Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par David-Opera » 19 nov. 2018, 20:41

Voici une proposition de répartition des prix des places pour un opéra populaire :

600 places à 35 euros ou moins
700 places de 36 à 75 euros
700 places de 76 à 130 euros
500 places de 131 à 180 euros
245 places de 181 euros à 230 euros.

Coût en terme de billetterie, et donc à compenser autrement : 10 millions d'euros par an.
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par srourours » 19 nov. 2018, 20:56

PlacidoCarrerotti a écrit :
19 nov. 2018, 13:57
SI tu vas par là, tu peux entendre Tosca avec Galvez-Vallejo dimanche prochain à l'auditorium des Arts & Métiers pour 15 euros
Et Catherine Manandaza, ça déménage !

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par Lucas » 19 nov. 2018, 22:11

David-Opera a écrit :
19 nov. 2018, 20:41
Voici une proposition de répartition des prix des places pour un opéra populaire :
600 places à 35 euros ou moins
700 places de 36 à 75 euros
700 places de 76 à 130 euros
500 places de 131 à 180 euros
245 places de 181 euros à 230 euros
.
J'ai l'impression que certains sont complètement déconnectés des réalités sociales de ce pays

Encore une fois, un opéra populaire doit proposer un tarif unique. Et naturellement les premiers à réserver sur internet seront les premiers à choisir leurs places qui resteront numérotées (pour éviter le "squat" des retraités dénoncé par Paco). Ce sont les plus passionnés qui doivent disposer des meilleures places et puis basta!

L'opéra Bastille touche des subventions pharaoniques pour assurer une mission de service public : rendre l'Art lytique accessible à tous. S'il n'y parvient pas (130 et 230 euros représentent respectivement 1/9 et 1/5 d'un SMIC net), il conviendra d'en tirer les conséquences et de supprimer toutes les subventions dont il bénéficie

De plus, les comparaisons avec le MET ou la ROH relèvent de la pure mauvaise foi puisque ces dernières institutions ne sont pas subventionnées et répondent à des objectifs exclusifs de rentabilité.

Enfin, pour mémoire voici le rapport de la Cour des comptes qui épingle sérieusement l'Opéra de Paris : https://www.lesechos.fr/15/09/2016/LesE ... -paris.htm

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par David-Opera » 19 nov. 2018, 22:24

Laisse tomber, tu n'es pas crédible Lucas, mais merci pour avoir lancer ce fil. 8)
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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par PDdLB » 19 nov. 2018, 23:53

Lucas a écrit :
19 nov. 2018, 22:11
Encore une fois, un opéra populaire doit proposer un tarif unique. Et naturellement les premiers à réserver sur internet seront les premiers à choisir leurs places qui resteront numérotées (pour éviter le "squat" des retraités dénoncé par Paco). Ce sont les plus passionnés qui doivent disposer des meilleures places et puis basta!
Quand on voit la galère noire que c'est quand ils ouvrent à la vente les places pour les avant-premières jeunes (quand précisément toutes les places sont au même prix), je n'ose même pas imaginer le niveau de frustration ressenti si on devait prendre toutes ses places comme ça (et les heures perdues sur les files d'attente en ligne)!!

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par Lucas » 20 nov. 2018, 00:05

PDdLB a écrit :
19 nov. 2018, 23:53
Lucas a écrit :
19 nov. 2018, 22:11
Encore une fois, un opéra populaire doit proposer un tarif unique. Et naturellement les premiers à réserver sur internet seront les premiers à choisir leurs places qui resteront numérotées (pour éviter le "squat" des retraités dénoncé par Paco). Ce sont les plus passionnés qui doivent disposer des meilleures places et puis basta!
Quand on voit la galère noire que c'est quand ils ouvrent à la vente les places pour les avant-premières jeunes (quand précisément toutes les places sont au même prix), je n'ose même pas imaginer le niveau de frustration ressenti si on devait prendre toutes ses places comme ça (et les heures perdues sur les files d'attente en ligne)!!
C'est une vraie question à laquelle on doit répondre en améliorant considérablement la qualité de la réservation en ligne. De nombreuses administrations ou entreprises (cf les réservations des concert de pop music à Bercy devenu AccorHotels Arena) y parviennent. Pourquoi pas l'Opéra Bastille qui a malheureusement du mal à prendre le train du troisième millénaire

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par PlacidoCarrerotti » 20 nov. 2018, 00:34

J’attends le célèbre « Et pour ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir un ordinateur et une connexion Internet ? ».
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par David-Opera » 20 nov. 2018, 10:05

Je voudrais également rappeler que la direction de l'ONP est tenue de respecter le Contrat d'Objectifs et de Performance qui la lie au gouvernement (voir lien ci-dessous).
Sur ODB
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... erformance
Le Contrat téléchargeable
https://res.cloudinary.com/opera-nation ... vrlrnmtq4m

Notamment, le gouvernement a fixé les objectifs suivants à l'ONP :

Indicateur n°4 : Nombre de places vendues à des jeunes de moins de 28 ans par saison (66 000 en 2014/15, 100 000 en 2016/17)

Indicateur n°15 : Recette moyenne par place pour les spectacles et les concerts présentés dans les deux grandes salles (85 euros/place en 2015, 87 euros/place en 2016, 88 en 2017, 89 en 2018).

