Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

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David-Opera
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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par David-Opera » 09 déc. 2018, 16:00

Bernard C a écrit :
09 déc. 2018, 15:52
Pourtant qu'est ce qu'aux USA en general et au MET en particulier le jeu d'acteur et la théâtralité sont autrement plus soignés qu'en France et à l' ONP !
Je n'ai jamais constaté cela, encore cette année (voir Elektra avec Goerke, ou cette terrible Sémiramide), et c'est pire à Vienne.
Seuls les chanteurs excellents acteurs par nature compensent les lacunes des metteurs en scène.
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par PlacidoCarrerotti » 09 déc. 2018, 16:11

David-Opera a écrit :
09 déc. 2018, 15:17
Régulièrement il arrive d'avoir 3 spectacles au cours de la même semaine à Bastille.
La semaine prochaine, Simon Boccanegra, Cendrillon, La Traviata (mais au Met on ne joue pas de ballets).
En octobre, on a eu Tristan, Les Huguenots et La Traviata au cours de la même semaine.
J’ai bien dit 3 opéras. A l’époque le ballet devait être cantonné à Garnier (encore une idée loufoque).
Entre la dernière d’une série et la première d’une autre, on peut assister accidentellement à 3 opéras dans la semaine. Sinon c’est deux opéras et un ballet.
Un ballet comme le Lac n’a quasiment aucun décor.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par PlacidoCarrerotti » 09 déc. 2018, 16:17

David-Opera a écrit :
09 déc. 2018, 15:42
Bernard C a écrit :
09 déc. 2018, 15:27
Puisqu'on ramène encore le MET sur le tapis ...
Cette semaine on a Jeudi soir La Bohème , Vendredi soir Otello, Samedi 13 h Traviata, Samedi soir Il Trittico ....
L'Opéra de Paris impose un nombre de répétitions plus élevé qu'au Met ou Vienne - et les artistes en savent quelque chose, car certains refusent de jouer le jeu - ce qui ne permet pas d'envisager un rythme de production en public aussi élevé.
A Paris, une mise en scène ne se limite pas à des décors, et par ailleurs, le Met et l'Opéra de Vienne, comme je l'ai montré sur les fils comparatifs des différentes maisons, se centrent sur un répertoire plus restreint que l'Onp (- de 180 oeuvres en 45 ans dans ces deux maisons, et plus de 220 oeuvres à l'Onp sur la mėme durée).
Yang est arrivé quelques jours avant la premier des Huguenots et ça n’a rien changé.
Berganza avait claqué la porte au Châtelet a cause de répétitions interminables auxquelles elle assistait le cul sur un tabouret parce que le metteur en scène n’avait pas les idées claires.
Il n’y a pas eu de répétitions pour la Carmen avec Garanca et Alagna et c’était la meilleure..

Bref, je ne partirais pas sur cette généralité consistant à affirmer qu’on a toujours besoin de longues répétitions pour réussir un spectacle.
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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par David-Opera » 09 déc. 2018, 16:46

PlacidoCarrerotti a écrit :
09 déc. 2018, 16:17
Bref, je ne partirais pas sur cette généralité consistant à affirmer qu’on a toujours besoin de longues répétitions pour réussir un spectacle.
Oui, mais cela est au moins indispensable pour les nouvelles productions, et à l'Onp, 8 à 10 nouvelles productions sont prévues chaque saison (pour les opéras, et autant pour les ballets), contre 5 à 6 au Met, et 3 à Vienne.
Si l'Onp décide de réduire à l'avenir le nombre de nouvelles productions et de restreindre son répertoire, il pourra montrer qu'il peut s'aligner sur le Met et ses 250 représentations avec ses 24 Bohème et 18 Traviata chaque saison, mais personnellement je ne le souhaite pas.
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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par Bernard C » 09 déc. 2018, 16:48

David-Opera a écrit :
09 déc. 2018, 16:00
Bernard C a écrit :
09 déc. 2018, 15:52
Pourtant qu'est ce qu'aux USA en general et au MET en particulier le jeu d'acteur et la théâtralité sont autrement plus soignés qu'en France et à l' ONP !
Je n'ai jamais constaté cela, encore cette année (voir Elektra avec Goerke, ou cette terrible Sémiramide), et c'est pire à Vienne.
Seuls les chanteurs excellents acteurs par nature compensent les lacunes des metteurs en scène.

Non , Ils ne le sont pas " par nature"
Tous les programmes auxquels la plupart appartiennent ( les chanteurs américains ou formés, sponsorisés en Amérique) les forment intensivement à la comédie et à l'art dramatique.
C'est une exigence culturelle, il n'y a pas d' opéra aux USA sans la dimension du spectacle ; ce qui est mis souvent en opposition avec notre orientation de "l'interprétation intellectuelle" du texte ( si je peux le dire de façon simple).

