Normalement non si les procédures de surveillances sont suivies. Et je pense que vu l'enjeu, Lissner ne doit pas rigoler avec cela.
Bilan de S. Lissner à mi-mandat
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
Un rapport annuel ne reflète en rien la réalité ressentie par le client (spectateur). C'est avant tout un instrument de propagande de la stratégie menée et de vérité des flux financiers. Les rapports annuels de toutes les entreprises sont merveilleux et triomphants, cela ne veut pas dire que tu adoreras les produits de ces entreprises. Donc je ne vois pas en quoi c'est forcément le rapport annuel de l'ONP qui nous dictera si le mi-mandat de SL est réussi ou non.
L'inverse est tout aussi vrai : s'il y avait eu un rapport annuel public à la Monnaie au tout début du mandat de G.Mortier, il aurait reflété une situation désastreuse (sa première saison a vu une fuite massive des abonnés et un remplissage catastrophique, avec des demi-salles pour des oeuvres comme la Cenerentola ou Luisa Miller, la suite fut tout autrement brillante) : investir/ prendre des risques pour réaliser une vision artistique peut passer par là.
Conclusion, rien à foutre du rapport annuel pour savoir si on considère le mi-mandat de SL comme réussi ou non, je pense que chaque spectateur est assez majeur pour juger par lui-même !
L'inverse est tout aussi vrai : s'il y avait eu un rapport annuel public à la Monnaie au tout début du mandat de G.Mortier, il aurait reflété une situation désastreuse (sa première saison a vu une fuite massive des abonnés et un remplissage catastrophique, avec des demi-salles pour des oeuvres comme la Cenerentola ou Luisa Miller, la suite fut tout autrement brillante) : investir/ prendre des risques pour réaliser une vision artistique peut passer par là.
Conclusion, rien à foutre du rapport annuel pour savoir si on considère le mi-mandat de SL comme réussi ou non, je pense que chaque spectateur est assez majeur pour juger par lui-même !
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
Pas d'accord! Du point de vue du spectateur individuel le rapport ne sert à rien, chacun a un jugement personnel.paco a écrit : ↑11 sept. 2018, 11:31Un rapport annuel ne reflète en rien la réalité ressentie par le client (spectateur). C'est avant tout un instrument de propagande de la stratégie menée et de vérité des flux financiers. Les rapports annuels de toutes les entreprises sont merveilleux et triomphants, cela ne veut pas dire que tu adoreras les produits de ces entreprises. Donc je ne vois pas en quoi c'est forcément le rapport annuel de l'ONP qui nous dictera si le mi-mandat de SL est réussi ou non.
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Conclusion, rien à foutre du rapport annuel pour savoir si on considère le mi-mandat de SL comme réussi ou non, je pense que chaque spectateur est assez majeur pour juger par lui-même !
Mais si on choisit un point de vue global, on peut se rendre compte de l'appréciation générale. Si chaque année les spectateurs continuent à venir en nombre et que le prix moyen d'achat est en augmentation, c'est donc bien que la tendance générale est à la satisfaction.
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
Les prix ont continuellement augmenté depuis des années et la fréquentation a longtemps été stable. Avec tes critères, le bilan de Joel est meilleur que celui de Lissner !David-Opera a écrit : ↑11 sept. 2018, 11:42Pas d'accord! Du point de vue du spectateur individuel le rapport ne sert à rien, chacun a un jugement personnel.paco a écrit : ↑11 sept. 2018, 11:31Un rapport annuel ne reflète en rien la réalité ressentie par le client (spectateur). C'est avant tout un instrument de propagande de la stratégie menée et de vérité des flux financiers. Les rapports annuels de toutes les entreprises sont merveilleux et triomphants, cela ne veut pas dire que tu adoreras les produits de ces entreprises. Donc je ne vois pas en quoi c'est forcément le rapport annuel de l'ONP qui nous dictera si le mi-mandat de SL est réussi ou non.
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Conclusion, rien à foutre du rapport annuel pour savoir si on considère le mi-mandat de SL comme réussi ou non, je pense que chaque spectateur est assez majeur pour juger par lui-même !
