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Re: Les rôles cadeaux

Posté : 22 mai 2018, 19:11
par Ange_de_feu
PlacidoCarrerotti a écrit :
22 mai 2018, 12:50
Les deux interventions d'Oscar dans Un bal masqué : ça marche à tous les coups et même parfois les gens applaudissent entre deux couplets !
Bon, quand même Oscar a un peu plus à chanter: les morceaux d'ensemble comme, notamment, le premier final, dans lequel il prend la part qui correspondrait à Amelia si elle était en scène.

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 01:44
par nugava
John Styx. Même s'il faut un grand talent d'acteur. Un grand air, et une des plus belles mélodies d'Offenbach. (est-ce vraiment de lui ?) "Quand j'étais roi de Béotie".
Sinon, Monsieur Triquet dans la Dame de Pique ?
Et le Vecchia Zimarra de "Colline". On ne le remarque quand même pas trop dans le tumulte de l'opéra, et puis il se taille l'air tire-larmes.

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 08:06
par micaela
Monsieur Triquet, j'y ai pensé aussi . Tout comme Gremine dans le même opéra (Onéguine, pas la Dame de pique !) voilà un rôle bref, avec un unique air, qui permet à son interprète de se tailler un joli succès.
Un rôle cadeau, ça peut être autant ça qu'un rôle facile (techniquement parlant, du moins en ce qui concerne le chant) qui permet ce succès auprès du public, tout en n'ayant pas à trop se fatiguer (vocalement parlant, le reste dépend en grande partie des mises en scène).

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 13:30
par nugava
Oui lol, Onéguine évidemment... :lol: (J'sais pas pourquoi j'ai écrit "La Dame de Pique"...)

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 14:25
par paco
Le rôle le plus cadeau à mon sens est Nanetta : depuis trois décennies je ne compte plus le nombre de soprani qui, dans ce rôle, ont été décrétées "révélation" et dont on n'a plus jamais entendu parler ensuite. :lol:

Il y a aussi Micaela, même s'il est arrivé à de grandes artistes de se planter dans ce rôle (je pense notamment à Ricciarelli), mais globalement elle se fait toujours ovationner à la fin, bien plus que Carmen et Don José, et le rôle est vocalement assez facile dès lors que l'on maîtrise le style propre à l'opéra français.

Pareil pour Liù, presque toujours largement plus ovationnée que Turandot. Bon, ce n'est pas forcément un rôle si facile (le premier air est un peu piège, le second beaucoup moins).

Sinon, comme Placido je considère Oscar comme un rôle cadeau en or, triomphe garanti à l'applaudimètre pour une difficulté très relative...

Je dirai que, de façon générale, ces rôles cadeaux sont souvent ceux dévolus à des sopranos où l'écriture permet quantité de sons filés et de touches délicates, de pépiements. Cela paye beaucoup plus que les rôles dramatiques à "grosse" voix. Ces rôles délicats permettent des exclamations extasiées "Mon Dieu, c'est ravissant"... :wink:

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 15:20
par micaela
Bien interprétées, Mercedes et Frasquita peuvent se récolter leurs parts d'applaudissements, surtout si la mise en scène ne les traite pas en potiches. A condition évidemment de ne pas se louper dans le trio des cartes...

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 16:56
par Franz Muzzano
paco a écrit :
24 mai 2018, 14:25

Il y a aussi Micaela, même s'il est arrivé à de grandes artistes de se planter dans ce rôle (je pense notamment à Ricciarelli), mais globalement elle se fait toujours ovationner à la fin, bien plus que Carmen et Don José, et le rôle est vocalement assez facile dès lors que l'on maîtrise le style propre à l'opéra français.
Pas du tout d'accord. Micaela est un "rôle-piège", et le fait de se faire ovationner montre simplement que la cantatrice a parfaitement interprété ce personnage, lui donnant sa dimension de seul protagoniste "fort" de l'ouvrage (voir Kurzak ou Agresta dans la mise en scène de Bieito, ou même Dreisig dans la catastrophique production aixoise), ou est passéee à côté (Mula à Orange, ou comme tu dis Ricciarelli pour ne pas évoquer Hendricks). Elle a tout de même une sacrée partition à balancer (plus complexe que celle d'Escamillo), et se doit d'avoir une présence théâtrale beaucoup plus intense que ce qu'on imagine.

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 17:29
par MezzoPower
Olympia ! Succès assuré, avec un ratio de temps chanté très faible par rapport aux autres rôles des Contes.

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 24 mai 2018, 22:25
par paco
MezzoPower a écrit :
24 mai 2018, 17:29
Olympia ! Succès assuré, avec un ratio de temps chanté très faible par rapport aux autres rôles des Contes.
Oui, mais le rôle est réellement difficile et il arrive que l'on ait de mauvaises Olympia. Alors que des mauvaises Nanetta, en trois décennies je n'en ai encore jamais entendues, et c'est le triomphe et la pseudo révélation à chaque fois...

Re: Les rôles cadeaux

Posté : 20 janv. 2019, 12:00
par micaela
Je reviens sur ce sujet, après le post de Lucas sur la Dame de Pique (fil Hvorostovsky). Je pense que les rôles cadeaux, finalement, ce ne sont pas forcément des rôles faciles, techniquement parlant, mais surtout des rôles courts, et/ou secondaires dans l'intrigue, mais qui contiennent un air marquant, (ou une scène marquante) qui permet à son interprète de briller. Yeletzki dans la Dame de Pique , c'est un peu ça : il n'a pas grand chose d'autre à faire que chanter son grand air (même s'il intervient dans plusieurs scènes de l'opéra)... Le rôle de l'"idiot" dans Boris Godounov c'est un peu ça aussi : le rôle est court, sans "grand air", mais un interprète inspiré peut rendre le passage marquant (à Bastille, Efimov était très émouvant)