémone
1938, Palerme, avec Giuseppina Cobelli, Vidal, Maugeri. Au pupitre, le maestro Boroni
1939, Dortmund et Düsseldorf
1939, Milan, Château Sforza, avec Iris Adami Corradetti, le ténor Parmeggiani et le baryton Maugeri
22-28 novembre 1956, Barcelone, Liceo, avec Margaret Mas, Giancinto Prandelli, Galuco Scarlini dir Nino Verchi
Avril 1970, Brescia, avec Giacinto Pradelli, Orianna Santunione, Aldo Protti, dir Giuseppe Patané msc Renzo Frusca
On attend avec impatience la parution du prochain numéro de l’Avant-Scène qui sera consacré à l’Orlando furioso de Vivaldi.
Francesca da Rimini (ASO N° 259)
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Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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oui, je vois que c'était déjà dans une production de G. Del Monaco que l'on a pu voir aussi à Zurich en 2007.PlacidoCarrerotti a écrit :La série avec Zampieri à Karlsruhe (1986) est-elle mentionnée dans l'AO (ma seule expérience - peu concluante - de l'ouvrage) ?
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Pour les amateurs de littérature, bien loin de cet opéra, je mentionne un magnifique roman Francesca de Rimini de Jacques Tournier, Paris, Ed. du Seuil, 2010, 118 p.
L’auteur est plus connu du "grand public" pour Le dernier des Mozart, mais il a écrit un petit chef d’œuvre, Des persiennes vert perroquet, que je recommande tout autant. Un écrivain splendide et une écriture tout de suite identifiable...
Quant à l’opéra, j’avoue honteusement que j’ai calé au visionnage de la VHS du Met avec Domingo. (Il faut dire qu'il n'y avait pas de sous-titre et avoir le livret sur les genoux n'aide pas au visionnage... ) La production était visuellement somptueuse, mais une fois de plus, je me suis aperçue que le vérisme n’était vraiment pas ma tasse de thé. Ceci dit, j’ai quand même pris un grand plaisir à lire l’ASO, qui m’a appris pas mal de choses.
L’auteur est plus connu du "grand public" pour Le dernier des Mozart, mais il a écrit un petit chef d’œuvre, Des persiennes vert perroquet, que je recommande tout autant. Un écrivain splendide et une écriture tout de suite identifiable...
Quant à l’opéra, j’avoue honteusement que j’ai calé au visionnage de la VHS du Met avec Domingo. (Il faut dire qu'il n'y avait pas de sous-titre et avoir le livret sur les genoux n'aide pas au visionnage... ) La production était visuellement somptueuse, mais une fois de plus, je me suis aperçue que le vérisme n’était vraiment pas ma tasse de thé. Ceci dit, j’ai quand même pris un grand plaisir à lire l’ASO, qui m’a appris pas mal de choses.
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
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C'est pas du tout du verisme...EdeB a écrit :Quant à l’opéra, j’avoue honteusement que j’ai calé au visionnage de la VHS du Met avec Domingo. (Il faut dire qu'il n'y avait pas de sous-titre et avoir le livret sur les genoux n'aide pas au visionnage... ) La production était visuellement somptueuse, mais une fois de plus, je me suis aperçue que le vérisme n’était vraiment pas ma tasse de thé. Ceci dit, j’ai quand même pris un grand plaisir à lire l’ASO, qui m’a appris pas mal de choses.