Indicateur n°16 : Nombre de places vendues à moins de 70 euros chaque année (333 000 pour 2017 et 2018 - contre 316 000 en 2014)

Cela signifie que l'objectif qui est assigné à l'ONP est d'augmenter de 1 euro par an le prix des places vendues (89 euros en 2018, moyenne pour l'opéra, le ballet et les concerts), mais en même temps, le nombre de places inférieures à 70 euros vendues (opéras, ballets, concert confondus) doit être supérieur à 330 000 places (Bastille, Garnier confondus).

On voit ainsi que c'est d'abord au niveau du gouvernement qu'il n'y a pas de volonté de baisser le prix des places, mais simplement de préserver un quota à prix pas trop élevé.

Inutile de dire que ma seule proposition de répartition pour Bastille (ci-dessous) est déjà totalement à côté de la plaque par rapport à ce que le gouvernement attend de l'ONP.
600 places à 35 euros ou moins
700 places de 36 à 75 euros
700 places de 76 à 130 euros
500 places de 131 à 180 euros
245 places de 181 euros à 230 euros
.

Toutefois, il est aussi écrit dans le paragraphe billetterie de ce contrat :

L’équilibre du budget de production repose également en grande partie sur l’optimisation des recettes de billetterie ... En effet, l’Opéra ne dispose plus véritablement de marge de manœuvre en ce qui concerne la hausse des tarifs au cours des prochaines années.
Certes, le prix maximum à l’Opéra national de Paris reste inférieur à celui que l’on constate dans de grandes maisons d’opéra dans le monde et un nombre élevé de billets est vendu à un prix inférieur à 70 euros (316 000 places sur l’année 2014, soit environ 40%).
Toutefois, l’élasticité au prix est élevée et il y a peu de marges de manœuvre pour revoir les tarifs à la hausse, ce qui, au surplus, contribuerait à créer une fracture avec une partie importante du public. C’est donc par une action plus fine que les recettes doivent pouvoir être optimisées.


Ce qui montre bien que le gouvernement est dans une logique d'optimisation du prix des billets, certainement pas dans une logique de réduction du prix des billets, mais reconnait que l'on ne peut véritablement aller plus loin.
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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par jerome » 20 nov. 2018, 11:49

PlacidoCarrerotti a écrit :
19 nov. 2018, 13:57
SI tu vas par là, tu peux entendre Tosca avec Galvez-Vallejo dimanche prochain à l'auditorium des Arts & Métiers pour 15 euros
Je suppose que tu y es déjà allé ou que tu y seras vu qui chante Spoletta! :wink:

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par Lucas » 20 nov. 2018, 12:40

David-Opera a écrit :
20 nov. 2018, 10:05
Notamment, le gouvernement a fixé les objectifs suivants à l'ONP :

Indicateur n°4 : Nombre de places vendues à des jeunes de moins de 28 ans par saison (66 000 en 2014/15, 100 000 en 2016/17)

Indicateur n°15 : Recette moyenne par place pour les spectacles et les concerts présentés dans les deux grandes salles (85 euros/place en 2015, 87 euros/place en 2016, 88 en 2017, 89 en 2018).

Indicateur n°16 : Nombre de places vendues à moins de 70 euros chaque année (333 000 pour 2017 et 2018 - contre 316 000 en 2014)


On voit ainsi que c'est d'abord au niveau du gouvernement qu'il n'y a pas de volonté de baisser le prix des places, mais simplement de préserver un quota à prix pas trop élevé.
Je serais moins catégorique mais il est certain que le gouvernement impose des contraintes qui compliquent l'objectif affiché par François Mitterrand lors de la création de l'Opéra Bastille, censé être "populaire", donc accessible à tous. Or désolé de le dire mais une place à 90 euros (indicateur n°15) n'est pas à la portée du premier venu et l'objectif initial est donc dévoyé.

Et pourtant, c'est cet objectif qui justifie l'existence de subventions massives qui devraient être supprimées en cas d'échec. A ce sujet d'ailleurs, quel est le montant des subventions allouées à l'Opéra de Paris? Quel est son pourcentage rapporté aux subventions accordées aux théâtres musicaux de la Capitale? Quel est le montant des subventions allouées aux opéras des autres grandes villes de France : Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Montpellier, Strasbourg?

Enfin, sur la politique tarifaire, il me semble qu'on en fait un peu trop en faveur des jeunes : 10 euros la place pour les moins de 26 ans, c'est quand même 4 fois moins que le prix d'un concert de Tom Odell que le même jeune n'hésitera pas à s'offrir. En revanche, rien n'est fait pour les âges intermédiaires et de nombreux jeunes cessent du jour au lendemain de fréquenter les théâtres dès qu'ils passent le cap fatidique des 26 ans. Et pour cause, ils sont contraints de payer 100 euros une place qui leur coutait 10 euros un an plus tôt quand leur pouvoir d'achat n'a pas été multiplié par dix. Même remarque pour les retraités qui paient un prix dérisoire y compris si leurs revenus sont confortables. Peut-être qu'un tarif jeune et retraités à 35 euros permettrait de proposer par ailleurs un tarif unique sensiblement plus bas pour les 26-65 ans.

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