Comme chacun sait, Warlikowski est un gros con LOLAutolycus a écrit :On aurait pu espérer Herheim plus intelligent que Warlikowski.
"Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
- MariaStuarda
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Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
C'est certainement trop long à expliquer ; le mieux si l'on est intéressé, c'est de lire l'entrée "Eugène Onéguine" dans le Dictionnaire amoureux de la Russie de Fernandez (Editions Plon, 2004 - pages 203 à 210).Autolycus a écrit :Sur quoi se fonde cette analyse?Stefano P a écrit
Son analyse d'Onéguine à travers l'amour interdit entre le rôle-titre et Lenski n'est pas du tout absurde
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Si ma mémoire est bonne, il part du principe que Pouchkine lui-même...Stefano P a écrit : C'est certainement trop long à expliquer ; le mieux si l'on est intéressé, c'est de lire l'entrée "Eugène Onéguine" dans le Dictionnaire amoureux de la Russie de Fernandez (Editions Plon, 2004 - pages 203 à 210).
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Juste un petit extrait : "Les paroles qu’échangent Onéguine et son ami Lenski avant de se battre en duel, la musique même des deux voix alternées qui culmine dans un quadruple niet ! chanté à l’unisson expriment sur le mode symbolique tout le pathos et l’éros interdit. La seule issue pour deux hommes qui s’entre-désirent est de s’entre-tuer. L’amour étant impossible — la transgression était punie à l'époque de Tchaïkovski par la déportation en Sibérie — l’union ne peut se réaliser que dans la mort." Précisons que le "quadruple niet" intervient juste après ce passage : "Ah ! N'allons-nous pas nous réconcilier / Tant que le sang n'a pas coulé / Nous étreindre affectueusment / Non, non, non, non !". Fernandez remarque que ces paroles enflammées ne sont pas chez Pouchkine, chez qui le même passage est beaucoup plus neutre : "Ne pourraient-ils en plaisanter / Puis en amis se séparer / Et non souiller leurs mains de sang ? / Mais la mondaine inimitié / A bien trop peur des quolibets."Stefano P a écrit :C'est certainement trop long à expliquer ; le mieux si l'on est intéressé, c'est de lire l'entrée "Eugène Onéguine" dans le Dictionnaire amoureux de la Russie de Fernandez (Editions Plon, 2004 - pages 203 à 210).Autolycus a écrit :Sur quoi se fonde cette analyse?Stefano P a écrit
Son analyse d'Onéguine à travers l'amour interdit entre le rôle-titre et Lenski n'est pas du tout absurde
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
J'ai complété mon message avec quelques extraits. Fernandez montre au contraire que Pouchkine n'aborde absolument pas cet aspect affectif : chez lui, c'est "le monde" qui gouverne les deux jeunes gens, alors que chez Tchaïkovski, ce sont surtout leurs passions secrètes.Autolycus a écrit :Si ma mémoire est bonne, il part du principe que Pouchkine lui-même...Stefano P a écrit : C'est certainement trop long à expliquer ; le mieux si l'on est intéressé, c'est de lire l'entrée "Eugène Onéguine" dans le Dictionnaire amoureux de la Russie de Fernandez (Editions Plon, 2004 - pages 203 à 210).
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Question : si Tchaïkovski n'avait pas été homosexuel, aurait-ton v vu dans cet échange un tel sous-texte ?
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Peu importe, à mon avis. C'est juste une autre lecture possible ; tant qu'elle ne s'impose pas comme un dogme (et il est vrai que Fernandez n'est pas exempt de ce travers du systématisme, comme le disait Jérôme), elle n'offre qu'une approche différente, qui enrichit la perception d'une œuvre, et que l'on peut évidemment rejeter si on ne la trouve pas pertinente.micaela a écrit :Question : si Tchaïkovski n'avait pas été homosexuel, aurait-on vu dans cet échange un tel sous-texte ?
