L'histoire de la langue originale

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Xavier
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Message par Xavier » 27 juin 2005, 09:50

L'explication d'Arnold, combinée à celle de Vincenzo, est je crois la bonne. Dans un modèle de troupe et de répertoire, des chanteurs à demeure chantent logiquement dans la langue du public des oeuvres créées dans le théâtre en question, oeuvres originales ou recréations. C'était le cas à Paris pour l'Opéra-comique et l'Académie royale, imperiale ou nationale.

Au XIXième existait cependant à Paris un lieu, le Théâtre des Italiens où on jouait les oeuvres dans leur langue originale avec des chanteurs embauchés pour cela. On y a aussi créé des oeuvres originales (I puritani, Don Pasquale), mais composées par des Italiens (Bellini et Donizetti bien sûr) et chantés par des artistes de ce répertoire (Mario, Malibran, Lablache) souvent italiens eux aussi (Tamburini, Rubini, Grisi).

Je crois que le passage d'un opéra uniquement italien à un opéra chanté dans la langue du pays coïncide aussi à l'élargissement du public de la cour à la ville. Haydn, à la cour d'Esterhazy, composait en italien mais à partir du moment où on jouait de l'opéra dans des salles publiques en s'adressant à tout un chacun, la langue vernaculaire s'imposer afin de permettre de mieux satisfaire un public plus large.

Le passage à la langue originale s'est fait, comme l'a mentionné Vincenzo, à partir du moment où on laissait progressivement tomber le concept de troupe et celui du répertoire. Des années 30 aux années 60, on pouvait assez souvent entendre des opéras en deux langues le même soir : les choeurs et les artistes de la troupe chantaient dans la langue du pays, la star invitée dans celle qu'il voulait, la langue originale ou celle de son pays. L'exemple le plus pittoresque avait été cité dans le fil précédent : Del Monaco chantait Carmen alternativement en français et en italien au milieu de chanteurs soviétiques qui chantaient en russe.

Finalement l'opéra a connu la globalisation bien avant le reste de l'économie : des intégrales identiques vendues dans le monde (lyricophile) entier, les mêmes interprêtes chantant les mêmes oeuvres dans la même langue dans presques tous les théâtres.

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