Mais si on choisit un point de vue global, on peut se rendre compte de l'appréciation générale. Si chaque année les spectateurs continuent à venir en nombre et que le prix moyen d'achat est en augmentation, c'est donc bien que la tendance générale est à la satisfaction.
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
Je n'ai donné qu'un exemple comme cela, mais c'est évidemment plus complexe.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑11 sept. 2018, 12:50Les prix ont continuellement augmenté depuis des années et la fréquentation a longtemps été stable. Avec tes critères, le bilan de Joel est meilleur que celui de Lissner !
Sous Joel, la subvention moyenne était de 103 millions d'euros et le mécénat de 8 millions par an.
Sous les premières années Lissner, la subvention moyenne est passée à 95 millions d'euros et le mécénat à 14 millions par an.
A cela s'ajoute qu'en moyenne Joel a produit 7 nouvelles productions lyriques par an et Lissner 9 nouvelles productions lyriques par an.
On peut donc considérer que Lissner a bien mieux réussi à renouveler les productions de l'Opéra de Paris en consommant bien moins de subventions tout en produisant plus.
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
Personnellement je pense qu'il va dans le bon sens en augmentant l'auto-financement de l'institution. Aujourd'hui l'une des rares maisons, mondialement, à afficher une sérénité financière limite insolente est le ROH (et ce malgré un chantier pharaonique, en cours pendant cinq ans, de modification drastique du bâtiment totalement financé sur fonds propres), lequel est autofinancé à 75% (billetterie, mécénat, revenus des produits numériques, des restaurants et de la boutique) : par les temps qui courent, mieux vaut ne pas être trop dépendant de l'Etat, dans quelque pays que ce soit, pour assurer l'avenir de l'art lyrique et du ballet...David-Opera a écrit : ↑11 sept. 2018, 13:12Je n'ai donné qu'un exemple comme cela, mais c'est évidemment plus complexe.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑11 sept. 2018, 12:50Les prix ont continuellement augmenté depuis des années et la fréquentation a longtemps été stable. Avec tes critères, le bilan de Joel est meilleur que celui de Lissner !
Sous Joel, la subvention moyenne était de 103 millions d'euros et le mécénat de 8 millions par an.
Sous les premières années Lissner, la subvention moyenne est passée à 95 millions d'euros et le mécénat à 14 millions par an.
A cela s'ajoute qu'en moyenne Joel a produit 7 nouvelles productions lyriques par an et Lissner 9 nouvelles productions lyriques par an.
On peut donc considérer que Lissner a bien mieux réussi à renouveler les productions de l'Opéra de Paris en consommant bien moins de subventions tout en produisant plus.
Ce qui est dommage en revanche, et là j'espérais que Lissner réussirait à faire évoluer les mentalités, c'est qu'en France le financement privé de la culture se fait toujours au mépris du public : privatisation arrogante des espaces (lequel d'entre nous n'a pas subi, régulièrement, le foyer de Garnier entièrement fermé à l'entracte pour cause gueuleton privé d'après-spectacle avec tables déjà dressées 4 heures avant ?), passe-droits divers (aaaah la mémorable soirée d'adieux de Nicolas le Riche entièrement préemptée par l'Arop et surtout les amis des membres du Conseil d'Administration...), etc.
Exactement ce à quoi Emmanuelle faisait allusion concernant la Villa Médicis à Rome.
Or, si je prends l'exemple du ROH, là-bas le financement privé y est paradoxalement beaucoup plus discret. Cela m'amuse toujours d'y entendre des spectateurs français hurler au sacrilège du bien-pensant en lisant dans le programme de salle que le chausson de telle danseuse est financé par Mr et Mme machin. C'est écrit en caractère 8, à lire avec une loupe, et franchement ça n'embête personne. A l'inverse, le foyer est toujours accessible au public, même lorsqu'il est privatisé pour l'après-spectacle : ils se débrouillent pour tout installer pendant le dernier acte. La privatisation d'espaces, là-bas, ne nuit jamais à la libre circulation du spectateur lambda. Le financement par le mécénat est très important mais, dans l'expérience du spectateur, on peut tout à fait l'ignorer.