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Tu as raison , mais je pose la question parce que beaucoup de ceux qui adoptent cette lecture semblent influencés par le fait que Tchaikosvky était homosexuel.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Il y a juste un problème : je ne sais pas où M. Fernandez a trouvé la ligne "nous étreindre affectueusement", car elle ne figure pas dans le livret. Et la différence qu'il signale entre le poème et le livret n'existe pas non plus. Le livret reprend les mots du poème (pas tous les mots, naturellement), en modifiant une seule chose : dans le poème le texte est un commentaire du poète, dans le livret - les mêmes mots sont prononcés par les personnages. Ils disent : "est-ce qu'il ne vaut pas mieux éclater de rire et, avant que nos mains ne se tachent de sang, se séparer en bons amis". Rien d'autre.Stefano P a écrit : Juste un petit extrait : "Les paroles qu’échangent Onéguine et son ami Lenski avant de se battre en duel, la musique même des deux voix alternées qui culmine dans un quadruple niet ! chanté à l’unisson expriment sur le mode symbolique tout le pathos et l’éros interdit. La seule issue pour deux hommes qui s’entre-désirent est de s’entre-tuer. L’amour étant impossible — la transgression était punie à l'époque de Tchaïkovski par la déportation en Sibérie — l’union ne peut se réaliser que dans la mort." Précisons que le "quadruple niet" intervient juste après ce passage : "Ah ! N'allons-nous pas nous réconcilier / Tant que le sang n'a pas coulé / Nous étreindre affectueusment / Non, non, non, non !". Fernandez remarque que ces paroles enflammées ne sont pas chez Pouchkine, chez qui le même passage est beaucoup plus neutre : "Ne pourraient-ils en plaisanter / Puis en amis se séparer / Et non souiller leurs mains de sang ? / Mais la mondaine inimitié / A bien trop peur des quolibets."
Re: "Mettre en scène l'opéra" - article de Diapason de septembre 2016
Akh! Nié zasméïatza l’ nam,Autolycus a écrit :Il y a juste un problème : je ne sais pas où M. Fernandez a trouvé la ligne "nous étreindre affectueusement", car elle ne figure pas dans le livret. Et la différence qu'il signale entre le poème et le livret n'existe pas non plus. Le livret reprend les mots du poème (pas tous les mots, naturellement), en modifiant une seule chose : dans le poème le texte est un commentaire du poète, dans le livret - les mêmes mots sont prononcés par les personnages. Ils disent : "est-ce qu'il ne vaut pas mieux éclater de rire et, avant que nos mains ne se tachent de sang, se séparer en bons amis". Rien d'autre.Stefano P a écrit : Juste un petit extrait : "Les paroles qu’échangent Onéguine et son ami Lenski avant de se battre en duel, la musique même des deux voix alternées qui culmine dans un quadruple niet ! chanté à l’unisson expriment sur le mode symbolique tout le pathos et l’éros interdit. La seule issue pour deux hommes qui s’entre-désirent est de s’entre-tuer. L’amour étant impossible — la transgression était punie à l'époque de Tchaïkovski par la déportation en Sibérie — l’union ne peut se réaliser que dans la mort." Précisons que le "quadruple niet" intervient juste après ce passage : "Ah ! N'allons-nous pas nous réconcilier / Tant que le sang n'a pas coulé / Nous étreindre affectueusement / Non, non, non, non !". Fernandez remarque que ces paroles enflammées ne sont pas chez Pouchkine, chez qui le même passage est beaucoup plus neutre : "Ne pourraient-ils en plaisanter / Puis en amis se séparer / Et non souiller leurs mains de sang ? / Mais la mondaine inimitié / A bien trop peur des quolibets."
Paka nié abagrilasia rouka,
Nié razaïtis’ li palioubovno ?
Nièt! Nièt! Nièt! Nièt!
C'est la ligne que j'ai mise en gras que Fernandez traduit par : "Nous étreindre affectueusement". Il faudrait que quelqu'un qui connait le russe nous dise si cette traduction est abusive...