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par HELENE ADAM » 09 déc. 2018, 17:13

PlacidoCarrerotti a écrit :
09 déc. 2018, 16:17
David-Opera a écrit :
09 déc. 2018, 15:42
Bernard C a écrit :
09 déc. 2018, 15:27
Puisqu'on ramène encore le MET sur le tapis ...
Cette semaine on a Jeudi soir La Bohème , Vendredi soir Otello, Samedi 13 h Traviata, Samedi soir Il Trittico ....
L'Opéra de Paris impose un nombre de répétitions plus élevé qu'au Met ou Vienne - et les artistes en savent quelque chose, car certains refusent de jouer le jeu - ce qui ne permet pas d'envisager un rythme de production en public aussi élevé.
A Paris, une mise en scène ne se limite pas à des décors, et par ailleurs, le Met et l'Opéra de Vienne, comme je l'ai montré sur les fils comparatifs des différentes maisons, se centrent sur un répertoire plus restreint que l'Onp (- de 180 oeuvres en 45 ans dans ces deux maisons, et plus de 220 oeuvres à l'Onp sur la mėme durée).
Yang est arrivé quelques jours avant la premier des Huguenots et ça n’a rien changé.
Berganza avait claqué la porte au Châtelet a cause de répétitions interminables auxquelles elle assistait le cul sur un tabouret parce que le metteur en scène n’avait pas les idées claires.
Il n’y a pas eu de répétitions pour la Carmen avec Garanca et Alagna et c’était la meilleure..

Bref, je ne partirais pas sur cette généralité consistant à affirmer qu’on a toujours besoin de longues répétitions pour réussir un spectacle.
En vrac :
- non c'est le MET qui impose le nombre le plus important de répétitions en général, à ma connaissance basée sur les déclarations de différents artistes
- les répétitions servent à mettre en place les propositions du metteur en scène, à les tester, à les confronter avec les artistes puis avec le chef mais la plupart des "stars" aux emplois du temps très chargé, n'arrivent que tard aux répétitions, l'essentiel de la "mise en place" s'étant faite sans eux (Don Carlos l'an dernier à Bastille par exemple).
- il faut différencier les nouvelles productions où "cette mise en place" est très importante par définition des productions déjà données des dizaines de fois. L'exemple de Carmen n'est vraiment pas pertinent : c'est une mise en scène rodée qu'Alagna a joué depuis le début (bien avant Bastille) et plusieurs fois à Bastille avant cette séance avec Garança, il ne débarquait donc absolument pas, ce n'était que sa sixième septième séance, il changeait seulement de partenaire. Que Garança se soit "calée" avec un partenaire qu'elle connait bien, dans un rôle qu'elle a très souvent chanté, en une après midi pour une soirée, n'a rien d'exceptionnel. Il en aurait été tout autrement dans un autre cas de figure.
- Yang est arrivé à la dernière minute par la force des choses mais toute la "mise en place" de cette nouvelle production s'était faite avec Hymel d'abord puis avec la doublure, Marc Laho. Yang aurait peut-être joué mieux si, lui qui est quand même un jeune ténor pas encore très expérimenté, il avait pu faire les répétitions avec les autres dès le début.
- certains chanteurs-chanteuses apprennent plus vite que les autres....(et certains n'apprennent jamais, voire Sartori).
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par paco » 09 déc. 2018, 18:33

houppelande a écrit :
09 déc. 2018, 15:33
[Cf. par exemple autour de 1890 :
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Fantastique ton document, merci !! :D :D
Où je découvre que la Comédie Française était super hyper chère à l'époque !! 8O Aussi chère que l'Opéra-Comique !

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par paco » 09 déc. 2018, 18:43

PlacidoCarrerotti a écrit :
09 déc. 2018, 16:17
Berganza avait claqué la porte au Châtelet a cause de répétitions interminables auxquelles elle assistait le cul sur un tabouret parce que le metteur en scène n’avait pas les idées claires.
J'ai assisté à pas mal de répétitions de metteurs en scène que l'on nous présente comme des génies de la pensée ces vingt dernières années, et globalement, pour 2/3 d'entre eux c'est effectivement l'improvisation totale, d'où le ras-le-bol qui a commencé à s'installer chez certains chanteurs qui refusent désormais de se plier aux agendas de répétitions qui leur font perdre du temps (grosso modo, seuls les 10% de chanteurs très demandés peuvent se permettre de sécher les répétitions).

J'ai de ce point de vue observé une nette dégradation du niveau de préparation des metteurs en scène par rapport à ce que je voyais dans les années 80-90. Un Hermann, un Bondy, un Strehler, un Chéreau, une Berghaus ne se seraient jamais permis d'arriver aussi impréparés aux répétitions, sans ligne directrice. Et pourtant ils avaient 90% moins d'assistants. Je ne sais pas à quoi est due cette dérive, peut-être au fait que désormais, dès qu'un metteur en scène devient un peu "à la mode", il est extrêmement sollicité, accepte tout et n'importe quoi (normal, qui refuserait l'appât du gain ?) et n'a plus le temps de se préparer.

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par musetta » 09 déc. 2018, 21:36

JdeB a écrit :
09 déc. 2018, 10:13
oui, il y a une France, grosse bagnole / piscine / écran plats géants et Lidl et une autre France voyages lointains/spectacles vivants/portefeuille boursier et Naturalia/Picard qui ne regarde pas la télé et n'a pas de voiture.
Tout à fait mon ressenti. Quand certains se demandent comment nous faisons pour voyager et sortir autant, je suis effarée de voir le prix d'un s.u.v. ou d'un smartphone, et je me résigner à rester locataire.

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Re: Evolution de la politique tarifaire de la Bastille sur vingt ans

Message par MezzoPower » 11 déc. 2018, 18:20

JdeB a écrit :
09 déc. 2018, 10:13
mais je suis tout à fait d'accord avec toi : il faut surtout se garder de généraliser sur la France d'en haut et la France d'en bas.
C'est pourtant très clair à Bastille : le deuxième balcon est la France d'en haut, le parterre est la France d'en bas.

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