C'est cela qu'il faut changer à l'ONP, et j'espérais que Lissner, que je pense beaucoup plus soucieux du public que ses prédécesseurs, aurait pu faire évoluer, mais malheureusement je trouve que l'ONP reste une institution monarchique d'un autre siècle.
Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
et une fois de plus je persiste et signe, ce n'est pas en changeant en permanence les Directeurs que l'on fera avancer le schmilblick. D'autant plus que les conservateurs de tous ordres (en premier lieu un certain personnel) n'ont que le dos rond à faire (et quelques grèves) en attendant le changement de majorité qui invariablement les débarrassera de n'importe quel postulant à la moindre réforme.
Une idée : on transférerait de quelques centaines de mètres l'Opéra pour l'installer à Bercy : par la fusion on pourrait ériger le temple absolu de l'Etat dans l'Etat
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
C'est difficile de discuter avec quelqu'un qui change d'argumentation à tout bout de champDavid-Opera a écrit : ↑11 sept. 2018, 13:12Je n'ai donné qu'un exemple comme cela, mais c'est évidemment plus complexe.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑11 sept. 2018, 12:50Les prix ont continuellement augmenté depuis des années et la fréquentation a longtemps été stable. Avec tes critères, le bilan de Joel est meilleur que celui de Lissner !
Sous Joel, la subvention moyenne était de 103 millions d'euros et le mécénat de 8 millions par an.
Sous les premières années Lissner, la subvention moyenne est passée à 95 millions d'euros et le mécénat à 14 millions par an.
A cela s'ajoute qu'en moyenne Joel a produit 7 nouvelles productions lyriques par an et Lissner 9 nouvelles productions lyriques par an.
On peut donc considérer que Lissner a bien mieux réussi à renouveler les productions de l'Opéra de Paris en consommant bien moins de subventions tout en produisant plus.
Tu dis que Lissner est formidable parce qu'il augmente les tarifs sans trop vider les salles.
Je te dis que Joel en faisait autant ? Tu dis maintenant que Lissner est formidable car il a augmenté le mécénat !
Si je te dis que le mécénat de l'ONP, c'est peu de chose à côté de celui du Met, tu partiras sur quel sujet ?
En tous cas, pour moi, Lissner aura été formidable pour avoir proposé (enfin) un Don Carlos en français dans une version totalement inédite et avec d'excellents chanteurs !
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
C'est pas faux !Loïs a écrit : ↑11 sept. 2018, 15:18et une fois de plus je persiste et signe, ce n'est pas en changeant en permanence les Directeurs que l'on fera avancer le schmilblick. D'autant plus que les conservateurs de tous ordres (en premier lieu un certain personnel) n'ont que le dos rond à faire (et quelques grèves) en attendant le changement de majorité qui invariablement les débarrassera de n'importe quel postulant à la moindre réforme.
Une idée : on transférerait de quelques centaines de mètres l'Opéra pour l'installer à Bercy : par la fusion on pourrait ériger le temple absolu de l'Etat dans l'Etat
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Re: Bilan de S. Lissner à mi-mandat
J'ai pété les plombs un soir, bloqué au second balcon avec des personnes à mobilité réduite, le personnel nous demandant de dégager, alors que l'ascenseur était bloqué pour convoyer les invités AROP du parterre à l'espace de restauration du dernier étage, sans jamais prendre quiconque à la descentepaco a écrit : ↑11 sept. 2018, 14:25Ce qui est dommage en revanche, et là j'espérais que Lissner réussirait à faire évoluer les mentalités, c'est qu'en France le financement privé de la culture se fait toujours au mépris du public : privatisation arrogante des espaces (lequel d'entre nous n'a pas subi, régulièrement, le foyer de Garnier entièrement fermé à l'entracte pour cause gueuleton privé d'après-spectacle avec tables déjà dressées 4 heures avant ?), passe-droits divers (aaaah la mémorable soirée d'adieux de Nicolas le Riche entièrement préemptée par l'Arop et surtout les amis des membres du Conseil d'Administration...)
J'ai menacé d'aller faire un esclandre à l'étage du dessus et ça s'est vite réglé à coup de talkies.
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